Concept peut-être forgé par F. Merdjanov lui-même et semblant indiquer la souveraine identité profonde de ce qu’il appelle l’« êtr’xistant », voir la postface et le texte Le Tout, le Rien. N.d.é.

 

Si j’étais la vallée profonde…

Si j’étais la vallée profonde
Je vous cacherais dans mes fleuves
Si j’étais la mer
Je vous emporterais vers mes abîmes
Si j’étais le torrent
Je me jetterais en vous
Si j’étais le sentier
J’irais me coucher à vos pieds
Si j’étais la vigne et le vin
Je vous enivrerais toute la nuit
Si j’étais le blé mûr
Je vous couvrirais d’or
Si j’étais l’abeille de juin
Je vous butinerais le cœur
Si j’étais le lézard
Vous me trouveriez dans vos murs
Mais que suis-je ?
Rien rien
Pour toujours ce visage en larmes
Blotti dans vos mains.

Anne Perrier, Le petit pré