Tondeuse : Différence entre versions

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En français, le terme générique pour désigner les ovins est ''mouton''. La femelle adulte est appelée ''brebis'' et le mâle ''bélier'', alors que la jeune femelle est une ''agnelle'' et le jeune mâle est un ''agneau''. Le terme ''mouton'' <ref>''mouton''</ref> dérive d'un étymon celtique qui désigne un individu mâle châtré de l'espèce ovine. Le terme ''ovin'' vient du latin ''ovis'' qui nomme les béliers et ''ovicula'' les brebis. La taxonomie du vivant par les hominines donne le nom d'ovins à l'ensemble de l'espèce et différencie les espèces restées sauvages de celles domestiquées : ainsi, ''ovis aries'' est l’appellation savante pour les moutons domestiques. Les pratiques linguistiques entre le VIII<sup><small>ème</small></sup> et le XIV<sup><small>ème</small></sup> siècle font évoluer ''ovicula'' vers la forme ''oeille'' <ref>''oeille''</ref> qui conserve le sens de "brebis" et prend aussi celui de "personne qui est sous la conduite d'une autre" car les troupeaux d'ovins domestiques sont très largement constitués de brebis. Ce sens persiste en français actuel sous la forme ''ouaille'' <ref>''ouaille''</ref> qui s'applique, dans un contexte religieux, aux hominines qui suivent la même orientation spirituelle, et dans un sens général aux hominines qui sont adeptes de telle ou telle cause. Tout ceci en bon ordre, pour qu'il n'y ait pas le ''waï'' <ref>''waï''</ref>.  
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En français, le terme générique pour désigner les ovins est ''mouton''. La femelle adulte est appelée ''brebis'' et le mâle ''bélier'', alors que la jeune femelle est une ''agnelle'' et le jeune mâle est un ''agneau''. Le terme ''mouton'' <ref>''mouton''</ref> dérive d'un étymon celtique qui désigne un individu mâle châtré de l'espèce ovine. Le terme ''ovin'' vient du latin ''ovis'' qui nomme les béliers et ''ovicula'' les brebis. La taxonomie du vivant par les hominines donne le nom d'ovins à l'ensemble de l'espèce et différencie les espèces restées sauvages de celles domestiquées : ainsi, ''ovis aries'' est l’appellation savante pour les moutons domestiques. Les pratiques linguistiques entre le VIII<sup><small>ème</small></sup> et le XIV<sup><small>ème</small></sup> siècle font évoluer ''ovicula'' vers la forme ''oeille'' <ref>''oeille''</ref> qui conserve le sens de "brebis" et prend aussi celui de "personne qui est sous la conduite d'une autre" car les troupeaux d'ovins domestiques sont très largement constitués de brebis. Ce sens persiste en français actuel sous la forme ''ouaille'' <ref>''ouaille''</ref> qui s'applique, dans un contexte religieux, aux hominines qui suivent la même orientation spirituelle, et dans un sens général aux hominines qui sont adeptes de telle ou telle cause. Tout ceci en bon ordre, pour qu'il n'y ait pas le ''ouaï'' <ref>''ouaï''</ref>.  
  
 
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Version du 10 avril 2023 à 13:18

Tondeuse. (клиперс en macédonien - tondèira [1] en nissard) Arme par destination et outil de domination


[En cours de rédaction]


