Amphibologie : Différence entre versions
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<blockquote>''S’il y a matérialité du rien, il devient autre que du rien. Alors il n’est plus rien, il est autre. S’il y a matérialité de rien, de vraiment rien, autant dire que rien n’existe. Pas même sa matérialité. Les nombreux travaux entrepris pour résoudre cette problématique ont porté sur l’effet du sens attendu et l’effet du sens affectif. [...] Le "matérialisme du rien" se caractérise par son effet du sens provoqué et le "matérialisme de rien" par son effet du sens affectif. [...] Cette proposition de traduction affirme une absence alors que tout est concerné par rien. Elle sonne bien à l’oreille dans sa construction grammaticale, mais son esthétique sonore est un piège dans lequel la protivophilie ne saurait tomber. C’est cela l’effet du sens affectif, une belle illusion grammatico-sonore qui n’incite pas au questionnement. Nous avons donc décidé de retenir [...] "matérialisme du rien". Ce choix s’explique par notre volonté de privilégier le sens profond plutôt que le sens superficiel, et par là même, de toujours chercher à favoriser une meilleure compréhension de ce qu’est rien. Cette construction grammaticale ne doit pas laisser penser qu’elle matérialise le rien en l’incluant dans une mécanique. Bien au contraire, elle nous indique qu’elle pose "matérialisme" contre "rien". Pas en opposition mais en proximité. L’expression "Être tout contre" a cette même polysémie évidente qu’en terme protivophile nous pourrions traduire par "Être pour rien" dans une forme oppositionnelle et par "Être à rien" dans une forme de proximité. Au delà d’une problématique franco-macédonienne, nous touchons là aux limites même des langages parlés et écrits, inaptes bien souvent à rendre la complexité des choses.''<ref name="#fm" /></blockquote> | <blockquote>''S’il y a matérialité du rien, il devient autre que du rien. Alors il n’est plus rien, il est autre. S’il y a matérialité de rien, de vraiment rien, autant dire que rien n’existe. Pas même sa matérialité. Les nombreux travaux entrepris pour résoudre cette problématique ont porté sur l’effet du sens attendu et l’effet du sens affectif. [...] Le "matérialisme du rien" se caractérise par son effet du sens provoqué et le "matérialisme de rien" par son effet du sens affectif. [...] Cette proposition de traduction affirme une absence alors que tout est concerné par rien. Elle sonne bien à l’oreille dans sa construction grammaticale, mais son esthétique sonore est un piège dans lequel la protivophilie ne saurait tomber. C’est cela l’effet du sens affectif, une belle illusion grammatico-sonore qui n’incite pas au questionnement. Nous avons donc décidé de retenir [...] "matérialisme du rien". Ce choix s’explique par notre volonté de privilégier le sens profond plutôt que le sens superficiel, et par là même, de toujours chercher à favoriser une meilleure compréhension de ce qu’est rien. Cette construction grammaticale ne doit pas laisser penser qu’elle matérialise le rien en l’incluant dans une mécanique. Bien au contraire, elle nous indique qu’elle pose "matérialisme" contre "rien". Pas en opposition mais en proximité. L’expression "Être tout contre" a cette même polysémie évidente qu’en terme protivophile nous pourrions traduire par "Être pour rien" dans une forme oppositionnelle et par "Être à rien" dans une forme de proximité. Au delà d’une problématique franco-macédonienne, nous touchons là aux limites même des langages parlés et écrits, inaptes bien souvent à rendre la complexité des choses.''<ref name="#fm" /></blockquote> |
Version du 16 novembre 2020 à 20:13
Amphibologie. Macédoine de mots dont la saveur peut être appréciée de multiples façons.
