Ladislav Klíma : Différence entre versions
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Malgré cette énonciation audacieuse, le régime communiste en place en Tchécoslovaquie ne supporte pas l'odeur qui se dégage des écrits de Egosolistus. | Malgré cette énonciation audacieuse, le régime communiste en place en Tchécoslovaquie ne supporte pas l'odeur qui se dégage des écrits de Egosolistus. | ||
− | [[Fichier:ppu1979.jpg|250px|thumb|right|Pochette de la cassette de l'album ''Jak bude po smrti'' (Ce qu'il y aura après la mort) sorti en 1979]]Alors que les chars soviétiques entrent en 1968 en Tchécoslovaquie pour aider le gouvernement à en finir avec les contestations politiques et sociales, un groupe de rock expérimental se créé à Prague. The Plastic People of the Universe (PPU) défraie la chronique et s'attire rapidement les foudres du pouvoir. En 1976, certains de ses membres sont arrêtés et des concerts interdits. Des intellectuels tchécoslovaques se saisissent de cette répression pour publier la Charte de 77 dans laquelle ils demandent une démocratisation du régime socialiste. L'album ''Jak bude po smrti'' (Ce qu'il y aura après la mort) sorti en cassette-audio en 1979 tient son nom d'un texte de Egosolistus. Il contient un morceau du même nom et deux autres intitulés "Slavná Nemesis" (Némésis la Glorieuse) et "Jsem absolutní vůle" (Je suis la volonté absolue) avec des extraits de ces écrits<ref>The Plastic People of the Universe, ''Jak bude po smrti'', 1979. Écouter [https://www.youtube.com/watch?v=U484la0oUEw ici].</ref>. Sa réédition en 1998 sur support CD est illustrée par une photo de L. Klíma. En 2009, le groupe de rock expérimental Agon Orchestra et PPU enregistrent l'album ''Obešel Já Polí Pět'' dans lequel figure les morceaux de 1979 enregistrés en 2003 lors d'un concert "au rythme de Ladislav Klíma" pour reprendre le nom donné au concert, et aussi les versions de l'époque. Là encore, la pochette est illustrée par une photographie de Egosolistus. Dans des styles musicaux différents, quelques autres groupes tchèques se sont inspirés de Egosolistus pour des morceaux. La ''postérieurité'' est vaste et rattache ainsi Egosolistus à des auteurs aussi divers que Gorki Plubakter, [[Kickback]] ou Booba pour la zone francilienne contemporaine. Le premier, cataphile et scatophile, membre du collectif Cavage est responsable en 2003 du bel étron musical "La merde"<ref>Gorki Plubakter, "La merde" dans ''Voix Souterraines - Onzième Cave'', 2003, sous le label Cavage. Écouter [https://www.youtube.com/watch?v=R-5fHY7U89E ici].</ref> destiné à éclabousser la musique électronique. Adepte d'un "negative hardcore", les parisiens de Kickback hurlent leur joie de vivre depuis le début des années 1990 à la face de celles et ceux qui veulent bien les écouter<ref>Voir [http://fluoglacial.com/kickback-contre-tout/ Kickback. En noir et contre tout], une interview du groupe réalisée fin 2012.</ref>. La notice nécrologique consacrée à Kickback dans ''Analectes de rien'' de [[F. Merdjanov]] précise que le groupe est "klimatocompatible"<ref>Voir l'entrée "Kickback" dans F. Merdjanov, ''Analectes de rien'', 2017 [http://analectes2rien.legtux.org/index.php/necrologie-cie/14-auteurs/221-kickback En ligne]</ref>. Elle l'illustre par le choix du morceau "Nothing"<ref>Cité à l'entrée "Seul contre tous" dans F. Merdjanov, ''Analectes de rien'', 2017 [http://analectes2rien.legtux.org/index.php/necrologie-cie/12-analectes/220-seul-contre-tous En ligne]. Écouter [https://www.youtube.com/watch?v=06HrFXSITK4 ici].</ref>, extrait de l'album ''Forever War'' de 1997, et précise d'ailleurs que le dernier album de [[Kickback]], sorti en 2013, s’intitule ''L’utilité du rien''. À travers ses albums, Kickback tente de nous livrer sa recette pour foutre le feu à la décharge publique et leurs concerts sont une tendre manière de défoncer la porte du lieu d'aisances, pour paraphraser Egosolistus. Cette [[macédoine]] de rage donne un met excellent pour les cinq sens. En avance sur son temps, Egosolistus est l'auteur d'une enthousiaste chronique musicale analysant l'œuvre de Kickback. | + | [[Fichier:ppu1979.jpg|250px|thumb|right|Pochette de la cassette de l'album ''Jak bude po smrti'' (Ce qu'il y aura après la mort) sorti en 1979]]Alors que les chars soviétiques entrent en 1968 en Tchécoslovaquie pour aider le gouvernement à en finir avec les contestations politiques et sociales, un groupe de rock expérimental se créé à Prague. The Plastic People of the