Protohistoire

Dans la langue française, une tondeuse est l'outil qui permet de tondre, c'est-à-dire de couper à ras. Ce verbe se retrouve dans de très nombreuses langues dite latines : Du roumain tunde au catalan tondre, en passant par le nissard tondre. Pour la même signification, les langues germaniques utilisent des dérivés d'une racine commune qui exprime le fait de couper et qui forme, par exemple, l'anglais shear, le danois skære ou l'allemand scheren. Construite progressivement à partir du latin, sur un substrat celtique et des apports germaniques, grecs et arabes, la langue française actuelle conserve cet étymon dans des mots comme déchirer [2], circoncire [3] ou scier [4]. Féminin de tondeur, la tondeuse — parfois aussi appelée tonderesse — est l'hominine femelle qui pratique la tonte ou celle qui est la compagne du tondeur. Les plus anciennes formes répertoriées dans des textes pour définir l'outil nécessaire à la tonte sont tondoir ou tondre [5], toutes deux noms masculins, et sont attestées au début du XIIIème siècle après JC [6]. Il est utilisé pour la tonte du pelage des hominines [7] — poils et cheveux — ainsi que celui de certaines autres espèces animales. Tel que les caprins et les ovins. Et aussi dans la fabrication de draps en laine pour couper les poils qui dépassent ou dans la sylviculture pour se débarrasser des arbres de leurs branches mortes ou jugées inutiles. Avant le XVème siècle et la standardisation d'une langue française, il existe de multiples formes pour exprimer cela. Se côtoient indistinctement tondeure, tondure, tonseure ou tonsure pour parler d'une tonte. Dans ce qui peut être tondable, il est parfois fait une différenciation entre le tondage des poils dépassant du drap, la tondaille des espèces domestiquées à pelage laineux, et la tonture du pelage pileux et capillaire des hominines. Quelle que soit leur origine, ces toisons doivent être raccourcies, et pour cela il n'est pas toujours nécessaire d'avoir un espace dédié, une tonderie.

Tondeuz.jpg

Avec la tonte, il y a la même ambiguïté qu'avec le mot rien qui, dans un sens, indique l'absence de toute chose, et dans un autre, marque une présence infime. La nuance entre "rien" et "un rien". L'expression Trois pelés et un tondu marque la quasi absence de quiconque ou la présence d'hominines qui comptent pour rien. Dans un cas, le petit nombre semble vouloir être la démonstration qu'il n'y a presque personne, dans l'autre cela renvoie aux raisons de la pelade et de la tonte. Dans Pantagruel, Rabelais parle en 1532 de "troys teigneux et ung pele" [8] pour dire qu'il y a très peu d'hominines ou qu'illes ne sont pas à la hauteur. Le sens exact n'est pas clairement déterminé. En 1640, Curiositez françoises pour supplément aux dictionnaires rapporte que "pelé" est un terme injurieux qui désigne "un homme mal basty, un coquin, un gueux" [9]. Il mentionne l'existence de l'expression dans le sens de personnes de peu de considération. À la fin du XVIIème siècle, le Dictionnaire universel d'Antoine Furetière indique que sous la forme "Trois tondus et un pelé" cette expression désigne "une assemblée de gens dont on ne fait pas grand cas". À l'entrée "tondre", ce même dictionnaire parle de "Deux tondus et un pelé" pour une compagnie que l'on méprise [10]. Difficile d'établir avec précision les sens à donner au terme "tondu". S'agit-il de parler d'hominines malades que la teigne a contraint à une tonte ou d'une personne ayant subi une tonte par mesure d'hygiène ou de rétorsion, et donc peu fréquentable ? Ou bien faut-il comprendre tondu dans le sens de "pauvre" comme le suggère l'expression "Tondre le peuple" pour parler d'une trop forte charge d'impôts ? [11] Ce que rendent les expressions modernes "Se faire tondre" et "Tondre une personne", respectivement "s'appauvrir" et "dépouiller de ses biens".

Le tondoir, le tondre ou la tondeuse sont des objets ou des procédés techniques qui ont évolué au fil des siècles. La tondeuse mécanique n’apparaît qu'au cours du XIXème siècle. Né en 1823 dans une famille pauvre du petit village de Neradin dans la province de Voïvodine, au nord de l'actuelle Serbie, le jeune Nikola Bizumic (Никола Бизумић en serbe) travaille pour un élevage porcin dans le massif montagneux de la Fruska. Il part pour Ruma dans le milieu des années 1830 où il est embauché comme assistant par un barbier qui le forme au métier. Nikola Bizumic conçoit la première tondeuse mécanique pour cheveux et barbe, basée sur le principe d'une pince à lame mobile. Le gain de temps pour réaliser une coupe de cheveux ou une taille de barbe est considérable. Mais, faute de financement, il ne parvient pas à déposer un brevet pour se lancer dans la production d'une telle tondeuse. Sans le sou, il quitte les Balkans pour la Grande-Bretagne et s'installe à Londres en 1855. Il dépose un brevet et commercialise sa machine. Le succès est rapide et la tondeuse mécanique s'exporte très bien auprès des coiffeurs d'Europe et des Amériques qui y voient un grand intérêt. Idem pour les éleveurs d'ovins et de caprins laineux à qui cette nouvelle tondeuse facilite grandement le travail de tonte. En une dizaine d'années, Nikola Bizumic fait fortune grâce à son invention. Il obtient la nationalité britannique et est anobli sous le nom de John Smith. Il meurt à Londres en 1906.

