Spratleys : Différence entre versions
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− | La prospective est une activité très usitée parmi celles et ceux qui pensent au futur, qui en attendent peut-être quelque chose. Par jeu, la protivophilie aime à se livrer à cet exercice accessible dès le plus jeune âge. | + | La prospective est une activité très usitée parmi celles et ceux qui pensent au futur, qui en attendent peut-être quelque chose. Par jeu, la [[protivophilie]] aime à se livrer à cet exercice accessible dès le plus jeune âge. |
[[Fichier:firstcontact.jpg|200px|thumb|right|First Contact]]Dans un avenir proche la sécheresse est devenue telle qu'une vague de migrants quittent l'Australie, désormais inhabitable, pour se réfugier en Papouasie-Nouvelle Guinée. L'impact démographique sur la grande île contraint le gouvernement à chercher un accord avec les autorités australiennes en exil. Celles-ci proposent de se lancer dans la conquête de la partie occidentale de l'île, encore sous domination indonésienne, avec l'aide des militaires papous. Ainsi, l'ensemble de l'île peut proclamer son union et son indépendance. Généreux, le gouvernement australien reconnaît aussi le droit total des aborigènes à disposer de l'Australie. Le financement se fait après la prise totale de l'île et de l'ensemble de ses ressources (bois, mines) dont l'exploitation redouble. Malgré les protestations indonésiennes, la colonisation de la Papouasie occidentale se met en place. Une politique de déforestation et de construction est lancée pour que les migrants australiens puissent s'installer. La défaite militaire indonésienne face à la coalition australo-papoue n'est pas sans conséquence pour le pouvoir indonésien. Les pertes hominines sont lourdes et les critiques violentes. Les choix politiques sont contestés et l'appareil militaire est ébranlé. La colonisation australienne peine à se développer. Les conditions climatiques très humides des forêts ralentissent les travaux et déclenchent de nombreuses épidémies parmi les colons. La coalition au pouvoir, un regroupement des nationalistes papous et australiens, dominé par ces derniers, décide d’assécher 2/3 de la partie occidentale. L'ensemble des populations papoues de ces régions sont progressivement raflées puis transférer dans des zones où elles ne gênent pas la colonisation. Généralement dans les zones de déforestation elles sont employées à la coupe et au transport du bois. La Chine, dont les besoins sont immenses, est l'acheteur principal. Afin de faire baisser les prix du bois, et donc faire chuter les revenus du gouvernement de Papouasie, l'Indonésie se lance dans une frénétique exploitation de ses ressources forestières. Elle vend à bas-prix à la Chine, qui n'en continue pas moins à acheter du bois à la Papouasie. La surpopulation et la diminution du nombre de zones habitables durcissent les critiques contre le pouvoir politique. Les tensions sociales vont croissantes. Favorables à la Grande Révolution Écologique menée par la Chine depuis maintenant quelques années, des oppositions s'organisent parmi les contestataires en Indonésie. Des revendications se précisent. Les plus libéraux proposent que les australiens s'installent plutôt au Japon, malgré les protestations discrètes de ce pays. D'autres pensent aux Philippines. Les plus radicaux sont favorables à l'installation des australiens '''et''' des papous à Madagascar afin de récupérer l'intégralité de l'île de Papouasie Nouvelle Guinée. Les éco-révolutionnaires indonésien pro-chinois réclament le rattachement à la Chine par une longue coulée verte qui, d'Indonésie, parcourrait la mer, des Spratleys à Hong-Kong. Ils appellent à une Grande Marche. Faîte entièrement en bois et répondant aux normes de la Grande Révolution Écologique, elle doit être un symbole et un moyen de réorienter la filière bois vers des emplois locaux. Répondre à la misère sociale engendrée par les conséquences de la guerre et de la politique catastrophique des gouvernements. A terme, l'ensemble de la mer de Chine méridionale pourrait même accueillir des milliers de champs d'éoliennes en bois chargées d'alimenter le ''booster'' des centrales nucléaires. Avec cette nouvelle technologie écologique, les délestages se font via de grands incinérateurs à bois. Depuis l'unification de la Chine continentale et de Taïwan, quelques années auparavant, la nouvelle Éco-République a proclamé Hong-Kong capitale et s'est lancée dans de vastes chantiers de réaménagements urbains, favorisant le bois comme matériau. Le projet est ambitieux. Même si la Chine voit d'un œil favorable ce projet de longue coulée verte en bois réclamée par les pro-chinois d'Indonésie, elle tente néanmoins de ne pas froisser les gouvernements indonésien ou australo-papou. Le commerce du bois est chose essentielle. Depuis l'effondrement économique de la plupart des pays d'Europe et des Amériques après Les guerres climatiques, la Chine reste la seule grande puissance économique et politique. Régionale et mondiale. L'annexion des petits îlots de ce qui étaient les Philippines, puis de l'île de Bornéo, par le Japon n'ont pas suffit à contrer sa montée en puissance. Son influence s'étend des Grands Marécages, comme on appelle maintenant les ex Bangladesh et Inde, jusqu'à la péninsule coréenne, déclarée zone contaminée depuis la chute accidentelle d'un satellite-container spatial contenant des déchets nucléaires. Le Vietnam, le Cambodge, le Laos et la Thaïlande ont perdu la plus grande partie de leur population. Les régions qui étaient habitables, en plaine ou en bord de mer, sont parcourues de typhons dévastateurs qui rendent les conditions de vie extrêmement dures. Les zones forestières de montagne sont tellement luxuriantes qu'elles en sont hostiles à tout habitat durable pour des hominines. Dans ces zones, les hominines ne sont d'ailleurs plus l'espèce la plus nombreuse, ni la plus dangereuse. Cela fait plusieurs décennies que le reste du monde n'est plus accessible. Aucune nouvelles des réfugiés, fuyant les Amériques et l'Europe, qui arrivaient en Afrique pour fuir les guerres climatiques. Nulles informations de ce que deviennent ces régions du monde. Les communications sont totalement coupées. Au nord de la Chine s'étend le désert du Taklamakan de la péninsule coréenne à la mer Noire. Au sud, une gigantesque étendue d'eau saumâtre. Personne ne manifeste une quelconque envie de s'aventurer dans ces vastes régions dangereuses. La réalité de ces hominines, leur monde, se situent autour de La Mer. Personne ne sait vraiment ce qu'elle contient précisément. Le commerce du bois se fait par radeau via une seule route qui longe les côtes de La Mer, accessible pendant quelques périodes précises de l'année. La seule autre puissance économique est l'ultra-marine Papouasie avec laquelle la Chine commerce le bois via des réseaux complexes de bateliers qui vivent sur les nombreuses îles et territoires isolés qui les séparent. Dans les deux pays, l'âge d'entrée dans la police a été étendu de 7 à 77 ans, et, à la demande d'un syndicat policier - le plus gros employeur - la