Albertine Hottin : Différence entre versions
m (→Biographie) |
m (→Biographie) |
||
Ligne 6 : | Ligne 6 : | ||
== Biographie == | == Biographie == | ||
− | Le révolutionnaire russe Sergueï Netchaïev voyage avec un faux passeport serbe au nom de Stepan Grazdanov<ref>Mêmes initiales que Netchaïev dont le nom complet est Sergueï Guennadievitch (Netchaïev)</ref> obtenu grâce à des révolutionnaires macédo-bulgariens<ref>Nicolas Stonoff, ''Un centenaire bulgare parle'', Notre Route, 1963 [https://libcom.org/files/Un_centenaire_bulgare_parle_-_Nicolas_Stonoff.pdf En ligne] </ref>. Il se déplace entre Paris et Zurich de 1870 à 1872<ref>Woodford Mc Clellan, "Nechaevshchina: An Unknown Chapter", ''Slavie Review'', Vol.32, N° 3, 1973 [http://documentslide.com/documents/nechaevshchina-an-unknown-chapter.html En ligne]</ref>, l'année de son arrestation en Suisse puis de son extradition vers la Russie. Les archives de Zurich détiennent des lettres | + | Le révolutionnaire russe Sergueï Netchaïev voyage avec un faux passeport serbe au nom de Stepan Grazdanov<ref>Mêmes initiales que Netchaïev dont le nom complet est Sergueï Guennadievitch (Netchaïev)</ref> obtenu grâce à des révolutionnaires macédo-bulgariens<ref>Nicolas Stonoff, ''Un centenaire bulgare parle'', Notre Route, 1963 - [https://libcom.org/files/Un_centenaire_bulgare_parle_-_Nicolas_Stonoff.pdf En ligne] </ref>. Il se déplace entre Paris et Zurich de 1870 à 1872<ref>Woodford Mc Clellan, "Nechaevshchina: An Unknown Chapter", ''Slavie Review'', Vol.32, N° 3, 1973 - [http://documentslide.com/documents/nechaevshchina-an-unknown-chapter.html En ligne]</ref>, l'année de son arrestation en Suisse puis de son extradition vers la Russie. Les archives de Zurich détiennent des lettres d'Albertine Hottin à Sergueï Netchaïev – qu'elle connaît sous le pseudonyme de Stéphane – dans lesquels ce dernier fait part de ses sentiments, bien loin des considérations politiques qu'il développe dans ''Le Catéchisme du Révolutionnaire'' en 1869 et des tristes caricatures qu'ont fait de lui des littérateurs<ref>Ivan Tourgueniev, ''Père et Fils'', 1862. Fiodor Dostoïevski, ''Les Démons'', 1871</ref>, "''mélange de père-fouettard et de froideur militante''"<ref name=":6">F. Merdjanov, "Vie et œuvre de F. Merdjanov" (Postface), ''Analectes de rien'', Gemidžii Éditions, 2017 - [http://analectes2rien.legtux.org/index.php/vie-t-oeuvre-de-f-merdjanov En ligne]</ref>. |
[[Fichier:Charles_Marville,_Rue_du_Jardinet,_ca._1853–70.jpg|200px|thumb|right|Rue du Jardinet (Paris - VI<sup>ème</sup>). Entre 1853 et 1870]] | [[Fichier:Charles_Marville,_Rue_du_Jardinet,_ca._1853–70.jpg|200px|thumb|right|Rue du Jardinet (Paris - VI<sup>ème</sup>). Entre 1853 et 1870]] | ||
− | <blockquote>''Tout sentiment tendre et amollissant de parenté, d'amitié, d'amour, de gratitude et même d'honneur doit être étouffé en lui par l'unique et froide passion révolutionnaire. Il n'existe pour lui qu'une seule volupté, une seule consolation, récompense ou satisfaction - le succès de la révolution. Jour et nuit, il ne doit avoir qu'une pensée, qu'un but - la destruction la plus implacable.''<ref>Extrait de Sergueï Netchaiev, ''Le Catéchisme du Révolutionnaire'', 1869 [http://durru.chez.com/netchaev/lecat.htm En ligne]</ref> </blockquote> | + | <blockquote>''Tout sentiment tendre et amollissant de parenté, d'amitié, d'amour, de gratitude et même d'honneur doit être étouffé en lui par l'unique et froide passion révolutionnaire. Il n'existe pour lui qu'une seule volupté, une seule consolation, récompense ou satisfaction - le succès de la révolution. Jour et nuit, il ne doit avoir qu'une pensée, qu'un but - la destruction la plus implacable.''<ref>Extrait de Sergueï Netchaiev, ''Le Catéchisme du Révolutionnaire'', 1869 - [http://durru.chez.com/netchaev/lecat.htm En ligne]</ref> </blockquote> |