Espaces tonderiens

Je ne suis pas mouton et c’est pourquoi je ne suis rien. [12]

Ovins

En français, le terme générique pour désigner les ovins est mouton. La femelle adulte est appelée brebis et le mâle bélier, alors que la jeune femelle est une agnelle et le jeune mâle est un agneau. Le terme mouton [13] dérive d'un étymon celtique qui désigne un individu mâle châtré de l'espèce ovine. Le terme ovin vient du latin ovis qui nomme les béliers et ovicula les brebis. La taxonomie du vivant par les hominines donne le nom d'ovins à l'ensemble de l'espèce et différencie les espèces restées sauvages de celles domestiquées : ainsi, ovis aries est l’appellation savante pour les moutons domestiques. Les pratiques linguistiques entre le VIIIème et le XIVème siècle font évoluer ovicula vers la forme oeille [14] qui conserve le sens de "brebis" et prend aussi celui de "personne qui est sous la conduite d'une autre" car les troupeaux d'ovins domestiques sont très largement constitués de brebis. Ce sens persiste en français actuel sous la forme ouaille [15] qui s'applique, dans un contexte religieux, aux hominines qui suivent la même orientation spirituelle, et dans un sens général aux hominines qui sont adeptes de telle ou telle cause. Tout ceci en bon ordre, pour qu'il n'y ait pas le ouaï [16].

Chris, survivant d'un marronnage [17]

Les ovins sont l'une des plus anciennes espèces animales domestiquées par les hominines. Il y a de cela plus de 10000 ans. La domestication des moutons s'explique par les avantages que procurent cette espèce : les hominines utilisent le lait, la viande, la peau et le pelage laineux pour améliorer leur quotidien. La maîtrise de la reproduction des moutons amène à toujours plus de sélections qui les éloignent de la version restée sauvage [18]. L'ancienneté de cette domestication est telle qu'elle a considérablement modifié la morphologie et les caractéristiques des moutons pour faire naître des "races" spécifiques au cours des siècles. Si les hominines n'interviennent pas, les moutons du monde entier et de n'importe laquelle de ces "races" peuvent se reproduire ensemble et mêler leurs caractéristiques artificielles. De la même façon que les "races" de canidés qui n'existent que par l'intervention des hominines. Une terrifiante pitbull peut très bien s’amouracher d'un petit yorkshire et enfanter, comme le démontre l'excellent documentaire Ophélie [19]. Certaines "races ovines" sont préférées pour leur viande, d'autres pour leur laine ou encore leur lait. Comme les hominines, les moutons sont des mammifères bilatériens — qui possèdent une bouche et un anus — mais contrairement aux hominines qui sont omnivores, les moutons sont herbivores. Les cornes ne sont pas présentes systématiquement. Chez certaines espèces, le bélier et la brebis en possèdent, dans d'autres seul le mâle est concerné, et parfois ni le mâle ni la femelle n'en ont.

Hominines

Notes

  1. Reinat Toscano, Diccionari niçard, 2021 - En ligne
  2. déchirer
  3. circoncire
  4. scier
  5. tondoir ou tondre
  6. JC
  7. hominines
  8. Rabelais, Pantagruel, 1532 - En ligne
  9. Antoine Oudin, Curiositez françoises pour supplément aux dictionnaires, 1640 - En ligne
  10. "Tondre" dans Dictionnaire universel, Tome 3 - En ligne
  11. "Tondre le peuple" dans Curiositez françoises pour supplément aux dictionnaires, 1640 - En ligne
  12. Stendhal, Œuvres intimes. Cité à l'entrée "bestiaire" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, Gemidžii Éditions, 2017
  13. mouton
  14. oeille
  15. ouaille
  16. ouaï
  17. marronnage
  18. Espèces sauvages
  19. Ophélie dans la série Les lascars - En ligne