note d'accessibilité a été ajusté à 4/20. Avec possibilité illimitée de tenter le concours. L'Indonésie, plus moderniste, maintient 8/40. De manière assez originale, les sociétés de ces trois pays se divisent entre ceux qui ont les moyens de s'acheter du bois et les autres, les plus nombreux. Socialement les mœurs y sont plutôt frivoles et la sexualité de hominines s'est étendue à l'ensemble du vivant. La reproduction n'est plus chose primordiale chez la plupart des hominines et les naissances accidentelles sont rares dans la nouvelle sexualité inter-hominine. Les archipels philippo-japonais sont un chapelet d'îles sur lesquelles survivent des agglomérations urbaines. Si ce n'est quelques menus détails sur l'extrême misère et la surpopulation, les atolls nucléaires et la piraterie, la différence principale avec les trois autres pays est que l'âge limite pour entrer dans la police a été supprimé. Dans les exploitations forestières, la population est surexploitée. Débitant en petits morceaux des hectares de forêts dans une grande grève du zèle, pendant des mois, les ''Cuter's'' ont bloqué l'approvisionnement en bois à destination de la Chine. En Papouasie, la répression décime la majorité des grévistes, souvent papous. Les survivants sont transférés en Australie afin d'y mourir doucement. En Chine et en Indonésie, les gouvernements misent sur un essoufflement. L'épreuve physique que représente cette grève a un impact considérable dans l'ensemble de la région de La Mer et en Papouasie ultra-marine. Elle divise profondément. Les libéraux réclament des sanctions contre les grévistes survivants, et la pendaison de ceux qui sont morts de fatigue. Les radicaux leur reprochent d'avoir arrêté malgré leur état d'épuisement et les autres se demandent s'il n'était pas préférable d'opter pour une manière plus écologique. Les pro-chinois indonésiens et les plus révolutionnaires soutiennent pleinement les grévistes - morts et survivants. Les premiers parce qu'ils savent que de toute manière ils devront reprendre le travail, et œuvrer à la construction de la grande coulée verte, et les seconds parce qu'il n'y a rien d'autre à soutenir. Parmi les révolutionnaires, les avis divergent quand à savoir si les travaux doivent commencer à partir de Hong-Kong ou de l'Indonésie. La signature de la paix entre la Papouasie et l'Indonésie permet aux pro-chinois de lancer une grande campagne pour défendre l'idée d'une coulée verte. L'Indonésie accepte de céder la partie occidentale de la Papouasie en contrepartie de quoi elle reçoit une compensation financière sous forme de main-d'œuvre supplémentaire pour la coupe de son bois. La grande question qui divise encore tout le monde est celle du chemin à suivre pour rejoindre Hong-Kong à l'Indonésie. La Mer est inexplorée. Impossible de suivre les côtes car rien de durable ne résiste aux typhons. La seule solution qui fasse consensus - scientifique, politique et philosophique - est celle qui traverse La Mer. Des radeaux géants sont construits et lancés à partir de ports chinois et indonésien avec comme ultime but de réussir à se retrouver quelque part. La technologie employée consiste à attacher ensemble des radeaux de plusieurs centaines de mètres de large afin d'être suffisamment large pour statistiquement multiplier les chances de se croiser. La méthode est approximative et le chantier est colossal. La démesure est à la hauteur de l'importance de cette coulée verte. Elle sera tout autant un vaste endroit ou les touristes pourront venir contempler La Mer ou flâner qu'un axe de transport du bois, avec la technique des rondins. Un symbole fort de l'unification du monde existant. | [[Fichier:firstcontact.jpg|200px|thumb|right|First Contact]]Dans un avenir proche la sécheresse est devenue telle qu'une vague de migrants quittent l'Australie, désormais inhabitable, pour se réfugier en Papouasie-Nouvelle Guinée. L'impact démographique sur la grande île contraint le gouvernement à chercher un accord avec les autorités australiennes en exil. Celles-ci proposent de se lancer dans la conquête de la partie occidentale de l'île, encore sous domination indonésienne, avec l'aide des militaires papous. Ainsi, l'ensemble de l'île peut proclamer son union et son indépendance. Généreux, le gouvernement australien reconnaît aussi le droit total des aborigènes à disposer de l'Australie. Le financement se fait après la prise totale de l'île et de l'ensemble de ses ressources (bois, mines) dont l'exploitation redouble. Malgré les protestations indonésiennes, la colonisation de la Papouasie occidentale se met en place. Une politique de déforestation et de construction est lancée pour que les migrants australiens puissent s'installer. La défaite militaire indonésienne face à la coalition australo-papoue n'est pas sans conséquence pour le pouvoir indonésien. Les pertes hominines sont lourdes et les critiques violentes. Les choix politiques sont contestés et l'appareil militaire est ébranlé. La colonisation australienne peine à se développer. Les conditions climatiques très humides des forêts ralentissent les travaux et déclenchent de nombreuses épidémies parmi les colons. La coalition au pouvoir, un regroupement des nationalistes papous et australiens, dominé par ces derniers, décide d’assécher 2/3 de la partie occidentale. L'ensemble des populations papoues de ces régions sont progressivement raflées puis transférer dans des zones où elles ne gênent pas la colonisation. Généralement dans les zones de déforestation elles sont employées à la coupe et au transport du bois. La Chine, dont les besoins sont immenses, est l'acheteur principal. Afin de faire baisser les prix du bois, et donc faire chuter les revenus du gouvernement de Papouasie, l'Indonésie se lance dans une frénétique exploitation de ses ressources forestières. Elle vend à bas-prix à la Chine, qui n'en continue pas moins à acheter du bois à la Papouasie. La surpopulation et la diminution du nombre de zones habitables durcissent les critiques contre le pouvoir politique. Les tensions sociales vont croissantes. Favorables à la Grande Révolution Écologique menée par la Chine depuis maintenant quelques années, des oppositions s'organisent parmi les contestataires en Indonésie. Des revendications se précisent. Les plus libéraux proposent que les australiens s'installent plutôt au Japon, malgré les protestations discrètes de ce pays. D'autres pensent aux Philippines. Les plus radicaux sont favorables à l'installation des australiens '''et''' des papous à Madagascar afin de récupérer l'intégralité de l'île de Papouasie Nouvelle Guinée. Les éco-révolutionnaires indonésien pro-chinois réclament le rattachement à la Chine par une longue coulée verte qui, d'Indonésie, parcourrait la mer, des Spratleys à Hong-Kong. Ils appellent à une Grande Marche. Faîte entièrement en bois et répondant aux normes de la Grande Révolution Écologique, elle doit être un symbole et un moyen de réorienter la filière bois vers des emplois locaux. Répondre à la misère sociale engendrée par les conséquences de la guerre et de la politique catastrophique