− | + | Lors de ses différents séjours de plusieurs mois à Paris entre 1870 et 1872, Sergueï Netchaïev loge au 5 de la rue dans une chambre meublée qu'il loue sous sa fausse identité serbe. En provenance de Londres, il arrive à Paris à la fin de 1870, alors que l'armée prussienne est aux portes de la ville. Il s'installe au 56 de la rue Saint-André-des-Arts, avant de déménager rapidement à quelques mètres de là, rue du Jardinet. Il quitte la capitale française en février 1871, direction la Suisse, pour y revenir en novembre. Il s'absente de nouveau de Paris entre février et avril 1872. Dans des circonstances que nous ignorons, Albertine Hottin et Sergueï Netchaïev se rencontrent rue du Jardinet (6<sup>ème</sup> arr.) entre la fin 1870 et début 1871. | |
− | <blockquote>'' | + | <blockquote>''C'est là que j'ai eu le bonheur de vous parler pour la première fois [...]''<ref>Trois lettres d'Albertine Hottin à Sergueï Netchaïev, Été (?) 1871 - [https://analectes2rien.legtux.org/images/PDF/albertine.pdf En ligne]</ref></blockquote> |
− | + | Alors que Sergueï Netchaïev est à Zurich pour quelques mois, Albertine Hottin vit dans la capitale française lors de la Commune de Paris mais nous n’avons aucune information sur sa participation à cet évènement. De Suisse, Sergueï Netchaïev lui envoie ses lettres au 10 rue Vrillière dans le premier arrondissement parisien. En Suisse, les archives de Zurich conservent des brouillons de lettres de Sergueï Netchaïev et trois courtes lettres envoyées par Albertine Hottin. Elles ne sont pas datées mais selon les informations qu'elles contiennent elles sont probablement écrites à l'été 1871. L'adresse qu'elle fournit pour correspondre avec son "amoureux" est-elle la sienne propre ou celle de son lieu de travail ? Dans les affaires saisies lors de l'arrestation de Sergueï Netchaïev, outre cette correspondance, figurent des carnets dans lesquels sont notés des adresses parisiennes pour travailler, des listes de journaux militants et de lieux de discussions, des notes diverses, qui donnent des indications sur ses activités parisiennes et sur les périodes où il y séjourne<ref>Jeanne-Marie Gaffiot, ''Netchaïeff'', L’âge d’Homme, 1989</ref>. Dans sa correspondance sentimentale, il prétexte des affaires à régler avec ses parents pour expliquer son absence. Il garde aussi les billets d'entrée, pour deux personnes, au théâtre du Châtelet et à celui de Cluny. Sont-ce des souvenirs liés à sa liaison avec Albertine Hottin, elle qui sous-entend aller parfois au théâtre ? Le ton des lettres reste "courtois" et nous ignorons si de cette rencontre il y eut progéniture<ref>F. Merdjanov (attribué à), ''L’énigme Floresco'', date inconnue, inédit</ref>. | |
− | <blockquote>'' | + | <blockquote>''Je vous aime encore plus qu'auparavant, et je compte les heures que devront s'écouler avant notre rencontre. Je vous embrasse. Tout à vous. Stéphane''<ref name="#ext">Enregistrés sous la classification Auslieferung des Sergius Netschajeff (Extradition de Sergueï Netchaïev)</ref></blockquote> |
