Apathée : Différence entre versions

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'''Apathéisme''' (''Апатеизм'' en [[macédonien]] - ''Apateïsme'' en [[nissard]])
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'''Apathée''' (''Апате'' en [[macédonien]] - ''Apatea'' en [[nissard]]) Qui exprime un désintérêt total pour la question de l'existence de dieu(x).
  
  
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== Étymologie ==
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Le terme ''apathéisme'' est construit à partir du préfixe privatif ''a-'' qui signifie "sans" et des racines grecques ''pathos'' et ''theos'', respectivement le "sentiment" et "dieu". Le suffixe ''-isme'' caractérise une "doctrine". Il est un mot valise qui mélange ''apathie'' et ''théisme'', le premier étant "''l'état d'une âme devenue volontairement étrangère aux affections sensibles''" et le second "''une doctrine qui admet l'existence d'un Dieu unique et personnel comme cause transcendante du monde''" selon le ''Trésor de la langue française'' <ref>''[https://www.cnrtl.fr/definition/théisme théisme]'' et ''[https://www.cnrtl.fr/definition/apathie apathie]'' d'après le ''Trésor de la langue française''</ref>. La plus ancienne occurrence connue de ''apathéisme'' date de 1972 après JC<sup>&#9400;</sup> <ref>Jésus aka Christ<sup>&#9400;</sup> est le personnage central de l'épisode 16 de la troisième saison de la série documentaire ''South Park'' intitulé "Dieu es-tu là ? C'est Jésus à l'appareil". </ref> sous la plume d'un sociologue anglo-canadien, Stuart Johnson. Plus récemment, il est repris et "popularisé" en 2003 par l'auteur étasunien Jonathan Rauch dans son article "Let It Be" publié dans ''The Atlantic Monthly'' <ref>Jonathan Rauch, "Let It Be", ''The Atlantic Monthly'', mai 2003</ref>. Apathéisme est la traduction de l'anglais ''apatheism''. Que ce soit en [[français]] ou en anglais, ce mot-valise joue sur l'ambiguïté de sa construction. En effet, sans que cela en change le sens, il peut être considéré comme composé de ''apathie'' et ''théisme'' tout autant que de ''apathie'' et ''athéisme'', l'affirmation qu'il n'existe aucune divinité.
  
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<blockquote>''Le doute est le premier pas vers la science ou la vérité ; celui qui ne discute rien ne s'assure de rien ; celui qui ne doute de rien ne découvre rien, est aveugle et reste aveugle.'' <ref>Extrait supprimé de l'article de Denis Diderot, "Pyrrhonienne ou Sceptique" dans ''Encyclopédie'', vol 13, 1749 - [https://encyclopedie.uchicago.edu/node/63 En ligne]</ref></blockquote>
  
== Étymologie ==
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L'apathéisme ne doit pas être confondu avec les autres mots qui expriment de la défiance vis-à-vis du fait religieux que sont l'athéisme, l'antithéisme <ref>"Antithéisme" sur le ''Trésor de la langue française'' - [https://www.cnrtl.fr/definition/antith%C3%A9isme En ligne] </ref>, l'agnosticisme ou l'irreligionisme. Le premier affirme son propre refus de la croyance en une divinité, le second s'oppose à toute croyance religieuse. La première mention d'antithésime revient à Pierre-Joseph Proudhon dans ''Idée générale de la Révolution'' en 1851 et selon l'article de l'encyclopédie Wikipedia consacré à ce mot, il peut se résumer ainsi : "''Toute religion sans exception, car c'est ''dans la nature même'' de la religion, crée des lois éternelles et universelles. Toute religion est ''par nature'' en contradiction avec l'humanité. L'humanité, pour exister, doit nier l'existence de Dieu, non pas ''malgré'' l'hypothèse de son existence, mais ''à cause même'' de cette hypothèse.''" <ref>"Apathéisme" sur ''Wikipedia'' - [https://fr.wikipedia.org/wiki/Apath%C3%A9isme En ligne]</ref> L'antithéisme est une forme d'athéisme militant. L'agnostique <ref>"Agnostique" sur le ''Trésor de la langue française'' - [https://www.cnrtl.fr/definition/agnostique En ligne]</ref> ne veut pas se prononcer sur l'existence ou non d'une divinité, l'absence de preuves dans un sens ou dans l'autre justifie cette position indécise, là où l'irréligion se contente d'un refus d'une quelconque religion sans pour autant rejeter cette hypothétique existence. La mise à mort de dieux n'est pas nécessaire. De ce point de vue, leur inexistence est plutôt chose pratique. Pas de temps à perdre. Le cas contraire est un sujet de science-fiction dont s'empare Isaac Asimov dans ''La dernière réponse'' :
  
