Hameau de Rien
Rien. Hameau situé dans le département français de la Drôme, à environ 245 km de la rue Catherine Ségurane à Nice et 1312 km de la Macédoine. [En cours de rédaction]
SommaireTriangulationTenant son nom de celui de la rivière, la Drôme est un département français créé en 1790 après JC[1] lors du redécoupage administratif des anciennes provinces du Royaume de France. Elle est constituée à partir de fractions de la province du Dauphiné, de la Provence et d'anciennes possessions papales. Les limites de la Drôme excluent une enclave, dans le sud, qui reste dans le département du Vaucluse[2]. Le couloir fluvial que forme le Rhône est sa frontière occidentale. Géographiquement, la Drôme est dans la partie centrale du quart sud-est de la France actuelle, rattachée à la région Rhône-Alpes jusqu'à la fusion en 2016 de la région rhônalpine et de l'Auvergne[3]. La plus grande ville et préfecture du département est Valence. Au fil de ses réformes, l'État français a divisé la Drôme en 19 cantons. Le village de Bren est localisé au nord de la Drôme, dans le canton de la "Drôme des collines". Les hominines vivant dans ce village sont peu. Depuis le premier recensement de 1793 qui dénombre 333 personnes, la population de Bren atteint son maximale en 1851 avec 573 hominines puis décline jusqu'en 1968 où il ne reste de 273 personnes. Le recensement de 1975 montre une légère remontée du nombre d'hominines habitants à Bren pour atteindre 551 en 2015. Outre le village à proprement parlé, Bren est constitué de quelques quartiers dans sa proche campagne alentour qui abritent quelques hameaux ou lieu-dits. Dans l'un de ces quartiers, La Plaine, à l'ouest du village, se situe le hameau de Rien. À deux pas du chemin de Courrin, au nord de Rien, qui reliait cet autre hameau de Bren et qui, depuis, est connecté directement à la route départementale D112. Le hameau de Rien se compose de quelques maisons et de terrains attenants. La construction dans le courant des années 1990 de la ligne TGV Paris-Valence a coupé en deux le quartier de la Plaine. Le seul passage entre les deux parties s'effectue à partir de Courrin par le chemin de la Plaine qui passe par un petit tunnel sous les voies. Il est possible de traverser les voies en prenant vers le sud de Rien, à travers les zones boisées ou en suivant le chemin qui longe la ligne TGV, pour rejoindre le hameau d'Érriens, dépendant de la commune de Marsaz. Pour sortir d'Érriens il convient de rebrousser chemin par le même itinéraire afin de ne pas emprunter, par mégarde, l'impasse des Érriens ou à quelques centaines de mètres plus au nord l'impasse Rien, vestige de l'ancien chemin qui menait à Rien. Si le gentilé appliqué aux hominines de Bren est communément "Brennois" et "Brennoise", nul ne sait ce qu'il en est pour Rien. Les hypothèses protivophiles sont nombreuses et, en l'absence de documents, aucune d'elles n'a pour l'instant été retenue.Les données des recensements faits à Bren entre 1793 et 2015 ne permettent pas d'établir exactement l'évolution de la population d'hominines de Rien. Avec des catégories par quartier, les données concernant le hameau sont noyées dans celles de La Plaine. L'altitude du hameau de Rien est d'environ 270 mètres, avec, alentour, trois collines légèrement plus hautes. Celle qui sépare Rien à Courrin culmine à 326 mètres. Une triangulation protivophile, plus précise, place le hameau de Rien à environ 1312 km de la frontière macédonienne des vardariens, des irlandais ulstériens et des gibraltariens. Histo-RienLes hominines sont l'une des dernières espèces animales à s'implanter dans la région. Les plus anciennes marques de leur présence attestées par l'archéologie sont des vestiges de l'époque romaine. Passage vers le Rhône, cette région de collines est traversée par les hordes soldatesques des vandales, des wisigoths et des alains, venues de l'Est, qui annoncent le démantèlement de l'empire romain dans le courant du Vème siècle. Les burgondes, l'un de ces groupes armés et conquérants, se fixent dans la région et annexent l'ouest du Rhône à leur royaume en 471. Puis ce sont des francs qui les chassent et les remplacent. À partir de 534, ils contrôlent cette ancienne partie du Royaume de Burgondie, et ce jusqu'en 963. Les francs sont l'un des vecteurs de l'implantation des théories des