Albertine Hottin : Différence entre versions
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− | Les archives municipales de Paris ne mentionnent qu'une seule Albertine Hottin morte entre 1870 et 1920 dans la ville. Pour autant, la probabilité qu'elle soit celle recherchée n'est pas une preuve, seulement une piste... De son nom complet - cette Albertine Aimée Hottin décède à 54 ans le 19 mars 1906<ref>Actes de décès daté du 20 mars 1906 - [[albertinemort.jpg|En ligne]]</ref> à l'hôpital Beaujon dans le sixième arrondissement, près de son domicile situé au 6 rue Surène. L'acte de décès précise qu'elle est célibataire et qu'elle exerce la profession de cuisinière. Elle est née le 20 juillet 1851 à Ernemont-sur-Buchy, en Seine Maritime. Tout comme ses deux sœurs aînées, l'acte de naissance est enregistré au nom de la mère, Cherfix. La plus âgée des trois sœurs naît de père inconnu alors que les autres sont reconnues à la naissance par Anselme Hottin. Le mariage en 1858 entre Marie Thérèse Cherfix et Anselme Charlemagne Hottin acte une reconnaissance légale de paternité pour les trois, qui se nomment dorénavant Hottin. Les deux sœurs d'Albertine se marient en 1874 et 1875 dans le huitième arrondissement de Paris. L'une est cuisinière et se marie avec un cocher, et l'autre est femme de ménage et se choisit un maître d'hôtel pour conjoint. Les deux couples résident dans le huitième, sans doute dans les petites chambres réservées au personnel. | + | Les archives municipales de Paris ne mentionnent qu'une seule Albertine Hottin morte entre 1870 et 1920 dans la ville. Pour autant, la probabilité qu'elle soit celle recherchée n'est pas une preuve, seulement une piste... De son nom complet - cette Albertine Aimée Hottin décède à 54 ans le 19 mars 1906<ref>Actes de décès daté du 20 mars 1906 - [[Média:albertinemort.jpg|En ligne]]</ref> à l'hôpital Beaujon dans le sixième arrondissement, près de son domicile situé au 6 rue Surène. L'acte de décès précise qu'elle est célibataire et qu'elle exerce la profession de cuisinière. Elle est née le 20 juillet 1851 à Ernemont-sur-Buchy, en Seine Maritime. Tout comme ses deux sœurs aînées, l'acte de naissance est enregistré au nom de la mère, Cherfix. La plus âgée des trois sœurs naît de père inconnu alors que les autres sont reconnues à la naissance par Anselme Hottin. Le mariage en 1858 entre Marie Thérèse Cherfix et Anselme Charlemagne Hottin acte une reconnaissance légale de paternité pour les trois, qui se nomment dorénavant Hottin. Les deux sœurs d'Albertine se marient en 1874 et 1875 dans le huitième arrondissement de Paris. L'une est cuisinière et se marie avec un cocher, et l'autre est femme de ménage et se choisit un maître d'hôtel pour conjoint. Les deux couples résident dans le huitième, sans doute dans les petites chambres réservées au personnel. |
Il est à ce jour impossible de d'affirmer l'unicité de ces deux Albertine Hottin car, pour l'instant, aucun document ou archive ne permet de certifier un lien entre les deux. Mais si ces deux Albertine ne sont qu'une, cela signifie qu'elle rencontre Sergueï Netchaïev vers l'âge de 19 ans. Lui en a 23. L'adresse qu'elle fournit pour correspondre avec son "amoureux" est-elle la sienne propre ou celle de l'une de ses sœurs en cette époque pré-maritale ? Est-ce son lieu de travail ? | Il est à ce jour impossible de d'affirmer l'unicité de ces deux Albertine Hottin car, pour l'instant, aucun document ou archive ne permet de certifier un lien entre les deux. Mais si ces deux Albertine ne sont qu'une, cela signifie qu'elle rencontre Sergueï Netchaïev vers l'âge de 19 ans. Lui en a 23. L'adresse qu'elle fournit pour correspondre avec son "amoureux" est-elle la sienne propre ou celle de l'une de ses sœurs en cette époque pré-maritale ? Est-ce son lieu de travail ? |
Version du 16 mai 2020 à 14:52
Albertine Hottin (Албертине Оттин en macédonien) est la compagne de Sergueï Netchaïev entre 1870 et 1872 après JCⒸ[1].