SommaireÉtymologie amphibologiqueAmphibologie est la contraction de amphibolologie, construit sur les racines grecques ἀμφίϐολος "ambigu" et λόγος "discours". Ce mot est attesté au XVIème siècle après JCⒸ[1]. La langue française retient aussi la forme simple amphibolie, de ἀμφὶ "des deux côtés", et βόλος "jet". D'après le Littré, "ce qui est ambigu offre plusieurs sens. Ce qui est équivoque offre deux sens. Ce qui est amphibologique offre un sens incertain". Une amphibologie ne définit pas le fait que des mots aient des sens différents mais l'agencement volontaire de ce type de mots dans des phrases pour que leur lecture puisse induire des ambiguïtés quant à leurs sens exacts[2]. La racine grecque amphi- se retrouve dans plusieurs mots de la langue française, ainsi que sa forme latinisée ambi. Toutes deux conservent leur sens premier "des deux côtés". Ainsi, une amphore est un vase à deux anses, un amphithéâtre est un théâtre conçu avec un espace de représentation et un pour les gradins, un amphisbène est un serpent pouvant ramper dans les deux sens, et un amphigouri est un discours "dépourvu d'ordre et de sens". Ambi- est présent, par exemple, dans ambigu "avoir plusieurs sens", ambivalent "deux choses distinctes, voir opposées", ambiant "ce qui est autour" ou dans ambition "aller autour". Construit sur ἀμφὶ "des deux côtés" et βίος "vie", amphibie désigne le fait de vivre deux choses différentes. Adjectif ou nom, amphibie, lorsqu'il est question d'hominines, est l'état d'une personne qui défend des opinions contradictoires ou occupe des fonctions antagonistes. Lorsqu'il s'agit du reste du vivant, la qualité d'amphibie est celle des espèces dont le rythme biologique se situe entre l'eau et la terre. Que ce soit pour la reproduction, pour certains stades de leur évolution, pour leurs capacités à vivre longtemps ou régulièrement dans un environnement humide ou dans l'eau. L'hippopotame, l'éléphant de mer ou l'alligator sont des amphibies. Le qualificatif de amphibie est aussi employé pour les objets adaptés au deux éléments, tel un aéroglisseur ou la voiture de James Bond.Parmi les amphibies, les amphibiens sont une autre classification du vivant qui inclut l'ensemble des êtres vivants terrestres nés dans environnement aquatique et dont la survie au stade adulte dépend de cet environnement. Les salamandres et les grenouilles sont des amphibiens. Toutes deux se reproduisent dans un milieu humide dans lequel elles vivent et se développent à l'état larvaire, avant de devenir des adultes terrestres, respirant de l'oxygène, dont la biologie impose une constante humidité du corps. L'ancienne appellation de batracien, du grec βατραχος "grenouille", comprenait tout aussi bien les amphibiens qui conservent leur queue au stade adulte (salamandre et triton) et les autres qui la perdent à ce stade (grenouille). Et aussi les quelques espèces d'amphibiens dépourvus de pattes, se déplaçant en rampant. Malgré la nouvelle dénomination d'amphibien, la science dédiée reste la batrachologie. Pour des raisons mystérieuses, il n'a pas été fait le choix de la renommer amphibiologie ou amphibologie.
Auteur en 1871 de La Natation ou l’art de nager appris seul en moins d’une heure, puis inventeur de la "ceinture-caleçon aérifère de natation à double réservoir compensateur", Jean-Pierre Brisset[5] est sans conteste un grand spécialiste des amphibiens. Observateur dès son plus jeune âge des grenouilles, il les placent au centre de ses réflexions sur les origines des hominines et de leurs langages. Professeur de français et polyglotte, il entend dans les coassements les sons primaires constitutifs des langues, et singulièrement du français. Il a pour projet de réaliser un dictionnaire de toute les langues, basé sur ses connaissances linguistiques et sa passion pour les grenouilles. Du point de vue de la biologie évolutionniste, il place les grenouilles dans la généalogie des hominines et en fait leurs ancêtres directs, s'appuyant sur les similarités qu'il voit dans les squelettes. Jean-Pierre Brisset joue tout autant avec les mots qu'avec les formes, il réinterprète les sons et remodèle les sens. Amphibie entre deux eaux et amphibien entre deux os, il se fait chantre d'une amphibologie entre deux zoos. Cette passion croissante fait de Jean-Pierre Brisset le fondateur malgré-lui et unique représentant de l'amphibiologie.