Universe (PPU) défraie la chronique et s'attire rapidement les foudres du pouvoir. En 1976, certains de ses membres sont arrêtés et des concerts interdits. Des intellectuels tchécoslovaques se saisissent de cette répression pour publier la Charte de 77 dans laquelle ils demandent une démocratisation du régime socialiste. L'album ''Jak bude po smrti'' (Ce qu'il y aura après la mort) sorti en cassette-audio en 1979 tient son nom d'un texte de Egosolistus. Il contient un morceau du même nom et deux autres intitulés "Slavná Nemesis" (Némésis la Glorieuse) et "Jsem absolutní vůle" (Je suis la volonté absolue) avec des extraits de ces écrits<ref>The Plastic People of the Universe, ''Jak bude po smrti'', 1979. Écouter [https://www.youtube.com/watch?v=U484la0oUEw ici].</ref>. Sa réédition en 1998 sur support CD est illustrée par une photo de L. Klíma. En 2009, le groupe de rock expérimental Agon Orchestra et PPU enregistrent l'album ''Obešel Já Polí Pět'' dans lequel figure les morceaux de 1979 enregistrés en 2003 lors d'un concert "au rythme de Ladislav Klíma" pour reprendre le nom donné au concert, et aussi les versions de l'époque. Là encore, la pochette est illustrée par une photographie de Egosolistus. Dans des styles musicaux différents, quelques autres groupes tchèques se sont inspirés de Egosolistus pour des morceaux. La ''postérieurité'' est vaste et rattache ainsi Egosolistus à des auteurs aussi divers que Gorki Plubakter, [[Kickback]] ou Booba pour la zone francilienne contemporaine. Le premier, cataphile et scatophile, membre du collectif Cavage est responsable en 2003 du bel étron musical "La merde"<ref>Gorki Plubakter, "La merde" dans ''Voix Souterraines - Onzième Cave'', 2003, sous le label Cavage. Écouter [https://www.youtube.com/watch?v=R-5fHY7U89E ici].</ref> destiné à éclabousser la musique électronique. Adepte d'un "negative hardcore", les parisiens de Kickback hurlent leur joie de vivre depuis le début des années 1990 à la face de celles et ceux qui veulent bien les écouter<ref>Voir [http://fluoglacial.com/kickback-contre-tout/ Kickback. En noir et contre tout], une interview du groupe réalisée fin 2012.</ref>. La notice nécrologique consacrée à Kickback dans ''Analectes de rien'' de [[F. Merdjanov]] précise que le groupe est "klimatocompatible"<ref>Voir l'entrée "Kickback" dans F. Merdjanov, ''Analectes de rien'', 2017 [http://analectes2rien.legtux.org/index.php/necrologie-cie/14-auteurs/221-kickback En ligne]</ref>. Elle l'illustre par le choix du morceau "Nothing"<ref name="#nothing">Cité à l'entrée "Seul contre tous" dans F. Merdjanov, ''Analectes de rien'', 2017 [http://analectes2rien.legtux.org/index.php/necrologie-cie/12-analectes/220-seul-contre-tous En ligne]. Écouter [https://www.youtube.com/watch?v=06HrFXSITK4 ici].</ref>, extrait de l'album ''Forever War'' de 1997, et précise d'ailleurs que le dernier album de [[Kickback]], sorti en 2013, s’intitule ''L’utilité du rien''. À travers ses albums, Kickback tente de nous livrer sa recette pour foutre le feu à la décharge publique et leurs concerts sont une tendre manière de défoncer la porte du lieu d'aisances, pour paraphraser Egosolistus. Cette [[macédoine]] de rage donne un met excellent pour les cinq sens. En avance sur son temps, Egosolistus est l'auteur d'une enthousiaste chronique musicale analysant l'œuvre de Kickback. |
<blockquote>''La "vie" : pataugeauries dans une fosse à purin pour en rapporter de la merde ; l'Homme : chien à qui le destin fait apporter un quelque chose qui flotte à la surface du fumier, chose que, lui, avec le bon sens habituel de la "raison pratique", tient pour de l'or – ne comprenant pas que, dans ce cas, cela coulerait à pic ; ce n'est qu'en le prenant dans sa gueule qu'il se rend compte qu'il ne tient qu'un étron.''<ref>9 janvier 1914, ''Journal'' de Ladislav Klíma</ref></blockquote> | <blockquote>''La "vie" : pataugeauries dans une fosse à purin pour en rapporter de la merde ; l'Homme : chien à qui le destin fait apporter un quelque chose qui flotte à la surface du fumier, chose que, lui, avec le bon sens habituel de la "raison pratique", tient pour de l'or – ne comprenant pas que, dans ce cas, cela coulerait à pic ; ce n'est qu'en le prenant dans sa gueule qu'il se rend compte qu'il ne tient qu'un étron.''<ref>9 janvier 1914, ''Journal'' de Ladislav Klíma</ref></blockquote> |
Version du 25 décembre 2017 à 19:07
Ladislav Klíma (1878 - 1928) Termes utilisés par Egosolistus Hominina lui-même pour s'auto-désigner.