des gouvernements. A terme, l'ensemble de la mer de Chine méridionale pourrait même accueillir des milliers de champs d'éoliennes en bois chargées d'alimenter le ''booster'' des centrales nucléaires. Avec cette nouvelle technologie écologique, les délestages se font via de grands incinérateurs à bois. Depuis l'unification de la Chine continentale et de Taïwan, quelques années auparavant, la nouvelle Éco-République a proclamé Hong-Kong capitale et s'est lancée dans de vastes chantiers de réaménagements urbains, favorisant le bois comme matériau. Le projet est ambitieux. Même si la Chine voit d'un œil favorable ce projet de longue coulée verte en bois réclamée par les pro-chinois d'Indonésie, elle tente néanmoins de ne pas froisser les gouvernements indonésien ou australo-papou. Le commerce du bois est chose essentielle. Depuis l'effondrement économique de la plupart des pays d'Europe et des Amériques après Les guerres climatiques, la Chine reste la seule grande puissance économique et politique. Régionale et mondiale. L'annexion des petits îlots de ce qui étaient les Philippines, puis de l'île de Bornéo, par le Japon n'ont pas suffit à contrer sa montée en puissance. Son influence s'étend des Grands Marécages, comme on appelle maintenant les ex Bangladesh et Inde, jusqu'à la péninsule coréenne, déclarée zone contaminée depuis la chute accidentelle d'un satellite-container spatial contenant des déchets nucléaires. Le Vietnam, le Cambodge, le Laos et la Thaïlande ont perdu la plus grande partie de leur population. Les régions qui étaient habitables, en plaine ou en bord de mer, sont parcourues de typhons dévastateurs qui rendent les conditions de vie extrêmement dures. Les zones forestières de montagne sont tellement luxuriantes qu'elles en sont hostiles à tout habitat durable pour des hominines. Dans ces zones, les hominines ne sont d'ailleurs plus l'espèce la plus nombreuse, ni la plus dangereuse. Cela fait plusieurs décennies que le reste du monde n'est plus accessible. Aucune nouvelles des réfugiés, fuyant les Amériques et l'Europe, qui arrivaient en Afrique pour fuir les guerres climatiques. Nulles informations de ce que deviennent ces régions du monde. Les communications sont totalement coupées. Au nord de la Chine s'étend le désert du Taklamakan de la péninsule coréenne à la mer Noire. Au sud, une gigantesque étendue d'eau saumâtre. Personne ne manifeste une quelconque envie de s'aventurer dans ces vastes régions dangereuses. La réalité de ces hominines, leur monde, se situent autour de La Mer. Personne ne sait vraiment ce qu'elle contient précisément. Le commerce du bois se fait par radeau via une seule route qui longe les côtes de La Mer, accessible pendant quelques périodes précises de l'année. La seule autre puissance économique est l'ultra-marine Papouasie avec laquelle la Chine commerce le bois via des réseaux complexes de bateliers qui vivent sur les nombreuses îles et territoires isolés qui les séparent. Dans les deux pays, l'âge d'entrée dans la police a été étendu de 7 à 77 ans, et, à la demande d'un syndicat policier - le plus gros employeur - la note d'accessibilité a été ajusté à 4/20. Avec possibilité illimitée de tenter le concours. L'Indonésie, plus moderniste, maintient 8/40. De manière assez originale, les sociétés de ces trois pays se divisent entre ceux qui ont les moyens de s'acheter du bois et les autres, les plus nombreux. Socialement les mœurs y sont plutôt frivoles et la sexualité de hominines s'est étendue à l'ensemble du vivant. La reproduction n'est plus chose primordiale chez la plupart des hominines et les naissances accidentelles sont rares dans la nouvelle sexualité inter-hominine. Les archipels philippo-japonais sont un chapelet d'îles sur lesquelles survivent des agglomérations urbaines. Si ce n'est quelques menus détails sur l'extrême misère et la surpopulation, les atolls nucléaires et la piraterie, la différence principale avec les trois autres pays est que l'âge limite pour entrer dans la police a été supprimé. Dans les exploitations forestières, la population est surexploitée. Débitant en petits morceaux des hectares de forêts dans une grande grève du zèle, pendant des mois, les ''Cuter's'' ont bloqué l'approvisionnement en bois à destination de la Chine. En Papouasie, la répression décime la majorité des grévistes, souvent papous. Les survivants sont transférés en Australie afin d'y mourir doucement. En Chine et en Indonésie, les gouvernements misent sur un essoufflement. L'épreuve physique que représente cette grève a un impact considérable dans l'ensemble de la région de La Mer et en Papouasie ultra-marine. Elle divise profondément. Les libéraux réclament des sanctions contre les grévistes survivants, et la pendaison de ceux qui sont morts de fatigue. Les radicaux leur reprochent d'avoir arrêté malgré leur état d'épuisement et les autres se demandent s'il n'était pas préférable d'opter pour une manière plus écologique. Les pro-chinois indonésiens et les plus révolutionnaires soutiennent pleinement les grévistes - morts et survivants. Les premiers parce qu'ils savent que de toute manière ils devront reprendre le travail, et œuvrer à la construction de la grande coulée verte, et les seconds parce qu'il n'y a rien d'autre à soutenir. Parmi les révolutionnaires, les avis divergent quand à savoir si les travaux doivent commencer à partir de Hong-Kong ou de l'Indonésie. La signature de la paix entre la Papouasie et l'Indonésie permet aux pro-chinois de lancer une grande campagne pour défendre l'idée d'une coulée verte. L'Indonésie accepte de céder la partie occidentale de la Papouasie en contrepartie de quoi elle reçoit une compensation financière sous forme de main-d'œuvre supplémentaire pour la coupe de son bois. La grande question qui divise encore tout le monde est celle du chemin à suivre pour rejoindre Hong-Kong à l'Indonésie. La Mer est inexplorée. Impossible de suivre les côtes car rien de durable ne résiste aux typhons. La seule solution qui fasse consensus - scientifique, politique et philosophique - est celle qui traverse La Mer. Des radeaux géants sont construits et lancés à partir de ports chinois et indonésien avec comme ultime but de réussir à se retrouver quelque part. La technologie employée consiste à attacher ensemble des radeaux de plusieurs centaines de mètres de large afin d'être suffisamment large pour statistiquement multiplier les chances de se croiser. La méthode est approximative et le chantier est colossal. La démesure est à la hauteur de l'importance de cette coulée verte. Elle sera tout autant un vaste endroit ou les touristes pourront venir contempler La Mer ou flâner qu'un axe de transport du bois, avec la technique des rondins. Un symbole fort de l'unification du monde existant. |
Version actuelle datée du 31 décembre 2018 à 13:18
Spratleys (Спретли en macédonien) est le nom d'un archipel, constitué de 14 îlots et de près de deux cent récifs coralliens, situé en "mer de Chine méridionale" selon la Chine, en "mer des Philippines occidentales" pour les Philippines et en "mer orientale" pour le Vietnam.
