Rienistes : Différence entre versions
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Adeptes de la provocation en tant que forme d'expression, les rienistes décernent des certificats de non-valeur pour des œuvres d'art et investissent des journaux officiels dans lesquels illes rédigent des articles sur l'art qui ne veulent rien dire. Dans une logorrhée singeant la dialectique marxiste, les rienistes se répandent dans des textes sans sens où les mots "rien", "rienistes" et "rienisme" sont omniprésents et signés par un mystérieux K. Ovetchin, qui cache à peine le palindrome de ''nichtevoki''. Illes s'emparent temporairement de la maison d'édition moscovite Hobo et des locaux rostoviens de la très officielle Union des Poètes qu'illes transforment en café dans lequel la Rienie explore son infinité. Dans ce "sous-sol des poètes" initié par Devis Oumanski, les rienistes déclament leurs non-poésies et leurs non-théâtres, et exposent leurs non-œuvres. Le poète [[futurien]] Velimir Khlebnikov, de passage en août et septembre 1920, profite de cette place-forte rieniste pour y psalmodier quelques-unes de ses créations<ref>Ilya Berezark, ''La mémoire raconte. Souvenirs''</ref> et l'une de ses pièces, ''L'erreur de la mort'', est montée dans le cadre de l'atelier théâtral des rienistes<ref name="#fait" />. Hormis le périodique ''La boîte à chiens'' dans lequel les rienistes s'acharnent à démonter la poésie à la fin de 1920, illes ne produisent aucun écrit poétique en tant que tel. Les quelques recueils néanmoins publiés sont suivis de communiqués et de décrets des pseudo-structures rienistes où il est expliqué que "''leur poésie est de la merde et le parfait exemple de ce qu'illes condamnent''"<ref name="#fait" />. | Adeptes de la provocation en tant que forme d'expression, les rienistes décernent des certificats de non-valeur pour des œuvres d'art et investissent des journaux officiels dans lesquels illes rédigent des articles sur l'art qui ne veulent rien dire. Dans une logorrhée singeant la dialectique marxiste, les rienistes se répandent dans des textes sans sens où les mots "rien", "rienistes" et "rienisme" sont omniprésents et signés par un mystérieux K. Ovetchin, qui cache à peine le palindrome de ''nichtevoki''. Illes s'emparent temporairement de la maison d'édition moscovite Hobo et des locaux rostoviens de la très officielle Union des Poètes qu'illes transforment en café dans lequel la Rienie explore son infinité. Dans ce "sous-sol des poètes" initié par Devis Oumanski, les rienistes déclament leurs non-poésies et leurs non-théâtres, et exposent leurs non-œuvres. Le poète [[futurien]] Velimir Khlebnikov, de passage en août et septembre 1920, profite de cette place-forte rieniste pour y psalmodier quelques-unes de ses créations<ref>Ilya Berezark, ''La mémoire raconte. Souvenirs''</ref> et l'une de ses pièces, ''L'erreur de la mort'', est montée dans le cadre de l'atelier théâtral des rienistes<ref name="#fait" />. Hormis le périodique ''La boîte à chiens'' dans lequel les rienistes s'acharnent à démonter la poésie à la fin de 1920, illes ne produisent aucun écrit poétique en tant que tel. Les quelques recueils néanmoins publiés sont suivis de communiqués et de décrets des pseudo-structures rienistes où il est expliqué que "''leur poésie est de la merde et le parfait exemple de ce qu'illes condamnent''"<ref name="#fait" />. | ||
+ | [[Fichier:jesus.jpg|200px|thumb|right|Déicide & Gastronomie ?<ref name="#jc" /><ref>Cette œuvre non-datée et aux origines incertaines a suscité de nombreux commentaires dans la globo-sphère protivophile. Par leur approche plus imaginiste qui voit dans ce Jésus<sup>Ⓒ</sup>, Jésus<sup>Ⓒ</sup> tout autant que Jésus<sup>Ⓒ</sup>, les gastro-déicidiens se différencient des théo-gastriens, plus sensibles à rien, qui y voient une nouvelle expression du célèbre [[ACAB]], "Appellation Contrôlée, Appellation d'Bâtards". Les historico-riens penchent pour l'hypothèse d'une persistance de rien après 1923 et proposent une datation tardive, précisément en 1977, lorsque un astronome soviétique nomme une nouvelle comète qu'il vient de répertorier sous le nom de ''3112 Velimir'' en l'honneur de Velimir Khlebnikov le futurien. Et l’anagramme de 1312 ? Quand aux cosmo-gétariens cette représentation d'un Jésus<sup>Ⓒ</sup> est un indice d'un lien probable, et fictif, entre dada et les rienistes. Une démarche anti-spéciste s'adressant aux outre-hominines dans laquelle "''Il n'y a rien dans le lard''" rime avec "''Il n'y a rien dans l'art''" décrété par les rienistes en 1920. La preuve ! Ces ultra-riens ont tenté, sans succès, d'ouvrir des espaces d'expositions et d'écoutes d'œuvres d'art destinés, dans un premier temps, aux seuls animaux de compagnie des hominines. En non-mixité. Des tentatives de performances clandestines dans des zoos auprès d'animaux plus exotiques se sont soldées par quelques blessures.</ref>]] | ||