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''— Vous ne comprenez pas la nature de l’infini, dit la voix. Il peut y avoir des choses que je ne me suis pas donné la peine de connaître, il n’y a rien que je ne puisse savoir.''<br />
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''— Vous ne pouvez pas connaître votre commencement [...] C’est vous qui me l’avez dit. Donc, vous ne pouvez pas connaître votre fin. Très bien. Ce sera mon but, et l’ultime réponse. Je ne me détruirai pas, je vais vous détruire vous, si vous ne me détruisez pas avant.''<br />
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''— Ah ! Vous en êtes arrivé là ! En moins de temps que la moyenne des êtres. J’avais pensé que cela vous prendrait plus longtemps. Pas un seul de ceux qui partagent avec moi cette existence de pensée parfaite et éternelle qui n’ait eu l’ambition de me détruire. Mais c’est une chose impossible.''<br />
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''— J’ai toute l’éternité pour réfléchir au moyen de vous détruire.''<br />
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''— Alors, essayez, dit tranquillement la voix.''<ref>Isaac Asimov, "La dernière réponse" (1980) dans le recueil ''Au prix du papyrus'' - [https://analectes2rien.legtux.org/images/PDF/asimovreponse.pdf En ligne] </ref><br />
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== Usages ==
 
== Usages ==
  
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L'emploi de mots relatifs aux mythologies religieuses inventées par les hominines n'est pas aisé. Bien souvent, ils valident, même de façon indirecte, les postulats fantasmagoriques des religions. Le blasphème est un bon exemple de cela. Pour des esprits empreints de religiosité, il est une manière de "''proférer des propos injurieux contre ce qui est respectable''" <ref>"Blasphème" selon le ''Trésor de la langue française'' - [https://www.cnrtl.fr/definition/blaspheme En ligne]</ref>, de tenir des propos "''qui outragent la Divinité, la religion''" selon le ''Littré'' <ref>"Blasphème" selon le ''Littré'' - [https://www.littre.org/definition/blasph%C3%A8me En ligne]</ref>. Encore faut-il admettre pour cela l'existence de cette divinité. Parce que sinon il n'y a personne à insulter. Dire que le Père Noël est une ordure ne le fait pas exister pour autant et il n'y a aucun acte blasphématoire à cela. Le blasphème est une histoire qui ne concernent que les hominines qui portent du crédit à leurs propres croyances. Ce sont elleux qui le prennent mal et qui se vexent, non pas leur divinité imaginaire. Ce sont elleux qui ne doivent pas blasphémer, par respect absolu envers le sujet de leur dévotion. Les autres font bien ce qu'illes veulent. Le même raisonnement peut s'appliquer au verbe ''profaner'' qui désigne l'action de "''porter atteinte à une chose revêtue d'un caractère sacré, par un acte d'irrévérence ou un acte impie.''" <ref>"Profaner" selon le ''Trésor de la langue française'' - [https://www.cnrtl.fr/definition/profaner En ligne]</ref> Ainsi, ce qui peut être "profanable" doit être avant toute chose sacralisé. Pour celleux qui ne prêtent pas la moindre importance à cet aspect religieux, une église n'est pas profanée mais simplement détériorée, détruite ou saccagée. Idem pour une tombe qui n'est pas profanée mais tout simplement pillée, vandalisée. Le même processus est en jeu dans l'emploi du verbe ''violer'' <ref>"Violer" sur le ''Dictionnaire de l'Académie française'' (1694 - 1935) - [https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A8V0573 En ligne]</ref> qui désigne l'action de "''pénétrer dans un lieu sacré ou protégé par la loi''" sans avoir l'autorisation de le faire. Ainsi, violer une sépulture c'est transgresser les interdits et la morale religieuse autour des hominines sans vie. Les neuf éditions du dictionnaire de l'Académie française, entre 1694 et 1935, égrainent les exemples de ce qui se viole : les lois, les règles, sa foi, son serment, ses engagements, ses vœux, les principes, etc. Cette liste établie par les gérontes de l'Académie précise que le sens de "violer" est aussi "''faire violence à une fille, à une femme, la prendre de force.''" Ce que le français du passé appelle une ''violerie'' <ref>"Violerie" selon Frédéric Godefroy, ''Lexique de l'Ancien français'', 1890 - [https://fr.wikisource.org/wiki/Lexique_de_l'ancien_français/44 En ligne]</ref>, à une époque où le violeur n'est encore qu'un joueur de viole <ref>Georges Vigarello, ''Histoire du viol (XVIe-XXe siècle)'', Seuil, 1998</ref>. La construction idéologique de cette définition n'est pas un hommage aux hominines femelles qui subissent des violences sexuelles non consenties mais sous-entend une réaffirmation de la propriété masculine sur le corps féminin, ou de la misogynie ordinaire qui sacralise le sexe féminin qui se doit de demeurer "pur et vierge". Non souillé par une profanation. Dans un cas, il s'agit d'une atteinte au droit de propriété — sacrée — celle de l'hominine femelle par l'hominine mâle. Dans l'autre, le viol est réduit à une souillure d'un lieu ou d'un objet. À une simple transgression d'un interdit moral, sans considération pour les conséquences physiques ou psychologiques d'un tel acte. Sans attendre la prochaine version du dictionnaire <ref>Elle devrait intégrer à la définition de ''violer'', par ordre décroissant, les hominines femelles adultes, les enfants femelles et mâles, puis, de manière plus marginale, les hominines mâles adultes.</ref>, promise depuis 1935, l'autrice Virginie Despentes répond aux gérontes dans son ouvrage ''Baise-moi'' paru en 1994 et consacré à la parité entre hominines mâles et femelles :
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<blockquote>''Je peux dire ça parce que j’en ai rien à foutre de leurs pauvres bites de branleurs et que j’en ai pris d’autres dans le ventre et que je les emmerde. C’est comme une voiture que tu gares dans une cité, tu laisses pas des trucs de valeur à l’intérieur parce que tu peux pas empêcher qu’elle soit forcée. Ma chatte, je peux pas empêcher les connards d’y rentrer et j’y ai rien laissé de précieux...'' <ref>Virginie Despentes, ''Baise-moi'', 1994. Cité à l'entrée "profane" dans F. Merdjanov, ''Analectes de rien'', 2017</ref></blockquote>