christiens dans la future Drôme des collines. Le couloir fluvial rhodanien permet aux différentes hordes armées de remonter toujours plus au nord pour les unes, toujours plus au sud pour les autres, dans leurs volontés expansionnistes. Du sud arrivent tout au long du VIème siècle des hordes lombardes, puis au cours du VIIIème siècle les sarrazines. Une bataille, qui verra la défaite des sarrasins, se déroule à la frontière entre Bren et Marsaz, à moins d'un kilomètre de Rien. La première mention de Bren est datée de 967. En 1029, le village est intégré au Dauphiné, lui-même issu de sa séparation d'avec la Savoie, et ce jusqu'en 1349, puis tombe sous la domination politique du Royaume de France. Ainsi rattaché à la féodalité de ce royaume, Bren est régit localement par un système politique contrôlé par une assemblée de notables, élus tous les ans et renouvelables. Bren est à la frontière entre, au sud, le Comté de Valence, appartenant à la famille Grimaldi de Monaco, et à l'ouest avec la Savoie. Vers la fin du XVIème siècle un péage y est instauré, marquant alors la frontière, avant que celle-ci ne soit modifiée. Attribué à un juge contemporain des évènements, le récit d'un soulèvement populaire dans la région de Rien est publié en 1877 sous le titre La guerre des paysans en Dauphiné (1579 - 1580). Il relate la révolte de paysans pauvres et d'artisans contre le pouvoir féodal, ses impôts et ses hordes militaires. Des attaques sont menées contre des patrouilles, des notables sont détroussés, parfois tués, des archives sont détruites et des revendications concernant le prix de produits alimentaires sont énoncées. L'apothéose du mouvement se déroule lors du carnaval de Romans [4] qui se solde par l'écrasement des révoltés et la mort de leur meneur, Jean Serve dit Le Paulmier [5], le 14 février 1580.
Très peu d'informations sont disponibles sur la vie quotidienne à Bren [7] et il n'est pas possible de confirmer que le tremblement de terre de 1581 ou que la peste qui tua, entre 1585 et 1586, plus de 4000 hominines sur les 6000 qui peuplaient la ville voisine de Romans aient fait des victimes. Grands producteurs d'invisibilité sociale, les documents historiques laissent plutôt une large place aux notables, aux religieux et aux impôts. En 1600, les registres notent que le village de Bren comporte 50 feux[8] et qu'en 1698, il est habité par 260 hominines. Malgré quelques variations, moins d'un siècle plus tard, en 1789, il y a encore 50 feux à Bren. Nous ne disposons pas d'indications plus précises pour la population du hameau de Rien. La réponse à un questionnaire envoyé à Bren le 28 février 1789 par une Commission chargée de collecter les doléances dans les hameaux ou villages du Dauphiné français livre de nombreuses informations sur la vie quotidienne dans le village de Bren. Contrairement au précédent rapport établi en 1743 par le seigneur, le greffier et le consul, ce texte est réalisé en présence de tous les hominines de Bren, du village même et des hameaux environnants. Le même document indique que le hominines de Bren sont sous la coupe d'une seigneurie locale. Sans revenus et sans possibilité de pâturages ou de collectes du bois, les hominines du village n'ont aucun droit sur les terres alentours et le seigneur les contraint à payer des impôts sous forme d'avoine, dont les grains doivent être obligatoirement moulu dans le moulin de Saint-Donat, propriété du dit seigneur. Cet impôt pour les maigres terres octroyées est appelé civerage. En plus du racket seigneurial, les hominines de Bren doivent payer pour les assemblées, le sonneur de cloche, le cierge pascal et l'entretien de la fontaine. Parmi les réclamations figure la levée de ce civerage, jugé injuste par les hominines du village, ainsi que la remise en état, ou la construction, de chemin entre Bren et les quelques villes et villages alentours. La première cartographie du royaume de France, dite Carte de Cassini, établie au cours du XVIIIème siècle ne mentionne aucun chemin, ni route passant par Bren. Quelques hameaux sont indiqués, mais nulle trace de Rien. Pour autant cela ne prouve pas qu'il n'existe pas encore, car si la carte de Cassini est assez précise en ce qui concerne le réseau routier, elle l'est moins sur les limites forestières et la localisation des lieu-dits et des hameaux.