SommaireÉtymologieNé en août 1878 à Domažlice[1] (actuelle Tchéquie) dans une famille de la classe moyenne de Bohême occidentale, Ladislav Klíma se prénomme ainsi par le choix de ses parents. Les hominines de cette région utilisent ce procédé culturel afin d'individualiser leur progéniture, en l’occurrence Ladislav peut être mieux différencié de ses deux frères et deux sœurs. Le terme de Klíma correspond au nom de famille dont il hérite à sa naissance par son père selon les usages culturels et les croyances religieuses de ses deux géniteurs.Cette commodité de langage utilisée par le grand public - au même titre qu'appeler Lucy une australopithèque célèbre - désigne l'unique représentant de la famille Egosolistus Hominina. Egosolistus est la forme latine du néologisme égosoliste créé par Ladislav Klíma pour se définir. L'égosolisme vise ainsi à décrire l'existant selon le précepte suivant, "Le Monde Est Le Jouet Absolu De Ma Volonté Absolue", noté l.m.e.l.j.a.d.M.V.a par L. Klíma. Selon lui,
Pour nommer son approche philosophique, il invente le terme de ludibrionisme :
Dans La tentation nihiliste, Roland Jaccard nous résume en quelques lignes ce qui pousse Egosolistus à ce raisonnement :
L'appellation latine Egosolistus Hominina indique l'appartenance au genre hominina ou hominines. Les approches récentes de la paléo-anthropologie déterminent de nouveaux classement qui tendent à l'inclure dans le sous-genre homo de type sapiens, connu aussi sous le nom d'Homme moderne. De fait, en tant qu'hominine, Egosolistus se classe dans la grande famille des hominidae qui rassemble les orangs-outangs, les gorilles, les chimpanzés et les bonobos. Cette famille phylogénétique est un sous-groupe des primates dans lequel se trouve aussi les petits singes et les lémuriens[5]. Les primates sont des mammifères[6] au même titre que l'éléphant de mer, la vache ou le chat. Tous sont classés parmi les vertébrés aux côtés des oiseaux, des poissons et des reptiles pour ne citer qu'eux. Plus précisément, Ladislav Klíma appartient au règne animal, à la famille des zoobiotes bilatériens[7]. Eucaryote, il est cousin des champignons, des plantes et des algues, proche parent des archées et du monde bactérien[8]. À l'image de l'ensemble du vivant, Egosolistus est une sorte de macédoine.
Observateur de son époque et de son environnement, il tente même une hypothèse sur les chaînes qui relient les hominidae et se livre à une description anthropologique où il décrit ses premières intuitions d'égosoliste métamorphosé en auto-anthropologue en herbe. Avec un rien de cette déformation de l'anthropologue qui, en prétendant parler des autres, en dit beaucoup sur lui.
Egosolistus HomininaOriginesLe genre Homo Sapiens se différencie des marsupiaux par son mode de reproduction placentaire - commun à la plupart des mammifères. Ainsi Egosolistus serait issu d'une inter-fécondation entre un mâle et une femelle hominine avec un gestation de 9 mois dans les entrailles de cette dernière. La période de gestation est identique à celle des autres homo sapiens. Rien n'est connu sur l'aspect volontaire ou accidentel de cet engendrement. Environnement primalDès sa naissance, Egosolistus se confronte d'abord aux hominines déjà présents. Hormis ses deux parents, deux frères et deux sœurs attendent l'arrivée de celui qu'ils prénommeront Ladislav.
Dans les quelques années qui suivent sa naissance, il semble que Egosolistus, tout comme les petits hominines, passe par une période d'éveil, de découverte et d'apprentissage de sa nouvelle condition. Cette période pendant laquelle le nouveau venu à la vie s'émerveille de ce qui l'entoure et s'interconnecte avec les autres individus rencontrés. Ses premières sensations et son ouverture au monde. Entre 10 et 14 ans, solitaire et créatif, Egosolistus passe une grande partie de son temps à se promener dans les champs et les bois, des km de marche et d'escapades, et une autre à se livrer à des activités ludiques qui alimentent son esprit critique. Sans attendre la généralisation de l'abri-bus ou l'introduction de la poubelle de rue...
Comme les petits hominines du même âge, Egosolistus est contraint de fréquenter l'école afin de parfaire son dressage sociétal. Selon ses propres dires, et avec honte, il est bon élève, studieux et sage. D'après l'autobiographie dont nous disposons, l'année de ses 15 ans semble être un tournant dans son environnement le plus proche et dans son for intérieur. Sa mère, sa tante, sa grand-mère maternelle et sa dernière sœur meurent du typhus entre mai 1894 et février 1895. Ses deux frères étant déjà décédés, il vit dorénavant seul avec son père. Devenu réfractaire à l'enseignement scolaire, Egosolistus sèche dès que possible et son attitude lui vaut plusieurs sanctions et renvois de l'école. Selon un ancien camarade de classe au lycée :
Egosolistus lui-même insiste sur cette période entre 15 et 19 ans pendant laquelle son esprit et son corps vagabondent. L'un explore les méandres des questionnements, l'autre les chemins de traverse. Il prend violemment et doucement conscience du monde. Celui-ci prend forme et le rien se dessine. Egosolistus prend conscience de lui et de sa toute-puissance...