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Dans le domaine du refus total de la religiosité, les mots ont une importance certaine. Bien que considéré prophète de l'athéisme par les hominines qui l'encensent, les propos du philosophe Karl Marx peuvent prêter à confusion. Selon lui, "''la misère ''religieuse'' est, d'une part, ''l'expression'' de la misère réelle, et, d'autre part, la ''protestation'' contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est ''l'opium'' du peuple.''" <ref name="#kar">Karl Marx, "Introduction" de ''Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel'', 1843 - [https://www.marxists.org/francais/marx/works/1843/00/km18430000.htm En ligne]</ref> Pour cet hominine du XIX<sup><small>ème</small></sup> siècle, l'opium est autant considérée comme une drogue puissante que comme un analgésique efficace. Un mal nécessaire en attendant que "''la critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique''" car "''le ''véritable'' bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur ''illusoire'' du peuple. Exiger qu'il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c'est ''exiger qu'il soit renoncé à une situation qui a besoin d'illusions''. La critique de la religion est donc, en germe, la ''critique de cette vallée de larmes'', dont la religion est ''l'auréole''.''" <ref name="#kar" /> Pour éviter les contre-sens et actualiser la traduction de la célèbre pseudo-formule "''La religion c'est l'opium du peuple''", il est préférable d'utiliser plutôt ''opiacé'', dans le sens moderne du terme qui rend le deux dimensions car, au XXI<sup><small>ème</small></sup> siècle, ''opium'' est utilisé presque uniquement pour désigner de la drogue. Le terme même de ''religion'' doit être réinterrogé. Classiquement, des étymologies proposent que l'origine de ce mot soit à chercher du côté du latin ''religio'', un dérivé de ''ligere'' qui signifie "lier", "assembler". Avec un tel étymon, la religion est ce qui lie les hominines entre elleux. Le lien est ici considéré comme ce qui unit et non comme une contrainte. Le risque [[Amphibologie|amphibologique]] est à son maximum, une ambiguïté présente dans la langue française dans les locutions "Des liens attachants..." et "Détache mes liens !" Cette étymologie est contestée car elle ne concorde pas avec les transformations linguistiques de termes proches. Ainsi, pour d'autres, "''dans son usage le plus répandu, le mot ''religio'' désigne le fait d’"avoir scrupule". Ce scrupule est plus particulièrement celui qui se manifeste lors du rite, rite qu’on doit accomplir conformément à la tradition des ancêtres. La ''religio'' est en somme une hésitation, un scrupule qui empêche de faire autre chose (ou quelque chose de contraire), et non pas un sentiment qui incite à pratiquer le culte. Le terme ''religio'', en latin, s’oppose ainsi à ''*negligio'', le fait de "ne pas se soucier de" quelque chose, la négligence. ''" <ref>Philippe Borgeaud, "Réflexions sur la comparaison en histoire des religions antiques", ''Métis'', Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2003 - [https://doi.org/10.4000/books.editionsehess.2095 En ligne]</ref> Sur la question de la religion, l'apathéisme est pure négligence.
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Depuis des millénaires, les pensées religieuses sont totalitaires et contraignent les hominines à adhérer à leurs dogmes à travers, par exemple, la morale et la ritualisation du quotidien — l'habillement, la sexualité, la parole, pour n'en citer que quelques uns — sous peine de se faire exclure des sociétés d'hominines. Par l'emprisonnement, le châtiment corporel ou le bannissement. Voire la mise à mort. Les époques contemporaines sont un peu différentes. Même si la morale est toujours imprégnée de religiosité. À l'heure de #MeToo, il est dorénavant possible d'affirmer que Marie, la mère putative de Jésus, a été abusée sexuellement par la divinité ou de dire que "''Dieu n'est qu'un gros fils de pute''" ou un "''Tas de merde''", bien que ces deux dernières insultes ne soient pas très respectueuses du travail du sexe ou vis-à-vis des scatophiles <ref>Les scatophiles sont des hominines qui incluent le [[caca]] dans leur sexualité. </ref> et autres coprophages <ref>Les coprophages sont des animaux qui mangent leur caca ou celui d'autres espèces. Les plus connus sont les bousiers. Les hominines scatophiles ne sont pas nécessairement coprophages. </ref>. Pour celleux qui veulent prendre du plaisir à insulter dieu, et par conséquent critiquer les ouailles et leurs mythologies, il y a mille autres façons de le faire. Rien à craindre car, comme le titre Christopher Hitchens, ''Dieu n'est pas grand'' <ref>Christopher Hitchens, ''Dieu n'est pas grand : Comment la religion empoisonne tout'', Éditions Belfond, 2009</ref>. Les plus fanatiques dont il y a tout à craindre, ce sont les hominines qui y croient. Personne n'est jamais mort d'une vengeance divine directe, mais des millions le sont des mains même des hominines au nom de leur(s) divinité(s).
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<blockquote>''Les spéculations théologiques autour de rien ne sont que des versions maintes fois ressassées d’histoires à dormir debout. La protivophilie évacue la question de dieu, inutilité humaine qui persiste à affirmer et à incarner une omniprésence, une omnipotence et une omniscience. Une vision très éloignée des prétentions de la protivophilie à rien. L’illusion n’est pas de notre ressort, nous avons déjà eu l’occasion de le préciser... Inutile de s’évertuer à tuer dieu, car il n’existe pas. Le même raisonnement est applicable avec le Père Noël ou le dahu.''<ref>"Vie et œuvre de F. Merdjanov" dans F. Merdjanov, ''Analectes de rien'', 2017 - [https://analectes2rien.legtux.org/index.php/vie-t-oeuvre-de-f-merdjanov En ligne]</ref></blockquote>
