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− | Pour survivre, Jordan Popjordanov et Piotr Mandjoukov se font embaucher dans les mines de fer, proches de la ville bulgare de Bourgas sur la mer Noire, puis enchaînent les petits boulots. En février 1902, Popjordanov part pour Genève, en Suisse, où un membre de l'ORIMA lui remet une grosse somme d'argent. Comme cela fut tenté à Istanbul, une équipe se charge du percement d'un tunnel pour dynamiter la banque ottomane de Salonique. Un local est loué par Vladimir Pingov et Ilia Tratchkov dans la même rue que la banque et transformé en salon de coiffure. Pavel Chatev et Dimitri Kochtanov entament les travaux de percement et le reste de l'équipe se charge de l'évacuation, dans des caisses, de terre qui est jetée à la mer. Mais le manque de moyens financiers contraint à suspendre le projet. L'accès au tunnel est bouché. L'argent remis à Genève à Popjordanov relance les travaux en mai 1902. Un nouveau local est loué au nom de Marko | + | Pour survivre, Jordan Popjordanov et Piotr Mandjoukov se font embaucher dans les mines de fer, proches de la ville bulgare de Bourgas sur la mer Noire, puis enchaînent les petits boulots. En février 1902, Popjordanov part pour Genève, en Suisse, où un membre de l'ORIMA lui remet une grosse somme d'argent. Comme cela fut tenté à Istanbul, une équipe se charge du percement d'un tunnel pour dynamiter la banque ottomane de Salonique. Un local est loué par Vladimir Pingov et Ilia Tratchkov dans la même rue que la banque et transformé en salon de coiffure. Pavel Chatev et Dimitri Kochtanov entament les travaux de percement et le reste de l'équipe se charge de l'évacuation, dans des caisses, de terre qui est jetée à la mer. Mais le manque de moyens financiers contraint à suspendre le projet. L'accès au tunnel est bouché. L'argent remis à Genève à Popjordanov relance les travaux en mai 1902. Un nouveau local est loué au nom de Marko Bochnakov, transformé cette fois-ci en épicerie. Ce tunnel doit rejoindre l'ancien creusé à 3,5 mètres de profondeur. Après divers problèmes, les travaux s'achèvent en février 1903 et les explosifs sont installés à la mi-mars sous la banque. |
Une tonne d'explosif est achetée, et, via le port de Marseille, arrive à Alexandroupoli - alors en Thrace ottomane - en novembre 1902. Mais la marchandise est finalement récupérée par l'ORIMA. Un second envoi de 120 kg d'explosif passe par l'Autriche et la Serbie pour parvenir à Plovdiv où Mandjoukov les stocke. Étiquetés "Batum 1889" qui indique sa provenance et son ancienneté, les 120 kg d'explosif doivent être manipulés avec précaution. Mandjoukov se charge de la logistique. Divisés en deux, les explosifs sont acheminés à Salonique, une partie l'est via Sofia, cachée dans des sacs de riz et des bidons d'huile, et l'autre transite par Istanbul avant d'arriver à Salonique. Au total, ce sont 300 kg d'explosif dont disposent le groupe d'anarchistes. | Une tonne d'explosif est achetée, et, via le port de Marseille, arrive à Alexandroupoli - alors en Thrace ottomane - en novembre 1902. Mais la marchandise est finalement récupérée par l'ORIMA. Un second envoi de 120 kg d'explosif passe par l'Autriche et la Serbie pour parvenir à Plovdiv où Mandjoukov les stocke. Étiquetés "Batum 1889" qui indique sa provenance et son ancienneté, les 120 kg d'explosif doivent être manipulés avec précaution. Mandjoukov se charge de la logistique. Divisés en deux, les explosifs sont acheminés à Salonique, une partie l'est via Sofia, cachée dans des sacs de riz et des bidons d'huile, et l'autre transite par Istanbul avant d'arriver à Salonique. Au total, ce sont 300 kg d'explosif dont disposent le groupe d'anarchistes. | ||
− | Le 27 avril, tous les participants aux actions armées à venir se réunissent pour en fignoler l'organisation et se répartir les taches. | + | Le 27 avril, tous les participants aux actions armées à venir se réunissent pour en fignoler l'organisation et se répartir les taches. La plupart font librement le choix de ne pas survivre aux actions, seuls Chatev, Bochnakov et Milan Arsov décident de tenter de s'échapper s'ils le peuvent. |
==== 28 avril 1903 ==== | ==== 28 avril 1903 ==== |
Version du 13 octobre 2018 à 16:10
Bateliers (Гемиџии, transcrit Gemidžii, en macédonien) Groupe anarchiste actif en Macédoine, alors Roumélie ottomane, entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle après JC[1]. [En cours de rédaction]
