Corridor de Latchin
Corridor de Latchin. Portion meurtrière de la route qui mène le Haut-Karabagh à l'Arménie.
SommaireAccidentologieL'accidentologie est une discipline contemporaine s'occupant de collecter des données et d'établir des statistiques, voire de faire des propositions concernant les accidents sur les routes. Elle ne comprend pas tous les types de déplacements sur ces dites routes. Malgré le nombre d'hominines[2] arpentant les sentiers, les chemins de randonnée ou d'estive, ou encore les parcours forestiers, ceux-ci ne sont pas pris en compte. Non pas parce qu'il n'y a rien à en dire ou que les accidents y sont inexistants[3], mais parce que l'accidentologie se concentre sur les accidents survenant lors de l'utilisation des technologies mécaniques pour les déplacements, appelées aussi véhicules. Par ce filtre, elle recense l'ensemble des accidents de parcours entre deux endroits advenus lors de l'usage de véhicules dans les sociétés d'hominines, dans tous les moments de la vie sociale qui s'y déroulent. Entre un domicile et un lieu de travail, entre un lieu de consommation et un espace de loisir, entre un espace social et un lieu d'enfermement. Néanmoins, elle ne comptabilise pas tous les accidents lors de transports par train, par avion ou par traction animale. Cela est du ressort d'autres disciplines statistiques. L'accidentologie se focalise sur les moyens de locomotion appelés voiture, camion, moto et vélo dont les hominines sont de grands utilisateurs. Seuls les chiffres concernant les hominines sont pris en compte car, généralement, les autres espèces animales victimes de chocs ou d'écrasements avec de tels véhicules sont considérés "responsables" des accidents. Il existe ainsi moult statistiques et analyses sur les blessures, les morts et les dégâts engendrés par ce qui est communément appelé des "accidents de la route". Par pays, par type de véhicules, par la gravité ou le type de blessures, par âge, etc. L'accidentologie est une grille de lecture moderne pour une description focale des sociétés d'hominines. Sur cette approche, les débats qui secouent la protivophilie ne sont pas tranchés. Le seront-ils ? Mais l'unanimité se fait autour du rejet de l'utilité de mettre en place des outils d'analyse sur une accidentologie spécialisée sur le camping-car et les hominines en provenance des Pays-Bas. Il lui a été préféré une catégorie impliquant des véhicules des forces de répression instituées par les différents pays et ayant causé des blessures ou des morts parmi ces milices étatiques ou des dégâts matériels. L'utilisation de véhicules modernes et techniques représente une part importante des systèmes de coercition instaurés par les sociétés d'hominines actuelles. Ils servent pour réprimer, pour mener dans des lieux d'enfermement, pour tuer, pour pourchasser et toutes les autres fonctions qui découlent de leur pouvoir coercitif. Pour rappeler leur rôle central dans les sociétés d'hominines et pour maintenir un lien avec les pratiques des hominines qui les subissent, cette discipline protivophile encore balbutiante est connue sous le nom d'accidentologie ACAB, et plus formellement d'Accidentologie Centrée Autour des Bâtards. Les disciplines apparentées à une accidentologie protivophile sont nombreuses. Certaines se portent vers les routes qui séparent deux endroits jusqu'à en faire des cul-de-sac, deux impasses séparées dans des zones de guerres ou de conflits larvés. Par exemple la bande de Caprivi[4] en Namibie ou le corridor de Wakhan[5] en Afghanistan. Le Caucase est une région riche pour cette "protivo-accidentologie", le corridor de Latchin par exemple entre très bien dans cette catégorie. Mais il ne s'agit pas ici de dénombrer les accidents entre des véhicules ou d'autres obstacles, mais de pointer le sort de populations d'hominines se trouvant au cœur de l'une de ces routes ou ses alentours lorsque celles-ci sont au centre d'enjeux militaires entre deux sociétés d'hominines. Celles qui parfois ne tiennent qu'à un pont entre deux rives d'un fleuve ou d'un rivière. D'un ruisseau ? Celles qui longent un cours d'eau, une vallée encaissée ou une ligne de crête. Complexe latchino-corridorienDécrit par la protivophilie ce complexe tient son nom du corridor de Latchin qui désigne une vallée caucasienne, officiellement azerbaïdjanaise, s'étendant sur une trentaine de kilomètres à partir de la ville de Latchin. Au nord, cette route rejoint la ville de Stepanakert dans la région arménophone du Haut-Karabagh qui réclame son indépendance de l'Azerbaïdjan. Vers le sud, Latchin est le point de jonction vers, d'une part, l'Arménie et de l'autre vers la province azerbaïdjanaise du Nakhitchevan. Le corridor est le chemin le plus court pour ces déplacements[6]. TranscaucasienneLe renversement du pouvoir tsariste en Russie en 1917 après JCⒸ[7], alors en guerre contre l'empire ottoman, entraîne