Protivophilie : Différence entre versions
m (→Fumier) |
m (→Fumier) |
||
Ligne 27 : | Ligne 27 : | ||
<blockquote>''[...] bien loin de la protivophilie, un catéchisme, même révolutionnaire''<ref name="#ser" /><ref>Mikhaïl Bakounine, ''Catéchisme révolutionnaire'', 1865 [http://kropot.free.fr/Bakounine-catechisme.htm En ligne]</ref>'', n’en reste pas moins un catéchisme''<ref>''Mikhaïl Bakounine, Relations avec Serge Netchaiev (1870 - 1872)'', Éditions Tops / H. Trinquier, 2003</ref>'', avec sa martyrologie, ses oublis de soi et sa négation des autres''<ref name="#FM" /></blockquote> | <blockquote>''[...] bien loin de la protivophilie, un catéchisme, même révolutionnaire''<ref name="#ser" /><ref>Mikhaïl Bakounine, ''Catéchisme révolutionnaire'', 1865 [http://kropot.free.fr/Bakounine-catechisme.htm En ligne]</ref>'', n’en reste pas moins un catéchisme''<ref>''Mikhaïl Bakounine, Relations avec Serge Netchaiev (1870 - 1872)'', Éditions Tops / H. Trinquier, 2003</ref>'', avec sa martyrologie, ses oublis de soi et sa négation des autres''<ref name="#FM" /></blockquote> | ||
− | Les thèses marxistes ont autant ébranlé la vision du monde qu'elles sont parvenues à le changer selon ses détracteurs, alors qu'elles sont fondamentales pour d'autres qui s'en saisissent pour révolutionner ce monde. Les écrits de Karl Marx ont été interprété par des générations de révolutionnaires qui y ont puisé inspiration et explication de leurs révoltes ''contre''. La myriade d'interprétations s'appuient sur les nombreux textes, articles et lettres de Karl Marx qui ne constituent pas un corpus totalement cohérent. Dans des contextes et des époques différentes, les marxistes ont produit une littérature conséquente en vue d'analyser le monde qu'ils espèrent voir changer. Toutes les tentatives ont pour l'instant échoué. La fragmentation infinie en courants antagonistes est tout autant la conséquence d'une lecture pointue des écrits de Marx que d'un libre questionnement qui s'en éloigne tellement qu'il en oublie la question. Même s'il serait fallacieux de voir dans la protivophilie une énième déclinaison des thèses marxistes il n'en reste pas moins qu'elle se rattache, par sa | + | Les thèses marxistes ont autant ébranlé la vision du monde qu'elles sont parvenues à le changer selon ses détracteurs, alors qu'elles sont fondamentales pour d'autres qui s'en saisissent pour révolutionner ce monde. Certains relativisent. Les écrits de Karl Marx ont été interprété par des générations de révolutionnaires qui y ont puisé inspiration et explication de leurs révoltes ''contre''. La myriade d'interprétations s'appuient sur les nombreux textes, articles et lettres de Karl Marx qui ne constituent évidemment pas un corpus totalement cohérent. Dans des contextes et des époques différentes, les marxistes ont produit une littérature conséquente en vue d'analyser le monde qu'ils espèrent voir changer. Toutes les tentatives ont pour l'instant échoué. La fragmentation infinie en courants antagonistes est tout autant la conséquence d'une lecture pointue des écrits de Marx que d'un libre questionnement qui s'en éloigne tellement qu'il en oublie la question. Même s'il serait fallacieux de voir dans la protivophilie une énième déclinaison des thèses marxistes il n'en reste pas moins qu'elle se rattache, par sa pratique et ses écrits, au monde du spectacle - comme les clowns ou les trapézistes par exemple - et plus spécifiquement à un petit courant de l'illusionnisme que l'on qualifie généralement d'anti-illusion ou prestidigitation marxiste. Pour élaborer sa grille d'analyse marxiste, cette tendance marginale s'appuie sur une lettre de Marx à son ami Engels : |
<blockquote>''Il est possible que je doive faire une pirouette. Mais dans ce cas il est toujours possible de s'en sortir avec un peu de dialectique. J'ai développé mes arguments de façon à avoir également raison dans le cas contraire''<ref>Lettre de Karl Marx à Engels du 15 août 1857 dans laquelle il évoque la situation dans les Indes britanniques - [https://marxists.catbull.com/archive/marx/works/1857/letters/57_08_15.htm En ligne]</ref></blockquote> | <blockquote>''Il est possible que je doive faire une pirouette. Mais dans ce cas il est toujours possible de s'en sortir avec un peu de dialectique. J'ai développé mes arguments de façon à avoir également raison dans le cas contraire''<ref>Lettre de Karl Marx à Engels du 15 août 1857 dans laquelle il évoque la situation dans les Indes britanniques - [https://marxists.catbull.com/archive/marx/works/1857/letters/57_08_15.htm En ligne]</ref></blockquote> |