Après des exclusions répétées de différents établissements, Egosolistus est définitivement exclu de la scolarité à 17 ans après avoir rédigé une dissertation dans laquelle il insultait la famille impériale. Il décide alors, résolument, de ne jamais avoir de métier. Il part vivre avec son père dans la banlieue sud de Prague où il s'inscrit en auditeur libre à la faculté de philosophie. Il quitte le domicile familial à l'âge de 21 ans avec la seconde femme de son père, âgée de 24 ans. Ce qu'il reste de l'héritage de ses défuntes mère et sœur - après ponction par le père - lui permet d'imaginer pouvoir survivre 8 ans sans avoir à travailler. Remarques
Egosolistus vs Hominina ?Il est courant parmi les personnes non-averties en protivo-paléoanthropologie de vouloir opposer Egosolistus aux autres hominines. Il n'en est rien. Son nom entier Egosolistus Hominina rappelle sa pleine appartenance à la famille des hominines dont il n'a jamais cherché à s'éloigner.
Cet anti-spécisme affirmé[14] tend à désamorcer cette fausse opposition. Par de sur-humain nietzschéen mais une singularité. Un regard de la marge, un jet d'acide...
En octobre 1904, à l'âge de 26 ans, Egosolistus publie à compte d'auteur l'état de ses réflexions et observations qu'il intitule Le monde comme conscience et comme rien. Il reprend le titre Le Monde comme volonté et comme représentation qu'Arthur Schopenhauer avait donné en 1819 à l'un de ses écrits, le déforme et répond par la même au philosophe. D'abord confidentiel, le livre reçoit quelques soutiens et critiques positives. Presque sans le sou, il décide en 1906 d'accepter la proposition de son père de venir vivre au domicile paternel. Pendant trois années, jusqu'à la mort de son père fin 1909, Egosolistus se consacre à la lecture et rédige de nombreux aphorismes. Libéré des obligations sociales liées à la parenté, il passe néanmoins une période difficile dans laquelle il dilapide le maigre héritage. Presque ruiné, il s'installe en 1913 avec Anna Kralikova, son ex-belle-mère, et celui qui deviendra par la suite son second mari. Après deux années passées avec les futurs mariés, Egosolistus les quitte pour s'installer dans un hôtel du quartier industriel de Prague. Il se sociabilise pour la première fois. Dans des bistrots il sympathise avec d'autres hominines, principalement allemands, dans des beuveries sans fin. Il écrit un peu et se créé un petit cercle de proches. Selon Antonín Pavel :
Pour survivre, il est contraint d'accepter quelques boulots. Il devient ainsi gardien d'un usine abandonnée :
Son mode de vie et ses proximités avec des allemands lui valent des critiques. Il dit lui-même qu'à cette époque ses amis sont quasi exclusivement des allemands, puis plus tard des juifs[16]. En parallèle, il entretient des correspondances avec plusieurs hominines avec qui il échange sur ses préoccupations égosolistes. Après la naissance de la Tchécoslovaquie à la fin de la Première guerre mondiale, il co-écrit en 1922 Mathieu Lhonnête, "une comédie populaire fantastique" qui fait scandale par ses critiques du pouvoir politique du nouvel État tchécoslovaque. La même année, grâce à un mécène désireux d'en savoir plus, Egosolistus publie Traités et Diktats et permet ainsi, au plus grand nombre, de savoir comment est vu le monde par le seul et unique Egosolistus connu. La consommation d'alcool nécessaire à la création de cet écrit pousse Egosolistus à réduire drastiquement la quantité de liquide nourricier dès la fin de 1922. Son corps semble mal réagir, tout autant à l'alcool qu'à son sevrage. Alors que depuis une dizaine d'années Egosolistus avait fait subir à son corps toute une somme de situations extrême, il était jusqu'ici en bonne forme, marchant des heures à travers bois et montagnes.
La lecture et l'écriture sont des remèdes illusoires auxquels ils s'adonnent toujours frénétiquement.
Les relations entre Egosolistus et les autres hominines sont faîtes d'échange et de proximité, de distance et de nausée, compliquées comme devaient l'être celles entre Néandertal et ses contemporains[19]. Il communique à travers ses écrits, sous forme de roman, de poésie, de théâtre, de traité philosophique, d'aphorisme et de délire science-fictionnel.
En 1927, il publie Instant et Éternité dont le titre peut laisser penser que Egosolistus pressentait sa fin proche...
HabitatTout au long de sa vie, Egosolistus a navigué entre les forêts de Bohème et les vallées alpines des Grisons suisses, les faubourgs urbains de Prague et la ruralité de petites villes. Mêlant déambulations solitaires et enkystement social. Le climat est de type continental humide. AlimentationPar ses témoignages directs nous disposons de moult détails sur le régime alimentaire de Egosolistus. Et même d'une sorte de proto-recette de macédoine égosoliste.