le retrait des troupes russes du Caucase. Les mouvements nationalistes régionaux au nord et au sud de la chaîne montagneuse s'engouffrent dans ce nouvel espace politique pour proclamer l'indépendance. Au nord, la République montagnarde du Nord-Caucase voit le jour sur un territoire correspondant aux actuelles régions administrativement russes de Tchétchénie, d'Ingouchie, d'Ossétie du Nord et du Daghestan. Au sud, la république démocratique fédérative de Transcaucasie regroupant l'actuelle Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan. L'instauration de cette Transcaucasie ne survit pas aux intérêts politiques divergents de ces différentes composantes. L'Arménie ne peut accepter le soutien de l'empire ottoman souhaité par l'Azerbaïdjan alors qu'une partie de son territoire est occupé par les ottomans depuis les massacres et les déportations massives[8] contre les populations d'hominines christiennes[9] de ces régions[10]. Elle lui préfère l'empire russe. Mais la Géorgie, elle, veut plutôt s'allier à l'Allemagne. La Transcaucasie explose de ses contradictions et trois républiques distinctes mais aux frontières floues sont proclamées en mai 1918[11]. La fin de la Première guerre mondiale sonne le glas de l'empire ottoman, allié de l'empire allemand. Les frontières définitives de ces trois républiques sont finalement établies par les traités de paix signés par d'autres qu'elles. La Turquie, né de l'effondrement de l'empire ottoman, et la Russie révolutionnaire née du renversement du pouvoir du tsar, délimitent leurs frontières dans le Caucase. Le qualificatif de "révolutionnaire" est une simple convention pour désigner le nouveau pouvoir en place, pourfendeur du tsar, et non une affirmation sur son caractère réellement révolutionnaire. Les traités internationaux se succèdent entre 1918 et 1920 pour redéfinir les frontières après la chute des ottomans. Certaines sont acceptées, d'autres non. L'invasion militaire du Caucase lancée par le nouveau pouvoir révolutionnaire de Moscou tranche ces questions à partir de 1920. La république montagnarde du Nord-Caucase et les trois républiques transcaucasiennes sont alors dissoutes. Dans le nord, naît la république soviétique des montagnes et dans le sud, les républiques soviétiques d'Arménie, d'Azerbaïdjan et de Géorgie, toutes intégrées dans l'organisation administrative soviétique. Dans ces trois dernières, le nouveau pouvoir proclame la fin des hostilités autour des différends frontaliers. Le Nakhitchevan et le Zanghezour sont attribués à l'Arménie, le Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan. L'Arménie soviétique perd la Cilicie au profit de la Turquie en échange de l'Adjarie jointe à la Géorgie. Celle-ci obtient l'Abkhazie et les vallées ossètes. Dans les années 1920, les frontières intérieures de la République Socialiste Soviétique de Russie sont figées sur le papier. Elles délimitent des républiques soviétiques, subdivisées en régions, dont certaines bénéficient d'un statut particulier. Ainsi le Nakhitchevan et le Haut-Karabagh sont intégrés à l'Azerbaïdjan avec des statuts d'autonomie relative, tout comme la Géorgie avec l'Abkhazie, l'Adjarie et l'Ossétie du Sud[12]. La république du Nord-Caucase est, quant à elle, dissoute pour faire place à une dizaine de régions avec des statuts identiques. Les revendications des uns et des autres reposent sur des données culturelles et linguistiques[13]. Le Nakhitchevan majoritairement turcophone et mahométien refuse son intégration dans une Arménie majoritairement arménophone et christienne, le Haut-Karabagh majoritairement arménophone et christien ne veut pas dépendre de l'Azerbaïdjan turcophone et mahométienne, tout comme l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud qui affirment leurs différences linguistico-culturelles face à la majorité des géorgiens. Idem dans le nord du Caucase[14]. Même si ces régions n'obtiennent pas le statut de républiques mais celui de régions autonomes, la multitude des découpages du Caucase du nord se fait selon un regard ethnographique. Presque une dizaine d'entités administratives remplacent dorénavant l'ex-république montagnarde. Au fil des choix politiques, des renversements d'alliance et des purges, les frontières administratives sont légèrement modifiées jusque dans les années 1950. Les politiques de punitions collectives menées à l'encontre de plusieurs communautés d'hominines du Caucase ont parfois considérablement bouleversé les équilibres politiques locaux et la démographie linguistique et culturelle. En parallèle de cette reconnaissance politique qui fonde les républiques et les régions soviétiques, la politique des nationalités attribue des droits non-territoriaux à des communautés culturelles ou politiques. Ceci est présenté comme la réponse à la questions des "minorités" existant à des échelons locaux[15]. Toutes les républiques