Black War

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Black War (црна војна en macédonien - guèrra negra en nissard) Version anglophone la plus proche de la "Guerre noire" francophone, et réciproquement.


[En cours de rédaction]


Sens a·variés

"Go nuts" in english [1]

Dans toutes les pratiques linguistiques du monde, les mots ont une histoire. Celle-ci n'est pas exclusivement du domaine de l'étymologie. Ni de l'orthographe. Les définitions changent avec le temps, elles se modifient progressivement. Parfois même jusqu'à vouloir dire l'inverse, à l'exemple de rien qui signifiait chose avant de devenir un synonyme de néant. Le sens des mots est à l'image de l'époque à laquelle ils sont employés. Ils se disent et s'entendent dans un contexte social, politique ou culturel particulier. Chaque mot est le reflet d'une idée de son temps, tout autant qu'il le modèle. Deux sens opposés, ou nuancés, peuvent même coexister. Des expressions avec rien rendent cette situation linguistique singulière : "Rien que je veux" s'oppose à "Je veux que rien". Les processus linguistiques ne sont pas des règles immuables, empruntant des chemins de traverse, des périples biscornus, dont les résultats peuvent être étonnants. Par exemple, l'ancien noiantir ou néantir, avec le sens de réduire à néant, a évoluer vers le moderne anéantir en gardant le même sens. Pourtant le préfixe privatif a- indique que le mot exprime ainsi le contraire ou l'absence de ce qu’il exprimait. Idem avec annihiler, basé sur la racine nihil, "rien", et le préfixe privatif an-. Sans ce préfixe, nihiler en dit déjà beaucoup. Des normes et des pratiques se font et se défont selon les contextes. Difficile de faire un retour en arrière ou une nouvelle proposition sans prendre le risque d'un contresens. Par exemple, s'il est vrai que le suffixe privatif a le même effet sur aplatir, l'introduction du simple platir pour exprimer exactement la même chose peut prêter à confusion aux époques où les platistes existent. Cette problématique existe déjà avec le mot nihiliste qui laisse à penser que des hominines [2] sont adeptes de rien, comme s'illes étaient pour rien alors qu'il s'agit d'être contre tout. Même pour Victor Hugo, dans son roman Les misérables consacré aux moins-que-rien, cette ambiguïté est source de malentendu :

Le nihilisme est sans portée. Il n’y a pas de néant. Zéro n’existe pas. Tout est quelque chose. Rien n’est rien. [3]

Guerre

Si ce n'est la langue dans lesquels ils sont employés, il n'y a pas de différence entre les mots guerre et war. Leur sens et leurs étymologies sont identiques. Bien que dite latine, la langue française c'est construite aussi au fil des siècles sur un fond germanique, alors que l'anglais est considérée comme une langue germanique ayant moult latinismes. Les glissements entre ces deux langues en construction se sont fait à partir de la seconde moitié du XIème siècle après JC [4] par l'intermédiaire de l'anglo-normand. Arrivant de Normandie, Guillaume et ses armées conquièrent alors l'île britannique et importent leurs pratiques linguistiques d'oïl qui se mêlent au "vieil anglais" [5] en usage. L'anglo-normand devient la langue de la royauté, de son aristocratie et de sa bourgeoisie commerçante avant de laisser placer à l'anglais actuel. Ce dernier comporte des milliers de mots venant de Normandie. Parmi ceux-ci le terme war, dérivé de werre. A dictionary of the Norman or Old French language recense la forme wiere [6] et les lexiques de pratiques linguistiques anciennes du nord de la France mentionnent des formes apparentées. L'étymon est germanique et se retrouve dans la plupart des langues germaniques actuelles. La mutation de werre dans plusieurs langues latines a donné guerre en français et guerra en castillan, en portugais ou en nissard par exemple. La transformation du w initial en un g est un phénomène constaté dans d'autres termes : le waitier normand est le wait anglais et le guetter français. Idem avec warde, ward et garde. La racine latine bellum pour nommer la guerre est encore présente dans la langue française moderne dans belliciste, belligérant·e ou belliqueux et belliqueuse pour en citer quelques-uns. Ou encore rebelle et ses dérivés. Utilisée en français, l'expression casus belli — au sens de "occasion de guerre" — conserve cette racine latine.

