Tondeuse : Différence entre versions
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− | En français, le terme générique pour désigner les ovins est ''mouton''. La femelle adulte est appelée ''brebis'' et le mâle ''bélier'', alors que la jeune femelle est une ''agnelle'' et le jeune mâle est un ''agneau''. Le terme ''mouton'' <ref>"Mouton" sur le ''Wiktionnaire'' - [https://fr.wiktionary.org/wiki/mouton En ligne]</ref> dérive d'un étymon celtique qui désigne un individu mâle châtré de l'espèce ovine. Cet étymon se retrouve sous différentes formes dans le breton, le gaélique d'Irlande ou le gallois, avec un sens similaire. En français, ''mouton'' est la base de plusieurs mots, tel que ''moutonner'', ''moutonnerie'' ou ''moutonnier'', et aussi de quelques expressions. Par exemple, le ''saute-mouton'' qui est un jeu entre hominines, le ''mouton noir'' qui est une personne indésirable ou le fait de ''compter les moutons'' afin de s'endormir de lassitude. Globalement, les significations de ces mots et de ces expressions reflètent des connotations péjoratives ou dévalorisantes. Lorsque les allusions aux moutons ne sont pas dans ces registres, elles réduisent les ''moutons'' à une simple apparence laineuse. Il en est ainsi dans ''moutonneux'' qui désigne une eau agitée sur laquelle se forme une écume blanche, semblable à des troupeaux de moutons laineux, ou dans l'utilisation de ''moutons'' dans le sens d'amas de poussière. Dans une approche intersectionnelle antispéciste et [[Protivophilie|protivophile]], la célèbre phrase du ''Petit Prince'' d'Antoine de Saint-Exupéry "''S’il vous plaît... dessine-moi un mouton !''" doit-elle être considérée comme relevant de stéréotypes à l'encontre des ovins ? Manifestement peu sensible à ces questionnements, | + | En français, le terme générique pour désigner les ovins est ''mouton''. La femelle adulte est appelée ''brebis'' et le mâle ''bélier'', alors que la jeune femelle est une ''agnelle'' et le jeune mâle est un ''agneau''. Le terme ''mouton'' <ref>"Mouton" sur le ''Wiktionnaire'' - [https://fr.wiktionary.org/wiki/mouton En ligne]</ref> dérive d'un étymon celtique qui désigne un individu mâle châtré de l'espèce ovine. Cet étymon se retrouve sous différentes formes dans le breton, le gaélique d'Irlande ou le gallois, avec un sens similaire. En français, ''mouton'' est la base de plusieurs mots, tel que ''moutonner'', ''moutonnerie'' ou ''moutonnier'', et aussi de quelques expressions. Par exemple, le ''saute-mouton'' qui est un jeu entre hominines, le ''mouton noir'' qui est une personne indésirable ou le fait de ''compter les moutons'' afin de s'endormir de lassitude. Globalement, les significations de ces mots et de ces expressions reflètent des connotations péjoratives ou dévalorisantes. Lorsque les allusions aux moutons ne sont pas dans ces registres, elles réduisent les ''moutons'' à une simple apparence laineuse. Il en est ainsi dans ''moutonneux'' qui désigne une eau agitée sur laquelle se forme une écume blanche, semblable à des troupeaux de moutons laineux, ou dans l'utilisation de ''moutons'' dans le sens d'amas de poussière. Dans une approche intersectionnelle antispéciste et [[Protivophilie|protivophile]], la célèbre phrase du ''Petit Prince'' d'Antoine de Saint-Exupéry "''S’il vous plaît... dessine-moi un mouton !''" doit-elle être considérée comme relevant de stéréotypes à l'encontre des ovins ? Manifestement peu sensible à ces questionnements, le Petit Prince est catégorique : |
<blockquote>''Ça ne fait rien. Dessine-moi un mouton.'' <ref>Antoine de Saint-Exupéry, ''Le petit prince'', 1943</ref></blockquote> | <blockquote>''Ça ne fait rien. Dessine-moi un mouton.'' <ref>Antoine de Saint-Exupéry, ''Le petit prince'', 1943</ref></blockquote> |
Version du 22 avril 2023 à 16:21
Tondeuse. (клиперс en macédonien - tondèira [1] en nissard) Arme par destination et outil de domination
ProtohistoireDans la langue française, une tondeuse est l'outil qui permet de tondre, c'est-à-dire de couper à ras. Ce verbe se retrouve dans de très nombreuses langues dite latines : Du roumain tunde au catalan tondre, en passant par le nissard tondre. Pour la même signification, les langues germaniques utilisent des dérivés d'une racine commune qui exprime le fait de couper et qui forme, par exemple, l'anglais shear, le danois skære ou l'allemand scheren. Construite progressivement à partir du latin, sur un substrat celtique et des apports germaniques, grecs et arabes, la langue française actuelle conserve cet étymon dans des mots comme déchirer [2], circoncire [3] ou scier [4]. Féminin de tondeur, la tondeuse — parfois aussi appelée tonderesse — est l'hominine femelle qui pratique la tonte ou celle qui est la compagne du tondeur [5]. Les plus anciennes formes