soviétiques et leurs sous-divisions régionales abritent des "minorités nationales" très diverses. Des communautés russes, arméniennes[16], kurdes, allemandes[17], azéries[18], tchétchènes, ossètes et quelques autres encore, existent éparses à travers le Caucase. La région autonome du Daghestan, dans le nord caucasien, reconnaît à elle seule plus d'une dizaine de communautés linguistiques et autant de minorités. Le corridor de Latchin devient dès lors la route principale qui rejoint les villes du Haut-Karabagh d'Azerbaïdjan à la république soviétique d'Arménie, et qui fait le lien entre la région autonome du Nakitchevan et la république d'Azerbaïdjan dont elle dépend. Pour ce faire il faut traverser l'Arménie qui les sépare car le Nakhitchevan est distant d'une cinquantaine de kilomètres de la frontière azerbaïdjanaise. Selon la version arménienne de la carte Michelin — prononcez michelian — cette route est celle qui relie la "minorité" arménophone d'Azerbaïdjan à la république. Axe rougeLa région d'Azerbaïdjan entre le Haut-Karabagh et la frontière arménienne s'étend sur plus d'une centaine de kilomètres du nord au sud et une largeur d'une cinquantaine. Latchin est la ville principale et l'axe central de cette région. La vaste zone entre le Nakhitchevan et Latchin est peuplée de plusieurs communautés d'hominines kurdophones dont les plus importantes se situent dans la région de Latchin même où elles représentent la grande majorité. S'y ajoutent quelques communautés éparses d'assyro-chaldéens[19] et de yézidis[20]. Elles y côtoient des populations de langue arménienne ou azérie. Administrativement rattachée à la république d'Azerbaïdjan, la région bénéficie d'un statut particulier à partir de 1923 permettant un enseignement en kurde, favorisant une presse et une littérature dans cette langue. Le recensement de 1926 indique que sur une population d'environ 50000 personnes, celles estampillées "kurdes" représentent plus de 37000 personnes dans ce "Kurdistan rouge". Ce statut est suspendu en 1929 et remplacé par un nouveau qui finalement reste sans lendemain et est abandonné l'année suivante[21]. L'entité administrative kurde est disloquée en quatre districts distincts, sans référence à la présence kurde. La politique linguistique menée par les autorités azerbaïdjanaises dans les régions kurdophones de Latchin et arménophones du Haut-Karabagh incite à l'installation de populations azéries afin d'inverser le rapport démographique. Une partie des populations de l'ex-Kurdisan rouge sont contraintes de s'installer dans le Nakhitchevan et en Arménie où elles viennent gonfler des communautés déjà existantes. L'équilibre démographique se modifie et les kurdophones ne sont plus majoritaires. La politique soviétique favorise l'Azerbaïdjan en tentant de mettre en place une mythologie nationaliste azérie. Jusqu'alors les populations turcophones de l'est caucasien se différencient très peu dans leurs pratiques linguistiques et culturelles des autres turcophones éparpillés de l'Asie centrale à l'Anatolie turque. Les recensements russes parlent de "tatars"[22] pour les turcophones du Caucase, les soviétiques inventent donc les "azéris". Afin de mieux ancrer ces populations, la politique soviétique consiste à faire des choix — linguistiques, ethnographiques, alphabets, culturels, etc. — qui accentuent les spécificités. Comme cela a été fait en Asie centrale auprès des populations turcophones, l'idée est de briser les volontés politiques de s'aligner sur la Turquie. Les turcophones et les kurdophones — à l'exception des yézidis — sont adeptes des mythes mahométiens, les arménophones et les assyrophones préfèrent les christiens. Des zoroastriens[23] sont aussi présents. En l'absence de toute reconnaissance territoriale[24], les populations d'hominines kurdophones sont exposées aux politiques de chaque république où elles sont présentes. Pour différents prétextes, celles de Géorgie, d'Arménie et d'Azerbaïdjan sont en partie déportées vers l'Asie centrale ou relocalisées auprès de communautés existantes dans le Caucase. De manière générale les trois républiques du sud caucasien se livrent à des politiques intérieures qui sont au détriment de leurs minorités. Avec plus ou moins de violence selon les cas. La colonisation de certaines régions est encouragée : la Géorgie parce qu'elle se démène avec ses régions périphériques d'Abkhazie, de Mingrélie, de Svanétie, d'Ossétie du Sud et d'Adjarie qui réclament plus de prérogatives locales ; l'Arménie, encore marquée par les millions de morts et de blessés du fait des ottomans deux décennies plus tôt, se méfie des prétentions démographiques de l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh et l'ex-Kurdistan rouge arménophones. La route qui passe par Latchin n'est plus l'axe rouge qui traverse un Kurdistan local. Vison Futé[25] annonce que désormais l'ensemble de ce