La signification première de war ou de guerre est une opposition ou un conflit entre deux parties, même s'il est possible d'être en guerre avec soi-même. Généralement, une guerre oppose à minima deux individualités, une individualité à un groupe, ou deux groupes. Seul le contexte explicite permet de déterminer le sens exact à donner à ce mot. Mais cela ne se limite pas à un tête-à-tête, en effet les parties prenantes à une guerre peuvent être plus de deux camps. L'utilisation de guerre doit se faire avec prudence et nécessite d'être qualifié car toutes les guerres ne sont pas de même nature.

Parce que t’es rien. Rien ! T’es le contingent, un simple outil, à peu près autant qu’un manche de pelle. Si tu vis, c’est que les obus n’ont pas voulu de toi ! [7]

Rien de comparable entre une guerre entreprise par un État avec son armée et celle que livre un petit groupe d'hominines. La comparaison entre une guerre d'agression et une stratégie de défense n'est pas raisonnable. Les moyens mis en œuvre, les motivations et les conséquences ne sont pas identiques. Selon les contextes, une guerre peut être totale, asymétrique, civile, sociale, etc. Elle peut être éclair ou longue. Militaire ou économique. Elle peut être qualifiée de civilisation, d'extermination ou de libération, selon le sens que veut lui donner les parties belligérantes. L'emploi du terme guerre pour nommer une opposition ou un conflit n'est pas un simple descriptif d'une réalité mais relève d'un choix politique d'au moins l'une des parties en présence. L'imaginaire qui entoure la guerre lui donne une dimension exceptionnelle, loin de la simple guéguerre. La multiplicité d'usage que "guerre" peut revêtir fait que son emploi est aussi obscur que son antonyme, la paix.

Noir·e

Les mots black et noir ont une étymologie différente. Pour l'un, elle est à chercher dans des germanismes, pour l'autre dans des latinismes. Le "vieil anglais" qui se parle avant l'invasion normande utilise blæc dans le sens de "totalement sombre" [8] et de "brûlé". Cela se retrouve dans plusieurs autres pratiques linguistiques germaniques anciennes des actuelles territoires de la Norvège aux Pays-Bas, en passant par l'Allemagne. Blakkr, blah et blakken sont très proches. Pour les linguistes qui tentent de reconstituer une langue commune, ancienne et fictive, à l'ensemble des hominines du continent européen et voisinage, l'étymon hypothétique *bhleg est à rapprocher de ceux qui constituent le latin flagrare ou le grec ancien phlegein et qui ont le sens de "brûler". Usité dans déflagration par exemple. La couleur noire est plutôt rendue par le vieil anglais sweart, proche du schwartz de l'allemand moderne, qui est progressivement supplanté par black dans l'anglais moderne. Les pratiques linguistiques anglaises conservent jusqu'au XVème siècle l'ambiguïté de sens entre les mots blake, blak et blac qui signifient tout autant "pâle" que "sombre". En rapport avec le scintillement ou la lumière pour le premier, et à l'obscurité pour le second.

La langue française standardisée actuelle ne conserve (presque) aucun mot forgé sur cet étymon. À noter l'hypothèse de la blaque du XVIIIème siècle ou la blague moderne, l'étui destiné à contenir du tabac ou la plaisanterie. Selon certains dictionnaires, son origine est une variation de l'anglais black par des marins français du XVIIIème siècle qui ont "l'habitude de rapporter des étuis à tabac en cuir des colonies britanniques, où le tabac était cultivé, et ils auraient utilisé le terme black pour décrire la couleur sombre de ces étuis" [9]. Le dictionnaire de l'EHPAD linguistique qu'est l'Académie française avance que la blague est à rapprocher du néerlandais balg, "gaine ou enveloppe" [10]. Le sens de "plaisanterie" ou de "farce" apparaît dans les dictionnaires du début du XIXème siècle. Toujours très en décalage avec son temps, la septième édition du guide de l'EHPAD avalise la signification de "mensonge", de "vanterie", en 1878. Hypothétiquement en rapport avec l'aspect gonflé, boursoufflé, d'une blague à tabac. Le sens de "farce visant à se moquer" n'apparaît que dans la version suivante en 1935 [11].