SommaireGéographie naturelleLa mer dans laquelle sont situées les îles Spratleys est délimitée par les côtes du Vietnam, de la Chine, de Taïwan, des Philippines, de Brunei et de la Malaisie. Elle est une mer ouverte, au sud sur le détroit de Malacca qui débouche sur l'océan indien, et au nord sur le Japon et l'océan pacifique. La cartographie historique indique que la région de l'archipel des Spratleys est une zone poissonneuse parcourue depuis plusieurs siècles par les pêcheurs venus de tout son pourtour. Avant d'être désigné sous le nom exotique qu'il tient d'un navigateur britannique du nom de Richard Spratly, des dénominations existent en viet (Quần đảo Trường Sa), en mandarin (南沙群岛 - Îles Nansha), en tagalog (Kapuluan ng Kalayaan) ou en malais (Kepulauan Spratly). En 1843, à bord du baleinier Cyrus, le commandant Richard Spratly note deux îlots sur sa carte pour notifier le danger qu'ils représentent pour la navigation. Il nomme le premier du nom d'un autre commandant et le second du sien. Par extension, cet îlot de Spratley a servi à désigner l'ensemble d'un archipel de 14 îlots coralliens et d'environ deux cent récifs, dont certains sont immergés, qui s'étend sur 500 km de long et 500 km de large. L'îlot de Itu Aba, le plus grand, s'étend sur 1,3 km et mesure 46 ha (0,46 km2) et le plus petit, Lakiam Cay, pas plus de 0,44 ha (0,0044 km2). L'îlot de Spratley, proprement dit, a une superficie de 13 ha (0,13 km2). La superficie totale de l'archipel est de 2 km2. Les conditions ne permettant pas d'y développer une économie locale, aucun de ces îlots n'a été colonisé durablement par les hominines. Les seuls autochtones sont des volatiles. Au XIXème siècle, l'archipel est encore une sorte de terra nullius.RessourcesSituée à l'est de la route commerciale de cette mer intérieure, la zone des Spratleys n'est pas propice à la navigation pour ses nombreux récifs, ses objets maritimes à fleur d'eau et ses eaux peu profondes. Pour les hominines, les ressources sont traditionnellement le produit de la pêche et le guano[1]. Les fonds marins de l'archipel sont jugés riches en gaz et en pétrole par les experts. RefugesHormis les nombreux oiseaux qui peuplent les îlots de l'archipel, y trouvent refuge, les bateaux pirates connaissent très bien cette région pour y mouiller hors des routes commerciales. La pirate Ching Shih y a-t-elle séjourné ? La fragilité des structures coralliennes ne laisse pas imaginer qu'un trésor pirate puisse y avoir été caché. L'eldorado odeur marine n'a pas plus de réalité que sa version terrestre...[2] Géographie hominineEn 1883, l'Allemagne ouvre la valse des drapeaux en s'attribuant la souveraineté sur l'archipel des Spratleys. L'opposition de la Chine à cette annexion se fonde sur une cartographie historique dans laquelle les Spratleys sont mentionnées selon une terminologie chinoise. Grande perdante de la Première guerre mondiale, l'Allemagne perd toutes ses possessions coloniales. Déjà présente dans la région[3], la France s'appuie sur l'histoire locale pour revendiquer le rattachement de l'archipel à sa colonie de Cochinchine. Après l'envoi d'une première expédition "scientifique" en 1927, la France occupe en 1930 l'îlot de Spratley[4] qu'elle rebaptise Île de la Tempête[5]. Trois ans plus tard, neuf des principaux îlots sont annexés[6] à la province d'Indochine[7][8] de l'empire colonial français. Lors de la Seconde guerre mondiale, les quelques militaires japonais installés sur l'îlot de Itu Aba et les milliers d'oiseaux locaux font connaissance avec le napalm américain. Les militaires japonais occupent l'Indochine française. A l'issue de cette guerre la Chine occupe divers îlots sans résistance de la France, trop occupée par les révoltes qui secouent l'Indochine[9]. L'éclatement de l'empire colonial français en Asie amène à la création du Cambodge, du Laos et du Vietnam. La sanglante Guerre d'Indochine dure de 1946 à 1954.[10]. La France n'a plus aucune prétentions sur l'archipel des Spratleys. Le Vietnam est divisé jusqu'en 1976 entre l'ex-province de Cochinchine, le Sud-Vietnam, et le nord mené par les communistes. Malgré l'implication américaine dans la Guerre du Vietnam, du fanfaron Captain America[11] ou du désespéré Rambo[12], de l'introduction du napalm dans la gastronomie vietnamienne, la réunification se fait au profit du nord. Place à la République Socialiste du Viet-Nam.Dès lors, l'archipel va être au centre de tensions militaires et diplomatiques entre les différents pays riverains[13]. Chacun revendique certains îlots et récifs en s'appuyant sur des constructions argumentaires historiques ou géologiques. Si quelques confrontations militaires directes opposent parfois ces pays, la situation est un statu quo dans lequel les îlots sont progressivement occupés militairement. Actuellement, en plus de nombreux récifs, les Philippines[14] occupent 7 îlots, le Vietnam 6 et Taïwan 1. La Chine, la Malaisie et Brunei se sont installés sur des récifs. Tout ces pays y ont construit des infrastructures pour asseoir leur prise de possession. Des casernes et des aéroports, des conserveries et des ports. Ceux qui n'ont pu s'attribuer un îlot ont fait émerger, à partir de haut-fonds et de récifs, des îles artificielles. L'archipel est doté de 7 aéroports servant pour le commerce, le militaire ou le tourisme. La Malaisie a par exemple augmenté la superficie du récif de Swallow de 6,2 à 38 ha, et la Chine à construit à partir de 7 récifs plus de 1000 ha de "terres" immergées. La colonisation de l'archipel des Spratleys est telle qu'elle nécessite la présence de plus de 2000 personnes. Soit 1000 habitants au km2. Le conflit latent[15] autour de l'archipel des Spratleys[16] est une zone de tension qui alimente en permanence les discours nationalistes dans les pays concernés. Les différentes tentatives d'interventions diplomatiques internationales ou régionales n'ont pour l'instant réglé aucun des différends[17]. Les intérêts économiques de cette région sont immenses[18] et poussent les