Filareto Kavernido : Différence entre versions
m (→Ensuite) |
|||
Ligne 30 : | Ligne 30 : | ||
<blockquote>''Expulsés de la région de Spreenhagen, près de Berlin, ils s'installèrent à Rotes Luch (Marais rouge), près de Dahmsdorf-Müncheberg, à l'est de la capitale. Ils ne purent tirer immédiatement de leurs travaux tout ce qui leur était nécessaire, aussi quelques-uns d'entre eux furent-ils obligés de travailler au dehors chez des patrons. Chaque camarade put choisir entre un emploi à la colonie et un emploi à l'extérieur. [...] Les adhérents comprennent des hommes, des femmes et des enfants. Ils ne séjournent pas toujours à la colonie, certains vont à Berlin, d'autres changent d'emplacement, car il existe une colonie semblable à Dusseldorf-Eller. Constamment a lieu un véritable mouvement d'échanges. Des camarades s'en vont, d'autres viennent, soit comme nouveaux colons, soit comme remplaçants. On travailla ferme. Les herbages durent être asséchés, les arbres et les broussailles abattus et enlevés. Pour construire maisons et cabanes, on dut apporter souvent de très loin les matériaux nécessaires ; dernièrement on gâcha de l'argile, on tressa des branchages et on construisit ainsi des demeures plus solides et partant plus durables pour les hommes et pour le bétail. Cet été on récolta des pommes de terre, différentes espèces de choux, des épinards, betteraves, carottes, navets, des raves, des choux-raves, des oignons, etc... On ne sema pas de blé mais la récolte de foin fut remarquable. La colonie possède des lapins, quelques chèvres et beaucoup de poulets. Quelques fois l'on capture des lapins sauvages et des lièvres. Dans les forêts avoisinantes, les colons récoltent beaucoup de baies et de champignons.'' <ref>''L'en-dehors'', n°4, décembre 1922 - [http://filareto.info/wp-content/uploads/2016/01/LED_4_dez1922.jpg En ligne]</ref></blockquote> | <blockquote>''Expulsés de la région de Spreenhagen, près de Berlin, ils s'installèrent à Rotes Luch (Marais rouge), près de Dahmsdorf-Müncheberg, à l'est de la capitale. Ils ne purent tirer immédiatement de leurs travaux tout ce qui leur était nécessaire, aussi quelques-uns d'entre eux furent-ils obligés de travailler au dehors chez des patrons. Chaque camarade put choisir entre un emploi à la colonie et un emploi à l'extérieur. [...] Les adhérents comprennent des hommes, des femmes et des enfants. Ils ne séjournent pas toujours à la colonie, certains vont à Berlin, d'autres changent d'emplacement, car il existe une colonie semblable à Dusseldorf-Eller. Constamment a lieu un véritable mouvement d'échanges. Des camarades s'en vont, d'autres viennent, soit comme nouveaux colons, soit comme remplaçants. On travailla ferme. Les herbages durent être asséchés, les arbres et les broussailles abattus et enlevés. Pour construire maisons et cabanes, on dut apporter souvent de très loin les matériaux nécessaires ; dernièrement on gâcha de l'argile, on tressa des branchages et on construisit ainsi des demeures plus solides et partant plus durables pour les hommes et pour le bétail. Cet été on récolta des pommes de terre, différentes espèces de choux, des épinards, betteraves, carottes, navets, des raves, des choux-raves, des oignons, etc... On ne sema pas de blé mais la récolte de foin fut remarquable. La colonie possède des lapins, quelques chèvres et beaucoup de poulets. Quelques fois l'on capture des lapins sauvages et des lièvres. Dans les forêts avoisinantes, les colons récoltent beaucoup de baies et de champignons.'' <ref>''L'en-dehors'', n°4, décembre 1922 - [http://filareto.info/wp-content/uploads/2016/01/LED_4_dez1922.jpg En ligne]</ref></blockquote> | ||
− | Le projet de la Kaverno di Zarathustra s'inscrit dans un vaste mouvement de rejet du monde existant qui, depuis le milieu du XIX<sup>ème</sup> siècle, pousse des hominines à tenter de s'installer en marge, à côté, en communautés de vie. Rurales la plupart du temps. Des centaines d'expériences se vivent en Europe et sur le continent américain. Les modes d'organisation s'inspirent des modèles utopistes, d'approches anarchistes ou de conceptions communistes. Dans les communautés se réclamant de l'anarchisme ou du communisme, l'individu est souvent placé au centre des préoccupations. Certaines optent pour le végétarisme et le rejet de l'alcool et du tabac, d'autres non, certaines pratiquent des formes "d'amour libre", d'autres s'organisent autour de couples et de leurs enfants, certaines sont