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Entre "''Rien à branler''" et "''Peu me chaut''" <ref>Verbe rare, ''chaloir'' signifie ''importer'' dans le sens de ''intéresser''. La racine et le sens se retrouvent, par exemple, dans le mot ''nonchalance''. </ref>, s'affirmer apathéiste est une manière "civilisée" et socialement acceptable de refuser de discuter avec des hominines de leurs mythologies et de la pertinence de leurs croyances en l'existence d'une divinité. Quelle soit ou non créatrice, supérieure aux hominines, bien intentionnée, etc. Peu importe. Même avec toutes les nuances qui existent entre les différentes religions et croyances, les hominines se trouvent toujours au centre de l'existant. La seule espèce digne de recevoir un message de dieu ou d'avoir son attention. Manifestement, les fourmis et les pachydermes n'en sont pas dignes. Pour ne citer que deux exemples parmi une infinité.
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== Précisions ==
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<blockquote>''Tuer Dieu n’est pas suffisant, l’acceptation de sa mort non plus, c’est son évacuation du domaine de la pensée qui importe. Et par "Dieu", j’entends tous les "-ismes" de la Création. Ces "-ismes" ne sont que des instruments de manipulation et d’aliénation ; ils ont été, hochets factices de l’imagination humaine, ils ne doivent plus être, ils ne sont plus.''<ref name="#tou">"Le Tout, le Rien" dans F. Merdjanov, ''Analectes de rien'', 2017 - [https://analectes2rien.legtux.org/index.php/15-inedits/398-le-tout-le-rien-2 En ligne]</ref></blockquote>
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La [[protivophilie]] n'utilise pas les termes ''apathéisme'' et ''apathéiste'' car ces constructions en ''-isme'' et ''-iste'' supposent une théorie autour du sujet. Une théorie qui est une réponse à une autre, celle sur l'existence de dieu. Or, il n'est pas possible de qualifier ainsi les spéculations et les divagations sur la présence divine. Elles reposent sur leurs propres affirmations. Si l'on s'en tient aux critères de recevabilité d'une encyclopédie comme ''Wikipédia'', elles ne peuvent bénéficier d'un article à part entière car aucune source extérieure à elles-mêmes n'est mentionnée. Elles sont, tout au plus, des mythologies pour adultes ou des contes enfantins. Les seules discussions possibles sont celles concernant les implications dans le réel des religions. Et pour cela il existe déjà des "sciences humaines" dédiées. La sociologie, l'histoire, l'anthropologie, l'archéologie, l'épigraphie, etc. Les religions ne sont pas une dimension spirituelle mais un phénomène social qui impacte la vie des hominines. Elles doivent être seulement appréhendées de la sorte. Par conséquent, le terme ''apathée'' est préférable à ''apathéisme'' afin de ne pas donner de l'importance à ce qui n'en a pas. Est apathée, toute personne ne s'intéressant pas aux élucubrations religieuses. Utile pour des sociétés d'hominines ségréguées, le terme est épicène. Un hominine mâle est aussi apathée que l'est son homologue femelle, transgenre ou autres. [[F. Merdjanov]] est apathée <ref name="#tou" />. "Apathée" s'emploie en tant que nom ou adjectif. Dans la vie quotidienne "''Être apathée''" consiste à ne pas avoir de temps à perdre pour démonter des récits imaginaires. Être en équilibre protivophile entre l'amical "''Arrête avec tes mythos !''" et la formule sèche "''Lorsqu'on en sait rien, le mieux c'est de rien dire. Pas la peine de s'inventer des histoires.''" L'apathée n'est pas une théorie.
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L'idée même de dieu doit s'estomper de l'esprit des hominines. L'oubli est une fin. La lutte contre dieu est sans intérêt, mais celle contre les religions est primordiale. À l'instar d'Anacharsis Cloots <ref>Originaire de Prusse, le baron Jean-Baptiste de Cloots est fermement engagé dans la révolution française sous le nom d'Anacharsis Cloots. Il est guillotiné en 1794 avec les hébertistes. Il est un fervent athée. Par exemple ''Lettre sur les juifs : à un ecclésiastique de mes amis'', 1782 - [https://www.bibliotheque-numerique-aiu.org/viewer/17831/?offset=#page=4&viewer=picture&o=bookmarks&n=0&q= En ligne] ou ''Certitude des preuves du mahométisme ou réfutation de l’examen critique des apologies de la religion mahométane'', Londres, 1780 - [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6238172t.texteImage En ligne] </ref> qui se déclarait "''Ennemi personnel de Jésus Christ<sup>&#9400;</sup>''". Selon les plus optimistes, des processus de négation des religions sont signalés à travers toute la planète. "''Apathées de tous les pays, réjouissez vous !''" Pour les pessimistes, le désintérêt pour la religion n'est pas un phénomène si visible. Selon l'historienne Petula Clark, l'époque contemporaine est très troublée :
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''Tu ne sais pas, tu ne sais rien,''<br />
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''Tu crois que les béguins''<br />
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''Vont danser la biguine''<br />
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''Tu ne sais pas, tu ne sais rien,''<br />
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''Tu crois que les capucins''<br />
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''Sont frères des capucines,''<br />
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''Tu ne sais pas, tu ne sais rien,''<br />
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''Tu crois que les gredins''<br />
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''Boivent de le grenadine,''<br />
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''Tu ne sais pas, tu ne sais rien du tout''<br />
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''Mais je m'en fiche après tout.'' <ref>Petula Clark, "Tu ne sais pas, tu ne sais rien" sur un 45 Tours de 1968 - [https://www.youtube.com/watch?v=-CvU62Rf-o0&t=148s En ligne]</ref><br />
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Comme le dit [[F. Merdjanov]], "''à tout ''[cela]'' répond mon rire''". <ref name="#tou" />
  