belligérants à maintenir une pression constante. Il n'y a jamais de guerre pour rien... Géographie utopienneLa situation de terra nullius de l'archipel a suscité dès la fin du XIXème siècle des rêves et des tentatives d'y instaurer de nouveaux territoires "libres". En 1877, le navigateur britannique James George Meads fonde sur l'îlot de Itu Aba le Royaume de l'Humanité dont il se proclame roi sous le nom de James Ier. Désireux d'œuvrer pour le "bien-être" des plus déshérités, le roi se propose d'instaurer un royaume pour que les plus pauvres puissent y apprendre à lire et vivre décemment. En 1888, environ 2000 personnes ont immigrés vers le Royaume de l'Humanité. Son successeur, George Ier, est contraint de reconnaître la souveraineté britannique en 1893. Le royaume qui comprend plusieurs îlots de l'archipel devient protectorat de l'empire britannique[19]. Cette décision est rejetée par les suivants. Arrivé au pouvoir en 1914, Franklin Ier met en place une université dans la capitale, Southwark, situé sur l'îlot de Itu Aba. La population du royaume est alors d'environ 7000 personnes. La France annexe quelques îlots dans les années 30 sans provoquer de résistance de la part du roi et de son armée, les Royals Grenadiers. En 1939, la menace de l'invasion japonaise pousse le roi a faire évacuer la totalité des habitants. La décision est prise de se réfugier en Australie. La Seconde guerre mondiale prend fin en 1945, l'année de la mort du roi en exil. Entre temps, l'armée japonaise à construit une base navale sur Itu Aba et les américains l'ont bombardé au napalm. Seuls 3000 personnes retournent après-guerre sur les terres du royaume. La succession se complique après des morts prématurées. En 1953, sous le règne de Morton Ier, la population atteint 5000 personnes, ce qui pour les autorités est le seuil nécessaire pour une autosuffisance. Les années 50 sont aussi celles de la contestation. Des voix se font entendre pour réclamer qu'une République soit proclamée pour remplacer une monarchie finissante. Les républicains, menés par Songhrati, sont très actifs. Il est arrêté à Manille pour fabrication de timbres. Le royaume se divise en deux entités en 1959 pour finalement se réunir en 1963 sous le nom de République de Morac-Songhrati-Meads. Le commerce se développe avec les Philippines. Les invasions militaires de plusieurs îlots et la mort, en 1972, de tous le gouvernement lors d'un typhon, contraignent toute la population à quitter la région pour se réfugier en Australie. Aucune reconnaissance internationale n'a pu être encore obtenu par les autorités en exil de la République de Morac-Songhrati-Meads[20]. Alors qu'au lendemain de la guerre l'archipel est en déshérence, Tomas Cloma (Père) visite plusieurs îlots des Spratleys en 1947. Avec l'aide son fils, ils sont décidés à y mettre en place une conserverie et à faire commerce du guano. En 1956 Tomas Cloma (Fils), avocat et marchand de poissons philippin, prend possession de l'îlot de Flat au large des Philippines. Avec une quarantaine de personnes, il proclame la naissance de Freedomland (Kalayaan en tagalog). Tablant sur les revendications des Philippines sur certaines parties des Spratleys, Tomas Cloma espère un soutien tacite de ce pays. Il revendique sa souveraineté sur 53 îlots ou récifs. Dans les années 70, les relations entre les deux pays se détériorent. Brièvement emprisonné en 1972, Tomas Cloma change le nom de Freedomland pour Colonia en 1974, et quitte le pouvoir. Après la signature d'un accord avec les Philippines, Colonia est officiellement intégrée à la province philippine de Palawan[21]. En remerciement, un timbre à l'effigie de Tomas Cloma est imprimé par les autorités philippines.Sans que le lien puisse être établi avec certitude entre les deux affaires, en août 1974, les autorités françaises arrêtent en France une personne pour la vente de timbres du Freedomland. Originaire de Provence, le comte Othmar di Schmieder Rocca Forozata se revendique de la Principauté de Freedomland[22], fondée en 1970 et qui s'étend sur 74 îlots et récifs au large de Bornéo. Des passeports freedomlandais, imprimés aux Philippines, sont saisis. La justice française le condamne pour escroquerie. Le peu d'informations disponibles sur la République de Koneuwe ne permettent pas d'en dire beaucoup plus. Dans le courant des années 1970, cette République est proclamée sur quelques îlots des Spratleys. Une source affirme que Koneuwe signifie KOmmunistisch-NEUtral-WEstlich (Communiste-Neutre-Occidental) et parle d'une groupe libertaire d'origine helvétique. Elle précise aussi qu'en Tchécoslovaquie des personnes ont été arrêté pour leurs liens avec cette république. Une histoire de timbres ? Le dernier en date des projets politiques dans l'archipel des Spratleys est la République Souveraine de Thaumaturgie dont la capitale, Mère Thérésa City[23], devrait s'établir sur le récif Louisa. Elle revendique 14 îlots ou récifs déjà occupés par les pays riverains. Géographie merdjanovienneOn prête parfois à F. Merdjanov la phrase suivante : "La géographie, c'est la guerre en temps de paix"[24]. Il n'en est rien[25]. Affirmer que les républiques, les royaumes et autres principautés précédentes sont fictives est facile. Elles se sont construites autour d'un imaginaire partagé par des communautés d'hominines dans des projets de vie, réels ou non. Leurs mythologies nationales se forgent sur un passé fantasmé ou des intentions déguisées. L'absence de trace de George Meads dans les archives de la marine britannique suffit-t-elle à confirmer son inexistence ? Tomas Cone est-il simplement un habile commerçant ou bien un agent des Philippines ? Peu importe. Se poser la question, c'est, pour eux, comme remettre en cause l'historicité d'Obélix, ou prétendre que Napoléon était un agent de Buonarotti. Les mythologies nationales sont toujours choses fragiles et en perpétuelle réécriture. La Macédoine par exemple n'a pas hésité à s'attribuer un lien avec l'antique Alexandre ou les anarchistes des Bateliers.