Bien en-deça des espoirs de changement qu'elle promettait, la Révolution française de 1789 n'amène que très peu de bouleversements pour les hominines de Bren. Les terrains de l'Église sont vendus à ceux qui avaient les moyens de les acheter et, pour les plus pauvres, les impôts sont maintenant perçus par une autorité républicaine. Le premier document administratif stipule qu'en 1790, Bren abrite "303 personnes grandes et petites" pour "66 citoyens actifs". Le coup d'État en 1799 du "Nano malefico", plus connu sous son nom d'acteur Napoléon Bonaparte, et les guerres d'expansion dans lesquelles il lance vers la mort des millions d'hominines aboutiront à l'occupation d'une partie du territoire de l'ex-république française par les armées autrichiennes et sardes vers la fin de 1813. L'année suivante, Bren est sous domination austro-sarde. En mars, une centaine de militaires autrichiens campent dans le quartier de La Plaine avant de se diriger vers Saint-Donat où eurent lieu de furieux combats entre militaires français et autrichiens. Une trentaine de maison sont détruites. La présence de ces militaires dans la région, outre les combats destructeurs, impose des taxations supplémentaires pour les hominines qui se voient contraints de fournir une partie de leurs rations et la nourriture pour leurs chevaux. Là où les autrichiens usent de rapines, les français créent de nouveaux prélèvements. L'occupation militaire du Dauphiné pendant la seconde moitié de 1815 par plus de 30000 austro-sardes et leurs 5000 chevaux a de lourdes répercussions sur les hominines de la région qui doivent assumer ces bouches à nourrir et faire quelques corvées obligatoires. À Bren, vingt personnes sont ainsi imposées. Après le départ des troupes austro-sardes, Bren et sa région retombent sous une autorité française, qui hésite encore pendant quelques années à se dire monarchiste ou républicaine. Entre 1811 et 1820, la population de Bren passe de 408 hominines à seulement 370. La plus forte diminution depuis le XVIIème siècle. RienLe cadastre napoléonien mentionne en 1833 le hameau de Rien et ses quelques maisons, et le recensement de 1836 indique les hominines qui y vivent. Le relevé cadastral indique Courrin et Rien comme étant rattachés, tout en maintenant un relevé distinct pour le hameau de Courrin, ce qui complique les possibilités de déterminer quelles sont les maisons qui appartiennent à l'un ou à l'autre. La maison de Marguerite Bois[11], où elle vit seule, est peut-être à la "frontière" car son acte de décès précise que son habitation se trouve à Courrin. La maison du couple de septuagénaires Antoine Moulin[12] et Jeanne Marie Bouvier[13] semble sur la carte être dans le strict périmètre de Courrin. L'autre maison répertoriée est celle de Jean-Claude Izier[14] et sa femme Marguerite Clairet[15], tout deux cultivateurs, et leurs deux enfants, Jean-Claude Izier[16], 13 ans, et Pierre Clairet, 10 ans[17]. Si l'on inclut les trois maisons qui sont dans l'ouest du périmètre Courrin-Rien, le recensement de 1836 y dénombre 9 personnes à ajouter à la population totale de ce périmètre Courrin-Rien. Ainsi, soit le hameau de Rien se résume à la seule maison Izier-Clairet, soit il s'étend sur quelques autres maisons, et dans ce cas-là sa population passe de 4 hominines à 7, voire 16. À partir de cette date, le hameau de Rien apparaît sur tous les relevés cadastraux réalisés et sur les cartes géographiques actuelles. Le hameau est aussi parfois dénommé Blache de Rien, une blache désignant dans les parlers locaux une portion de forêt[18] L'origine du nom de Rien pour ce hameau n'est pas encore certifiée. Il est possible que ce terme de Rien soit à rapprocher de celui d'Érriens qui nomme un hameau dans la commune limitrophe de Marsaz. Les pratiques linguistiques de cette région sont généralement classées dans l'espace franco-provençal, ou arpitan[19]. Historiquement, ces pratiques se nourrissent du latin médiéval et se différencient petit à petit de ce qui deviendra les espaces linguistiques d'oïl et d'oc[20]. À partir de la racine latine deretranus, "derrière", les langues d'oïl construisent le terme de derrien [21] qui signifie "derrière" ou "dernier" et dont les formes sont très variables : darrien, derrin, dairien, dorien, dairen, etc. En toponymie, les termes de "dernière", "dernier", "derrière" sont parfois utilisés pour indiquer l'isolement d'un lieu ou le caractère éparse d'habitations. Dans l'espace linguistique arpitan, il existe aussi de nombreuses formes de ce mot latin dont on retrouve les traces dans la toponymie régionale[22]. Ainsi les hameaux de Rien et d'Érriens tiendraient leurs noms du fait d'être situés derrière le village de Bren ou d'être les dernières habitations liées à ce village. Le plan du cadastre par masse de culture de 1805 montre que Rien est derrière Bren, la dernière zone à la limite de la zone boisée exploitée pour le village de Bren. Un lexique français-drômois de 1873[18] indique que localement "rien" se dit "rein", "ré" ou "ren". Les glissements linguistiques et phonologiques ont fait le reste.
