Vers d’un quatrain de Omar Khayyâm. N.d.é.

 

Quand suis-je né ? Quand mourrai-je ?
Aucun homme ne peut évoquer le jour de sa naissance et désigner le jour de sa mort.
Viens, ma souple bien-aimée !
Je veux demander à l’ivresse de me faire oublier que nous ne saurons jamais rien.

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Pauvre homme, tu ne sauras jamais rien.
Tu n’élucideras jamais un seul des mystères qui t’entourent.
Puisque les religions te promettent le Paradis, aie soin de t’en créer un sur cette terre,
Car l’autre n’existe peut-être pas.

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Le vaste monde : un grain de poussière dans l’espace.
Toute la science des hommes : des mots.
Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats : des ombres.
Le résultat de ta méditation perpétuelle : rien.

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Bien des gens après nous, du Monde auront leur part ;
De nous il ne restera nul souvenir.
Avant notre venue, rien ne manquait au Monde ;
Après notre départ, rien ne lui manquera.

Omar Khayyâm, Robaiyat