répertoriées dans des textes pour définir l'outil nécessaire à la tonte sont tondoir ou tondre [6], toutes deux noms masculins, et sont attestées au début du XIIIème siècle après JCⒸ [7]. Il est utilisé pour la tonte du pelage des hominines — poils et cheveux — ainsi que celui de certaines autres espèces animales. Tel que les caprins et les ovins. Et aussi dans la fabrication de draps en laine pour couper les poils qui dépassent ou dans la sylviculture pour se débarrasser des arbres de leurs branches mortes ou jugées inutiles. Avant le XVème siècle et la standardisation d'une langue française, il existe de multiples formes pour exprimer cela. Se côtoient indistinctement tondeure, tondure, tonseure ou tonsure pour parler d'une tonte. Dans ce qui peut être tondable, il est parfois fait une différenciation entre le tondage des poils dépassant du drap, la tondaille des espèces domestiquées à pelage laineux, et la tonture du pelage pileux et capillaire des hominines. Quelle que soit leur origine, ces toisons doivent être raccourcies, et pour cela il n'est pas toujours nécessaire d'avoir un espace dédié, une tonderie. Avec la tonte, il y a la même ambiguïté qu'avec le mot rien qui, dans un sens, indique l'absence de toute chose, et dans un autre, marque une présence infime. La nuance entre "rien" et "un rien". L'expression Trois pelés et un tondu marque la quasi absence de quiconque ou la présence d'hominines qui comptent pour rien. Dans un cas, le petit nombre semble vouloir être la démonstration qu'il n'y a presque personne, dans l'autre cela renvoie aux raisons de la pelade et de la tonte. Dans Pantagruel, Rabelais parle en 1532 de "troys teigneux et ung pele" [8] pour dire qu'il y a très peu d'hominines ou qu'illes ne sont pas à la hauteur. Le sens exact n'est pas clairement déterminé. En 1640, Curiositez françoises pour supplément aux dictionnaires rapporte que "pelé" est un terme injurieux qui désigne "un homme mal basty, un coquin, un gueux" [9]. Il mentionne l'existence de l'expression dans le sens de personnes de peu de considération. À la fin du XVIIème siècle, le Dictionnaire universel d'Antoine Furetière indique que sous la forme "Trois tondus et un pelé" cette expression désigne "une assemblée de gens dont on ne fait pas grand cas". À l'entrée "tondre", ce même dictionnaire parle de "Deux tondus et un pelé" pour une compagnie que l'on méprise [10]. Difficile d'établir avec précision les sens à donner au terme "tondu". S'agit-il de parler d'hominines malades que la teigne a contraint à une tonte ou d'une personne ayant subi une tonte par mesure d'hygiène ou de rétorsion, et donc peu fréquentable ? Ou bien faut-il comprendre tondu dans le sens de "pauvre" comme le suggère l'expression "Tondre le peuple" pour parler d'une trop forte charge d'impôts ? [11] Ce que rendent les expressions modernes "Se faire tondre" et "Tondre une personne", respectivement "s'appauvrir" et "dépouiller de ses biens". Le tondoir, le tondre ou la tondeuse sont des objets ou des procédés techniques qui ont évolué au fil des siècles. La tondeuse mécanique n’apparaît qu'au cours du XIXème siècle. Né en 1823 dans une famille pauvre du petit village de Neradin dans la province de Voïvodine, au nord de l'actuelle Serbie, le jeune Nikola Bizumic (Никола Бизумић en serbe) travaille pour un élevage porcin dans le massif montagneux de la Fruska. Il part pour Ruma dans le milieu des années 1830 où il est embauché comme assistant par un barbier qui le forme au métier. Nikola Bizumic conçoit la première tondeuse mécanique pour cheveux et barbe, basée sur le principe d'une pince à lame mobile. Le gain de temps pour réaliser une coupe de cheveux ou une taille de barbe est considérable. Mais, faute de financement, il ne parvient pas à déposer un brevet pour se lancer dans la production d'une telle tondeuse. Sans le sou, il quitte les Balkans pour la Grande-Bretagne et s'installe à Londres en 1855. Il dépose un brevet et commercialise sa machine. Le succès est rapide et la tondeuse mécanique s'exporte très bien auprès des coiffeurs d'Europe et des Amériques qui y voient un grand intérêt. Idem pour les éleveurs d'ovins et de caprins laineux à qui cette nouvelle tondeuse facilite grandement le travail de tonte. En une dizaine d'années, Nikola Bizumic fait fortune grâce à son invention. Il obtient la nationalité britannique et est anobli sous le nom de John Smith. Il meurt à Londres en 1906. Espaces tonderiensLes tonderies sont les espaces mis en place par les hominines pour exploiter au mieux les tondeuses. Ses formes et les modalités de tontes ont très peu évolué. Seuls les outils ont changé. L'introduction de la tondeuse mécanique à la fin du XIXème siècle marque une étape quantitative et qualitative dans l'histoire de la pratique.