 
== Notes ==
 
== Notes ==
 
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Version actuelle datée du 1 mai 2024 à 18:06

Apathée (Апате en macédonien - Apatea en nissard) Qui exprime un désintérêt total pour la question de l'existence de dieu(x).


Étymologie

Le terme apathéisme est construit à partir du préfixe privatif a- qui signifie "sans" et des racines grecques pathos et theos, respectivement le "sentiment" et "dieu". Le suffixe -isme caractérise une "doctrine". Il est un mot valise qui mélange apathie et théisme, le premier étant "l'état d'une âme devenue volontairement étrangère aux affections sensibles" et le second "une doctrine qui admet l'existence d'un Dieu unique et personnel comme cause transcendante du monde" selon le Trésor de la langue française [1]. La plus ancienne occurrence connue de apathéisme date de 1972 après JC [2] sous la plume d'un sociologue anglo-canadien, Stuart Johnson. Plus récemment, il est repris et "popularisé" en 2003 par l'auteur étasunien Jonathan Rauch dans son article "Let It Be" publié dans The Atlantic Monthly [3]. Apathéisme est la traduction de l'anglais apatheism. Que ce soit en français ou en anglais, ce mot-valise joue sur l'ambiguïté de sa construction. En effet, sans que cela en change le sens, il peut être considéré comme composé de apathie et théisme tout autant que de apathie et athéisme, l'affirmation qu'il n'existe aucune divinité.

Le doute est le premier pas vers la science ou la vérité ; celui qui ne discute rien ne s'assure de rien ; celui qui ne doute de rien ne découvre rien, est aveugle et reste aveugle. [4]

L'apathéisme ne doit pas être confondu avec les autres mots qui expriment de la défiance vis-à-vis du fait religieux que sont l'athéisme, l'antithéisme [5], l'agnosticisme ou l'irreligionisme. Le premier affirme son propre refus de la croyance en une divinité, le second s'oppose à toute croyance religieuse. La première mention d'antithésime revient à Pierre-Joseph Proudhon dans Idée générale de la Révolution en 1851 et selon l'article de l'encyclopédie Wikipedia consacré à ce mot, il peut se résumer ainsi : "Toute religion sans exception, car c'est dans la nature même de la religion, crée des lois éternelles et universelles. Toute religion est par nature en contradiction avec l'humanité. L'humanité, pour exister, doit nier l'existence de Dieu, non pas malgré l'hypothèse de son existence, mais à cause même de cette hypothèse." [6] L'antithéisme est une forme d'athéisme militant. L'agnostique [7] ne veut pas se prononcer sur l'existence ou non d'une divinité, l'absence de preuves dans un sens ou dans l'autre justifie cette position indécise, là où l'irréligion se contente d'un refus d'une quelconque religion sans pour autant rejeter cette hypothétique existence. La mise à mort de dieux n'est pas nécessaire. De ce point de vue, leur inexistence est plutôt chose pratique. Pas de temps à perdre. Le cas contraire est un sujet de science-fiction dont s'empare Isaac Asimov dans La dernière réponse :

