Pomme : Différence entre versions
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Bien que les religions et les mythologies de toutes sortes soient des œuvres de fiction, elles impactent durablement, non pas seulement les imaginaires des hominines <ref>hominines</ref>, mais aussi leurs comportements car elles sont, par essence, productrices de normes sociales et morales. Lorsqu'elles n'en sont pas les sources, elles en sont les légitimations. Tout autant constitutives de réalité que véritable réalicide pour les hominines qui y croient et/ou les subissent. L'[[Amour#Réalicides|amour divin]] a bien souvent des allures de parc à bestiaux et d'abattoir à ciel ouvert. | Bien que les religions et les mythologies de toutes sortes soient des œuvres de fiction, elles impactent durablement, non pas seulement les imaginaires des hominines <ref>hominines</ref>, mais aussi leurs comportements car elles sont, par essence, productrices de normes sociales et morales. Lorsqu'elles n'en sont pas les sources, elles en sont les légitimations. Tout autant constitutives de réalité que véritable réalicide pour les hominines qui y croient et/ou les subissent. L'[[Amour#Réalicides|amour divin]] a bien souvent des allures de parc à bestiaux et d'abattoir à ciel ouvert. | ||
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Dans les trois monothéismes qui naissent et se développent dans les territoires du sud-est de la Méditerranée au cours des derniers millénaires, il y a la croyance naïve d'une divinité suprême qui crée toutes choses. Elle seule est incréée — bien qu'existante ! — et son monde est un chaos infini, un grand tohu-bohu <ref>tohu-bohu</ref>. De l'hébreu ancien תֹ֙הוּ֙ וָבֹ֔הוּ, de ''tōhū'' "vide, néant, désert, solitude" et ''bōhū'' "vide". Probablement par ennui de vivre dans la solitude, cette divinité se forge un univers tangible, peuplé d'êtres vivants, entièrement soumis à son bon vouloir. Apparaissent les végétaux et les animaux. Elle instaure que l'hominine est l'animal auquel les autres doivent obéir. Unique de son espèce, l'hominine se nomme Adam. Né trop tôt pour connaître les anti-dépresseurs, il ne peut rester seul sans prendre le risque de se perdre dans ses pensées. Ève est créée pour lui tenir compagnie. Trop égocentrique, Adam ne comble pas la curiosité d'Ève. Enfreignant l'interdiction dictée par la divinité, elle propose à Adam de manger avec elle du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Le serpent lui a dit que cela serait une bonne chose. Plutôt que manger ce serpent pour le faire taire définitivement, les deux hominines décident de passer à l'acte. En colère pour cette désobéissance, l'entité divine chasse ses hominines de leur "paradis" où la nourriture ne manque pas et les condamne à vivre durement du travail de la terre. Ainsi que toute leur descendance. Dieu est très exigeant en amour. Selon ce scénario mythologique, cet épisode marque le début de la réalité historique des hominines et de leurs civilisations. | Dans les trois monothéismes qui naissent et se développent dans les territoires du sud-est de la Méditerranée au cours des derniers millénaires, il y a la croyance naïve d'une divinité suprême qui crée toutes choses. Elle seule est incréée — bien qu'existante ! — et son monde est un chaos infini, un grand tohu-bohu <ref>tohu-bohu</ref>. De l'hébreu ancien תֹ֙הוּ֙ וָבֹ֔הוּ, de ''tōhū'' "vide, néant, désert, solitude" et ''bōhū'' "vide". Probablement par ennui de vivre dans la solitude, cette divinité se forge un univers tangible, peuplé d'êtres vivants, entièrement soumis à son bon vouloir. Apparaissent les végétaux et les animaux. Elle instaure que l'hominine est l'animal auquel les autres doivent obéir. Unique de son espèce, l'hominine se nomme Adam. Né trop tôt pour connaître les anti-dépresseurs, il ne peut rester seul sans prendre le risque de se perdre dans ses pensées. Ève est créée pour lui tenir compagnie. Trop égocentrique, Adam ne comble pas la curiosité d'Ève. Enfreignant l'interdiction dictée par la divinité, elle propose à Adam de manger avec elle du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Le serpent lui a dit que cela serait une bonne chose. Plutôt que manger ce serpent pour le faire taire définitivement, les deux hominines décident de passer à l'acte. En colère pour cette désobéissance, l'entité divine chasse ses hominines de leur "paradis" où la nourriture ne manque pas et les condamne à vivre durement du travail de la terre. Ainsi que toute leur descendance. Dieu est très exigeant en amour. Selon ce scénario mythologique, cet épisode marque le début de la réalité historique des hominines et de leurs civilisations. | ||