territoire est "classé rouge" dans les relations futures entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. La route s'annonce dangereuse. Sous l'accusation de collaboration avec l'Allemagne hitlériste durant la Seconde guerre mondiale et l'occupation partielle du Caucase du sud par celle-ci, les dernières déportations massives d'hominines se situent entre la fin des années 1940 et les années 1950. Sous la forme de punitions collectives, de petites communautés, telles les kurdes caucasiens ou les meshkètes géorgiens[26], ou plus importantes comme celle des tchétchènes[27] par exemple, sont dispersées sur le territoire de l'Union soviétique. Principalement en Asie centrale. Certaines seront réhabilitées après plusieurs décennies et des politiques de réimplantation dans les villages abandonnés ou dans des projets de fermes collectives sont mises en place. Le retour n'est pas facile car le vide laissé par les déportations a été parfois comblé par l'installation de populations locales ou venues d'autres régions soviétiques. Axe condamnéUne fois de plus, Vison Futé avait vu juste. Dans les décennies 1960 à 1980, les tensions sont nombreuses entre les républiques soviétiques d'Arménie et d'Azerbaïdjan autour de la situation dans le Haut-Karabagh et les zones arménophones de Latchin et alentour. Les demandes n'aboutissent à rien et le statut quo se fait entre les deux républiques rivales. Des émeutes et des manifestations secouent parfois leurs capitales respectives, dont certaines se soldent par des violences directes contre des biens et des hominines, parfois jusqu'à la mort. Les deux républiques sont partiellement déstabilisées par cette situation mais chacune l'instrumentalise à des fins de politique intérieure. L'Azerbaïdjan accélère sa politique d'azérification : des usines sont construites et font appel à de la main-d'œuvre azérie, une université en langue azérie est ouverte, plusieurs villages d'arménophones sont détruits et des incitations à l'installation sont instaurées pour peupler la région de populations azéries, etc. De manière unilatérale, la région autonome du Haut-Karabagh supprime en 1988 ce statut et se proclame république à égalité avec la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Ce que ne reconnaît évidemment pas cette dernière. Cette auto-proclamation entraîne des violences anti-arméniennes mortelles dans quelques villes azerbaïdjanaises mais le pouvoir n'est pas en mesure de reprendre la main sur le Haut-Karabagh. Toute la région autour de Latchin forme le rempart qui le maintient isolé de l'Arménie voisine. Latchin n'est plus un passage mais une zone tampon où la militarisation s'accentue. Dès la fin de l'Union soviétique à la fin de 1991, le Haut-Karabagh annonce son indépendance comme le font l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan. Il devient un État à part entière, doté de forces armées et d'une organisation administrative et politique suffisantes pour cela. Un référendum populaire entérine cette décision à une quasi unanimité. L'Azerbaïdjan, dont l'indépendance est internationalement reconnue, n'accepte pas ce qu'elle considère comme une sécession illégale d'une partie de son territoire[29]. Elle accentue ses pressions militaires contre le Haut-Karabagh et le conflit direct éclate entre les azerbaïdjanais et les forces armées du Karabagh indépendant soutenues plus ou moins discrètement par l'Arménie. Le corridor de Latchin est fermé. Condamné par les combats. Entre 1988 et 1992, les combats font des milliers de morts et de blessés, des dizaines de milliers de déplacés. Les azéris et les kurdes fuient vers l'Azerbaïdjan ou la Turquie et les arménophones d'Azerbaïdjan vers l'Arménie. Les militaires se livrent à plusieurs massacres parmi les populations jugées indésirables. Pour éviter tout retour des villages sont rasés et un blocus est maintenu autour du Haut-Karabagh. La cartographie ethnographique se simplifie et des zones entières se vident de leurs populations d'hominines qui viennent s'entasser dans des camps de réfugiés en Arménie ou en Azerbaïdjan. Depuis l'Arménie, le projet de proclamation d'une République kurde de Latchin, héritière du Kurdistan rouge, est lancé par des intellectuels mais cela reste sans lendemain faute d'hominines désirant rester. La région s'est vidée. L'incapacité des militaires azerbaïdjanais à venir à bout des "rebelles" suscite de graves crises au sein de la classe dirigeante qui se divise sur les suites à donner à cette situation d'échec. La reprise du Haut-Karabagh n'avance pas et la guerre s'enlise. Le corridor de Latchin est fermé, il ne rejoint plus rien. RéouvertureAprès une offensive lancée en mai 1992, les forces armées du Haut-Karabagh et leurs alliés arméniens s'emparent de Latchin. Le corridor est rouvert. Le blocus est brisé et l'Arménie peut faire parvenir une aide alimentaire dans les zones de