La philosophie n’a rien à dire sur le monde.
C’est avec cette approche un peu sèche qu’un groupe informel de penseurs austro-allemands entre en scène dans les années 1920-1930. Prenant en compte les diverses avancées de la science, ce qui deviendra le Cercle de Vienne rejette l’approche par trop métaphysique des questions philosophiques. Ainsi Rudolf Carnap, dans Le Dépassement de la métaphysique par l’analyse logique du langage, considère que les énoncés métaphysiques ne sont ni vrais ni même faux : ils ne sont que des spéculations vagues, jouant sur la langue, et au final dépourvus de sens. S’en prenant à Heidegger et à son récent Qu’est-ce que la métaphysique ?, il montre comment, par des opérations de syntaxe, des termes tels que "rien", se transforment en notions qu’il est impossible de traduire en une langue symbolique correcte et qui sont donc dénués de sens (comme le fameux «le rien lui-même néantit»). L’affolement ou la fascination n’auraient donc plus lieu d’être face au penseur allemand au béret basque ? Il suffisait de lui remettre le rien à l’endroit.