Ex-nihiloLe XIXème est, pour Bren et ses hameaux, un siècle de grands bouleversements. Une maison commune (mairie) est inaugurée en 1843 et la première école communale vers 1846. Un projet de pont sur la route entre Romans et Saint-Donat est abandonné et finalement remplacé par un mur de chute en 1848. Les accès aux différents hameaux de Bren restent encore des chemins forestiers difficiles. Le nombre le plus élevé - de toute son histoire - d'hominines à Bren est atteint en 1851 avec une population de 573 hominines. Un atelier de tissage de lin et de chanvre, deux cabarets, un débit de tabac, une boulangerie sont ouverts. En 1867, il existe dans le village une école pour les jeunes filles, dirigée par une institutrice religieuse, et une pour les garçons avec un instituteur laïque. Quelques cours sont mis en place pour des adultes. Pour compenser l'absence de réseau ferré, un tramway est inauguré en 1894. Depuis le renversement du système féodal, le pouvoir politique est aux mains de quelques familles de notables qui monopolisent les sièges de maires et de conseillers, parfois sur plusieurs générations. Après le pic de 1851, la population de Bren ne cessent de chuter et au début du XXème siècle, il ne reste plus que 478 hominines. Ce phénomène touche l'ensemble du département de la Drôme qui passe de 326846 à 297381 hominines sur la même période. Par sa mort, l'un des hominines de Bren se retrouve, bien malgré lui, au cœur d'un fait divers qui défraie la chronique. Le 6 mai 1907, la bande dite des "Chauffeurs de la Drôme"[24] s'introduit dans sa maison de Courrin, près de Rien, pour le détrousser. Refusant de donner son argent aux assaillants, l'ancien zouave et curé est torturé pour qu'il révèle ses cachettes[25]. Ils lui dérobent 900 francs et le laissent agonisant. Ce début de siècle est aussi celui de l'électrification avec l'installation de deux lampes publiques en 1911 dans le village puis dans les alentours à partir de 1925. Impossible d'affirmer que Rien est aussi concerné par cette électrification. La première cabine téléphonique, installée chez un habitant, est ouverte en 1911 et le service postal automobile se met en place à partir de 1930. La ligne de tramway est supprimée en 1935. Au commencement de la Première guerre mondiale, sur les 444 habitants, 107 sont des hominines mâles âgés de 15 à 45 ans. 86 sont mobilisés et 26 meurent lors de cette grande boucherie[26], soit un quart de la population masculine adulte. Entre 1921 et 1936, les hominines de Bren passent de 408 à 340 habitants, chiffre équivalent à la population de 1793. Après une année de guerre entre la France et l'Allemagne hitlériste, celle-ci occupe une partie du territoire français à partir de juin 1940. Une compagnie d'infanterie s'installe dans les alentours de Bren, puis se retire selon les termes de la reddition. La France est divisée entre une zone nord, occupée par des troupes allemandes, et une zone sud, dite "zone libre", dans laquelle le pouvoir collaborationniste français exerce son autorité. Malgré l'armistice et la démobilisation, 7 hominines du village restent en prison pour leur refus de prendre part à la guerre. Bren est de fait situé en zone libre. Cette situation permet au village d'accueillir une quarantaine de familles (plus d'une centaine de personnes) venues de Modane, de Toulon ou de Lorraine, qui s'y réfugient. Des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO)[27] et une famille juive - les Ben Ayoun - trouvent aussi de l'aide auprès des hominines de Bren. La Drôme, et plus généralement le Dauphiné, est durant la Seconde guerre mondiale une zone d'implantation forte de la résistance clandestine à l'occupation allemande. Après-guerre, les 7 prisonniers originaires de Bren sont libérés. Le recensement de 1946 indique qu'il ne reste que 308 hominines à vivre dans le village et ses hameaux. Du fait de la mort de certains de ses habitants, le hameau de Rien est partiellement abandonné. Restée sans héritiers clairs, une des maisons se délabre doucement et devient ruines en quelques années.Jusqu'en 1968 la population de Bren ne cesse de chuter : à cette date elle se résume à 273 hominines, équivalent à sa démographie des XVII et XVIIIème siècles. Le recensement de 1985 met en évidence une nette augmentation de la population qui s'explique par l'installation de nouveaux venus dans le courant des années 70. En 2015, l'ensemble du village de Bren retrouve à peine son niveau de population du milieu du XIXème siècle avec 551 hominines.