guerre et les régions assiégées. Mais le blocus de l'Azerbaïdjan sur l'Arménie se poursuit, une portion de la route qui passe à Latchin reste encore partiellement fermée. Officiellement l'Arménie ne participe pas au conflit et se contente de venir en aide aux populations civiles. Les offensives contre le Haut-Karabagh en 1992 et 1993 ne délogent pas ses défenseurs. Les fronts ouverts piétinent. Les forces militaires du Haut-Karabagh se consolident et étendent même les combats dans toutes les régions qui les séparent de l'Arménie. Latchin et ses alentours redeviennent une zone tampon permettant de sécuriser ces régions jusqu'à la frontière arménienne. Les militaires azerbaïdjanais sont progressivement chassés de toute la zone à l'ouest du Haut-Karabagh qui en prend le contrôle. La tentative de reprendre le corridor de Latchin en début 1994 est un désastre militaire, la résistance parvient à venir à bout des assaillants qui subissent de grosses pertes. Un cessez-le-feu est annoncé en mai 1994. La situation se fige. Alors que le Haut-Karabagh ne représente que 9% de son territoire, dans les faits plus de 15% du territoire de l'Azerbaïdjan échappent à son contrôle. Le Haut-Karabagh indépendant annexe à son territoire les régions qui le séparent de l'Arménie et les intègre dans son redécoupage administratif en huit provinces. Latchin, renommée Bendzor, est intégrée à la région du Kashatagh. Quelques-unes des provinces de l'est du Haut-Karabagh sont partiellement occupées par l'armée azerbaïdjanaise. En référence à un ancien royaume arménien local, le Haut-Karabagh est renommé Artsakh dans la mythologie nationaliste qui se met en place. Le bilan de cette guerre (1988-1994) est d'environ 30000 mortes, 50000 blessées et plus d'un million de personnes déplacées. Environ 300000 arménophones quittent l'Azerbaïdjan — dont 30000 venues du Haut-Karabagh — pour l'Arménie ou la Russie et plus de 180000 azéris et kurdophones d'Arménie et 600000 des régions convoitées se réfugient en Azerbaïdjan[31]. Les zones de combat se vident de leurs populations d'hominines, plus des deux-tiers d'entre elleux quittent ces régions. Les exactions contre les populations civiles et la destruction de leurs lieux de vie sont des pratiques partagées par tous les protagonistes[32]. Viscéralement opposés ils parviennent pour autant à s'entendre, par amour de la littérature sans doute, sur ces quelques mots prononcés par Stepan dans Les justes d'Albert Camus :
Du point de vue de l'accidentologie protivophile, le route de Latchin est la plus meurtrière de tout le Caucase entre 1988 et 1994. Enjeu fondamental de la guerre, elle est la route sanglante qui mène le Haut-Karabagh à l'Arménie. Comme souvent, pour une réouverture sécurisée il a été nécessaire de contraindre les hominines qui vivent dans ses alentours à fuir vers d'autres lieux, de raser quelques villages de-ci de-là et d'installer des champs de mines pour démotiver d'éventuels retours. Les offensives et contre-offensives pour conserver le contrôle du corridor ont donné lieu aux combats les plus sanglants lors desquels l'armée azerbaïdjanaise a perdu beaucoup de ses combattants. Sa supériorité numérique ne suffit pas à briser la résistance et elle se voit infliger sa plus grosse défaite. Toutes les régions entre l'Arménie et le Haut-Karabagh assurent de fait une large continuité territoriale entre les deux pays. Les négociations entamées entre les belligérants depuis les années 2000 sont au point-mort. D'un côté l'Azerbaïdjan qui accepte tout au plus un statut d'autonomie interne mais ne veut pas entendre parler de sécession, de l'autre Artsakh et l'Arménie qui ne cèdent rien sur leur volonté d'indépendance, voire de rattachement de l'un à l'autre. Ce projet politique est appelé miatsum — "unification" en arménien — par ses adeptes. Dans certaines zones disputées, plus de 70000 hominines dans une soixantaine de villages doivent vivre avec l'angoisse de la présence de mines encore enfouies. Artsakh est indépendant de fait et, à l'exception de l'Arménie, est reconnu uniquement par les régions sécessionnistes d'Abkhazie[34] et d'Ossétie du Sud[35] dans le Caucase et la Pridniestrie dans l'est européen. Le statu quo n'a été que peu de fois brisé. Des affrontements sporadiques et éphémères entre l'Azerbaïdjan et Artsakh ou l'Arménie jalonnent les deux dernières décennies, faisant quelques morts de part et d'autre. Les plus sérieux ont lieu en 2016, faisant plusieurs centaines de morts parmi les militaires azerbaïdjanais et une centaine dans les forces armées d'Artsakh. Quelques villageois sont aussi blessés et tués. Cette dernière offensive pour reprendre le Haut-Karabagh ne dure que quatre jours. En 2020, la question d'Artsakh/Haut-Karabagh reste un sujet central des politiques intérieures et des diplomaties de l'Arménie[36] et de l'Azerbaïdjan. Les derniers accrochages datent de