Pour la protivophilie, les illusions collectives ne sont pas une hypothèse. Le Royaume de l'Humanité, la Principauté de Freedomland, la République de Morac-Songhrati-Meads ou celle de Koneuwe sont fictives, tout aussi illusoires que les prétentions nationalistes des pays riverains sur l'archipel des Spratleys. Tous s'inventent un argumentaire. Les îles de l'archipel constituent ce que les géographes protivophiles nomment un "Point de Rien". Les Spratleys sont une de ces régions maritimes que les hominines ont pris soin de répertorier minutieusement afin de l'éviter au mieux. Tous s'en servent un peu mais personne n'en veut ! La configuration géographique et géologique qui en faisait une zone où rien règne, devient le point de dissonance essentiel entre différents prétendants à une souveraineté. Pour cela, de rien, ils se construisent de toutes pièces une légitimité. Ainsi les Spratleys se transforment en enjeu, à la limite de la guerre, et offrent ainsi en miroir la fausseté de ce qui construit les nationalismes. L'archipel est un reflet de ce qui fait la guerre, et ce n'est jamais pour rien. Pour la protivophilie, la géographie utopique est aussi fausse que la géographie hominine, la Chine, la Malaisie, le Vietnam et les autres n'ont pas plus de réalité que les royaumes et républiques des Spratleys. Toute géographie est faussée, parfois fallacieuse. Servant essentiellement à décrire, elle n'est pas neutre car, de fait, elle situe. Elle trace des frontières, parfois aussi naturelles, qui ne sont finalement que transposition de raisonnements politiques, religieux ou philosophiques de l'observateur sur ce qui l'environne. Nommer est une autre manière de s'approprier. Géographie et politique ont souvent fait bon ménage, l'un cherchant des points de vue et servant de caution, l'autre finance et légitime si nécessaire. En cela, l'histoire des Spratleys est assez symptomatique. Une lapalissade bien connue affirme: "Tout est politique". Attentive, la protivophilie y décèle une présence de la géographie. Géographie fictiveDifficile d'évoquer la Guerre du Vietnam sans évoquer le documentaire Rambo, réalisé en 1982, qui permit à toute une génération de s'informer sur cette guerre. Ce film est une adaptation hollywoodienne du roman Premier Sang publié par David Morell en 1972 dans lequel le héros est "plus hominine"[27], plus emprunt au doute. Mais peut-être est-ce dû au jeu de l'acteur dans le docu-fiction ? L'histoire est celle d'un jeune homme américain qui eut la chance d'aller apprendre à tuer, à torturer, à risquer la mort et la donner, à sauver sa peau pour son pays et, un peu idéaliste, s'imagine être bien reçu à son retour. Déception ! Dans le roman, Rambo meurt, abattu par son ancien supérieur. Que ce soit dans sa version cinématographique ou romanesque, rien n'est dit sur l'hypothétique présence de Rambo dans l'archipel des Spratleys. Pourtant, toutes les raisons sont réunies pour qu'il y intervienne. Sans aller jusqu'aux Spratleys, peut-être est-il venu libérer des prisonniers du bagne de Poulo Condor. Nous ne savons pas si l'auteur avait prévu d'écrire un nouveau roman consacré à cette partie la plus méconnue de la vie de Rambo. Seul un déclassement des archives de la CIA permettrait d'en savoir plus.D'un point de vue protivophile, il n'est pas plus compliqué de faire un lien entre Rambo et les îles Spratleys que de réussir à citer F. Merdjanov dans un article consacré à un archipel dont nous ne sommes pas sûr qu'il fut une destination pour F. Merdjanov. Ni même qu'il lui soit connu. Une probabilité existe néanmoins que, enfant, la manie de collectionner les timbres puisse avoir été une de ses occupations et qu'ainsi le Freedomland entre dans son monde. Ce ne serait pas le premier enfant à apprendre quelque chose avec une activité qui sert à rien. Peut-être la presse locale a-t-elle relaté l'arrestation du comte du Freedomland, né en Provence ? Une première page parce qu'il est enfant de la région ? Naître à Nice en 1970, c'est s'amuser, s'informer ou s'abreuver, des nouvelles locales et internationales par le prisme d'un regard centré sur la région. L'essence même de la presse régionale. Elle est la source d'informations principale pour ses lecteurs. Un raisonnement identique fonctionne d'ailleurs pour toutes les autres régions et toutes les autres années. Est-il pensable que l'entourage de F. Merdjanov ait pu échapper à cette information ? Est-ce un vague souvenir d'une information entendue au journal télévisé régional ? Y a-t-il eu une diaspora des Spratleys installée à Nice ? Ce qui, dès lors, permettrait d'affirmer que la situation de l'archipel ne lui soit pas chose inconnue. Les réhabilitations et les travaux urbains de 1970 à Nice ont fait totalement disparaître toute chance de retrouver trace d'affiches ou de graffitis d'un militantisme de cette diaspora. Au détour d'une affiche, on peut toujours apprendre de rien. F. Merdjanov n'y a peut-être pas échappé ? Que le tag ACAB - que l'on retrouve encore de nos jours sur les murs - puisse signifier All Cayes Are Beautiful[28] n'est pas une idée plus farfelue que 1312 est énigmatique. Le cri d'une diaspora invisible cherchant désespérément une reconnaissance de la légitimité de sa lutte. Géographie prospectiveLa prospective est une activité très usitée parmi celles et ceux qui pensent au futur, qui en attendent peut-être quelque chose. Par jeu, la protivophilie aime à se livrer à cet exercice accessible dès le plus jeune âge. Dans un avenir proche la sécheresse est devenue telle qu'une vague de migrants quittent l'Australie, désormais inhabitable, pour se réfugier en Papouasie-Nouvelle Guinée. L'impact démographique sur la grande île contraint le gouvernement à chercher un accord avec les autorités australiennes en exil. Celles-ci proposent de se lancer dans la conquête de la partie occidentale de l'île, encore sous domination indonésienne, avec l'aide des militaires papous. Ainsi, l'ensemble de l'île peut proclamer son union et son indépendance. Généreux, le gouvernement australien reconnaît aussi le droit total des aborigènes à disposer de l'Australie. Le financement se fait après la prise totale de l'île et de l'ensemble de ses ressources (bois, mines) dont l'exploitation redouble. Malgré les protestations indonésiennes, la colonisation de la Papouasie occidentale se met en place. Une politique de déforestation et de construction est lancée pour que les migrants australiens puissent s'installer. La défaite militaire indonésienne face à la coalition australo-papoue n'est pas sans conséquence pour le pouvoir indonésien. Les pertes hominines sont lourdes et les critiques violentes. Les choix politiques sont contestés et l'appareil militaire est ébranlé. La colonisation australienne peine à se développer. Les conditions climatiques très humides des forêts ralentissent les travaux et déclenchent de nombreuses épidémies parmi les colons. La coalition au pouvoir, un regroupement des nationalistes papous et australiens, dominé par