— Vous ne comprenez pas la nature de l’infini, dit la voix. Il peut y avoir des choses que je ne me suis pas donné la peine de connaître, il n’y a rien que je ne puisse savoir.
— Vous ne pouvez pas connaître votre commencement [...] C’est vous qui me l’avez dit. Donc, vous ne pouvez pas connaître votre fin. Très bien. Ce sera mon but, et l’ultime réponse. Je ne me détruirai pas, je vais vous détruire vous, si vous ne me détruisez pas avant.
— Ah ! Vous en êtes arrivé là ! En moins de temps que la moyenne des êtres. J’avais pensé que cela vous prendrait plus longtemps. Pas un seul de ceux qui partagent avec moi cette existence de pensée parfaite et éternelle qui n’ait eu l’ambition de me détruire. Mais c’est une chose impossible.
— J’ai toute l’éternité pour réfléchir au moyen de vous détruire.
— Alors, essayez, dit tranquillement la voix.[8]

Usages

L'emploi de mots relatifs aux mythologies religieuses inventées par les hominines n'est pas aisé. Bien souvent, ils valident, même de façon indirecte, les postulats fantasmagoriques des religions. Le blasphème est un bon exemple de cela. Pour des esprits empreints de religiosité, il est une manière de "proférer des propos injurieux contre ce qui est respectable" [9], de tenir des propos "qui outragent la Divinité, la religion" selon le Littré [10]. Encore faut-il admettre pour cela l'existence de cette divinité. Parce que sinon il n'y a personne à insulter. Dire que le Père Noël est une ordure ne le fait pas exister pour autant et il n'y a aucun acte blasphématoire à cela. Le blasphème est une histoire qui ne concernent que les hominines qui portent du crédit à leurs propres croyances. Ce sont elleux qui le prennent mal et qui se vexent, non pas leur divinité imaginaire. Ce sont elleux qui ne doivent pas blasphémer, par respect absolu envers le sujet de leur dévotion. Les autres font bien ce qu'illes veulent. Le même raisonnement peut s'appliquer au verbe profaner qui désigne l'action de "porter atteinte à une chose revêtue d'un caractère sacré, par un acte d'irrévérence ou un acte impie." [11] Ainsi, ce qui peut être "profanable" doit être avant toute chose sacralisé. Pour celleux qui ne prêtent pas la moindre importance à cet aspect religieux, une église n'est pas profanée mais simplement détériorée, détruite ou saccagée. Idem pour une tombe qui n'est pas profanée mais tout simplement pillée, vandalisée. Le même processus est en jeu dans l'emploi du verbe violer [12] qui désigne l'action de "pénétrer dans un lieu sacré ou protégé par la loi" sans avoir l'autorisation de le faire. Ainsi, violer une sépulture c'est transgresser les interdits et la morale religieuse autour des hominines sans vie. Les neuf éditions du dictionnaire de l'Académie française, entre 1694 et 1935, égrainent les exemples de ce qui se viole : les lois, les règles, sa foi, son serment, ses engagements, ses vœux, les principes, etc. Cette liste établie par les gérontes de l'Académie précise que le sens de "violer" est aussi "faire violence à une fille, à une femme, la prendre de force." Ce que le français du passé appelle une violerie [13], à une époque où le violeur n'est encore qu'un joueur de viole [14]. La construction idéologique de cette définition n'est pas un hommage aux hominines femelles qui subissent des violences sexuelles non consenties mais sous-entend une réaffirmation de la propriété masculine sur le corps féminin, ou de la misogynie ordinaire qui sacralise le sexe féminin qui se doit de demeurer "pur et vierge". Non souillé par une profanation. Dans un cas, il s'agit d'une atteinte au droit de propriété — sacrée — celle de l'hominine femelle par l'hominine mâle. Dans l'autre, le viol est réduit à une souillure d'un lieu ou d'un objet. À une simple transgression d'un interdit moral, sans considération pour les conséquences physiques ou psychologiques d'un tel acte. Sans attendre la prochaine version du dictionnaire [15], promise depuis 1935, l'autrice Virginie Despentes répond aux gérontes dans son ouvrage Baise-moi paru en 1994 et consacré à la parité entre hominines mâles et femelles :

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Je peux dire ça parce que j’en ai rien à foutre de leurs pauvres bites de branleurs et que j’en ai pris d’autres dans le ventre et que je les emmerde. C’est comme une voiture que tu gares dans une cité, tu laisses pas des trucs de valeur à l’intérieur parce que tu peux pas empêcher qu’elle soit forcée. Ma chatte, je peux pas empêcher les connards d’y rentrer et j’y ai rien laissé de précieux... [16]