non-violentes, ou légalistes, là où d'autres assument la "violence politique" de la propagande par le fait et par l'écrit. Ce phénomène est généralement désigné par l'expression "Milieux libres". Toutes les communautés sont éphémères, de quelques jours à plusieurs années. Les motivations de celleux qui y participent sont sans doute aussi diverses que ces expériences volontaires et collectives d'hominines et les raisons de leurs fins. Aucune n'aspire à révolutionner le monde mais plutôt à s'en extraire au maximum, une "Communauté par le retrait" pour reprendre le titre d'un texte de Gustav Landauer. | + | Le projet de la Kaverno di Zarathustra s'inscrit dans un vaste mouvement de rejet du monde existant qui, depuis le milieu du XIX<sup>ème</sup> siècle, pousse des hominines à tenter de s'installer en marge, à côté, en communautés de vie. Rurales la plupart du temps. Des centaines d'expériences se vivent en Europe et sur le continent américain. Les modes d'organisation s'inspirent des modèles utopistes, d'approches anarchistes ou de conceptions communistes. Dans les communautés se réclamant de l'anarchisme ou du communisme, l'individu est souvent placé au centre des préoccupations. Certaines optent pour le végétarisme et le rejet de l'alcool et du tabac, d'autres non, certaines pratiquent des formes "d'amour libre", d'autres s'organisent autour de couples et de leurs enfants, certaines sont non-violentes, ou légalistes, là où d'autres assument la "violence politique" de la propagande par le fait et par l'écrit. Ce phénomène est généralement désigné par l'expression "Milieux libres". Toutes les communautés sont éphémères, de quelques jours à plusieurs années<ref>Très largement en recul en France entre la Seconde guerre mondiale et les années 1960, ce phénomène d'installation de communautés rurales d'hominines reprend dans les années 1970 avec les hippies et les "baba-cool", celleux que les locaux appellent les "néo" - même quarante ans plus tard. En 2018, il existe encore de nombreuses communautés de vie dans les Cévennes ou l'Ariège, par exemple. Certaines optent pour le retrait, d'autres pour un projet plus offensif. Voir ''Problemos'' de Eric Jodor, sorti en 2017 : "''Un documentaire de qualité sur une ZAD ardéchoise méconnue. L’auteur pointe avec malice et subtilité un certain nombre de problèmes fondamentaux auxquels une ZAD est forcément confrontée un jour, par exemple le rapport animaux/humains (en particulier l’intolérance snob des chiens par rapports aux vegans), la violence (qui devient une nécessité entre certains zadistes) ou la question de "l’inégale répartition", que ce soit des règles (entre femmes et hommes) ou des neurones (entre militants de base et chefs machiavéliques). Une contribution importante aux débats en cours''". Extrait de la chronique parue dans la revue ''Spasme !'', n°14 - [https://spasme.noblogs.org/2018/07/27/culturisme-spasme-14/ En ligne]</ref>. Les motivations de celleux qui y participent sont sans doute aussi diverses que ces expériences volontaires et collectives d'hominines et les raisons de leurs fins. Aucune n'aspire à révolutionner le monde mais plutôt à s'en extraire au maximum, une "Communauté par le retrait" pour reprendre le titre d'un texte de Gustav Landauer. |
<blockquote>''La communauté par le retrait, cela veut dire : posons notre totalité comme unité et vivons comme totalité. Loin de la superficialité vulgaire de la communauté autoritaire ; à partir de la communauté profonde avec le monde, que nous sommes en nous-mêmes, nous voulons bâtir la communauté humaine, dont nous sommes responsables et dont le monde entier est responsable. Cet appel s'adresse à tous ceux qui peuvent le comprendre.''<ref>Gustav Landauer, ''La communauté par le retrait'', - [En ligne]</ref></blockquote> | <blockquote>''La communauté par le retrait, cela veut dire : posons notre totalité comme unité et vivons comme totalité. Loin de la superficialité vulgaire de la communauté autoritaire ; à partir de la communauté profonde avec le monde, que nous sommes en nous-mêmes, nous voulons bâtir la communauté humaine, dont nous sommes responsables et dont le monde entier est responsable. Cet appel s'adresse à tous ceux qui peuvent le comprendre.''<ref>Gustav Landauer, ''La communauté par le retrait'', - [En ligne]</ref></blockquote> |
Version du 5 novembre 2018 à 18:55
Filareto Kavernido. Surnom que se donne Heinrich Göldberg, un anarchiste-communiste non-"végétalien carnivore"[1].