Le Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW) indique que la même racine que black se retrouve dans les pratiques linguistiques locales de quelques régions du nord-ouest de la France dans la première moitié du XXème siècle. Non pour désigner la couleur mais pour le fait de brûler. Une blaque est "une flamme, une étincelle", une blaquée ou une blaquède sont une "flambée" et blaquer signifie "scintiller". Des variantes anglo-normandes sont attestées depuis le XIIème siècle et suivant. Blac, blache, blachhe, blacke ou blake, mais aussi blec, blecce, blecche ou blech se traduisent par l'anglais black. Et black se traduit en français par noir·e. Ce que confirme le ménestrel Jean-Philippe "Johnny Hallyday" Smet, seigneur de Lapalissade, lorsqu'il déclame "Noir c'est noir" en traduction de la célèbre platitude amoureuse "Black is black" du groupe de troubadours espagnols Los Bravos [12] :

Noir c'est noir
Il me reste l'espoir
Oui gris c'est gris
Je n'veux plus d'ennuis, oh, oh
Ça vaut le coup
De sauver notre amour
Rien que pour nous
De sauver notre amour
Rien que pour nous [13]

L'étymologie de noir·e est le latin niger. Une racine qui se retrouve dans de multiples langues latines sous la forme negr- et qui est aussi utilisée dans des langues telles que l'anglais. Dans l'espace linguistique francophone ancien, les formes noir et neir [14] coexistent mais la plupart des mots d'alors se constituent à partir de nègre. L'adjectif pour qualifier de noir est negrin et le negrier est une espèce de vigne sauvage [15]. Le vocabulaire incluant noir va se diversifier. Outre la couleur, ces variantes indiquent aussi des notions de tristesse, de mort, de lugubre ou d'hostilité. La noirceure est la marque de coups portés et n'est pas encore la noirceur et noirdir est le fait de noircir, dans le sens de l'expression "noircir le tableau" et non pas une histoire de changement de couleur. Déjà présent en latin et encore en usage dans la langue française, seul dénigrer et ses dérivés se rattachent à la racine niger avec ce même sens.

Scène de "porno interracial" entre femelle bleue et translucide sans genre [16]

L'utilisation du nom ou de l'adjectif noir·e pour catégoriser des populations d'hominines a progressivement supplanté celui de nègre. Avant les postulats racistes qui se mettent en place au cours des siècles, il n'y avait aucune connotation péjorative dans cet emploi. Le sens se veut alors essentiellement descriptif et n'induit pas une origine géographique ou un groupe particulier d'hominines. Au XVIIème siècle, "Avoir la peau noire" signifie avoir les cheveux très bruns, noiraut et noiraude sont utilisés pour indiquer la couleur dominante du pelage d'une espèce animale. La noiraude est une célèbre vache hypocondriaque [17]. Les langues française et anglaise ont longtemps utilisé nègre et nigger pour désigner plus spécifiquement les hominines d'Afrique, dans un premier temps, puis plus généralement les populations d'hominines ayant la peau noire selon celleux qui pensent que la leur est blanche. Il n'y a aucune réalité à cela. Nigger et ses dérivés sont empruntés à la langue française. Avec blewman [18], l'anglais hésite et propose le bleu pour caractériser des hominines dans un même ensemble de couleur de peau alors que le français fait le choix du noir pour les mêmes hominines et garde le bleu pour la couleur du sang des aristocrates. Pour ne pas faire d'erreur de traduction, les hominines de couleur bleue sont noir·es et inversement. Ce sont les hominines dit "de couleur". La blague la plus célèbre sur ce sujet est écrite par le stand-upper de la négritude Léopold Sédar Senghor [19]. Dans Poème à mon frère blanc, il se moque de cette assignation à la seule couleur noire par celleux qui se disent appartenir à la blanche mais passent par plusieurs autres selon les circonstances, et ce tout au long de leur vie. "Rions noir" et inversement. La géographie de l'Afrique est une chose imprécise pour les hominines d'Europe. Les gueules noires ne sont pas dans les mines du nord de l'Europe mais quelque part au sud de la Méditerranée. Le racisme scientifique et ses théories fumeuses qui s'élaborent à partir du XVIIème siècle confirment ce que le racisme religieux affirme depuis des siècles. En effet, selon les textes moïsiens et christiens, les hominines de "race noire" sont la descendance de Cham, maudite par son propre père Noé [20]. Pour rappel, Noé est un personnage de fiction principalement connu pour avoir construit une arche afin d'y regrouper un couple mâle/femelle de chaque espèce pour les sauver de l'anéantissement par un déluge divin et, selon les théories les plus crédibles, être le principal responsable de la disparition des licornes après en avoir pris par erreur deux de même sexe [21].

