Rodanski, Stanislas ; Bernard Glücksmann pour l’hôpital psychiatrique. 1927-1981. «Nous avions projeté à plusieurs de faire une revue, avec des moyens de fortune, ayant la forme d’un Journal de rêve, dédié à l’aventure poétique et à la révolution de l’imaginaire. Typographie bizarre, textes calligraphiés, dessins fantastiques, comptes-rendus signés par les emblèmes du Zodiaque, devaient la caractériser. Le problème était d’en trouver le titre, et pour cela, nous nous réunîmes chez le peintre Victor Brauner, qui habitait à Montparnasse l’ancien atelier du douanier Rousseau, et nous nous lançâmes à la tête toutes sortes d’appellations selon la technique des associations libres. Nous n’étions pas satisfaits de nos trouvailles lorsque Rodanski, jusqu’alors distrait et évasif, dit soudain avec une certaine insistance : «Néon». Nous adoptâmes aussitôt avec enthousiasme ce titre, qui symbolisait la lumière de la modernité. Il revient donc à Rodanski le mérite d’avoir donné son nom au premier organe surréaliste d’après-guerre, Néon, dont l’apparition souleva quelques polémiques à l’époque, parce qu’il opposait le mythe à la réalité quotidienne, la magie à la politique, l’érotisme à la religion, et le mystère de la vie à l’épaisse grossièreté du monde.» (Sarane Alexandrian, in revue Les hommes sans épaules 23/24)