− | |||
− | |||
L'invisibilité sociale faite aux femmes dans l'écriture de l'Histoire occulte le plus souvent leur présence, schéma auquel n'échappent pas les mouvements révolutionnaires. Leur engagement est minimisé, empreint de romantisme, dévalorisé et expliqué par l’influence unilatérale d’un homme proche (père, frère, oncle, mari ou compagnon) dans des discours sexistes afin de correspondre à la prétendue "nature féminine" qui serait faîte de fraîcheur et de naïveté, de discrétion et de dévouement. Comme Albertine Hottin, disparue derrière la figure de Sergueï Netchaïev malgré son rôle dans la vie de ce dernier. D'elle, nous ne savons - pour l'instant<ref>La [[protivophilie]] est à la recherche de toutes les informations permettant d’en savoir plus sur Albertine Hottin.</ref> - quasiment rien. | L'invisibilité sociale faite aux femmes dans l'écriture de l'Histoire occulte le plus souvent leur présence, schéma auquel n'échappent pas les mouvements révolutionnaires. Leur engagement est minimisé, empreint de romantisme, dévalorisé et expliqué par l’influence unilatérale d’un homme proche (père, frère, oncle, mari ou compagnon) dans des discours sexistes afin de correspondre à la prétendue "nature féminine" qui serait faîte de fraîcheur et de naïveté, de discrétion et de dévouement. Comme Albertine Hottin, disparue derrière la figure de Sergueï Netchaïev malgré son rôle dans la vie de ce dernier. D'elle, nous ne savons - pour l'instant<ref>La [[protivophilie]] est à la recherche de toutes les informations permettant d’en savoir plus sur Albertine Hottin.</ref> - quasiment rien. |
Version du 21 juin 2020 à 19:58
Albertine Hottin (Албертине Оттин en macédonien) est la compagne de Sergueï Netchaïev entre 1870 et 1872 après JCⒸ[1].
BiographieLe révolutionnaire russe Sergueï Netchaïev voyage avec un faux passeport serbe au nom de Stepan Grazdanov[2] obtenu grâce à des révolutionnaires macédo-bulgariens[3]. Il se déplace entre Paris et Zurich de 1870 à 1872[4], l'année de son arrestation en Suisse puis de son extradition vers la Russie. Les archives de Zurich détiennent des lettres d'Albertine Hottin à Sergueï Netchaïev – qu'elle connaît sous le pseudonyme de Stéphane – dans lesquels ce dernier fait part de ses sentiments, bien loin des considérations politiques qu'il développe dans Le Catéchisme du Révolutionnaire en 1869 et des tristes caricatures qu'ont fait de lui des littérateurs[5], "mélange de père-fouettard et de froideur militante"[6].
Lors de ses différents séjours de plusieurs mois à Paris entre 1870 et 1872, Sergueï Netchaïev loge au 5 de la rue dans une chambre meublée qu'il loue sous sa fausse identité serbe. En provenance de Londres, il arrive à Paris à la fin de 1870, alors que l'armée prussienne est aux portes de la ville. Il s'installe au 56 de la rue Saint-André-des-Arts, avant de déménager rapidement à quelques mètres de là, rue du Jardinet. Il quitte la capitale française en février 1871, direction la Suisse, pour y revenir en novembre. Il s'absente de nouveau de Paris entre février et avril 1872. Dans des circonstances que nous ignorons, Albertine Hottin et Sergueï Netchaïev se rencontrent rue du Jardinet (6ème arr.) entre la fin 1870 et début 1871.