ces derniers, décide d’assécher 2/3 de la partie occidentale. L'ensemble des populations papoues de ces régions sont progressivement raflées puis transférer dans des zones où elles ne gênent pas la colonisation. Généralement dans les zones de déforestation elles sont employées à la coupe et au transport du bois. La Chine, dont les besoins sont immenses, est l'acheteur principal. Afin de faire baisser les prix du bois, et donc faire chuter les revenus du gouvernement de Papouasie, l'Indonésie se lance dans une frénétique exploitation de ses ressources forestières. Elle vend à bas-prix à la Chine, qui n'en continue pas moins à acheter du bois à la Papouasie. La surpopulation et la diminution du nombre de zones habitables durcissent les critiques contre le pouvoir politique. Les tensions sociales vont croissantes. Favorables à la Grande Révolution Écologique menée par la Chine depuis maintenant quelques années, des oppositions s'organisent parmi les contestataires en Indonésie. Des revendications se précisent. Les plus libéraux proposent que les australiens s'installent plutôt au Japon, malgré les protestations discrètes de ce pays. D'autres pensent aux Philippines. Les plus radicaux sont favorables à l'installation des australiens et des papous à Madagascar afin de récupérer l'intégralité de l'île de Papouasie Nouvelle Guinée. Les éco-révolutionnaires indonésien pro-chinois réclament le rattachement à la Chine par une longue coulée verte qui, d'Indonésie, parcourrait la mer, des Spratleys à Hong-Kong. Ils appellent à une Grande Marche. Faîte entièrement en bois et répondant aux normes de la Grande Révolution Écologique, elle doit être un symbole et un moyen de réorienter la filière bois vers des emplois locaux. Répondre à la misère sociale engendrée par les conséquences de la guerre et de la politique catastrophique des gouvernements. A terme, l'ensemble de la mer de Chine méridionale pourrait même accueillir des milliers de champs d'éoliennes en bois chargées d'alimenter le booster des centrales nucléaires. Avec cette nouvelle technologie écologique, les délestages se font via de grands incinérateurs à bois. Depuis l'unification de la Chine continentale et de Taïwan, quelques années auparavant, la nouvelle Éco-République a proclamé Hong-Kong capitale et s'est lancée dans de vastes chantiers de réaménagements urbains, favorisant le bois comme matériau. Le projet est ambitieux. Même si la Chine voit d'un œil favorable ce projet de longue coulée verte en bois réclamée par les pro-chinois d'Indonésie, elle tente néanmoins de ne pas froisser les gouvernements indonésien ou australo-papou. Le commerce du bois est chose essentielle. Depuis l'effondrement économique de la plupart des pays d'Europe et des Amériques après Les guerres climatiques, la Chine reste la seule grande puissance économique et politique. Régionale et mondiale. L'annexion des petits îlots de ce qui étaient les Philippines, puis de l'île de Bornéo, par le Japon n'ont pas suffit à contrer sa montée en puissance. Son influence s'étend des Grands Marécages, comme on appelle maintenant les ex Bangladesh et Inde, jusqu'à la péninsule coréenne, déclarée zone contaminée depuis la chute accidentelle d'un satellite-container spatial contenant des déchets nucléaires. Le Vietnam, le Cambodge, le Laos et la Thaïlande ont perdu la plus grande partie de leur population. Les régions qui étaient habitables, en plaine ou en bord de mer, sont parcourues de typhons dévastateurs qui rendent les conditions de vie extrêmement dures. Les zones forestières de montagne sont tellement luxuriantes qu'elles en sont hostiles à tout habitat durable pour des hominines. Dans ces zones, les hominines ne sont d'ailleurs plus l'espèce la plus nombreuse, ni la plus dangereuse. Cela fait plusieurs décennies que le reste du monde n'est plus accessible. Aucune nouvelles des réfugiés, fuyant les Amériques et l'Europe, qui arrivaient en Afrique pour fuir les guerres climatiques. Nulles informations de ce que deviennent ces régions du monde. Les communications sont totalement coupées. Au nord de la Chine s'étend le désert du Taklamakan de la péninsule coréenne à la mer Noire. Au sud, une gigantesque étendue d'eau saumâtre. Personne ne manifeste une quelconque envie de s'aventurer dans ces vastes régions dangereuses. La réalité de ces hominines, leur monde, se situent autour de La Mer. Personne ne sait vraiment ce qu'elle contient précisément. Le commerce du bois se fait par radeau via une seule route qui longe les côtes de La Mer, accessible pendant quelques périodes précises de l'année. La seule autre puissance économique est l'ultra-marine Papouasie avec laquelle la Chine commerce le bois via des réseaux complexes de bateliers qui vivent sur les nombreuses îles et territoires isolés qui les séparent. Dans les deux pays, l'âge d'entrée dans la police a été étendu de 7 à 77 ans, et, à la demande d'un syndicat policier - le plus gros employeur - la note d'accessibilité a été ajusté à 4/20. Avec possibilité illimitée de tenter le concours. L'Indonésie, plus moderniste, maintient 8/40. De manière assez originale, les sociétés de ces trois pays se divisent entre ceux qui ont les moyens de s'acheter du bois et les autres, les plus nombreux. Socialement les mœurs y sont plutôt frivoles et la sexualité de hominines s'est étendue à l'ensemble du vivant. La reproduction n'est plus chose primordiale chez la plupart des hominines et les naissances accidentelles sont rares dans la nouvelle sexualité inter-hominine. Les archipels philippo-japonais sont un chapelet d'îles sur lesquelles survivent des agglomérations urbaines. Si ce n'est quelques menus détails sur l'extrême misère et la surpopulation, les atolls nucléaires et la piraterie, la différence principale avec les trois autres pays est que l'âge limite pour entrer dans la police a été supprimé. Dans les exploitations forestières, la population est surexploitée. Débitant en petits morceaux des hectares de forêts dans une grande grève du zèle, pendant des mois, les Cuter's ont bloqué l'approvisionnement en bois à destination de la Chine. En Papouasie, la répression décime la majorité des grévistes, souvent papous. Les survivants sont transférés en Australie afin d'y mourir doucement. En Chine et en Indonésie, les gouvernements misent sur un essoufflement. L'épreuve physique que représente cette grève a un impact considérable dans l'ensemble de la région de La Mer et en Papouasie ultra-marine. Elle divise profondément. Les libéraux réclament des sanctions contre les grévistes survivants, et la pendaison de ceux qui sont morts de fatigue. Les radicaux leur reprochent d'avoir arrêté malgré leur état d'épuisement et les autres se demandent s'il n'était pas préférable d'opter pour une manière plus écologique. Les pro-chinois indonésiens et les plus révolutionnaires soutiennent pleinement les grévistes - morts et survivants. Les premiers parce qu'ils savent que de toute manière ils devront reprendre le travail, et œuvrer à la