ContexteOrganisation révolutionnaire intérieure macédo-andrinopolitaineAnarchistes bulgaro-macédoniensInfluence russeLes BateliersBanque ottomane d'IstanbulFin 1899, Svetoslav Merdjanov et Piotr Mandjoukov se rendent sous de fausses identités à Istanbul, chacun empruntant un itinéraire différent. Leur but est d'y mener une action violente, mais ils ne disposent que de peu de moyens. Les premiers fonds sont obtenus auprès de l'exarque Joseph I[2] à qui Merdjanov extorque un peu d'argent. En couverture, Merdjanov se prétend étudiant en droit, dont la santé fragile nécessite d'être à Istanbul, et Mandjoukov dit vouloir s'inscrire au lycée français de la ville. Ce dernier justifie de revenus en se faisant embaucher comme typographe dans l'unique imprimerie bulgare stanbouliote, tenue par Stoyanov Kaltchev et son fils Nantcho, tout deux sympathisants de la "cause macédonienne". Comme tous les ans, afin d'assister à une cérémonie devant le supposé manteau de Mahomet[3], le sultan ottoman se déplace dans Istanbul à bord d'une calèche entre son palais et le lieu de la cérémonie. C'est cette occasion, le 14 janvier 1900, que Merdjanov et Mandjoukov choisissent pour intenter à la vie du sultan. Mais la foule et la rapidité à laquelle passe le cortège sultanesque ne permettent pas aux deux anarchistes de lancer leur bombe ou d'ouvrir le feu sans prendre le risque de faire des blessés innocents. Finalement, ils renoncent à cette action. Ayant eu vent de la présence de ce groupe d'anarchiste, l'ORIMA, qui désavoue les attentats comme mode d'action, envoie à Istanbul un de ses membres pour exécuter Merdjanov et Mandjoukov. Parvenus à déjouer cette tentative, sans tuer leur exécuteur, les anarchistes chargent Jordan Popjordanov l'un des leurs à Salonique de faire savoir directement à la direction de l'ORIMA que :
Sans connaître la nature exacte de leurs projets, ni leurs identités réelles, les autorités ottomanes lancent une récompense de 10 000 lires pour la capture de S. Merdjanov et P. Mandjoukov. Piotr Sokolov les rejoint à la fin du mois de janvier 1900. Il arrive sous sa vraie identité et fait valoir sa profession de peintre. Décidés à organiser un nouvel attentat, le trio anarchiste jette son dévolu sur la banque ottomane d'Istanbul[4] qu'ils veulent détruire à l'explosif, celle-là même que des arméniens avaient occupé en 1895[5]. Pour eux, la cible est doublement intéressante car, outre les bureaux de la banque, le bâtiment abrite la régie des tabacs dont les principaux capitaux sont français. Début mars 1900, une maison de trois étages est louée en face de la banque au nom de l'imprimeur, des stocks de papier et des caisses vides y sont entreposés. Dans cette maison, un puisard de 80 cm de large et 3,5 mètres de profondeur est la base de départ de leur projet de percement d'un tunnel de 14,5 mètres sous la rue pour rejoindre un coin du bâtiment bancaire et y déposer des charges explosives. Deux personnes - Zvetko Naoumov et Hadjiata - sont affectées à la surveillance de la maison pendant que deux équipes se relaient pour percer. Konstantin Kirkov et Mandjoukov forment une équipe, Sokolov et Merdjanov une autre. Le 10 mars Mandjoukov entame, seul, les trois premiers jours de travaux, armé d'un marteau, de burins, de bougies, d'allumettes et d'une boussole :
Pendant une semaine, 10 heures par jour, les deux membres d'une équipe se chargent alternativement, par tranche d'une heure, du creusement et de l'évacuation des gravats pour l'un et de l'activation manuelle d'un grand soufflet de forgeron servant d'aération pour l'autre - afin d'éviter l'asphyxie qu'a connu Mandjoukov. Ils restent, sans sortir, une semaine entière à travailler, puis ils sont relayés par l'autre équipe. Une fois par semaine, le mercredi, le responsable du détachement militaire protégeant la banque fait une tournée d'inspection des lieux et maisons à proximité du bâtiment. Il inspecte quelques caisses de la maison louée et n'y trouve à chaque fois que des livres de langue russe ou des manuels législatifs. La nouvelle équipe profite de la relève militaire et de l'inspection hebdomadaire pour venir remplacer leurs compagnons. Kirkov quitte Istanbul fin mai et Pavel Chatev le remplace début juin. Arrive aussi Popjordanov en ce début d'été 1900, venu aider mais aussi voir le procédé afin de peut-être faire la même chose à Salonique[7]. Épuisants, les travaux continuent, mais ne peuvent se faire qu'en journée car les coups de marteau risquent d'être entendus la nuit. Finalement, le percement est terminé le 7 août, presque 5 mois après le début des travaux. Les 100 kg d'explosif doivent arriver de Batum - dans l'actuelle Géorgie - par l'entremise d'un arménien, Kosakov, mais la marchandise se fait saisir par le hasard d'un contrôle douanier. Kosakov est arrêté mais ne livre aucune information. En tant qu'étranger à l'empire ottoman, il est finalement expulsé. Et plus d'explosifs. Dénoncés à la police ottomane par - selon Mandjoukov - l'exarque Joseph I qui n'a pas digéré d'avoir été