Alors que Sergueï Netchaïev est à Zurich pour quelques mois, Albertine Hottin vit dans la capitale française lors de la Commune de Paris mais nous n’avons aucune information sur sa participation à cet évènement. De Suisse, Sergueï Netchaïev lui envoie ses lettres au 10 rue Vrillière dans le premier arrondissement parisien. En Suisse, les archives de Zurich conservent des brouillons de lettres de Sergueï Netchaïev et trois courtes lettres envoyées par Albertine Hottin. Elles ne sont pas datées mais selon les informations qu'elles contiennent elles sont probablement écrites à l'été 1871. L'adresse qu'elle fournit pour correspondre avec son "amoureux" est-elle la sienne propre ou celle de son lieu de travail ? Dans les affaires saisies lors de l'arrestation de Sergueï Netchaïev, outre cette correspondance, figurent des carnets dans lesquels sont notés des adresses parisiennes pour travailler, des listes de journaux militants et de lieux de discussions, des notes diverses, qui donnent des indications sur ses activités parisiennes et sur les périodes où il y séjourne[9]. Dans sa correspondance sentimentale, il prétexte des affaires à régler avec ses parents pour expliquer son absence. Il garde aussi les billets d'entrée, pour deux personnes, au théâtre du Châtelet et à celui de Cluny. Sont-ce des souvenirs liés à sa liaison avec Albertine Hottin, elle qui sous-entend aller parfois au théâtre ? Le ton des lettres reste "courtois" et nous ignorons si de cette rencontre il y eut progéniture[10].
L'invisibilité sociale faite aux femmes dans l'écriture de l'Histoire occulte le plus souvent leur présence, schéma auquel n'échappent pas les mouvements révolutionnaires. Leur engagement est minimisé, empreint de romantisme, dévalorisé et expliqué par l’influence unilatérale d’un homme proche (père, frère, oncle, mari ou compagnon) dans des discours sexistes afin de correspondre à la prétendue "nature féminine" qui serait faîte de fraîcheur et de naïveté, de discrétion et de dévouement. Comme Albertine Hottin, disparue derrière la figure de Sergueï Netchaïev malgré son rôle dans la vie de ce dernier. D'elle, nous ne savons - pour l'instant[12] - quasiment rien.
Tout en nous gratifiant de quelques poncifs sexistes, ces mots de Woodford Mc Clellan confirment qu'il n'en sait pas plus. Peut-il se fier à trois courtes lettres pour être aussi affirmatif ? Les fautes d'orthographe et de syntaxe ne sont pas des marqueurs d'imbécilité mais indiquent peut-être une classe sociale n'ayant pas accès à l'éducation. Et d'autant plus pour une "jeune fille" dans les années 1870. Quand à la candeur, elle n'est peut-être que le reflet du caractère mièvre qui transpire très souvent des correspondances amoureuses, et la naïveté, une qualité révolutionnaire... La mauvaise réputation de Sergueï Netchaïev, jugé calculateur et froid par ses détracteurs, permet d'émettre de multiples hypothèses sur la nature exacte de ses liens avec Albertine Hottin. Faut-il voir dans les correspondances disponibles une idylle naissante ou ne sont-elles que manipulation de l'un pour profiter des sentiments de l'autre ? Le jeune homme qu'est alors Sergueï Netchaïev succombe-t-il en amour ou cherche-t-il à impliquer, malgré elle, Albertine Hottin dans des projets clandestins ? Obtient-il des informations où a-t-il accès à de potentielles cibles via Albertine Hottin ? Les informations disponibles ne suffisent pas à déterminer les plans envisagés par Sergueï Netchaïev... Quoiqu'il en soit, les mots employés dans les lettres d'Albertine laisse entendre qu'elle n'est pas une militante révolutionnaire et n'est pas du tout au fait de la politique. Le "machiavélisme" politique assumé de Netchaïev incite à ce questionner sur l'intérêt pour lui et ses projets révolutionnaires d'une telle relation. Parmi les affaires personnelles de Sergueï Netchaïev détruites par les matons de la forteresse Pierre et Paul figuraient des traductions et des commentaires de poèmes, ainsi que des récits et des fragments de plusieurs romans. Un volumineux roman, intitulé Georgette, se déroule à Paris en 1870 et plusieurs récits sont compilés dans des "souvenirs de Paris"[14]. L'un