Nous ne sommes pas en mesure d'affirmer si ce sont les débuts de l'industrialisation alimentaire qui eurent un impact néfaste sur son bien-être intestinal ou si ce sont ses choix d'ingrédients dans son alimentation crudivore, mais l'Egosolistus témoigne de sa difficulté à supporter, parfois, un tel régime :
Egosolistus semble devoir aussi ingurgiter un liquide nourricier, quotidiennement, pour survivre. Si la plupart des êtres vivants prennent dans l'eau ce qu'il leur est biologiquement nécessaire, il n'est fait nulle mention d'un acte similaire avec Egosolistus qui, lui, a un besoin impérieux d'alcool. Selon un de ses anciens amis, la consommation d'alcool commence à partir de la seconde année du lycée mais il reste muet sur ce qu'il en était avant. Egosolistus était-il auto-suffisant en liquide nourricier ou n'en avait-il pas besoin ? N'a-t-il jamais bu de l'eau ? Adepte d'une certaine auto-médication, Egosolistus déclare :
En 1913, il pratique ce qu'il appelle une soûlographie permanente avec ses amis allemands, puis change de partenaires pour confirmer en 1922 :
La nécessité biologique pour Egosolistus d'ingurgiter des litres d'alcool prend différentes formes. Parfois il se sociabilise dans les espaces publics dédiés - bistrots et tavernes - mais selon ses propres dires :
Hormis manger et boire, l'autre nécessité biologique dans l'alimentation de Egosolistus est la consommation, sans modération, de lectures. Philosophes de son temps ou anciens, tous passent à la moulinette égosoliste. Arthur Schopenhauer, Friedrich Nietzsche et Diogène de Sinope pour les plus illisibles de ses préférés. Les premiers pour leur style, le second pour l'absence de texte. Les premiers pour leur écrits, le second pour son "étance".
RégurgitationsPrésente chez quelques mammifères ou des oiseaux, la régurgitation d'aliments permet soit de parfaire sa propre digestion, soit de nourrir quelqu'un d'autre. Les régurgitations alimentaires - parfois simplement appelées vomissements ou diarrhées - de Egosolistus ne se caractérisent pas seulement par leur haut degré d'alcool mais plutôt par leur aspects littéraires.
Alors qu'il voulait sortir un unique écrit vers la fin de sa vie, synthèse de ses réflexions, Egosolistus dût se résoudre, pour des raisons financières, à publier quelques livres de son vivant.
La plupart de ses écrits sont retrouvés après sa mort. Progressivement publiée sa riche œuvre manuscrite se compose d'essais, d'aphorismes, de romans, de poésies et de théâtre, dans un stylé décalé propre à Egosolistus. Une partie des textes sont manquants car l'auteur en a détruit lui-même. Hormis les versions éditées de son vivant, toutes les éditions postérieures en tchèque sont censurées par le régime en place. Les versions francophones ne sont que des copies de ces textes amputés. Depuis la fin des années 1980, Erika Abrams a traduit en français et publié les textes - non censurés - de Ladislav Klíma, écrits en tchèque, allemand ou latin.
Quelques romans disponibles en français :
Des écrits et des essais sont parus sous la forme de compilations :
Quatre tomes des Œuvres complètes sont disponibles aux feues les Éditions de la Différence. Cette disparition ne laisse rien présager de bon quant au projet de deux autres tomes, l'un sur le théâtre et l'autre sur le reste de l'œuvre romanesque.
Difficile de résumer l'œuvre de Egosolistus tant elle est déconcertante[26]. Disons que c'est un peu comme si Diogène avait trouvé la machine à voyager dans le temps puis nous avait livré sa vision du monde par le prisme du sac à vomi. Une sorte de progéniture spirituelle et spiritueuse de Cratès et Hipparchia[27] qui découvre l'auto-anthropologie, n'en tire rien pour les autres, et nous en fait part. Nul autre que lui ne peut être - au sens strict - qualifié d'égosoliste. Ses écrits sont le seul témoignage direct de Egosolistus dont nous disposons[28]. Il la résume lui-même très bien dans un long tweet[29] trouvé sur internet :
SexualitéEn se basant sur les écrits de Ladislav Klíma, il est peu aisé de déterminer quelles ont été ses relations "amoureuses" et ses pratiques sexuelles.
Sur ces dernières, il reste discret. S'il reconnaît qu'il aime à "claquer les fesses" de femmes dans la rue, il minimise en affirmant qu'il le fait moins par plaisir que pour transgresser le savoir-vivre et la courtoisie. Dans quelques lettres transparaissent des prénoms et des allusions à des formes de relations sociales dites "amoureuses". En 1897, à l'âge de 23 ans, Anna Kralikova épouse le père de Ladislav mais le quitte l'année suivante pour partir avec Ladislav, alors âgé de 21 ans. La nature exacte de leur relation reste mystérieuse car leur correspondance a été détruite par la famille. Il mentionne une Gella rencontrée en 1902 lors d'un voyage dans l'Engadine[31] :
Pendant la Première guerre mondiale, Egosolistus rencontre l'actrice autrichienne Lia Rosen avec qui il entretient une courte relation en 1919. L'installation avec Kamila Lososova au milieu des années 20 est, selon elle, simplement motivée par un "désir d'intégration sociale".