Amphibologie protivophileLe sens des mots n'est pas une science sûre. Il évolue au fil des siècles, s'éloignant parfois considérablement de son étymologie première pour des raisons qui ne sont pas en lien avec le sens mais pour des considérations historiques ou des fluctuations dans les pratiques. Les contextes politiques, sociaux ou économiques influent sur les pratiques linguistiques, tout autant que celles-ci marquent de leur empreinte leurs environnements. Pour la protivophilie les termes de analecte et rien — que l'on retrouvent dans le titre de l'ouvrage de F. Merdjanov, Analectes de rien[7] — sont deux exemples de glissements entre le sens premier, étymologique, et ceux qu'ils prendront par la suite. Analecte qui désigne dans un premier temps une collecte de petites choses éparpillées, prend ensuite le sens de "miette" puis, par extension, est utilisé pour nommer les esclaves autorisés à ce nourrir des restes des repas de leurs maîtres. La banalisation de l'esclavagisme tend alors à faire disparaître ce sens de l'usage du français pour progressivement le remplacer par celui de "anthologie", de "recueil littéraire". Le terme rien a subi lui aussi un glissement de sens entre son étymon rem qui signifie "chose" et le sens classique actuel qui en fait un synonyme de "néant". Ainsi, l'expression analectes de rien est amphibologique dans la mesure où les sens possibles sont multiples et dépendent essentiellement de l'hominine qui l'utilise et de la raison pour laquelle ille le fait.
De nombreux mots et expressions de la langue française peuvent avoir un caractère amphibologique. Soit à cause de leur histoire et des nombreux sens que les pratiques linguistiques ont conservé, soit par l'utilisation délibérée de l'ambiguïté qu'ils sous-tendent, soit par une proximité d'orthographe malgré des étymologies et des sens différents. Il serait fastidieux de se lancer dans une énumération des possibilités amphibologiques. Prétentieux même, tant elles sont diverses. Il n'y a pas de mécanismes linguistiques généraux pour expliquer l'existence d'amphibologies mais une multitude de cheminements historiques pour chaque mot et expression et qui en font des singularités. Si elles peuvent être matière à calembours, drôleries ou autres jeux de mots, les amphibologies sont aussi au cœur des discours spécialisés dans le double-sens : la politique, la religion, la philosophie et la culture. Exemples parmi d'autres. Les intentions sont alors portées par leurs idéologies sous-jacentes et les amphibologies se font armes de persuasion. Au mieux, les mots et expressions sont détournés pour prendre un nouveau sens et ainsi être conservé, au pire ils deviennent des insultes. Triste sort que celui du mot "révolution" et ses dérivés, devenu un slogan publicitaire courant ou un synonyme de son contraire, ou bien encore de celui de "écosystème" qui désigne dorénavant aussi bien le système écologique que le système économique qui le saccage. L'amphibologie est ici un procédé.Si le terme de nihiliste est un peu désuet et peu employé dans le domaine de l'insulte, ou tout du moins du dénigrement, celui de individualisme semble faire l'unanimité dans les discours politiques, philosophiques et religieux. Dans un sens très éloigné de celui que lui donnent les hominines qui s'en réclament, l'individualisme est utilisé pour désigner des comportements jugés contraires à la bonne marche des sociétés actuelles d'hominines alors que celles-ci sont montrées comme les garantes du bien-être individuel. Par extension, tout comportement déviant devient individualisme ! En même temps, le terme d'individualisme est employé pour nommer les comportement sociaux typiques créés par ces mêmes sociétés d'hominines. Pour celleux qui se revendiquent de l'individualisme il est plutôt une approche qui met l'individu au centre de la réflexion : Rien ne justifie a-priori une acceptation de l'existant, rien ne prédispose à admettre que les regroupements sociaux d'hominines ne sont pas des formes d'enfermement. Dans des contextes et des temporalités différentes, les termes nihilisme ou anarchisme ont subi des processus similaires. Dans l'usage commun, tous trois perdent ainsi leurs dimensions politiques pour n'être plus que des qualificatifs péjoratifs pour désigner des attitudes ou des réflexions jugées néfastes.