OvinsEn français, le terme générique pour désigner les ovins est mouton. La femelle adulte est appelée brebis et le mâle bélier, alors que la jeune femelle est une agnelle et le jeune mâle est un agneau. Le terme mouton [13] dérive d'un étymon celtique qui désigne un individu mâle châtré de l'espèce ovine. Cet étymon se retrouve sous différentes formes dans le breton, le gaélique d'Irlande ou le gallois, avec un sens similaire. En français, mouton est la base de plusieurs mots, tel que moutonner, moutonnerie ou moutonnier, et aussi de quelques expressions. Par exemple, le saute-mouton qui est un jeu entre hominines, le mouton noir qui est une personne indésirable ou le fait de compter les moutons afin de s'endormir de lassitude. Globalement, les significations de ces mots et de ces expressions reflètent des connotations péjoratives ou dévalorisantes. Lorsque les allusions aux moutons ne sont pas dans ces registres, elles réduisent les moutons à une simple apparence laineuse. Il en est ainsi dans moutonneux qui désigne une eau agitée sur laquelle se forme une écume blanche, semblable à des troupeaux de moutons laineux, ou dans l'utilisation de moutons dans le sens d'amas de poussière. Dans une approche intersectionnelle antispéciste et protivophile, la célèbre phrase du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry "S’il vous plaît... dessine-moi un mouton !" doit-elle être considérée comme relevant de stéréotypes à l'encontre des ovins ? Manifestement peu sensible à ces questionnements, le Petit Prince est catégorique :
Le terme ovin vient du latin ovis qui nomme les béliers et ovicula les brebis. La taxonomie du vivant par les hominines donne le nom d'ovins à l'ensemble de l'espèce et différencie les variétés restées sauvages de celles domestiquées : ainsi, ovis aries est l’appellation savante pour les moutons domestiques. Les pratiques linguistiques entre le VIIIème et le XIVème siècle font évoluer ovicula vers la forme oeille [15] qui conserve le sens de "brebis" et prend aussi celui de "personne qui est sous la conduite d'une autre" car les troupeaux d'ovins domestiques sont très largement constitués de brebis. Ce sens persiste en français actuel sous la forme ouaille [16] qui s'applique, dans un contexte religieux, aux hominines qui suivent la même orientation spirituelle, et dans un sens général aux hominines qui sont adeptes de telle ou telle cause. Tout ceci en bon ordre, pour qu'il n'y ait pas le ouaï [17]. Homonyme et antonyme de ouaille, le ouaï est le désordre. Les ovins sont l'une des plus anciennes espèces animales domestiquées par les hominines. Il y a de cela plus de 10000 ans. La domestication des moutons s'explique par les avantages que procurent cette espèce : les hominines utilisent le lait, la viande, la peau et le pelage laineux pour améliorer leur quotidien. La maîtrise de la reproduction des moutons amène à toujours plus de sélections qui les éloignent des versions restées sauvages. L'ancienneté de cette domestication est telle qu'elle a considérablement modifié la morphologie et les caractéristiques des moutons pour faire naître des "races" spécifiques au cours des siècles. Si les hominines n'interviennent pas, les moutons du monde entier et de n'importe laquelle de ces "races" peuvent se reproduire ensemble et mêler leurs caractéristiques artificielles. De la même façon que les "races" de canidés qui n'existent que par l'intervention des hominines. Une terrifiante pitbull peut très bien s’amouracher d'un petit yorkshire et enfanter, comme le démontre l'excellent documentaire Ophélie [18]. Certaines "races ovines" sont préférées pour leur viande, d'autres pour leur laine ou encore leur lait. Comme les hominines, les moutons sont des mammifères bilatériens — qui possèdent une bouche et un anus — mais contrairement aux hominines qui sont omnivores, les moutons sont herbivores. Les cornes ne sont pas présentes systématiquement. Chez certaines espèces, le bélier et la brebis en