extorqué, Merdjanov, Chatev, Sokolov et Mandjoukov sont arrêtés l'un après l'autre vers la mi-septembre 1900. Ils sont interrogés et emprisonnés pendant deux mois. La police n'identifie même pas Merdjanov et Mandjoukov pour qui elle a pourtant promis une récompense en cas de capture et les motifs de leurs arrestations n'ont pas de liens avec le percement du tunnel. L'ORIMA profite de cette arrestation pour envoyer à Istanbul l'un des siens afin de faire un rapport sur ce projet de tunnel. Finalement, devant l'absence de charge, le sultan ordonne l'expulsion de trois d'entre eux vers la Bulgarie, seul Chatev - originaire de Kratovo en Roumélie ottomane - est assigné à résidence dans sa ville natale. Dès leur retour en Bulgarie fin novembre 1900, Merdjanov, Sokolov et Mandjoukov tentent de se fournir en explosif pour terminer leur opération. Alors que Mandjoukov se fait embaucher en tant qu'acteur dans un théâtre ambulant, les deux premiers se joignent en juillet 1901 à une attaque armée contre un train afin de le dévaliser dans la région d'Andrinople. Mais l'opération est un échec et la petite équipe doit se replier. Dans leur fuite, ils kidnappent le fils d'un dignitaire ottoman mais au moment de la remise de la rançon ils sont pris sous le feu des militaires de l'empire. Victime collatérale dans le langage polémologique, le "fils à papa" est tué lors des échanges de tirs. Sokolov est lui aussi tué[8]. Merdjanov[9], gravement blessé, Hristo Iliev et deux arméniens Onik Torocian et Simerdjian sont arrêtés. Mandjoukov et Popjordanov essayent d'organiser une attaque de la prison pour libérer leurs compagnons mais l'opération est abandonnée faute de moyens. Après quatre mois d'interrogatoires et de tortures, les quatre survivants sont condamnés à être pendu en place publique. La sentence est exécutée à Andrinople le 27 novembre 1901. Merdjanov tente une ultime déclaration mais, empêché, il place lui-même la corde autour de son cou et appelle une dernière fois à la révolution avant de mourir. Lors de perquisitions et d'arrestations à Salonique dans les rangs de l'ORIMA, la police ottomane tombe sur le rapport fait par l'envoyé de l'organisation sur le tunnel de la banque d'Istanbul. Stoyanov Kaltchev et son fils Nantcho sont arrêtés et condamnés à un siècle de prison. Le premier meurt rapidement et le second après sa libération en 1908. SaloniquePour survivre, Jordan Popjordanov et Piotr Mandjoukov se font embaucher dans les mines de fer, proches de la ville bulgare de Bourgas sur la mer Noire, puis enchaînent les petits boulots. En février 1902, Popjordanov part pour Genève, en Suisse, où un membre de l'ORIMA lui remet une grosse somme d'argent. Comme cela fut tenté à Istanbul, une équipe se charge du percement d'un tunnel pour dynamiter la banque ottomane de Salonique. Un local est loué par Vladimir Pingov et Ilia Tratchkov dans la même rue que la banque et transformé en salon de coiffure. Pavel Chatev et Dimitri Kochtanov entament les travaux de percement et le reste de l'équipe se charge de l'évacuation, dans des caisses, de terre qui est jetée à la mer. Mais le manque de moyens financiers contraint à suspendre le projet. L'accès au tunnel est bouché. L'argent remis à Genève à Popjordanov relance les travaux en mai 1902. Un nouveau local est loué au nom de Marko Bochnakov, transformé cette fois-ci en épicerie. Ce tunnel doit rejoindre l'ancien creusé à 3,5 mètres de profondeur. Après divers problèmes, les travaux s'achèvent en février 1903 et les explosifs sont installés à la mi-mars sous la banque. Une tonne d'explosif est achetée, et, via le port de Marseille, arrive à Alexandroupoli - alors en Thrace ottomane - en novembre 1902. Mais la marchandise est finalement récupérée par l'ORIMA. Un second envoi de 120 kg d'explosif passe par l'Autriche et la Serbie pour parvenir à Plovdiv où Mandjoukov les stocke. Étiquetés "Batum 1889" qui indique sa provenance et son ancienneté, les 120 kg d'explosif doivent être manipulés avec précaution. Mandjoukov se charge de la logistique. Divisés en deux, les explosifs sont acheminés à Salonique, une partie l'est via Sofia, cachée dans des sacs de riz et des bidons d'huile, et l'autre transite par Istanbul avant d'arriver à Salonique. Au total, ce sont 300 kg d'explosif dont disposent le groupe d'anarchistes. Le 27 avril, tous les participants aux actions armées à venir se réunissent pour en fignoler l'organisation et se répartir les taches. La plupart font librement le choix de ne pas survivre aux actions, seuls Chatev, Bochnakov et Milan Arsov décident de tenter de s'échapper s'ils le peuvent. 28 avril 190329 avril 190330 avril 1903Exils et déportationsÉpiloguePostéritéNotes
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