le monde est le jouet absolu de Ma Volonté absolue en langage klimaïen. N.d.é.



Le sort

Le vouloir-vivre explose sans remords l’éternité durant
il n’y a pas de mort
force nous est de nous y plier
il y a de temps à autre le oui
oui nous le voulons ainsi
nous ne pouvons pas choisir le rien absolu.

(Traduction Erika Abrams)


Le destin

La volonté absolue de vivre fait sans remords exploser toute éternité
La mort n’est pas
nous devons nous soumettre
De temps à autre il y a le oui
oui nous le voulons bien ainsi
car nous ne pouvons choisir le rien absolu

(Traduction Gil Pressnitzer)

Ivan Blatný, Cours Bixley pour retardés

 

Dans ce que Schopenhauer appelle vouloir-vivre réside le moteur du monde ; envers et contre tout le vouloir-vivre avance. Nos choix sont des non-choix, les événements que nous traversons sont des non-événements ; notre vouloir-vivre est l’expression de notre désir inconscient et aveugle. Impulsion brute, force originelle, le vouloir-vivre ne connaît ni passé ni avenir, seulement l’instant présent. Il n’y a rien qui naît, rien qui devient, tout est ; le reste est illusion, la mort comprise, entre ennui et désir insatisfait. Plus tard, Ladislav Klíma décrétera la Volonté Absolue comme nouvelle déclinaison du vouloir-vivre ; s’en emparant comme d’un hochet, le matraquant à coup de Je, Klíma le repousse vers les derniers retranchements du rien que Schopenhauer avait évités et le retourne comme instrument de l’Homme et non pas comme instrument d’un destin.