mi-juillet 2020[37]. Généralement, les accrochages impliquent de petites unités militaires ou, lorsque des armes lourdes sont employées, ce sont les villages à portée de tir qui subissent le plus gros des dégâts. Sur les lignes de front les militaires d'Artsakh et d'Azerbaïdjan se font face. S'observent. Actuellement, Artsakh recense une population d'environ 150000 hominines, mâles et femelles, essentiellement arménophones. Les chiffres officiels affirment que 95% de la population est arménophone et que les 5% restant incluent des russes, des grecs, des kurdes et des assyro-chaldéens. Dans le Haut-Karabagh des années 1970, sur une population d'hominines de 162000, 123000 sont comptabilisés "arméniens" et 37000 "azéris". En 1989, avant la guerre, la population recensée est de 189000 hominines dont 145000 "arméniens" et 40000 "azéris". Dans une situation de guerre larvée, l'économie du pays se maintient grâce aux aides fournies par l'Arménie ou par des "communautés arméniennes" de par le monde. Les travaux de reconstruction d'infrastructures détruites pendant la guerre, les réinstallations dans des villages abandonnés ou les installations dans des villages anciennement azéris ou kurdes, et les projets d'investissement sont les bénéficiaires prioritaires des aides financières ou humanitaires. En parallèle le gouvernement favorise une politique nataliste par l'octroi de logements et de primes pour les familles nombreuses. L'appui militaire et technique assuré par l'Arménie permet à Artsakh de tenir la ligne de front. Très largement agricole, Artsakh exporte sa production via des entreprises artsakho-arméniennes qui bénéficient d'entrées au sein du marché économique de l'Arménie. Depuis la fin de la guerre et l'indépendance de fait d'Artsakh, les négociations de paix sont dans l'impasse. L'Azerbaïdjan défend une solution négociée, non militaire, par laquelle un statut d'autonomie est accordée à sa province du Haut-Karabagh si les hominines azéris déplacés peuvent y retourner, alors que Artsakh réclame un référendum d'auto-détermination, sous contrôle international, qui entérine son indépendance et les frontières obtenues à l'issue de la guerre. Cette solution est dénoncée par les azerbaïdjanais qui refusent que les azéris déplacés ne puissent pas prendre part à ce vote qui s'en trouverait de fait faussé. DésaxerSitué à environ 3200 kilomètres de Nice et à plus de 2000 de la Macédoine, le corridor de Latchin est géographiquement éloigné de F. Merdjanov. Mais l'est-il autant dans son imaginaire ? De l'analyse protivophile de l'un des textes[38] qui lui sont attribués, il ressort que cette région du globe ne lui est pas totalement inconnue. Faisant référence à la Corse et à la Macédoine, il est dit que "en deux points passe une seule ligne, mais aussi plusieurs cercles et une multitude de courbes, le tout situé autour du 42ème degré de latitude Nord. Le quarante deuxième parallèle traverse de part en part le Caucase, de la mer Noire à la mer Caspienne, de la Géorgie au Daghestan. Le Haut-Karabagh est dans ces cercles et ces courbes. Les liens entre F. Merdjanov et le corridor de Latchin ne sont pas une route directe. Elle est faîte de méandres, de détours et de pauses. Lorsque l'on naît en 1970 à Nice qu'est-il possible de savoir sur la situation autour de Latchin ? Quels sont les principaux repères accessibles pour une connaissance du sort des arméniens du Caucase ? Selon les associations franco-arméniennes, les hominines mâles et femelles ayant fuit les massacres et les déportations du XXème siècle et leurs descendances représentent environ 400000 personnes en France. Au cours des années de jeunesse de F. Merdjanov, les plus célèbres d'entre elleux sont sans conteste Alice Sapritch[39] et Charles Aznavour[40]. L'une est actrice populaire, spécialisée dans les nanars et la comédie, et le second est un chanteur tout aussi populaire spécialiste de l'amourette et de la tragédie. Tout au long de leurs vies, illes furent actifs dans les mouvements œuvrant à la reconnaissance du qualificatif de génocide pour les massacres du siècle dernier ou dans les relais humanitaires destinés à l'Arménie. Mais les routes qui relient la France au Caucase, et singulièrement à l'Arménie, peuvent être multiples. Alors qu'Alice Sapritch s'acoquine avec le poète Robert Brasillach, fusillé après-guerre pour collaboration, puis se marie en 1950 avec un ancien résistant[41], le militant communiste d'origine arménienne Missak Manouchian[42] intègre les Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) à Paris. Proche du Parti communiste français, ce groupe réalise de nombreux attentats contre des bâtiments entre 1942 et 1943 avant d'être décimé et que 23 de ses membres ne rencontrent le peloton d'exécution. Alors que la famille Aznavour sert de refuge à Missak Manouchian à Paris et que le petit Charles écrit des chansons sur