Le peu de textes disponibles sur la sexualité de Egosolistus ne nous permettent pas d'imaginer ce qu'elle put être mais ils sont sources de travaux protivophiles à venir sur les liens possibles entre, d'une part, Ladislav Klíma, et d'autre part, Claudine de Culam et François Augiéras. La première pour ces amours bestiales, le second pour ces amours curieuses, faîtes d'espace, de recoins et de brindilles[33]. Parfois bestiales[34].
ExtinctionLe mode de reproduction de Egosolistus est une inconnue. L'extinction[35] de son unique représentant à la mort de Ladislav Klíma, sans progéniture, ne permet plus de déterminer le type de reproduction qui pouvait être le sien. L'impossibilité absolue de rencontrer un autre représentant Egosolistus Hominina vouait ce genre à s'éteindre définitivement. Le premier, le seul et l'unique Egosolistus meure en avril 1928 à Prague.
La tuberculose a eu raison de ses hésitations répétées face au suicide :
Longtemps conservée par Kamila Lososová, l'urne funéraire est finalement enterrée en 1949 dans le caveau familiale de cette dernière au cimetière Malvazinky à Prague. Aucune épitaphe, juste un prénom, un nom et les dates de naissance et de mort.
PostérieuritéHormis à considérer son œuvre comme tel, Egosolistus n'a pas laissé à proprement-dit de testament. Tout au plus une conclusion (provisoire ?) :
Et une courte déclaration d'amour :
Très peu connu par ses contemporains, Egosolistus l'est toujours aussi peu de nos jours. Même l'ex-responsable de la bibliothèque municipale de Nice ne semble pas connaître :
Malgré cela, il reste une référence pour des expressions artistiques "underground" ou alternatives. Le lien n'est pas toujours évident, et il a fallu attendre la mise en place de nouvelles approches que ses tenants ont nommé postérieurité. Ce néologisme se compose comme le terme "postérité" basé sur le latin posterior - de post "après" - qui désigne les descendants, les continuateurs et de manière générale ce qui, dans le temps ou l'espace, vient après. Ce que le français actuel qualifie de postérieur. Cette même racine latine est à l'origine du terme "postérieur" dans le sens de fesses, le derrière. Ce faisant, ils reprennent la synthèse entreprise par Egosolistus entre différentes pensées et philosophies pour crier leurs détestations du monde présent :
Malgré cette énonciation audacieuse, le régime communiste en place en Tchécoslovaquie ne supporte pas l'odeur qui se dégage des écrits de Egosolistus. Alors que les chars soviétiques entrent en 1968 en Tchécoslovaquie pour aider le gouvernement à en finir avec les contestations politiques et sociales, un groupe de rock expérimental se créé à Prague. The Plastic People of the Universe (PPU) défraie la chronique et s'attire rapidement les foudres du pouvoir. En 1976, certains de ses membres sont arrêtés et des concerts interdits. Des intellectuels tchécoslovaques se saisissent de cette répression pour publier la Charte de 77 dans laquelle ils demandent une démocratisation du régime socialiste. L'album Jak bude po smrti (Ce qu'il y aura après la mort) sorti en cassette-audio en 1979 tient son nom d'un texte de Egosolistus. Il contient un morceau du même nom et deux autres intitulés "Slavná Nemesis" (Némésis la Glorieuse) et "Jsem absolutní vůle" (Je suis la volonté absolue) avec des extraits de ces écrits[41]. Sa réédition en 1998 sur support CD est illustrée par une photo de L. Klíma. En 2009, le groupe de rock expérimental Agon Orchestra et PPU enregistrent l'album Obešel Já Polí Pět dans lequel figure les morceaux de 1979 enregistrés en 2003 lors d'un concert "au rythme de Ladislav Klíma" pour reprendre le nom donné au concert, et aussi les versions de l'époque. Là encore, la pochette est illustrée par une photographie de Egosolistus. Dans des styles musicaux différents, quelques autres groupes tchèques se sont inspirés de Egosolistus pour des morceaux. La postérieurité est vaste et rattache ainsi Egosolistus à des auteurs aussi divers que Gorki Plubakter, Kickback ou Booba pour la zone francilienne contemporaine. Le premier, cataphile et scatophile, membre du collectif Cavage est responsable en 2003 du bel étron musical "La merde"[42] destiné à éclabousser la musique électronique. Adepte d'un "negative hardcore", les parisiens de Kickback hurlent leur joie de vivre depuis le début des années 1990 à la face de celles et ceux qui veulent bien les écouter[43]. La notice nécrologique consacrée à Kickback dans Analectes de rien de F. Merdjanov précise que le groupe est "klimatocompatible"[44]. Elle l'illustre par le choix du morceau "Nothing"[45], extrait de l'album Forever War de 1997, et précise d'ailleurs que le dernier album de Kickback, sorti en 2013, s’intitule L’utilité du rien. À travers ses albums, Kickback tente de nous livrer sa recette pour foutre le feu à la décharge publique et leurs concerts sont une tendre manière de défoncer la porte du lieu d'aisances, pour paraphraser Egosolistus. Cette macédoine de rage donne un met excellent pour les cinq sens. En avance sur son temps, Egosolistus est l'auteur d'une enthousiaste chronique musicale analysant l'œuvre de Kickback.