<blockquote>''Le seul courant encore vivant dans la poésie, l'imaginisme<ref>imaginisme</ref>, est accepté par nous comme méthode partielle. L’amincissement réduira l’art à zéro, le supprimera, mènera vers le rien et à Rien. Notre but est l’amincissement de l’œuvre poétique au nom du Rien.''<ref name="#rien" /></blockquote> | <blockquote>''Le seul courant encore vivant dans la poésie, l'imaginisme<ref>imaginisme</ref>, est accepté par nous comme méthode partielle. L’amincissement réduira l’art à zéro, le supprimera, mènera vers le rien et à Rien. Notre but est l’amincissement de l’œuvre poétique au nom du Rien.''<ref name="#rien" /></blockquote> | ||
− | + | Les modes d'actions des rienistes attirent sur elleux les foudres des artistes patentés par le pouvoir bolcheviste et la répression de celui-ci se fait de plus en plus prégnante depuis l'histoire des tampons officiels de l'Union Panrusse des Poètes. Rjurik Rok, bien que membre officiel de l'Union, est accusé de les avoir imité et arrêté en 1921. Les attaques contre les artistes futuriens ralliés aux bolchevistes, dont Vladimir Maïakovski<ref>Vladimir Maïakovski</ref>, font de la Rienie un continent isolé cerné par des eaux hostiles. | |
<blockquote>''Quand les grilles pourries du charlatanisme ne sont déjà plus à même de préserver la poésie de la justice sommaire d'une réalité devenue odieuse, nous ne prendrons pas la défense d'Homère publiquement déshonoré. Parce que celui-ci, comme beaucoup d'autres restes sacrés, n'a qu'une seule voie : devenir le saucisson du rienisme mondial''<ref name="#dada" /></blockquote> | <blockquote>''Quand les grilles pourries du charlatanisme ne sont déjà plus à même de préserver la poésie de la justice sommaire d'une réalité devenue odieuse, nous ne prendrons pas la défense d'Homère publiquement déshonoré. Parce que celui-ci, comme beaucoup d'autres restes sacrés, n'a qu'une seule voie : devenir le saucisson du rienisme mondial''<ref name="#dada" /></blockquote> |
Version du 25 août 2019 à 11:34
Rienistes (renista en nissard - ништоички en macédonien). Poètes russes exprimant rien dans les années 1920 après JC[1] .
ÉtymologieRieniste est la traduction du terme russe ничегоки, translittéré en alphabet latin par "nichevoki" ou "nitchevoki". Composé comme nihiliste - du latin nihil "rien" et -iste "être pour" - le terme de rieniste ne doit pour autant pas être confondu malgré une proximité évidente basée sur rien avec un suffixe -iste. Ничегоки est aussi parfois traduit par "tenants-du-rien" ou "négativistes". RienieEn références au rienistes de l'écrivaine Nadejda Lokhvitskaïa, dite "Taffi"[2], qui prônent la destruction totale de l'art, dans la ville de Rostov-sur-le-Don, au sud de la Russie, des artistes s'agglomèrent au début de 1920 et prennent le nom de Rienistes.
Pour compléter cette déclaration d'intention des fictifs rienistes de Taffi, les rienistes rostoviens diffusent en août 1920, quelques mois après la prise de la région par les bolchevistes, un texte sur la poésie qui se conclut par une formule semblable. S'inspirant de rien, leur approche artistique est "touche-à-tout", une forme de négation totale. Les signataires de ce "manifeste" sont au nombre de six : Oleg Erberg[3], Susanna Mar[4], Elena Nikolaeva et son compagnon Alexandr Ranov[5], Rjurik Rok[6] et Sergueï Sadikov.
La Rienie n'a ni frontières ni racines, elle est un territoire qui englobe tout les domaines de l'art. Les rienistes rejettent toutes les influences et nient avoir des inspirateurs : "illes abolissent les lois poétiques mais aspirent néanmoins à un grand Rien poétique qui mènerait à une Rienie infinie car non définie"[8] RienistesLes rienistes s'accaparent la mise au pas de l'art par les bolchevistes pour la détourner. Aux tentatives d'inclure les formes artistiques dans son projet totalitaire en créant des structures étatiques destinées aux artistes, les rienistes décrètent la dictature du rienisme. Ils parodient le nouveau pouvoir et ses affiliés par la mise en place de multiples pseudo-structures : le Bureau des Rienistes (TBN) est chargé de la diffusion de rien auprès des masses prolétaires, le Tribunal Révolutionnaire[9] doit punir l'utilisation de formes poétiques déclarées annulées par les décrets rienistes, le Front de Combat Artistique International et les Cellules Créatrices doivent répandre les thématiques rienistes... Pour se faire illes prônent l'impôt littéraire et la terreur verbale, à l'image de l'impôt révolutionnaire et de la terreur politique des bolchevistes. Au six signataires du Bureau Créateur des Riénistes, quelques poètes se joignent à la contestation poétique : l'expressionniste Boris Zemenkov signe le Décret sur la poésie le 17 avril 1921, Lazar Soukharebski[10], Movses Agabadov des éditions Hobo, Devis Oumanski et quelques autres.