BiographieLe révolutionnaire russe Sergueï Netchaïev voyage avec un faux passeport serbe au nom de Stepan Grazdanov[2] obtenu grâce à des révolutionnaires macédo-bulgariens[3]. Il se déplace entre Paris et Zurich de 1870 à 1872[4], l'année de son arrestation en Suisse puis de son extradition vers la Russie. Les archives de Zurich détiennent des lettres échangées entre Albertine Hottin et Sergueï Netchaïev – qu'elle connaît sous le pseudonyme de Stéphane – dans lesquels ce dernier fait part de ses sentiments, bien loin des considérations politiques qu'il développe dans Le Catéchisme du Révolutionnaire en 1869 et des tristes caricatures qu'ont fait de lui des littérateurs[5], "mélange de père-fouettard et de froideur militante"[6].
Cette contradiction dans le texte est a rapprocher de la relation complexe entre le négateur F. Nietzsche et Lou Andreas-Salomé.
Elle vit dans la capitale française lors de la Commune de Paris mais nous n’avons aucune information sur sa participation à cet évènement. De Suisse, Sergueï Netchaïev lui envoie ses lettres au 10 rue Vrillière dans le premier arrondissement parisien. Dans des circonstances que nous ignorons encore, Albertine Hottin et Sergueï Netchaïev se rencontrent rue du Jardinet (75006) en 1870. Lors de ses séjours à Paris, ce dernier loge au 5 de la rue.
En Suisse, les archives de Zurich conservent des brouillons de lettres de Sergueï Netchaïev et trois lettres envoyées par Albertine Hottin. Dans les affaires saisies lors de l'arrestation de Sergueï Netchaïev, outre cette correspondance, figurent des carnets dans lesquels sont notés des adresses parisiennes pour travailler, des listes de journaux militants et de lieux de discussions, des notes diverses, qui donnent des indications sur ses activités parisiennes et sur les périodes où il y séjourne[10]. Dans sa correspondance sentimentale, il prétexte des affaires à régler avec ses parents pour expliquer son absence. Il garde aussi les billets d'entrée, pour deux personnes, au théâtre du Châtelet et à celui de Cluny. Sont-ce des souvenirs liés à sa liaison avec Albertine Hottin ? Le ton des lettres reste "courtois" et nous ignorons si de cette rencontre il y eut progéniture[11]. L'invisibilité sociale faite aux femmes dans l'écriture de l'Histoire occulte le plus souvent leur présence, schéma auquel n'échappent pas les mouvements révolutionnaires. Leur engagement est minimisé, empreint de romantisme, dévalorisé et expliqué par l’influence unilatérale d’un homme proche (père, frère, oncle, mari ou compagnon) dans des discours sexistes afin de correspondre à la prétendue "nature féminine" qui serait faîte de fraîcheur et de naïveté, de discrétion et de dévouement. Comme Albertine Hottin, disparue derrière la figure de Sergueï Netchaïev malgré son rôle dans la vie de ce dernier. D'elle, nous ne savons - pour l'instant[12] - quasiment rien.
Tout en nous gratifiant de quelques poncifs sexistes, ces mots de Woodford Mc Clellan confirment qu'il n'en sait pas plus. Peut-il se fier à trois courtes lettres pour être aussi affirmatif ? Les fautes d'orthographe et de syntaxe ne sont pas des marqueurs d'imbécilité mais indiquent peut-être une classe sociale n'ayant pas accès à l'éducation. Et d'autant plus pour une "jeune fille" dans les années 1870. Quand à la candeur, elle n'est peut-être que le reflet du caractère mièvre qui transpire très souvent des correspondances amoureuses, et la naïveté, une qualité révolutionnaire... D'après les historiens netchaïevistes, Albertine Hottin est la seule compagne connue dans la vie amoureuse de Netchaiev[14]. Semblant tout ignorer des activités illégales de celui qu'elle croit être Stephan, Albertine Hottin doit perdre brutalement tout contact avec lui après son arrestation en 1872 puis son extradition vers la Russie. Peut-être ne sut-elle jamais rien de la mort de Sergueï Netchaïev en 1882 dans un cachot de la forteresse Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Le film helvétique L'extradition[15], réalisé en 1974, retrace cette expulsion et dénonce l'hypocrisie d'une soit-disante neutralité de la Suisse. Il met en scène Albertine Hottin sous les traits de l'actrice Silvia Jost. Hypothèse protivophileLes archives municipales de Paris ne mentionnent qu'une seule Albertine