a-NormalitéHeinrich Göldberg naît le 24 juillet 1880 après JC [2] à Berlin dans une famille moïsienne [3] aisée, d'une copulation entre deux hominines, Ludwig Göldberg et Elisa Karfunkel. Comme son père il entreprend des études de médecine. Il étudie à Berlin et à Fribourg, et se spécialise en psychiatrie et en gynécologie, puis s'installe comme médecin dans un hôpital berlinois. Il se marie et co-créé une enfant avec cette compagne maritale. Alors qu'il mène la vie bourgeoise d'un médecin berlinois, Göldberg découvre les écrits de Friedrich Nietzsche qui sont pour lui plus qu'une révélation. Vers 1910 il rompt avec le judaïsme et se déclare agnostique, puis quitte son travail, sa femme et sa fille. Il apprend l'ido, une forme d'espéranto réformé [5], dont il veut faire sa langue de communication et approfondit ses réflexions philosophiques. L'individu et ses interactions avec les autres sont au centre de ses préoccupations. De sa lecture de Nietzsche il dégage une éthique anarchiste-communiste aristocratique.
Après la fin de la Première guerre mondiale, entouré de quelques hominines de tout genre, Göldberg met en place une "communauté de vie" près de Berlin, une sorte de commune libre du nom de "La Kaverno di Zaratustra" (La Grotte de Zarathoustra en langue ido). Il découvre la fugue existentielle.
La Kaverno di ZarathustraAvec barbe et cheveux longs, Heinrich Göldberg abandonne nom et prénom pour dorénavant se faire appeler Filareto Kavernido, de Filareto "l'ami de la vertu" et Kavernido en référence à la grotte de Zarathoustra.
Le projet de la Kaverno di Zarathustra s'inscrit dans un vaste mouvement de rejet du monde existant qui, depuis le milieu du XIXème siècle, pousse des hominines à tenter de s'installer en marge, à côté, en communautés de vie. Rurales la plupart du temps. Des centaines d'expériences se vivent en Europe et sur le continent américain. Les modes d'organisation s'inspirent des modèles utopistes, d'approches anarchistes ou de conceptions communistes. Dans les communautés se réclamant de l'anarchisme ou du communisme, l'individu est souvent placé au centre des préoccupations. Certaines optent pour le végétarisme et le rejet de l'alcool et du tabac, d'autres non, certaines pratiquent des formes "d'amour libre", d'autres s'organisent autour de couples et de leurs enfants, certaines sont non-violentes, ou légalistes, là où d'autres assument la "violence politique" de la propagande par le fait et par l'écrit. Ce phénomène est généralement désigné par l'expression "Milieux libres". Toutes les communautés sont éphémères, de quelques jours à plusieurs années[9]. Les motivations de celleux qui y participent sont sans doute aussi diverses que ces expériences volontaires et collectives d'hominines et les raisons de leurs fins. Aucune n'aspire à révolutionner le monde mais plutôt à s'en extraire au maximum, une "Communauté par le retrait" pour reprendre le titre d'un texte de Gustav Landauer.
Filareto écrit dans la revue en langue ido La socio à partir de 1918 et il décrit et publie sa vision théorique et philosophie dans Mitteilungsblätter aus Zarathustras Höhle entre 1920 et 1921. Les textes de ces Bulletins de la grotte de Zarathoustra sont divisés en trois parties thématiques [11] et mélangent communisme agraire, anarchisme et sur-hominine nietzschéen. La Kaverno di Zarathustra survit difficilement et Filareto est régulièrement inquiété par les autorités allemandes qui le suspectent de réaliser des avortements clandestins. Ce qui est alors formellement interdit. Il fait quelques passages en prison pour des infractions aux bonnes mœurs et son "comportement marginal" lui vaut régulièrement d'être accusé de "dérangement mental". Finalement, en 1925, Filareto doit fuir l'Allemagne pour ses pratiques d'avortement et se réfugie en France. Il y rencontre E. Armand[12], rédacteur du journal anarchiste L'en-dehors, avec qui il maintiendra des liens pendant des années. La petite communauté de la Kaverno quitte l'Allemagne en 1926 et "logiquement [...] suit la route solaire de Nietzsche et s'installe dans l'arrière-pays niçois" [6], à Tourettes-sur-Loup, au nord-est de Nice. Elle prône la nudité et l'amour libre.