Cas 1L'individualisme est ici à comprendre dans un sens péjoratif pour celleux qui l'utilisent. Il est synonyme de égocentrisme[1 1], c'est à dire que chaque hominine ne pense qu'à sa seule personne, sans considération pour les autres. Dans ce discours critique, l'individualisme est montré comme opposé au bien-être des individus, contraire à leurs intérêts, et les sociétés d'hominines comme les seuls refuges possibles et souhaitables.
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Cas 2L'individualisme est ici à comprendre dans un sens favorable pour celleux qui l'utilisent. Il est synonyme de égoïsme[2 1], c'est à dire que chaque hominine pense les autres avec autant de considération que sa propre personne. Dans ce discours élogieux, l'individu est une personne et doit exacerber pour son bien ses singularités face au collectif. L'égalité entre égos est la condition fondamentale de tout groupement d'hominines : L'égauïsme est à inventer.
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Cas 3L'individualisme est ici à comprendre dans un sens ludique pour celleux qui l'utilisent. Il est synonyme de égosolisme[3 1], c'est à dire que chaque hominine pense les autres avec autant d'attention que sa propre personne. Dans ce discours érotique, l'individu est face à l'autre et doit explorer les singularités pour faire collectif. La sexualité est un point de rencontre. Lorsque l'abandon est réciproque l'exploration individualiste se fait explosion.
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Protivophilie amphibologiqueIndéniablement, par son acharnement à fournir un savoir encyclopédique sur la seule individualité de F. Merdjanov, la protivophilie peut être présentée comme une forme d'individualisme. Mais il est erroné d'imaginer pour autant qu'il existe un "individualisme merdjanovien". Un tel raisonnement s'éloigne de la pratique protivophile pour qui l'individualisme ne peut être qualifié. Pas plus merdjanovien qu'anarchiste ou stirnerien. Il n'existe pas un individualisme ou des individualismes mais plutôt des hominines qui font connaître leurs façons propres d'être individualistes. Le terme même de individu se prête à la confusion et à l'amphibologie. Son étymologie latine renvoie au sens de "indivisible". Autant dans le sens de "intégrité intrinsèque" et de "singularité" que dans celui de "non fragmentable". Il rend compte de l'intériorité et de l'unicité ressenties par chaque hominine, il exprime une vision de soi portée vers l'extérieur. Mais l'ambiguïté demeure quand il s'agit de mettre en avant les apports extérieurs à la construction de chaque individualité. Sommes-nous en présence d'une entité auto-suffisante ou d'un conglomérat original se nourrissant d'extérieur ? Sommes-nous face à des individus ou des dividus ? Face aux deux en même temps ? Si la protivophilie n'avait pas pour finalité de brûler tous les dictionnaires, elle demanderait sans doute à ce que ceux de français incorporent un nouveau mot qui intègre ces deux aspects des individualités. Par sa concision et sa modernité, seul le langage SMS est capable de répondre à un tel défi linguistique par la formation de 1dividu. Ainsi, la sonorité est préservée et l'1dividu conserve ses multiples facettes tout en exhibant sa singularité. Du point de vue de l'amphibiologie, il n'est pas inintéressant de questionner le rapport entre F. Merdjanov et le monde des amphibiens. Alors que jusqu'ici seules les dates de diffusion en France de la série documentaire Poncho et Rancho permettaient de supputer une connaissance du monde des amphibiens[12], l'amphibiologie est un outil puissant qui fait un lien direct entre elles et F. Merdjanov. Les deux grenouilles sont-elles des cousines mexicaines ? Un air de famille est-il décelable ? L'air jovial de Rancho ou le regard plein d'intelligence de Poncho sont-ils des traits que partagent F. Merdjanov ? Ou est-ce plutôt la recherche de rien et l'envie de faire rien qui unissent les deux grenouilles à l'individualité amphibie qu'est F. Merdjanov ? La seule certitude, selon Jean-Pierre Brisset, est que chaque hominine croit entendre ce qu'ille "croa" comprendre. L'amphibologie selon l'amphibiologie. Note à benêtsLa protivophilie n'est pas une amphibologie car sa démarche ne souffre pas d'ambiguïté. Par ses travaux de recherche entrepris autour de l'œuvre de F. Merdjanov, Analectes de rien[7], elle vise à rien et à en savoir plus sur ce sujet.
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