À force d’y penser, j’ai fini par croire que M. Teste était arrivé à découvrir des lois de l’esprit que nous ignorons. Sûrement, il avait dû consacrer des années à cette recherche : plus sûrement, des années encore, et beaucoup d’autres années avaient été disposées pour mûrir ses inventions et pour en faire ses instincts. Trouver n’est rien. Le difficile est de s’ajouter ce qu’on trouve.
Paul Valéry, Monsieur Teste
Le Rien attire les opérations mathématiques. Dans sa question «pourquoi y-a-t’il quelque chose plutôt que rien ?», Leibniz considère le rien comme une addition ou une soustraction par rapport à quelque chose «car le rien est plus simple que le quelque chose» ; Bergson lui le prend comme résultat d’une soustraction : on avait quelque chose, on n’a plus rien. Et l’on comprend enfin pourquoi les mathématiques ne mènent... à rien.