Filareto fait paraître une nouvelle écrite en langue ido sous le titre La Raupo, la chenille[14]. Les accusations d'attentats à la pudeur, les difficultés d'une vie en autonomie, les tracasseries administratives pour le séjour des étrangers et les dissensions internes poussent le restant de la communauté à l'installer en Corse en 1927, près d’Ajaccio, au lieu-dit "Les Baraques", villa Miramar, sur les contreforts de la Punta Pozzo di Borgo. Selon le journal L'En-Dehors [15], en avril 1927, ils sont 30 à vivre dans la communauté communiste-anarchiste : 8 hommes [16], 4 femmes et 18 enfants [17]. En janvier 1928, un groupe d'allemands et de suédois de la Kaverno rejoint la Corse.
La mort de malnutrition d'un des enfants de Hannchen Gloger cause le départ de celle-ci et de ses quatre enfants vivants, puis des autres parentèles qui retournent en Allemagne. Les relations interindividuelles entre les hominines de la Kaverno ne sont pas faciles. Une des membres de la communauté, arrivée en janvier 1928, semble avoir des difficultés à partir et va même se plaindre à la gendarmerie à la mi-février qu'elle ne peut récupérer ses affaires personnelles [18]. La place centrale que Filareto se donne est un sujet de discorde mais celui-ci rétorque des arguments assez classiques qui nient la complexité des rapports de pouvoir et ne voient plus les individus mais sa seule individualité : Filareto est de nouveau inquiété par la justice qui lui reproche son nudisme et un avortement clandestin sur Amalia Michaelis. Il est accusé de "viol d'avortement et outrage public à la pudeur" et mis en préventive à la prison d'Ajaccio le 2 octobre 1928 [21]. Il est jugé le 26 avril 1929, condamné à 6 mois pour le seul "outrage à la pudeur" [22] et libéré le jour même [20]. Filareto affirmera par la suite avoir passé au total six années de sa vie en prison ou asile dans cinq pays différents. Sa feuille de levée d'écrou mentionne qu'il est arrivé et est sorti habillé de la prison, en "veste kaki, pantalon noir, chemise blanche, sandales" [21]. Les procès-verbaux sont signés Filareto Kavernido et non Heinrich Göldberg. Il semble qu'il y ait eu échange d'informations entre les polices allemande et française. En effet, une note du commissaire spécial pour le Service des étrangers signale que Filareto "avait été interné à l'hospice civil pour aliénation mentale" [23]. La Kaverno sort très affaiblie de cet emprisonnement. La décision est prise de partir en Haïti pour y retenter une nouvelle expérience. Trois hominines adultes - dont Filareto - et quatre enfants [24] embarquent le 1er juillet 1929 à Bordeaux pour un voyage de trois semaines en direction des Caraïbes. Mais à leur arrivée en Haïti, ils sont immédiatement expulsés. Avec ce qu'il leur reste d'argent, ils achètent une voiture et passent la frontière pour se rendre à Saint-Domingue où le gouvernement a mis en place une politique en faveur de la colonisation des terres "vierges". Ils se fixent finalement en colonie agricole dans le nord, à Jamao près de Moca. Jamao est alors peuplé de quelques sept cents colons, venus d'Europe. Sur les collines de Arroyo Frio qui surplombe, un terrain est défriché, une cabane construite et quelques cultures sont mises en terre. L'ouragan qui dévaste une partie de Saint-Domingue en 1930 ne fait que peu de dégâts sur les installations de la Kaverno [25]. Filareto devient progressivement médecin itinérant, tentant de soigner au mieux, sans médicaments ni instruments, les plus pauvres des hominines. Il s'inspire des pratiques médicinales locales, à base d'herbes et d'onguents, et de sa formation de médecin pour lutter contre le paludisme et les maladies vénériennes, tout autant généraliste que gynécologue. Des travaux pour construire un petit dispensaire sont lancés. Grace à une machine à écrire, Filareto parvient à sortir des tracts et des brochures sur sa vision de la Kaverno. Il entretient des liens épistolaires réguliers, avec L'en-dehors de E. Armand, par exemple, à qui il fait parvenir de petits compte-rendus sur la vie de la Kaverno [26].