Le racisme moderne va changer le sens des mots et imposer des hiérarchies fantasmées entre les hominines. De fait, noir·e et nègre deviennent des qualificatifs dévalorisants qui ne nécessitent pas forcément de les faire précéder de sale pour dénigrer. Ils ne sont plus simplement utilisés pour nommer des hominines à la peau sombre mais plutôt pour affirmer une prétendue suprématie des hominines à la peau claire, dite "blanche". Ces leucodermes — du grec leuco- "blanc" et derme "peau" — justifient ainsi la mise en esclavage, la maltraitance, la ségrégation, voire l'extermination, des populations qualifiées de nègres — les mélanodermes, du grec mélano "noir". Leurs territoires peuvent donc être annexés et leurs femelles convoitées par la force. Des caractères psychologiques, des déterminismes culturels ou des archétypes civilisationnels sont prêtés aux populations et aux individus à la peau sombre. Ils ne sont en aucun cas des manières de s'auto-définir. Par effet miroir, illes sont ce que les populations et les individus à la peau claire ne sont pas. L'imaginaire sexuel, par exemple, fait partie des domaines où le suprématisme blanc exerce sa rhétorique. Les "hommes noirs" sont considérés comme fougueux et dotés d'un sexe énorme alors que les "femmes noires" sont vues comme débridées et nymphomanes. Cela sert tout autant de repoussoir que de fantasmagorie. Le "Nègre" imaginaire est un concurrent sérieux pour les mâles blancs et un danger pour les femelles blanches, exposées à cette animalité sexuelle, alors que la "Négresse" imaginée est une concurrente pour les femelles blanches et un fantasme inavouable pour les mâles de leur couleur. Dans le contexte des cultures misogynes d'Europe, cet imaginaire raciste permet de justifier le contrôle sur les mœurs, les comportements et la sexualité des femelles par les mâles et de justifier les débordements de ces mêmes mâles. En parallèle, ces archétypes racistes fondent l'argumentaire d'une inégalité entre les sexes. Qui peut réellement protéger les femelles blanches de leur propres faiblesses morales et de la violence noire, si ce n'est les mâles leucodermes et leurs nationalismes [22]. Dans la réalité du monde, hors des catégories, il n'existe personne qui est de couleur noire, pas plus que blanche. Tout est en nuance. Du bleu nuit au cuivré en passant par des multiples sombres, dans un cas, et dans l'autre du mat au rosi, en passant par le blême. Il n'y as pas de véritables frontières entre des couleurs précises mais un vaste nuancier de teintes. Ceci est la conséquence logique d'une origine commune. La peau sombre des hominines les plus préhistoriques de l'Angleterre actuelle est dorénavant un fait acquis [23]. Rien à voir avec le prénom ou le patronyme Blake qui vient du moyen-anglais blake dans le sens de "pâle".