l'Arménie et récolte des fonds après des séismes, Monte Melkonian[43] rejoint l'Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie (ASALA)[44] et prend les armes pour punir les négateurs du génocide arménien et œuvrer politiquement à un État regroupant tous les arméniens du Caucase et d'Anatolie orientale. Entre 1975 et 1984, l'ASALA revendique presque une centaine d'attentats contre des intérêts turcs dans le monde. L'explosion en juillet 1983 contre les guichets de Turkish Airlines à l'aéroport d'Orly, en France, fait 8 morts et une cinquantaine de blessés. Le mode opératoire de cette action retentissante fait des remous en sein même de l'organisation. Des divergences éclatent et elle se scinde en deux. Fondée par Monte Melkonian l'ASALA-MR (Mouvement Révolutionnaire) critique les actions armées aveugles. Monte Melkonian est arrêté en France en 1985 et condamné à 6 années de prison pour port d'armes. Libéré en 1989, il rejoint en 1991 le Haut-Karabagh et intègre les forces armées qui se constituent[45]. Ravagé par la mort l'année précédente d'Alice Sapritch ? Il prend part et dirige l'offensive de 1993 au nord de Latchin dans une zone peuplée de kurdes et d'azéris. Après six jours de combats en réponse aux attaques de l'Azerbaïdjan, celle-ci est défaite et perd plusieurs centaines de ses combattants. Environ 40000 hominines - mâles et femelles - fuient cette zone de combats et trouvent refuge dans des camps. L'armée du Haut-Karabagh se fait insistante pour qu'illes partent vraiment tous. Et ne reviennent jamais. Monte Melkonian, surnommé Commandant Avo, est tué en juin 1993 après des accrochages avec des unités azerbaïdjanaises. Charles Aznavour est retrouvé mort en 2018, victime d'un décrochage cardiaque dans sa baignoire. Seul ce dernier a le droit à un hommage national en France, en Arménie et en Artsakh. D'origine balkanique, le nom même de Merdjanov fait écho à Svetoslav Merdjanov, ce jeune anarchiste macédo-bulgarien exécuté par pendaison en novembre 1901. Après une tentative d'attentat contre le sultan ottoman et de destruction de la banque ottomane d’Istanbul au cours de l'année précédente, le groupe des Bateliers auquel il appartient est pris dans une escarmouche avec des soldats en juillet 1901. Sur les onze anarchistes impliqués, six sont abattus et cinq autres capturés. Parmi eux, trois sont d'origine arménienne. À cette époque, l'ennemi principal est l'empire ottoman et de nombreuses luttes sont entreprises pour s'en libérer. Que ce soit en Roumélie — l'autre nom de la Macédoine — ou en Arménie, différents groupes politiques font leur apparition à la charnière entre les XIX et XXème siècles et se fixent comme objectif la "libération nationale" de ces régions. Les approches de ces groupes qui se constituent ne sont pas uniformes et le panel politique va des conservateurs religieux aux libéraux laïcs, des socialistes réformateurs aux anarchistes.
Dans les régions arménophones des empires ottoman et perse, des organisations politiques se structurent clandestinement. Elles demandent essentiellement une reconnaissance politique de leur existence et la prise en compte de la situation des populations d'hominines de ces régions. Les liens entre la lutte en Roumélie et en Arménie se font de plus en plus forts et les contacts et les échanges sont réguliers avec l'Organisation révolutionnaire macédonienne (ORM). L'une d'elle, la Fédération révolutionnaire arménienne — dachnak — se forme dans le début des années 1890. Agglomérant en son sein différents petits groupes politiques, ses trois principaux fondateurs sont le populiste Stepan Zorian, le marxiste Christapor Mikaelian et le bakouniniste Simon Zavarian. Son journal francophone Pro Armenia[48] consacre sa rubrique "Nouvelles d'Orient" à l'actualité dans les Balkans et le monde arabe, et rend compte de la situation des luttes qui y sont menées. Leurs revendications sont modérées et ne demandent pas l'indépendance, elles insistent sur la situation sociale misérable des populations d'hominines et l'absence de droits ou d'égalité avec les autres sujets de l'empire. Pour la FRA, le constat est le même pour les populations kurdes, arabes, turques ou yézidis[49]. Leur mode d'action, outre la propagande politique, se fonde sur des actions armées clandestines contre des intérêts ottomans et des assassinats ciblés de dignitaires et de collaborateurs : La réponse du sultan est faîte de dénis et de massacres[50]. Comme le fait l'Organisation révolutionnaire macédonienne[51], elle affirme que cette lutte de libération n'est pas un mouvement porté par une bourgeoisie mais par des populations d'hominines — mâles et femelles — principalement agricoles qui souffrent des politiques fiscales et agraires de l'empire ottoman. La bourgeoisie arménienne, locale et diasporique, déjà prospère ne se sent pas concernée et doit se faire prier pour aider