HistorienLa micro-histoire tend à étudier la réalité quotidienne et les faits historiques de très petit groupes d'hominines, telles des villages ou des communautés. Généralement elle s'intéresse aux spécificités locales en matière d'organisation sociale, de rapports de pouvoir politique ou familiaux, tout autant qu'aux pratiques linguistiques et aux "folklores", parfois pour les remettre dans un contexte plus large.Tout en permettant une lecture de la situation de hominines qui y vivent, l'histoire de Bren et du hameau de Rien rend visible les évènements du reste du monde qui les entoure. Les guerres napoléoniennes ou mondiales, les occupations militaires sont inscrites dans la démographie comme le sont la révolution industrielle, l'exode rural ou le récent mouvement d'implantation vers les "campagnes". Loin d'être un isolat d'hominines, Bren et Rien sont traversés par les incessants conflits, de la féodalité à nos jours, entre les pouvoirs économique et politique locaux, régionaux et nationaux pour le "partage du gâteau". Ces générations d'hominines n'échappent pas à l'exploitation économique qui se raffine toujours plus, à l'omniprésence de l'Église et de sa morale insidieuse, à la main-mise de l'État sur la gestion de leur quotidien ou à la mise en place de l'insertion progressive des territoires autour de Rien dans une dynamique mondiale de consommation.
Passage à RienAnalectes de rien, l'ouvrage de F. Merdjanov paru en 2017, trace une nouvelle géographie de Rien sans qu'il soit possible d'affirmer avec certitude qu'un passage dans le hameau de Rien fut nécessaire à la rédaction de ce livre. Proposition protivophilePlutôt que s'acharner à démonter les impasses de cette science sociale que les hominines nomment "Histoire" lorsqu'ils tentent d'explorer le passé par l'analyse des "grands phénomènes" ou discuter des limites rencontrées par la micro-histoire lorsqu'elle pense rendre compte des "petits phénomènes", la protivophilie propose de mettre Rien au cœur de ses préoccupations. Par la collecte, puis l'analyse de faits, il est ici question de placer le hameau de Rien au centre de la carte du monde, par des raisonnements protivophiles qui, évidemment, se posent contre. Contre les visions auto-centrées, schématiques, réductrices ou fantasmées que véhiculent les sciences sociales historiques développées par les hominines. Géniale logiqueDepuis des siècles la généalogie est un jeu auquel se livrent les hominines, parfois pour des raisons pratiques, souvent pour des raisons politiques. Ils cherchent ainsi parmi leurs ascendants celleux auxquels il serait prestigieux d'être lié ou se prétendent descendants directs de telle ou telle personne.