possèdent, dans d'autres seul le mâle est concerné, et parfois ni le mâle ni la femelle n'en ont. La domestication des ovins par les hominines est facilitée par leur comportement social qui est un mélange de grégarité et de non-agressivité. Hormis le cas — extrêmement rare — relaté dans le documentaire Black Sheep [19], réalisé en 2006, les ovins n'attaquent pas les hominines pour les déchiqueter. Si ce n'est les variétés à cornes, la plupart des moutons ont peu de ressources face à leurs prédateurs. Adeptes du plus basique système d'autodéfense, illes optent bien souvent pour la fuite. Généralement, le comportement social des ovins est jugé primaire par les hominines qui les regroupent en troupeaux et les caricaturent, comme le fait Rabelais avec ses moutons de Panurge. Oubliant, de fait, les comportements étranges que procurent aussi le nombre, le troupeau ou la foule, sur les hominines. Leur histoire est jonchée d'exemples bien peu reluisants. À voir, par exemple, Les moutons du sociologue Richard Gotainer sur le rapport berger/troupeau dans la politique [20].
Les ovins n'ont pas moins d'intelligence pratique que d'autres espèces animales jugées plus positivement. Sans aller jusqu'aux extrémistes qui réalisèrent le documentaire Shaun le mouton [22], les ovins ont parfois montrer des comportements surprenants pour les hominines. L'exemple le plus marquant est sans doute celui d'ovins britanniques qui, pour contourner le système de grilles métalliques à l'épreuve des sabots installées au sol pour les empêcher de passer, roulent sur le dos sur une longueur de trois mètres. Ensuite, les ovins "ont détruit plusieurs jardins et même pâturé le parc du village, le terrain de boules, le terrain de cricket et le cimetière." [23] En plus de l'imaginaire des hominines qui assimile les ovins à un simple produit de consommation pratique ou à des comportements particulièrement stupides, illes sont aussi utilisés pour des activités ludiques dévalorisantes. Du rodéo pour enfants au rôle de simple "animal de compagnie" [24], en passant par le bouzkachi afghan [25] où une carcasse décapitée est l'enjeu pour deux équipes de cavaliers. Une sorte de polo ovin [26]. Un vrai sport national [27] qui, sous différents autres noms, existe en Asie centrale et fait partie des disciplines des Jeux mondiaux nomades depuis leur création en 2014. Les ovins sont même au cœur d'une blague récurrente, connue dans le monde entier et ce depuis des siècles sous le nom de Aïd el-Kebir [28]. En effet, les adeptes des mythologies mahométiennes [29] rendent un culte particulier aux ovins en en sacrifiant des millions tous les ans lors de la "Fête du mouton". Illes donnent ainsi sens à l'expression "Faire la fête à..." qui exprime l'action de sanctionner, de frapper ou de tuer [30]. Les mythologies moïsiennes et christiennes ne sont pas en reste dans leur volonté de massacrer en nombre des ovins tous les ans. L'une invente un dieu fou qui ordonne de répandre du sang d'agneaux sur les portes des hominines de cette mythologie afin qu'illes soient épargnés par une de ses créatures venue massacrer des nourrissons d'hominines ! L'autre explique que la mise à mort massive d'agneaux est utile pour rappeler que la divinité a accepté de laisser tuer son fils imaginaire, né d'une grossesse nerveuse, pour punir les hominines de leurs pêchés ! Aussi étrange que cela puisse paraître pour qui n'est pas très à l'aise avec les scénarios de série B, ces mythologies sont prises au sérieux par leurs adeptes comme l'est Game of Thrones par ses fanatiques. Faute de place adéquate, les adeptes de la mythologie moïsienne ont finalement renoncé à cette pratique sanguinolente alors que celleux de la mythologie christienne ont persisté et inventé de multiples recettes de gigots. Quelque que soit la mythologie inventée par les hominines, la divinité semble souvent avoir une attitude très spéciste à l'encontre des ovins. Dieu aime détester les ovins. [Attention spoiler !] Au vue du sort