À une époque plus contemporaine, les usages de black, noir·e et nègre se sont transformés. Des hominines à qui ces qualificatifs injurieux sont destinés se les réapproprient et les retravaillent pour leur donner une dimension positive. Pour en faire une marque de fierté. Ce mouvement de contestation, tout autant que d'affirmation, apparaît et se développe dans le début du XXème siècle parmi les hominines mélanodermes des États-Unis d'Amérique et des Caraïbes [24], entre les deux guerres dite mondiales, dans les populations colonisées d'Afrique. Sur le continent nord-américain et ses îles caribéennes, l'esclavage [25] a laissé place à la ségrégation entre "Blancs" et "Noirs". La vie sociale est organisée par un pouvoir politique leucoderme pour que les deux catégories aient des lieux séparés. Les restaurants, les hôtels ou les transports en commun, pour quelques exemples, ne sont pas des endroits à partager. Cette ségrégation raciale se double d'une hiérarchisation sociale : La pauvreté et la misère sont majoritairement une histoire et une réalité noires. Ce système semble si bien rodé qu'Adolf Hitler [26] envoie ses spécialistes pour l'étudier et ensuite instaurer la meilleure réponse à ses propres préoccupations racistes. Pour voyager aux États-Unis d'Amérique, il est alors préférable de se procurer The Negro Motorist Green Book [27], un guide publié entre 1936 et 1964 pour "donner au voyageur noir une information le mettant à l'abri des difficultés et tracas, rendant son voyage plus agréable". Il s'inspire de guides similaires destinés aux moïsiens nord-américains victimes elleux-aussi de discriminations. Évidemment, les lois ségrégationnistes ne sont pas respectées par l'ensemble des hominines à la peau claire. Une minorité y résiste. La seconde moitié du XXème siècle est celle du "Black Power". L'affirmation politique que "Black is Beautiful", que la couleur noire est belle elle aussi. L'usage de Negro n'est plus vraiment d'actualité.

Vers rien

Dans leur représentation du monde, les populations d'hominines leucodermes d'Eurasie, d'Amériques et du Moyen-Orient ont créé une cartographie où les empreintes d'une division raciale de l'existant sont encore présentes. À travers le globe, des populations sont étiquetées noires. L'Afrique subsaharienne est dite "Noire" et la région hérite d'un pays du nom de Soudan, abrégé de l'arabe "Pays des Noirs", et de Zanzibar, du persan zang, "Noir". L'expression persane زنگبار Zangi-bar signifie la "Côte des Noirs". En Asie du Sud-Est, aux Philippines, en Malaisie et dans les îles indiennes des Andaman et Nicobar, plusieurs société d'hominines sont qualifiées de negritos. Ce terme espagnol signifie "petits noirs" et désigne l'ensemble des populations d'hominines "à la peau noire" et "de petite taille" de cette région. Cette classification ne correspond à aucune réalité commune et les sociétés ainsi classées n'ont rien à voir entre elles, mais elle résume le manque d'imagination et la subtile racisme des colonisateurs espagnols arrivant dans les actuelles Philippines. Ce qualificatif englobe de très petites sociétés d'hominines — parfois encore chasseurs-cueilleurs. Il est un synonyme de "pygmées" qui lui désigne les hominines de petites tailles vivant actuellement en Afrique [28] [29]. En Océanie, la Mélanésie tient son nom de la couleur de peau assignée aux hominines. Elle est au sens strict "îles peuplées de mélanodermes", de la racine grecque nesos "île". Elle comprend l’île de Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’archipel de Bismarck, des Lousiades, des Nouvelles-Hébrides, de Salomon, les îles Fidji et la Nouvelle-Calédonie. Elle se différencie de l'Austronésie, de la Polynésie et de la Micronésie, des dénominations purement géographiques forgées dans le milieu du XVIIIème siècle par un lettré français [30]. De austra le "sud", de poly "nombreuse" et de micro- "petite" [31]. Outre la Mélanésie, la Polynésie et de la Micronésie, l'Austronésie comprend aussi l'Australasie. Cette dernière regroupe l'Australie, la Tasmanie, la Nouvelle-Zélande et toutes les petites îles associées. Dans les deux premières, l'anthropologie coloniale a établi que les populations autochtones devaient être dénommées aborigènes, qui sont originaires, tout en les classant néanmoins dans les populations mélanodermes d'Asie australe. Le militaire et explorateur français Jules Dumont d'Urville propose vers 1835 que l'Australie et la Tasmanie soient rattachées dans une Mélanésie dans les nomenclatures géographiques. Il reprend à son compte le qualificatif de mélanien utilisé depuis une décennie par le botaniste français Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent pour désigner les hominines des îles de Tasmanie et de Papouasie-Nouvelle-Guinée, habitées selon lui par la race mélanienne. Ce dernier divise les hominines en quinze races [32]. L'australasienne est celle des hominines d'Australie et se différencie de la mélanienne. Selon sa nomenclature raciste, l'espèce mélanienne comprend les hominines de Mélanésie et de Tasmanie, les aborigènes de Taïwan [33] et les hominines de la Terre de Feu, dans l'extrême sud des Amériques [34].