financièrement la Fédération Révolutionnaire Arménienne. Celle-ci met d'ailleurs en place une structure chargée de récolter de l'argent, Potorik ("Tempête" en arménien), auprès de celleux qui en ont et publie des appels à un impôt révolutionnaire, menaçant de mort les récalcitrants[52]. Que ce soit la Fédération Révolutionnaire Arménienne ou l'Organisation révolutionnaire macédonienne, aucune n'a réellement de prétentions territoriales claires mais plutôt des projets de "révolution sociale". La plupart[53] des marxistes, peu enclins à l'analyse des situations des régions non-industrielles, pauvres et agricoles, regardent d'un œil distant ce qui se passe. Les bakouninistes sont alors une part importante de ces deux organisations. Les réflexions sur le fédéralisme et la démocratie directe sont en adéquation avec certaines situations locales auxquelles elles apportent des réponses. Plus généralement, à cette époque, de nombreux bakouninistes[54] d'Europe partent se battre ou rejoindre les rangs d'organisations en lutte contre la présence des empires perse, russe, austro-hongrois ou ottoman. Les Balkans et le Caucase sont alors au points de rencontre de ces empires, toujours avides de nouveaux territoires. L'internationalisme d'alors se joue ici. La FRA fournit une aide logistique à l'ORM en lui permettant d'utiliser ses réseaux clandestins pour obtenir des explosifs, du matériel d'imprimerie est parfois partagé pour sortir leurs journaux respectifs et des opérations armées communes sont même envisagées[47]. La solidarité est soit du fait des organisations elles-mêmes, soit de choix individuels, parfois critiqués par les organisations. Les rapports entre la Fédération révolutionnaire arménienne et l'Organisation révolutionnaire macédonienne, d'une part, et les anarchistes et autres bakouninistes d'autre part, sont compliqués. Parfois meurtriers. Elles voient d'un mauvais œil les électrons libres que sont les anarchistes et vont, parfois, jusqu'à "saboter" leur action. Des anarchistes participent à ces organisations clandestines, d'autres s'y associent parfois, et d'autres encore préfèrent s'en abstenir. Les anarchistes macédo-bulgariens des Bateliers sont de ceux-là. Quelques mois après avoir tenté de tuer le sultan ottoman en janvier 1900 à Istanbul, Svetoslav Merdjanov est arrêté après une tentative collective avortée d'attaque à l'explosif du train transportant le shah de Perse. Acharnés, les assaillants s'essayent sur le train postal, mais sans succès. Lors de sa fuite, le groupe parvient à prendre en otage le fils d'un dignitaire ottoman mais ils sont attaqués par une patrouille ottomane lors de la remise de rançon. Tatoul Zarmarian, Onnik Torossian et Bédros Siremdjian, trois anarchistes membres de la FRA, font partie des onze membres du groupe. Le premier est tué lors des combats et les deux seconds sont exécutés par pendaison en novembre 1901. En même temps que Hristo Hadjiilieva, Georgi Fotev et Svetoslav Merdjanov. Fausse routeLes massacres répétés contre les populations christiennes d'Anatolie orientale, puis le génocide des arméniens et des assyro-chaldéens en 1915, la Première guerre mondiale et l'arrivée au pouvoir des bolchevistes influent considérablement sur les options politiques prises par les différentes organisations arméniennes au cours du XXème siècle[56]. La composante anarchiste — ou tout du moins fédéraliste — se dissout dans ce contexte. Voire devient ennemie. À l'heure où les empires se démembrent et que fleurissent de nouveaux États, l'idée d'un État-nation séparé avec des frontières délimitées fait son chemin. La Fédération révolutionnaire arménienne forme le premier gouvernement de la République démocratique d'Arménie proclamée en 1918 lors de l'éclatement de la Transcaucasie. Mais les bolchevistes les mettent aux oubliettes. Les hominines qui y survivent se réfugient au Liban, sous mandat français, où vit déjà une forte communauté arménienne. La Fédération révolutionnaire arménienne et l'Organisation révolutionnaire macédonienne oublient progressivement leurs aspirations sociales pour se transformer en deux organisations nationalistes. Autant pour des raisons d'accointances politiques que de tactiques géopolitiques, elles se rapprochent d'organisations nationalistes en Europe et cherchent de l'aide auprès des régimes hitlériste et fasciste[57]. Devenues de ferventes "anti-communistes", elles se sont progressivement ancrées à droite de l'échiquier politique. Optant pour "Travail. Famille. Patrie" et "Religion. Langue. Culture" qui définissent les nations et les nationalismes, qui tracent les frontières et coupent les routes, elles ont toutes les deux oublié ce triptyque que les anarchistes macédo-bulgariens utilisaient pour expliquer le fédéralisme et la démocratie directe, sorte de "Bakouninisme pour les nuls" :
Notes
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