Version du 30 décembre 2018 à 20:55
Protivophilie. Méthode de décryptage de la vie et de l'œuvre de F. Merdjanov [En cours de rédaction]
ÉtymonsLe terme protivophilie est composé, d'une part, de l'étymon slave protiv qui signifie "contre", dans le sens de "opposé à", et d'autre part de l'étymon grec phili qui signifie "pour", dans le sens de "attiré par". En français le terme de contre a un double sens. Il exprime tout autant la proximité que l'opposition. Ainsi "être contre" renvoie au fait d'être très proche alors que "être contre" indique une très forte défiance vis-à-vis de la chose contre laquelle nous sommes. Dans l'état actuel de nos connaissances, la première mention du terme protivophilie apparaît dans le texte "Vie et œuvre de F. Merdjannov", publié en annexe des Analectes de rien par Gemidžii Éditions. Selon les passages et les ambivalences dans le choix des mots, sa rédaction semble être le fait d'une ou plusieurs personnes qui, à mots couverts, s'auto-désignent créatrices du concept et se disent inspirées de leur rencontre avec B. Smotivni. En quelques mots, la protivophilie est définit ainsi :
Rien dans ce texte n'indique les raisons du choix de ce néologisme mais il nous renseigne sur le pourquoi du rejet d'autres possibilités :
FumierSans qu'ils soient explicitement cités, l'affirmation protivophile renvoie aux écrits de Max Stirner et particulièrement au texte L'Unique et sa propriété (1844) dans lequel l'auteur affirme "Je n'ai basé ma cause sur rien"[2]. Malgré cela, il serait réducteur de classer la protivophilie parmi les seuls courants de pensée individualistes tant les sources de F. Merdjanov sont diverses. Tout au plus peut-elle être qualifiée de "sensibilité individualiste"[3], pour reprendre le titre d'un texte de 1909 de Georges Palante. La protivophilie pourrait être qualifiée outrageusement de nihilisme alors que cette construction en -isme laisse transparaître ici une simple illusion rhétorique : le nihilisme n'est pas contre, il est pour. Or, la protivophilie, elle, est contre. Depuis son apparition dans le contexte de la Russie du XIXème siècle, l'emploi du qualificatif de "nihilisme" est généralement utilisé pour dénigrer, ou du moins caricaturer, ceux et celles qu'il désigne[4]. Ce terme désigne aussi un courant littéraire russe[5] et suscitera plus tard un engouement chez certains auteurs tels Albert Camus[6], Hans Magnus Enzensberger[7] ou Oscar Wilde[8]. Une sorte de fascination pour les tenants du Catéchisme du révolutionnaire[9] et son auteur.
Les thèses marxistes ont autant ébranlé la vision du monde qu'elles sont parvenues à le changer selon ses détracteurs, alors qu'elles sont fondamentales pour d'autres qui s'en saisissent pour révolutionner ce monde. Certains relativisent. Les écrits de Karl Marx ont été interprété par des générations de révolutionnaires qui y ont puisé inspiration et explication de leurs révoltes contre. La myriade d'interprétations s'appuient sur les nombreux textes, articles et lettres de Karl Marx qui ne constituent évidemment pas un corpus totalement cohérent. Dans des contextes et des époques différentes, les marxistes ont produit une littérature conséquente en vue d'analyser le monde qu'ils espèrent voir changer. Toutes les tentatives ont pour l'instant échoué. La fragmentation infinie en courants antagonistes est tout autant la conséquence d'une lecture pointue des écrits de Marx que d'un libre questionnement qui s'en éloigne tellement qu'il en oublie la question. Même s'il serait fallacieux de voir dans la protivophilie une énième déclinaison des thèses marxistes il n'en reste pas moins qu'elle se rattache, par sa pratique et ses écrits, au monde du spectacle - comme les clowns ou les trapézistes par exemple - et plus spécifiquement à un petit courant de l'illusionnisme que l'on qualifie généralement d'anti-illusion ou prestidigitation marxiste. Pour élaborer sa grille d'analyse marxiste, cette tendance marginale s'appuie sur une lettre de Marx à son ami Engels :
Librement inspiré de Los Siete Locos (Les Sept Fous - 1929) de Roberto Arlt et de Guignol's Band de Louis-Ferdinand Céline, le film Los Porfiados (Les Acharnés - 2002) de l'argentin Mariano Torres Manzur s'ouvre sur la devise "Se faire des illusions est un problème dans la mesure où, justement, il est question d’une illusion" qui illustre parfaitement ce qu'est la protivophilie. Notes
|