L'appartenance du philosophe-rappeur-entrepreneur Booba est encore discutée au sein même des tenants de la postérieurité. Son fameux aphorisme "Sur le plus haut trône du monde on est jamais assis que sur son boule" [47] ne semble pas suffisant pour l'inclure avec certitude parmi les héritiers de Egosolistus car cela reviendrait à accepter Giédré[48] et son On fais tous caca ou penser que Excision[49] de Didier Super est un poème sodomite. De manière assez convaincante, MC Circulaire plaide néanmoins - et sans le vouloir - dans Légende rurale pour le célèbre aphoriste du 9-2[50].
Dans sa prose briochée, MC Circulaire rend compte dans le texte Demain c'est trop tard[52] de ce qu'aurait pu être la vie de Egosolistus s'il avait vécu de nos jours dans une petite bourgade de Vendée. Est-ce une uchronie sur sa jeunesse ou une libre adaptation d'une Journée cholupicienne au goût ligérien[53] ? Raide à chier [54] est-il alors un extrait de sa correspondance lorsque qu'il prend goût à rien ? Une de ses régurgitations analo-bucales ? Dans ce cas, cette correspondance retrouvée pourrait être datée des environs de 1920 lorsque Egosolistus commence à prendre une certaine distance avec l'éthylisme, mais seule une biographie plus complète - peut-être un jour réalisée par Erika Abrams - pourrait confirmer une telle hypothèse à priori farfelue.
De manière aussi profonde qu'elle a marqué la musique, la littérature et la philosophie, l'œuvre de Egosolistus a laissé son empreinte dans le cinéma. Un seul film - tchèque - s'est inspiré de l'un de ses écrits, V záru královské lásky[56], une adaptation moderne, en 1991, de Les Souffrances du prince Sternenhoch. La postérieurité permet néanmoins de relier Egosolistus à un film - italien celui-là - sorti en 1970. Réalisé par Elio Petri, La classe ouvrière va au paradis raconte les mésaventures de Lulu, ouvrier dans une usine, qui est chahuté entre ses désirs et la réalité, ballotté entre sa vie, sa révolte et ses envies de rien. Dure condition ouvrière !
Nous n'avons pas encore le recul nécessaire pour évaluer l'impact réel de Egosolistus sur la littérature anglaise contemporaine au sein des francophones. Ce qui est sûr, c'est que post-mortem il a contribué à la carrière de traductrice de Erika Abrams. Depuis les années 1980, elle n'a de cesse de traduire du tchèque vers le français des auteurs de poésie, de roman et de philosophie. Yvan Blatný[58] et Vladimir Holan[59] pour ne citer qu'eux, en sus des œuvres complètes de Ladislav Klíma. En France, elle reçoit en 1994 le Grand Prix national de la traduction[60] pour l'ensemble de son œuvre. Entre 2001 et 2004, elle traduit de l'anglais au français les trois premiers romans de l'écrivaine britannique Sarah Waters sortis quelques années plus tôt. Publié en 1998, Tipping the Velvet (Caresser le velours) relate à travers des destins croisés les difficultés pour des femmes de vivre leur lesbianisme à l'époque victorienne[61]. Affinity (Affinités), le second, en 1999, se déroule dans une prison de femmes, toujours à l'époque victorienne. Le troisième, Fingersmith (Du bout des doigts) paru en 2002 est une sorte de thriller historique dans lequel les classes sociales s'affrontent sur fond d'amours lesbiennes[62]. L'influence de Egosolistus s'arrête là car les romans suivants n'ont pas été traduits par Erika Abrams et il ne serait pas très protivophile de faire des liens là où il n'y a rien.