qui leur est réservé, il semble que les ovins détestent dieu et ses adeptes. Utilisant plus d'effets spéciaux, la mythologie grecque raconte l'histoire d'un dieu qui envoie un bélier qui parle, doté d'ailes, de cornes en or et d'une toison dorée, afin de sauver deux enfants hominines de leur belle-mère qui veut les sacrifier. Lors de leur fuite, la jeune hominine femelle chute dans la mer Noire et meurt noyée. De cette adelphie, seul le jeune mâle survit. Pour le remercier d'avoir tenter de les sauver, le bélier ailé est égorgé par l'hominine survivant et totalement tondu. Dès lors, sa toison d'or devient un trophée très recherché par les hominines [31]. Une vraie tragédie grecque. Très éloignée de l'intimisme de l'éleveur d'ovins et producteur d'ovnis Alain Chany, ou de la pornographie interspéciste et autobiographique de François Augiéras qui assume l'héritage de Claudine de Culam et ses propres proximités ovines : "Je suis proche des bêtes, des agneaux auxquels je suis du reste uni par des rapports sexuels." [32] Hormis les cas répertoriés dans des contextes militaires où des hominines mâles, frustrés par l'abstinence, ont une sexualité avec une brebis, dans des situations où des prêtres s'envoient "au septième ciel" avec leurs ouailles ovines ou hominines, ou bien les quelques individus recensés dans des chroniques judiciaires, les études intersectionnelles sur les sexualités ovines et hominines n'en sont qu'à leur début. Tout reste à faire. Pour ce qui est de la maltraitance des ovins par les hominines, la documentation est considérable et les témoignages très nombreux. Après des millénaires de domestication, les ovins ont été considérablement modifiés. À l'état premier, sauvage, les espèces d'ovins qui produisent une toison laineuse pour la période hivernale la perdent au printemps. Les hominines préhistoriques ramassent alors cette laine au sol pour en faire un usage domestique. L'élevage et les croisements sélectifs afin d'augmenter l'épaisseur du pelage laineux ont été tels que les "races laineuses" actuelles sont entièrement dépendantes des hominines pour survivre. Les exemples de Chris en 2015 et de Baarack en 2019 sont très éloquents. Après avoir fuit leurs élevages en Australie, l'un et l'autre ont vécu en liberté et sont restés cinq ans sans être tondus [33]. Retrouvés par des hominines, une longue tonte fut nécessaire pour enlever les plus de 41 kilogrammes de pelage laineux sur Chris [34] et 35 sur Baarack [35]. Au moment de leur capture, ils n'étaient plus en mesure de se déplacer facilement, peinaient à se nourrir et le risque de mourir de chaud était considérable. La tonte était devenue vitale. Comme pour des esclavagistes qui se targuent de bien traiter leurs esclaves pour qu'illes ne meurent pas, la tonte est présentée positivement par l'Association des Tondeurs de Moutons : "Un mouton que l’on ne tondrait pas se retrouverait enveloppé d’un cocon de laine feutrée, sale, humide et moisie. [...] On peut considérer que la tonte est un acte d’hygiène vétérinaire qui évite l’apparition de parasites externes." [36] La tondeuse est un outil qui marque l'avilissement moderne des ovins à laine par les hominines. À la fin du XIXème siècle, l'invention de Nikola Bizumic est accueillie avec enthousiasme par l'industrie de la laine au Royaume-Uni, principal pays exportateur. Les forces — un outil en forme de ciseau — sont rapidement remplacées. La rapidité de la tonte et sa facilité d'utilisation font de la tondeuse mécanique une nouvelle étape dans la domestication ovine. Elle permet en effet d’accroître les rendements et d'envisager l'augmentation du pelage laineux par de nouvelles sélections artificielles lors de la reproduction. L'invention de la tondeuse électrique pour cheveux et barbe d'hominines dans le premier quart du XXème siècle par un ingénieur étasunien a, elle-aussi, des retombées catastrophiques pour les ovins à laine. HomininesNotes
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