Hottin morte entre 1870 et 1920 dans la ville. Pour autant, la probabilité qu'elle soit celle recherchée n'est pas une preuve, seulement une piste... De son nom complet - cette Albertine Aimée Hottin décède à 54 ans le 19 mars 1906[16] à l'hôpital Beaujon dans le sixième arrondissement, près de son domicile situé au 6 rue Surène. L'acte de décès précise qu'elle est célibataire et qu'elle exerce la profession de cuisinière. Elle est née le 20 juillet 1851 à Ernemont-sur-Buchy, en Seine Maritime. Tout comme ses deux sœurs aînées, l'acte de naissance est enregistré au nom de la mère, Cherfix. La plus âgée des trois sœurs naît de père inconnu alors que les autres sont reconnues à la naissance par Anselme Hottin. Le mariage en 1858 entre Marie Thérèse Cherfix et Anselme Charlemagne Hottin acte une reconnaissance légale de paternité pour les trois, qui se nomment dorénavant Hottin. Les deux sœurs d'Albertine se marient en 1874 et 1875 dans le huitième arrondissement de Paris. L'une est cuisinière et se marie avec un cocher, et l'autre est femme de ménage et se choisit un maître d'hôtel pour conjoint. Les deux couples résident dans le huitième, sans doute dans les petites chambres réservées au personnel. Il est à ce jour impossible de d'affirmer l'unicité de ces deux Albertine Hottin car, pour l'instant, aucun document ou archive ne permet de certifier un lien entre les deux. Mais si ces deux Albertine ne sont qu'une, cela signifie qu'elle rencontre Sergueï Netchaïev vers l'âge de 19 ans. Lui en a 23. L'adresse qu'elle fournit pour correspondre avec son "amoureux" est-elle la sienne propre ou celle de l'une de ses sœurs en cette époque pré-maritale ? Est-ce son lieu de travail ? La mauvaise réputation de Sergueï Netchaïev, jugé calculateur et froid par ses détracteurs, permet d'émettre de multiples hypothèses sur la nature exacte de ses liens avec Albertine Hottin. Faut-il voir dans les correspondances disponibles une idylle naissante ou ne sont-elles que manipulation de l'un pour profiter des sentiments de l'autre ? Le jeune homme qu'est alors Sergueï Netchaïev succombe-t-il en amour ou cherche-t-il à impliquer, malgré elle, Albertine Hottin dans des projets clandestins ? Dans un cas, il ne serait pas le premier "révolutionnaire" à être en décalage avec ses prétentions, et dans l'autre les informations disponibles ne suffisent pas à déterminer les plans envisagés par Sergueï Netchaïev... Parmi les affaires personnelles de Sergueï Netchaïev détruites par les matons de la forteresse Pierre et Paul figuraient des traductions et des commentaires de poèmes, ainsi que des récits et des fragments de plusieurs romans. Un volumineux roman, intitulé Georgette, se déroule à Paris en 1870 et plusieurs récits sont compilés dans des "souvenirs de Paris"[17]. L'un d'eux, L'entresol et la mansarde, était-il une référence à Tchernychevski[18] ou une allusion romantique à Albertine ? Impossible d'en savoir plus car de ces écrits de Sergueï Netchaïev, il ne reste rien. Dans ses mémoires, Michael Sagine (aka Arman Ross) raconte[19] comment il récupère les papiers de Sergueï Netchaïev restés cachés à Paris mais ne précise pas s'il était aussi chargé d'avertir Albertine Hottin. Les éléments biographiques et historiques disponibles sur Sergueï Netchaïev ne sont pas en mesure d'en éclaircir les parts d'ombre. En adoptant la mythomanie pour stratégie, il brouille les cartes[20], tout autant pour ses proches que pour ses détracteurs. Ces derniers lui reprochent de ne pas avoir d'autre projet que la destruction de tout et de n'avoir fait que du néant. Sans doute ses plus belles réussites... En optant pour le pragmatisme, les témoignages et les correspondances laissent transparaître de lui une approche politique qui mêle conspiration secrète de quelques uns et soulèvement généralisé dans des imaginaires, des alliances et des soutiens qui laissent septiques ses proches ou ses détracteurs[21]
Pour rienDans la postface de Analectes de rien de F. Merdjanov, publié en 2017, Gemidžii Éditions précise qu’ils auraient pu prendre le nom de Éditions Albertine Hottin, "comme une dédicace […] un clin d’œil, une tentative de démythification"[6], s’ils avaient été adeptes d’un tel procédé. Notes
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