d'eux, L'entresol et la mansarde, était-il une référence à Tchernychevski[15] ou une allusion romantique à Albertine ? Impossible d'en savoir plus car de ces écrits de Sergueï Netchaïev, il ne reste rien. Dans ses mémoires, Michael Sagine (aka Arman Ross) raconte[16] comment il récupère les papiers de Sergueï Netchaïev restés cachés à Paris mais ne précise pas s'il était aussi chargé d'avertir Albertine Hottin. Les éléments biographiques et historiques disponibles sur Sergueï Netchaïev ne sont pas en mesure d'en éclaircir les parts d'ombre. En adoptant la mythomanie pour stratégie, il brouille les cartes[17], tout autant pour ses proches que pour ses détracteurs. Ces derniers lui reprochent de ne pas avoir d'autre projet que la destruction de tout et de n'avoir fait que du néant. Sans doute ses plus belles réussites... En optant pour le pragmatisme, les témoignages et les correspondances laissent transparaître de lui une approche politique qui mêle conspiration secrète de quelques uns et soulèvement généralisé dans des imaginaires, des alliances et des soutiens qui laissent septiques ses proches ou ses détracteurs[18]
D'après les historiens netchaïevistes, Albertine Hottin est la seule compagne connue dans la vie amoureuse de Netchaiev[20]. Semblant tout ignorer des activités illégales de celui qu'elle croit être Stephan, Albertine Hottin doit perdre brutalement tout contact avec lui après son arrestation en 1872 puis son extradition vers la Russie. Peut-être ne sut-elle jamais rien de la mort de Sergueï Netchaïev en 1882 dans un cachot de la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Le film helvétique L'extradition[21], réalisé en 1974, retrace cette expulsion et dénonce l'hypocrisie d'une soit-disante neutralité de la Suisse. Il met en scène Albertine Hottin sous les traits de l'actrice Silvia Jost. Hypothèse protivophileLes archives municipales de Paris ne mentionnent qu'une seule Albertine Hottin morte entre 1870 et 1920 dans la ville. Pour autant, la probabilité qu'elle soit celle recherchée n'est pas une preuve, seulement une piste... De son nom complet - cette Albertine Aimée Hottin décède à 54 ans le 19 mars 1906[22] à l'hôpital Beaujon dans le sixième arrondissement, près de son domicile situé au 6 rue Surène. L'acte de décès précise qu'elle est célibataire et qu'elle exerce la profession de cuisinière. Elle est née le 20 juillet 1851 à Ernemont-sur-Buchy, un petit village d'une centaine d'hominines en Seine Maritime[23]. Tout comme ses deux sœurs aînées, l'acte de naissance est enregistré au nom de la mère, Cherfix. La plus âgée des trois sœurs naît de père inconnu alors que les autres sont reconnues à la naissance par Anselme Hottin. Le mariage en 1858 entre Marie Thérèse Cherfix et Anselme Charlemagne Hottin acte une reconnaissance légale de paternité pour les trois, qui se nomment dorénavant Hottin. Selon les registres de la population de 1866, Albertine habite encore avec ses parents, des agriculteurs. Elle arrive donc à Paris entre 1867 et 1870. Les deux sœurs d'Albertine se marient en 1874 et 1875 dans le huitième arrondissement de Paris. L'une est cuisinière et se marie avec un cocher, et l'autre est femme de ménage et se choisit un maître d'hôtel pour conjoint. Les deux couples résident dans le huitième, sans doute dans les chambres réservées au personnel. Albertine Hottin accouche du petit Ernest le 10 janvier 1879. L'acte de naissance ne nomme pas le géniteur et stipule qu'elle est sans profession et habite alors au 62 de l'avenue des Ternes dans le 8ème arrondissement parisien. Il est à ce jour impossible de d'affirmer l'unicité de ces deux Albertine Hottin car, pour l'instant, aucun document ou archive ne permet de certifier un lien entre les deux. Mais si ces deux Albertine ne font qu'une, cela signifie qu'elle rencontre Sergueï Netchaïev vers l'âge de 19 ans. Lui en a 23. Pour rienDans la postface de Analectes de rien de F. Merdjanov, publié en 2017, les éditions Gemidžii précisent qu’elles auraient pu prendre le nom de Éditions Albertine Hottin, "comme une dédicace […] un clin d’œil, une tentative de démythification"[6], si elles avaient été adeptes d’un tel procédé. Notes
|