Klimaïen ?Le nombre d'écrits consacrés à Egosolistus en français est-il encore plus réduit que celui de ses lecteurs ? En plus de son travail d'annotation et de commentaire, Erika Abrams a écrit une notice biographique dans le Dictionnaire des philosophes, paru en 1998 chez Encyclopaedia Universalis/Albin Michel, et traduit un court texte de 1967 du philosophe tchèque Jan Patočka dans lequel il analyse l'œuvre de Ladislav Klíma. Il est publié en 2012 dans la compilation Je suis la volonté absolue parue aux Éditions de la Différence. À notre connaissance, le travail le plus complet réalisé à ce jour est L’égosolisme klímaïen et le matérialisme du rien de F. Merdjanov dont la seule mention connue - en macédonien - est la courte notice biographique[64] en français qui lui est consacrée dans Analectes de rien. Dans la postface intitulée "Vie et œuvre de F. Merdjanov" les éditions Gemidžii font part des difficultés rencontrées pour traduire le titre, ce qui laisse imaginer la complexité de l'ensemble du texte ainsi titré :
Malheureusement, ce texte est totalement inédit et il semble que parmi la communauté protivophile personne n'ait encore pu en lire la moindre ligne. Depuis plusieurs mois circule sur le réseau internet un texte intitulé Deus Sum et sous-titré "À la prompte rencontre, toute personnelle et subjective, de Ladislav Klíma, philosophe égosoliste, amusant amuseur de la bien-nommée Bohême". Signé F. Merdjanov, il se présente comme "une troncature dilatatrice de L'égosolisme klímaïen et le matérialisme du rien ; tractatus détruit par l'auteur lui-même lors d'une crise d'êtr'xistantisme aiguë en automne 2005, repris, revu et augmenté ex-nihilo en hiver 2016"[65]. Sa chaîne de transmission ne permettant pas de certifier que F. Merdjanov soit bien à l'origine de cette synthétique biographie de Egosolistus, la protivophilie classe ce texte parmi ceux qui lui sont "attribués"[66]. Sans attendre de plus amples recherches, nous pouvons livrer ici un résumé de ce que nous pouvons déjà déduire de cette hypothèse F. Merdjanov. Le titre Deus Sum (Je suis dieu) est une référence directe à Egosolistus qui emploie cette expression dans ses écrits, ce que tend à confirmer le sous-titre qui stipule que nous sommes en présence d'un texte sur Ladislav Klíma. Sa présentation reprend tout une somme de termes abscons et obscurs dont certains sont proches de la pensée de F. Merdjanov, par exemple "rien", voir lui sont spécifiques tel "êtr'xistantisme". Pour un faussaire il s'agit d'un simple procédé d'écriture qui renforce l'idée que F. Merdjanov puisse en être la source, pour les autres il en est la marque. La brève présentation de Deus Sum présente des indices pour mieux situer chronologiquement la rédaction de L'égosolisme klímaïen et le matérialisme du rien qui serait donc antérieure à l'automne 2005. De précédents travaux protivophiles ont avancé l'idée que F. Merdjanov ait emprunté - sous le nom de Merdjanof - un livre de Ladislav Klíma à la bibliothèque municipale de Nice dans le courant des années 1990, sans pour autant réussir à en déterminer ni le titre, ni l'édition. S'agissait-il d'une version ancienne et amputée ou d'une traduction récente ? Cette datation permet d'établir approximativement la période de la vie de F. Merdjanov lors de laquelle L'égosolisme klímaïen... est rédigé (régurgité ?). Remarquons aussi qu'elle mentionne un autodafé à l'automne 2005, une pratique largement employée par Egosolistus lui-même à l'encontre de ses propres écrits. La marque d'un genre grammatical masculin dans l'intitulé fait dire aux critiques à l'attribution de Deus Sum à F. Merdjanov que cela prouve sa fausseté, alors que d'autres pensent que c'est une marque supplémentaire de proximité avec Egosolistus qui refusait de s'attribuer un genre mais utilisait le masculin en tant que neutre grammatical pour se désigner. La forme égosoliste d'écriture inclusive (comme on le dit actuellement).
La redondance de l'intitulé fait aussi partie des arguments contre l'attribution à F. Merdjanov de Deus Sum car elle serait preuve d'une méconnaissance manifeste du sujet, comme le reconnaît de lui-même Egosolistus concernant Nietzsche ou Schopenhauer. Pour d'autres elle est le comble de la pertinence dans toute la pensée de F. Merdjanov.
Rien ! Dans Logique, écrit en 1800, le vieil Emmanuel Kant propose une représentation ludique du questionnement philosophique qui traverse l'ensemble des hominines, de Diogène à Ladislav Klíma, de F. Merdjanov à n'importe quelle autre personne tout aussi inconnue. Attentif au vieillissement et concerné par ses conséquences, Kant créé une jeux doux et pédagogique pour que les personnes de son âge, peut-être aussi diminuées, puissent continuer à philosopher, et pour rappeler aux plus sensibles d'entre nous qu'il n'est pas nécessaire de s'encombrer avec tout un fatras de considérations philosophiques. Le principe est assez simple. Il suffit, par des flèches, des cercles ou des ratures, de faire correspondre une question avec - au moins - l'une des deux propositions de réponse.
Si la publication de Analectes de rien répond à bien peu de choses, elle apporte néanmoins quelques aides afin de résoudre ce petit jeu inventé par le pédagogue gérontophile. La page de solution se trouve le texte de Kickback intitulé Nothing, dans le refrain. La solution est partielle afin de laisser du libre-arbitre au joueurs et aux joueuses, seules trois possibilités sont dévoilées sans influencer pour autant sur le choix de l'une ou l'autre des questions, ni sur la réponse à apporter à celle restée sans.
Notes
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