Adeptes de la provocation en tant que forme d'expression, les rienistes décernent des certificats de non-valeur pour des œuvres d'art et investissent des journaux officiels dans lesquels illes rédigent des articles sur l'art qui ne veulent rien dire. Dans une logorrhée singeant la dialectique marxiste, les rienistes se répandent dans des textes sans sens où les mots "rien", "rienistes" et "rienisme" sont omniprésents et signés par un mystérieux K. Ovetchin, qui cache à peine le palindrome de nichtevoki. Illes s'emparent temporairement de la maison d'édition moscovite Hobo et des locaux rostoviens de la très officielle Union des Poètes qu'illes transforment en café dans lequel la Rienie explore son infinité. Dans ce "sous-sol des poètes" initié par Devis Oumanski, les rienistes déclament leurs non-poésies et leurs non-théâtres, et exposent leurs non-œuvres. Le poète futurien Velimir Khlebnikov, de passage en août et septembre 1920, profite de cette place-forte rieniste pour y psalmodier quelques-unes de ses créations[11] et l'une de ses pièces, L'erreur de la mort, est montée dans le cadre de l'atelier théâtral des rienistes[8]. Hormis le périodique La boîte à chiens dans lequel les rienistes s'acharnent à démonter la poésie à la fin de 1920, illes ne produisent aucun écrit poétique en tant que tel. Les quelques recueils néanmoins publiés sont suivis de communiqués et de décrets des pseudo-structures rienistes où il est expliqué que "leur poésie est de la merde et le parfait exemple de ce qu'illes condamnent"[8].
Les modes d'actions des rienistes attirent sur elleux les foudres des artistes patentés par le pouvoir bolcheviste et la répression de celui-ci se fait de plus en plus prégnante depuis l'histoire des tampons officiels de l'Union Panrusse des Poètes. Rjurik Rok, bien que membre officiel de l'Union, est accusé de les avoir imité et arrêté en 1921. Les attaques contre les artistes futuriens ralliés aux bolchevistes, dont Vladimir Maïakovski[14], font de la Rienie un continent isolé cerné par des eaux hostiles.
Les rienistes apprennent l'existence du mouvement artistique dada[16] grâce à la publication en 1921 de Lettre d'Occident. Dada par Roman Jakobson[17]. De Moscou, où illes se sont repliés, les rienistes publient en avril 1921 un Appel aux dadaïstes[15] en qui illes voient une espèce "d'homologues occidentaux". Cet appel se veut une prolongation du Manifeste dada publié en 1918 par Tristan Tzara et qui s'ouvre par "Dada ne signifie rien". Comme le rieniste Appel aux dadaïstes. La rencontre n'eut jamais lieu[18].
L'arrestation de Rjurik Rok[6] en 1921 et le suicide de Sergueï Sadikov l'année suivante porte un coup fatal aux rienistes. Le groupe explose et disparaît en 1923. De la Rienie il ne reste rien.
Outre-RienieMicro-continent perdu, la Rienie n'a pas essaimé. Pour autant, dans d'autres villes et régions de l'empire, nouvellement soviétique, des artistes s'emparent de rien. Avant et après les rienistes. Sans lien avec eux. Dans le recueil titré Mort à l'art publié en 1913 par le poète Vassilisk Gnedov[19], un des quinze poèmes, intitulé Poème de la fin, se compose d'une feuille blanche. Entièrement vide. Un poème sans mot[20]. Les autres sont constitués d'une ligne, d'un ou plusieurs mots, ou d'une lettre. Gnedov se définit comme égo-poète dans la lignée de Ivan Ignatev et son Ego-futurisme. An I publié en 1912. Il déclame en silence la page blanche du Poème de la fin avec les bras, il gesticule. Pendant un certain moment. Avant de se suicider en 1914 en se tranchant la gorge, Ignatev publie le recueil Échafaud-Egofuturs dont l'un des poèmes intitulé Opus 45 est une forme calligraphique qui ne peut, selon la note qui l'accompagne, être que regardé. Ni lu, ni écouté. L'imaginisme naît dans l'ego-futurisme vers 1918. Une vision poétique plus orgiaque et décadente. L'imaginiste Sergueï Essenine est retrouvé mystérieusement pendu en décembre 1925 et les écrits de deux autres imaginistes Anatoli Marienhof et Vadim Cherchenevitch sont interdits en 1929.[8]
Fausse amitiéNotes
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