Drapeau post-colonial des fiertés tasmaniennes

Contre mon ami j’étais en colère,
Je dis ma colère, et elle prit fin.
L’étant aussi contre mon ennemi,
Je n’en dis rien, ma colère poussa. [35]

zanj Code noir

De rien

Pour rien

Notes

  1. "Go nuts"
  2. hominines
  3. Victor Hugo, Les misérables, tome II, livre VII, 1862 - En ligne
  4. JC
  5. La terminologie "vieil anglais" n'est pas une langue unique mais un continuum. Elle regroupe les pratiques linguistiques germaniques, entre le Vème et le XIIème siècle, des populations d'hominines arrivant du nord-européen et qui s'installent durablement en Angleterre. Les Angles et les Saxons. Le vieil anglais s'alimente des langues celtiques, scandinaves puis latines. Sur les liens entre langues française et anglaise, voir Henriette Walter, Honni soit qui mal y pense, Robert Laffont, 2011
  6. Robert Kelham, A dictionary of the Norman or Old French language, 1779 - En ligne
  7. Gabriel Chevallier, La peur. Cité à l'entrée "working class hero" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, 2017
  8. Etymonline - [En ligne]
  9. wiktionnaire - [En ligne]
  10. Académie française - En ligne
  11. Dictionnaire de l’Académie française, 8e édition, 1935 - En ligne
  12. Los Bravos, Black is black, 1966 - En ligne
  13. Johnny Hallyday, "Noir c'est noir" sur l'album La Génération perdue, 1966 - En ligne
  14. Préciser que c'est un anagramme de rien n'apporte rien.
  15. Lexique de l'ancien français - [En ligne]
  16. Réalisé avec trucages.
  17. La noiraude - En ligne
  18. blewman
  19. Léopold Sédar Senghor, Poème à mon frère blanc - En ligne
  20. maudite par Noé
  21. Voir le court documentaire Les licornes, 2015 - En ligne
  22. Elsa Dorlin, La matrice de la race, 2006
  23. Angleterre peau noire
  24. Caraïbes
  25. esclavage
  26. Pour celleux qui connaissent déjà Adolf Hitler, Multiversity propose 6 histoires alternatives. Voir Love Death & Robots, saison I, épisode 17 - [En ligne]
  27. The Negro Motorist Green Book
  28. Serge Bahuchet, "L'invention des Pygmées", Cahiers d'études africaines, vol. 33, n° 129, 1993 - En ligne
  29. Batwa du Rwanda
  30. Charles de Brosses, Histoire des navigations aux terres australes, 1756 - [En ligne]
  31. Serge Tcherkézoff, Polynésie/Mélanésie. L'invention française des races et des régions de l'Océanie (XVIe – XIXe siècles), Papeete, Au vent des îles, 2009
  32. Christophe Brun, "Découper la Terre, inventorier l'Homme. Le planisphère de Bory de Saint-Vincent, 1827", Monde(s), n°3, 2013 - En ligne
  33. aborigènes de Taïwan
  34. Distribution primitive du genre humain à la surface du globe, par Mr le Colonel Bory de St Vincent, 1827 - En ligne
  35. William Blake, Chants d’Expérience.