construction de la grande coulée verte, et les seconds parce qu'il n'y a rien d'autre à soutenir. Parmi les révolutionnaires, les avis divergent quand à savoir si les travaux doivent commencer à partir de Hong-Kong ou de l'Indonésie. La signature de la paix entre la Papouasie et l'Indonésie permet aux pro-chinois de lancer une grande campagne pour défendre l'idée d'une coulée verte. L'Indonésie accepte de céder la partie occidentale de la Papouasie en contrepartie de quoi elle reçoit une compensation financière sous forme de main-d'œuvre supplémentaire pour la coupe de son bois. La grande question qui divise encore tout le monde est celle du chemin à suivre pour rejoindre Hong-Kong à l'Indonésie. La Mer est inexplorée. Impossible de suivre les côtes car rien de durable ne résiste aux typhons. La seule solution qui fasse consensus - scientifique, politique et philosophique - est celle qui traverse La Mer. Des radeaux géants sont construits et lancés à partir de ports chinois et indonésien avec comme ultime but de réussir à se retrouver quelque part. La technologie employée consiste à attacher ensemble des radeaux de plusieurs centaines de mètres de large afin d'être suffisamment large pour statistiquement multiplier les chances de se croiser. La méthode est approximative et le chantier est colossal. La démesure est à la hauteur de l'importance de cette coulée verte. Elle sera tout autant un vaste endroit ou les touristes pourront venir contempler La Mer ou flâner qu'un axe de transport du bois, avec la technique des rondins. Un symbole fort de l'unification du monde existant. Malgré les premiers naufrages et les disparitions, des radeaux géants parviennent à quitter finalement les côtes indonésiennes. Après des mois de navigation, les explorateurs remarquent la présence, à quelques mètres sous les eaux, de nombreux vestiges de construction recouvertes par du corail. Leur structure semble convenir pour faire reposer les poteaux en bois de la Grande coulée verte. La cartographie nécessaire en note plus d'une centaine entre l'Indonésie et l'archipel philippin. Plusieurs radeaux viennent y jeter l'ancre afin d'étudier plus attentivement ces structures sous-marines. Les recherches montrent rapidement qu'il s'agit d'anciennes constructions d'hominines recouvertes, il y a longtemps, par la montée des eaux. Sans le savoir, ils "redécouvrent" l'ex archipel des Spratleys, englouti par les eaux. Ne fonctionnant pas au bois, la technologie trouvée sur place est totalement inopérante. Les écritures sont indéchiffrables, dans des langues aujourd'hui disparues. Le nombre élevé de structures sous-marines ne facilite pas la prise de décision pour entamer les travaux, car il multiplie les tracés possibles. Que faire ? Face à cette question insoluble, les querelles se multiplient. Les opinions divergent. Par où passer ? Globalement, les pro-chinois sont favorables pour prendre le chemin le plus court. Parmi eux, certains affirment que passer près des Philippines permet un rapprochement. Les plus extrémistes prétendent qu'il faut tout essayer. La Chine, quant à elle, soutient tout le monde. Mais cette situation est fragilisée par la découverte d'un projet des australo-papous de fabriquer une passerelle entre la Papouasie et l'île de Bornéo, avec l'idée sous-jacente de coloniser cette dernière pour ses ressources en bois. La réaction est immédiate à Bornéo. Des manifestations demandent le raccord à la Grande coulée verte. Idem aux Philippines. Le Japon n'est pas en mesure de calmer les manifestants, ni de s'opposer à un éventuel raccord. Excédée par la tournure des événements, la Chine menace le Japon de représailles. La tension est à son comble. Le prix du bois chute.Les répercussions sociales en Chine sont énormes. La chute des prix du bois entraîne de nombreuses grèves dans le secteur forestier. Les grévistes réclament d'être reclassés car les forêts sont en voie de disparition, et la construction de la Grande coulée verte sera fatale aux dernières. Ayant appris de leurs échecs précédents, le mode de grève est radicalement changé : ils menacent maintenant de mettre le feu aux forêts s'ils ne sont pas entendus. La grève s'étend à l'Indonésie et à la Papouasie. Dans cette dernière, pour détourner les grévistes, les calmer et les rallier à sa cause, le gouvernement se fait de plus en plus menaçant contre le Japon et menace d'entrer en guerre. Les contradictions de la Grande Révolution Écologique sont de plus en plus visibles. Les pro-chinois se fragmentent. Les grèves se radicalisent. La répression est féroce. Les libéraux et les radicaux demandent qu'ils soient tous et toutes pendus à un arbre. Les révolutionnaires - toujours en mal de sujet - les soutiennent. De nombreux radeaux sont sabotés. Certains partent à la dérive avec leurs passagers improvisés. Les plus utopistes imaginent assécher La Mer en y introduisant un type d'éponge particulièrement envahissant et hyper-absorbant. D'autres, les plus nombreux, espèrent simplement fuir cet état de guerre imminente. A ce stade de l'histoire, personne n'est plus en mesure d'apporter la moindre information sur la situation dans la région. Toutes les communications sont interrompues depuis maintenant des années. Se sont-ils entre-tués ? Reste-t-il des hominines vivants ? Les radeaux à la dérive ont-ils fait naufrage ou sont-ils perdus quelques part en mer ? Ont-ils pu rejoindre la Mer noire ? ÉpilogueDifficile d'en dire plus sans risquer de trop s'éloigner d'une trame possiblement à venir. Sans verser dans l'invraisemblable. Sans perdre le fil principal de la protivophilie qui reste F. Merdjanov. Elle seule peut y déceler sa trace dans ce texte. Par son absence dans cette fiction, d'évidence, seul la narration peut lui être attribuée. Une invisibilité classique. Dans ce scénario apocalyptique fantasque et enfantin, qui charme les plus naïfs, F. Merdjanov devient ainsi la seule créature, la dernière parmi les hominines. "Celle qui après s'être fait chier avec doit apprendre à se faire chier sans" pour reprendre les termes de la pharmacopée chinoise[29]. La place est-elle moins propice que les latrines collectives pour s'interroger sur le "faire ensemble" ? Pour penser à rien ? AvertissementLa protivophilie insiste sur l'aspect fictionnel de cette géographie prospective et tient à rappeler ici que F. Merdjanov n'a probablement jamais mis les pieds dans les Spratleys. Et encore moins dans le futur. Les seules choses que l'on sache avec certitude se trouvent en ouverture des Analectes de rien :
Géographie ludiqueSpratleys Islands© est le nom d'un jeu de rôle, mêlant bataille navale et jeu de Go, morpion et loto. Nous sommes très éloignés de l'esprit des jeux protivophiles. Le X marque une occupation et le R une revendication. Nous ignorons la signification exacte et l'origine des chiffres de la colonne "superficie" car ils varient selon les versions des riverains. Les règles ne sont pas clairement définies.
Notes
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