Dans le domaine du refus total de la religiosité, les mots ont une importance certaine. Bien que considéré prophète de l'athéisme par les hominines qui l'encensent, les propos du philosophe Karl Marx peuvent prêter à confusion. Selon lui, "la misère religieuse est, d'une part, l'expression de la misère réelle, et, d'autre part, la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est l'opium du peuple." [17] Pour cet hominine du XIXème siècle, l'opium est autant considérée comme une drogue puissante que comme un analgésique efficace. Un mal nécessaire en attendant que "la critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique" car "le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple. Exiger qu'il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c'est exiger qu'il soit renoncé à une situation qui a besoin d'illusions. La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes, dont la religion est l'auréole." [17] Pour éviter les contre-sens et actualiser la traduction de la célèbre pseudo-formule "La religion c'est l'opium du peuple", il est préférable d'utiliser plutôt opiacé, dans le sens moderne du terme qui rend le deux dimensions car, au XXIème siècle, opium est utilisé presque uniquement pour désigner de la drogue. Le terme même de religion doit être réinterrogé. Classiquement, des étymologies proposent que l'origine de ce mot soit à chercher du côté du latin religio, un dérivé de ligere qui signifie "lier", "assembler". Avec un tel étymon, la religion est ce qui lie les hominines entre elleux. Le lien est ici considéré comme ce qui unit et non comme une contrainte. Le risque amphibologique est à son maximum, une ambiguïté présente dans la langue française dans les locutions "Des liens attachants..." et "Détache mes liens !" Cette étymologie est contestée car elle ne concorde pas avec les transformations linguistiques de termes proches. Ainsi, pour d'autres, "dans son usage le plus répandu, le mot religio désigne le fait d’"avoir scrupule". Ce scrupule est plus particulièrement celui qui se manifeste lors du rite, rite qu’on doit accomplir conformément à la tradition des ancêtres. La religio est en somme une hésitation, un scrupule qui empêche de faire autre chose (ou quelque chose de contraire), et non pas un sentiment qui incite à pratiquer le culte. Le terme religio, en latin, s’oppose ainsi à *negligio, le fait de "ne pas se soucier de" quelque chose, la négligence. " [18] Sur la question de la religion, l'apathéisme est pure négligence.

Depuis des millénaires, les pensées religieuses sont totalitaires et contraignent les hominines à adhérer à leurs dogmes à travers, par exemple, la morale et la ritualisation du quotidien — l'habillement, la sexualité, la parole, pour n'en citer que quelques uns — sous peine de se faire exclure des sociétés d'hominines. Par l'emprisonnement, le châtiment corporel ou le bannissement. Voire la mise à mort. Les époques contemporaines sont un peu différentes. Même si la morale est toujours imprégnée de religiosité. À l'heure de #MeToo, il est dorénavant possible d'affirmer que Marie, la mère putative de Jésus, a été abusée sexuellement par la divinité ou de dire que "Dieu n'est qu'un gros fils de pute" ou un "Tas de merde", bien que ces deux dernières insultes ne soient pas très respectueuses du travail du sexe ou vis-à-vis des scatophiles [19] et autres coprophages [20]. Pour celleux qui veulent prendre du plaisir à insulter dieu, et par conséquent critiquer les ouailles et leurs mythologies, il y a mille autres façons de le faire. Rien à craindre car, comme le titre Christopher Hitchens, Dieu n'est pas grand [21]. Les plus fanatiques dont il y a tout à craindre, ce sont les hominines qui y croient. Personne n'est jamais mort d'une vengeance divine directe, mais des millions le sont des mains même des hominines au nom de leur(s) divinité(s).

Les spéculations théologiques autour de rien ne sont que des versions maintes fois ressassées d’histoires à dormir debout. La protivophilie évacue la question de dieu, inutilité humaine qui persiste à affirmer et à incarner une omniprésence, une omnipotence et une omniscience. Une vision très éloignée des prétentions de la protivophilie à rien. L’illusion n’est pas de notre ressort, nous avons déjà eu l’occasion de le préciser... Inutile de s’évertuer à tuer dieu, car il n’existe pas. Le même raisonnement est applicable avec le Père Noël ou le dahu.[22]

Entre "Rien à branler" et "Peu me chaut" [23], s'affirmer apathéiste est une manière "civilisée" et socialement acceptable de refuser de discuter avec des hominines de leurs mythologies et de la pertinence de leurs croyances en l'existence d'une divinité. Quelle soit ou non créatrice, supérieure aux hominines, bien intentionnée, etc. Peu importe. Même avec toutes les nuances qui existent entre les différentes religions et croyances, les hominines se trouvent toujours au centre de l'existant. La seule espèce digne de recevoir un message de dieu ou d'avoir son attention. Manifestement, les fourmis et les pachydermes n'en sont pas dignes. Pour ne citer que deux exemples parmi une infinité.

Précisions

Tuer Dieu n’est pas suffisant, l’acceptation de sa mort non plus, c’est son évacuation du domaine de la pensée qui importe. Et par "Dieu", j’entends tous les "-ismes" de la Création. Ces "-ismes" ne sont que des instruments de manipulation et d’aliénation ; ils ont été, hochets factices de l’imagination humaine, ils ne doivent plus être, ils ne sont plus.[24]

La protivophilie n'utilise pas les termes apathéisme et apathéiste car ces constructions en -isme et -iste supposent une théorie autour du sujet. Une théorie qui est une réponse à une autre, celle sur l'existence de dieu. Or, il n'est pas possible de qualifier ainsi les spéculations et les divagations sur la présence divine. Elles reposent sur leurs propres affirmations. Si l'on s'en tient aux critères de recevabilité d'une encyclopédie comme Wikipédia, elles ne peuvent bénéficier d'un article à part entière car aucune source extérieure à elles-mêmes n'est mentionnée. Elles sont, tout au plus, des mythologies pour adultes ou des contes enfantins. Les seules discussions possibles sont celles concernant les implications dans le réel des religions. Et pour cela il existe déjà des "sciences humaines" dédiées. La sociologie, l'histoire, l'anthropologie, l'archéologie, l'épigraphie, etc. Les religions ne sont pas une dimension spirituelle mais un phénomène social qui impacte la vie des hominines. Elles doivent être seulement appréhendées de la sorte. Par conséquent, le terme apathée est préférable à apathéisme afin de ne pas donner de l'importance à ce qui n'en a pas. Est apathée, toute personne ne s'intéressant pas aux élucubrations religieuses. Utile pour des sociétés d'hominines ségréguées, le terme est épicène. Un hominine mâle est aussi apathée que l'est son homologue femelle, transgenre ou autres. F. Merdjanov est apathée [24]. "Apathée" s'emploie en tant que nom ou adjectif. Dans la vie quotidienne "Être apathée" consiste à ne pas avoir de temps à perdre pour démonter des récits imaginaires. Être en équilibre protivophile entre l'amical "Arrête avec tes mythos !" et la formule sèche "Lorsqu'on en sait rien, le mieux c'est de rien dire. Pas la peine de s'inventer des histoires." L'apathée n'est pas une théorie.