Il est aisé de faire une courte généalogie des ascendants de Jean-Claude Izier, l'un des habitants de Rien. Pour des raisons biologiques évidentes, jusqu'à peu inhérentes aux hominines, chaque individu de cet arbre ascendant provient de deux géniteurs, l'un mâle, l'autre femelle. Ce phénomène est constaté à chaque génération remontée. Les quelques cases vides ne signifient pas qu'il y ait eu des personnes "apparues" sans ascendance mais que leur état civil n'est pas connu, parce qu'il n'est pas accessible dans les nombreux registres administratifs ou que ceux-ci n'ont pas encore été fouillés par les généalogistes. Quoiqu'il en soit, l'état civil n'est qu'un repère parmi d'autres car naître de parents inconnus ne sous-entend pas une création ex-nihilo. L'immaculée conception est une croyance christienne sur la naissance de leur prophète qui s'enracine dans la mythologie plutôt que dans la biologie, et qui n'a pas sa place en généalogie. Une approche mathématique permet de voir qu'à partir de un - Jean-Claude Izier -, illes furent deux, quatre, huit, seize et trente deux hominines nécessaires à sa création biologique. Soit un total de 62 personnes échelonnées sur plus de 150 années. Cette suite mathématique se note 2n - 1 où n est le nombre de génération. Dans l'arbre représenté, cela correspond à 26 - 1 avec un total de 63 qui inclue Jean-Claude Izier. Le résultat est facilement vérifiable sur l'arbre ci-contre. Si l'on remonte à la septième ou la huitième génération, le chiffre se monte à 127 et 255. Et ainsi de suite. Les registres d'état civil de Bren et de Marsaz le plus anciens datent de la première moitié du XVIIème siècle. Par conséquent, ils ne peuvent aider à désigner qui étaient les ascendants manquants. A la dixième génération le nombre des ascendants de Jean-Claude Izier est de 1025 et 32767 à la quinzième. Bien évidemment, ce calcul mathématique doit être pondéré afin de prendre en compte le fait qu'à l'échelle de quelques villages et hameaux il est probable qu'une certaine consanguinité réduise un peu ce chiffre théorique. Ainsi une même personne peut se retrouver à deux endroits dans une construction généalogique en arbre, soit parce que certaines de ses descendantes, après plusieurs générations, procréent ensemble, soit parce que la consanguinité est sur une génération. Les registres mentionnent parfois des autorisations de mariage exceptionnelles entre deux personnes de proche parenté. Si, sur la base de 25 ans pour une génération, nous appliquons ce calcul pour remonter jusqu'aux premières mentions de Bren, soit environ 1000 ans en arrière en 40 générations, le résultat non-pondéré indique qu'un total de 1099511628000 hominines ont été nécessaires à la naissance de Jean-Claude Izier. Ainsi, vers l'an 900, un peu plus de 549 milliards d'hominines doivent vivre quelque-part entre Marsaz et Bren, près du futur hameau de Rien. Bien évidemment ce chiffre doit être pondéré pour les raisons évoquées ci-dessus : plus nous remontons dans le temps, plus nous avons de chances d'être confronté à des doublons. Néanmoins ce facteur de pondération nous est inconnu et il convient d'admettre que ces quelques 549 milliards d'hominines ne peuvent tous être dans la région de Rien en même temps car sinon la densité de population - pour une superficie à l'actuelle département de la Drôme - frôlerait les 84 millions au km2. Ces hominines ne sont sans doute pas tous nés dans la région. De la même manière, il faut ôter à ce résultat son aspect purement mathématique et prendre en compte qu'ils ne vivent peut-être pas tous en même temps car le principe mécanique des générations inclue des personnes d'âges parfois très différents. Jusqu'à maintenant les études menées par des instituts spécialisés pour déterminer le chiffre total des hominines ayant vécu l'ont évalué à environ 108 milliards. Avec prudence, elles insistent sur la difficulté de se livrer à un tel calcul et ses aspects approximatifs[30]. Par ses études sur Rien la protivophilie bouleverse les travaux précédents. Si pour le seul Jean-Claude Izier il a fallu plus de 1099 milliards, qu'en est-il pour les autres hominines ? Quel est alors le véritable résultat du nombre d'hominines ayant vécu sur terre ? Que sont-illes devenus ? Et pourquoi un tel dépeuplement qui aboutit à n'être plus que 7 milliard d'hominines en 2018. Des travaux très récents - non encore publiés - émettent l'hypothèse que la suite mathématique 2n - 1 n'est pas valide pour déterminer le nombre d'ascendants de Jean-Claude Izier - ou de quiconque - mais propose que 2n/2 - 1 exprime le nombre maximum d'actes copulatoires féconds nécessaires à sa naissance - ou celle de quiconque, où n est le nombre de génération. n ne peut être égal à 1 car il faut au moins un acte copulatoire pour avoir deux générations. Moyen mnémotechnique pour se souvenir de cette règle de la mathématique protivophile, cette constante est appelée "Acte Copulatoire Acte Binaire", plus connue sous son acronyme ACAB. A-narco logiqueG.O politiqueNotes
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