Lors d'une conférence publique à Moca consacrée à expliquer les buts et les fonctionnements de la Kaverno, Filareto attire l'attention des autorités par ses discours contre l’État. En avril 1933, le rapport remis au président dominicain sur les activités "subversives" de la colonie préconise sa dissolution. Le 16 mai 1933, Filareto Kavernido est emmené par deux inconnus qui prétendent devoir le conduire à Moca. Il est retrouvé mort de deux balles de revolver le lendemain [27].
En suitePour la protivophilie, les raisons de la naissance en 1970 à Nice de F. Merdjanov restent pour l'instant mystérieuses. L'hypothèse de la présence d'une petite communauté bulgaro-macédonienne dans cette ville a été maintes fois avancée [29] pour justifier "l'origine macédonienne [d'une famille] dont l’histoire croise celle du nihilisme politique des années 1900"[30]. Les recherches entreprises jusqu'à maintenant autour de Svetoslav Merdjanov n'ont pas permis de mettre en évidence un quelconque lien avec F. Merdjanov. Pas plus qu'avec la sœur ou la mère de Svetoslav Merdjanov, d'ailleurs. Filareto Kavernido mentionne la présence de deux bulgares parmi les membres de la communauté installée au-dessus de Nice puis en Corse, sans rien préciser de plus. Nous ignorons tout d'eux. Le terme de bulgare est-il à prendre au sens strict de la nationalité ou doit-il être étendu à toute l'aire bulgarophone ? Dans ce cas, nous pourrions être en présence de bulgaro-macédoniens, dont l'un d'eux serait l'hypothétique ascendant de F. Merdjanov expliquant ainsi sa naissance en 1970 à Nice. Lequel des deux ? Rien pour autant n'infirme qu'il ne s'agit pas d'un descendant de Svetoslav Merdjanov, de sa sœur ou de sa mère. Était-il déjà installé à Nice - et quand ? - lorsque les membres de la Kaverno quittent l'Allemagne pour Tourettes-sur-Loup, ou bien est-il arrivé en même temps qu'elleux ? Cette hypothèse d'un lien entre la Kaverno et F. Merdjanov est renforcée par la récurrence de la mention de Filareto Kavernido dans des écrits attribués à F. Merdjanov. Le premier[31], consacré à l'éphémère République des conseils en Bavière, contient de nombreux éléments biographiques sur Filareto Kavernido. Le deuxième[32] est une histoire croisée de la Corse et de la Macédoine qui mentionne à plusieurs reprises l'existence de la communauté de la Kaverno et ses activités sur l'île corse. Le troisième texte[33], intitulé Conversation à la mode de Han Ryner et sous-titré "Une rencontre cavernicole entre François Augieras et Filareto Kavernido" est un dialogue imaginaire entre ces deux hominines des cavernes, que seuls le temps et l'espace séparent. À sa manière - évanescente - F. Merdjanov les évoquent aussi tout deux dans son texte écrit en macédonien Le tout, le rien :
Loin de ces approches intellectualisantes , il convient de rappeler les aspects plus triviaux qui poussent parfois des hominines à sortir de leurs étroitesses, à s'extraire de quotidiens insupportables. Nul besoin d'avoir lu Karl Marx et ses épigones pour saisir la réalité de l'exploitation, nulle nécessité d'ingurgiter Max Stirner pour sentir que le monde s'oppose à soi ou d'investir dans un dictionnaire pour décrypter Tiqqun et enfin comprendre qu'il n'y a rien à (en) attendre. Si certaines comprennent l'absurdité des rôles genrées en regardant Candy, d'autres perçoivent le ridicule de la concurrence inter-hominines devant Les fous du volant, là où d'autres - comme F. Merdjanov ? - découvrent Filareto Kavernido et le Zarathoustra de Friedrich Nietzsche en s'abreuvant d'un autre personnage cavernicole, bien plus populaire qu'eux, le Capitaine Caverne. Celui-là même dont le cri [34] a fait vibrer des tympans dans les cours de récréation des écoles niçoises vers la fin des années 1970 et fait s'égosiller de minuscules hominines en quête d'affirmation de soi et d'une illusoire puissance qui renverse tout.
Notes
|