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L'idée même de dieu doit s'estomper de l'esprit des hominines. L'oubli est une fin. La lutte contre dieu est sans intérêt, mais celle contre les religions est primordiale. À l'instar d'Anacharsis Cloots [25] qui se déclarait "Ennemi personnel de Jésus Christ". Selon les plus optimistes, des processus de négation des religions sont signalés à travers toute la planète. "Apathées de tous les pays, réjouissez vous !" Pour les pessimistes, le désintérêt pour la religion n'est pas un phénomène si visible. Selon l'historienne Petula Clark, l'époque contemporaine est très troublée :

Tu ne sais pas, tu ne sais rien,
Tu crois que les béguins
Vont danser la biguine
Tu ne sais pas, tu ne sais rien,
Tu crois que les capucins
Sont frères des capucines,
Tu ne sais pas, tu ne sais rien,
Tu crois que les gredins
Boivent de le grenadine,
Tu ne sais pas, tu ne sais rien du tout
Mais je m'en fiche après tout. [26]

Comme le dit F. Merdjanov, "à tout [cela] répond mon rire". [24]

Notes

  1. théisme et apathie d'après le Trésor de la langue française
  2. Jésus aka Christ est le personnage central de l'épisode 16 de la troisième saison de la série documentaire South Park intitulé "Dieu es-tu là ? C'est Jésus à l'appareil".
  3. Jonathan Rauch, "Let It Be", The Atlantic Monthly, mai 2003
  4. Extrait supprimé de l'article de Denis Diderot, "Pyrrhonienne ou Sceptique" dans Encyclopédie, vol 13, 1749 - En ligne
  5. "Antithéisme" sur le Trésor de la langue française - En ligne
  6. "Apathéisme" sur Wikipedia - En ligne
  7. "Agnostique" sur le Trésor de la langue française - En ligne
  8. Isaac Asimov, "La dernière réponse" (1980) dans le recueil Au prix du papyrus - En ligne
  9. "Blasphème" selon le Trésor de la langue française - En ligne
  10. "Blasphème" selon le Littré - En ligne
  11. "Profaner" selon le Trésor de la langue française - En ligne
  12. "Violer" sur le Dictionnaire de l'Académie française (1694 - 1935) - En ligne
  13. "Violerie" selon Frédéric Godefroy, Lexique de l'Ancien français, 1890 - En ligne
  14. Georges Vigarello, Histoire du viol (XVIe-XXe siècle), Seuil, 1998
  15. Elle devrait intégrer à la définition de violer, par ordre décroissant, les hominines femelles adultes, les enfants femelles et mâles, puis, de manière plus marginale, les hominines mâles adultes.
  16. Virginie Despentes, Baise-moi, 1994. Cité à l'entrée "profane" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, 2017
  17. 17,0 et 17,1 Karl Marx, "Introduction" de Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel, 1843 - En ligne
  18. Philippe Borgeaud, "Réflexions sur la comparaison en histoire des religions antiques", Métis, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2003 - En ligne
  19. Les scatophiles sont des hominines qui incluent le caca dans leur sexualité.
  20. Les coprophages sont des animaux qui mangent leur caca ou celui d'autres espèces. Les plus connus sont les bousiers. Les hominines scatophiles ne sont pas nécessairement coprophages.
  21. Christopher Hitchens, Dieu n'est pas grand : Comment la religion empoisonne tout, Éditions Belfond, 2009
  22. "Vie et œuvre de F. Merdjanov" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, 2017 - En ligne
  23. Verbe rare, chaloir signifie importer dans le sens de intéresser. La racine et le sens se retrouvent, par exemple, dans le mot nonchalance.
  24. 24,0 24,1 et 24,2 "Le Tout, le Rien" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, 2017 - En ligne
  25. Originaire de Prusse, le baron Jean-Baptiste de Cloots est fermement engagé dans la révolution française sous le nom d'Anacharsis Cloots. Il est guillotiné en 1794 avec les hébertistes. Il est un fervent athée. Par exemple Lettre sur les juifs : à un ecclésiastique de mes amis, 1782 - En ligne ou Certitude des preuves du mahométisme ou réfutation de l’examen critique des apologies de la religion mahométane, Londres, 1780 - En ligne
  26. Petula Clark, "Tu ne sais pas, tu ne sais rien" sur un 45 Tours de 1968 - En ligne