− | La traduction en latin des textes moïsiens et christiens sur cette pré-histoire mythologique, écrits en hébreu, en araméen et en grec, présente quelques difficultés. Quel est donc le fruit de cet arbre dit de la connaissance du bien et du mal ? Les avis divergent et parfois il est dit qu'il s'agit d'une figue, d'une poire, d'une grenade ou d'une grappe de raisin. Tout se joue autour de la traduction du mot ''malum''. Le latin tardif ne fait plus la distinction entre les voyelles longues et courtes, ainsi il y a confusion entre ''mālum'' et ''mălum''. Le premier, emprunté au grec parlé dans le sud de la péninsule italique, désigne les fruits arrondis <ref>''mālum''</ref> alors que le second est d'origine latine avec le sens de ''mal'' ou ''mauvais'' <ref>mălum</ref>. L'un se retrouve en français dans ''melon'' <ref>''melon''</ref> ou ''camomille'' <ref>camomille</ref> et l'autre dans tous les dérivés à partir de la racine ''mal'', comme par exemple ''malheur'', ''maladie'' ou ''malhonnête''. En latin, ''poma'' désigne les fruits à noyaux ou à pépins. La datation du glissement de sens entre ''malum'' et ''pomme'' n'est pas établie mais il intervient dans le contexte des pratiques linguistiques qui se rattachent au latin du nord de l'empire romain. Cette possibilité de "jeu de mot" ne fonctionne pas dans les langues d'écriture des plus anciens textes de cette mythologie. D'après les traductions du mot français ''pomme'' dans les différentes langues latine d'Europe, il semble que celles du nord adoptent des dérivés de ''poma'' alors que les autres conservent des dérivés de ''malum''. Par exemple, le normand ''poume'' et l'occitan ''poma'', ou l'italien et le corse ''mela''. Dans l'espace germanique l'étymon n'est pas le même et donne ''apfel'' en allemand et ''apple'' en anglais. Une racine qui se retrouve aussi dans les langues slaves, via ''аблъко'', prononcez /ablŭko/, qui a le sens de pomme. Le latin ''abellāna'' désigne une noisette. Un fruit à noyaux et de forme arrondie. Vestige de cette racine latine, le dictionnaire de l'Académie française rapporte qu'une aveline est une variété de grosse noisette, et l'avelinier est l'arbrisseau qui les porte. <ref>aveline - [https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9A3387 En ligne]</ref>. Au XI<sup><small>ème</small></sup> siècle après leur messie, les récits légendaires christiens autour du roi Arthur et de sa quête du Graal <ref>quête du Graal</ref> conservent le sens de "pomme" de l'étymon commun aux langues germaniques, celtiques ou italiques. L'île d'Avallon, où le roi Arthur part en convalescence et où son épée magique Excalibur est forgée, est désignée comme l'île aux pommes. | + | La traduction en latin des textes moïsiens et christiens sur cette pré-histoire mythologique, écrits en hébreu, en araméen et en grec, présente quelques difficultés. Quel est donc le fruit de cet arbre dit de la connaissance du bien et du mal ? Les avis divergent et parfois il est dit qu'il s'agit d'une figue, d'une poire, d'une grenade ou d'une grappe de raisin. Tout se joue autour de la traduction du mot ''malum''. Le latin tardif ne fait plus la distinction entre les voyelles longues et courtes, ainsi il y a confusion entre ''mālum'' et ''mălum''. Le premier, emprunté au grec parlé dans le sud de la péninsule italique, désigne les fruits arrondis <ref>''mālum''</ref> alors que le second est d'origine latine avec le sens de ''mal'' ou ''mauvais'' <ref>mălum</ref>. L'un se retrouve en français dans ''melon'' <ref>''melon''</ref> ou ''camomille'' <ref>camomille</ref> et l'autre dans tous les dérivés à partir de la racine ''mal'', comme par exemple ''malheur'', ''maladie'' ou ''malhonnête''. En latin, ''poma'' désigne les fruits à noyaux ou à pépins. La datation du glissement de sens entre ''malum'' et ''pomme'' n'est pas établie mais il intervient dans le contexte des pratiques linguistiques qui se rattachent au latin du nord de l'empire romain. Cette possibilité de "jeu de mot" ne fonctionne pas dans les langues d'écriture des plus anciens textes de cette mythologie. D'après les traductions du mot français ''pomme'' dans les différentes langues latine d'Europe, il semble que celles du nord adoptent des dérivés de ''poma'' alors que les autres conservent des dérivés de ''malum''. Par exemple, le normand ''poume'' et l'occitan ''poma'', ou l'italien et le corse ''mela''. Dans l'espace germanique l'étymon n'est pas le même et donne ''apfel'' en allemand et ''apple'' en anglais. Une racine qui se retrouve aussi dans les langues slaves, via ''аблъко'', prononcez /ablŭko/, qui a le sens de pomme. Le latin ''abellāna'' désigne une noisette. Un fruit à noyaux et de forme arrondie. Vestige de cette racine latine, le dictionnaire de l'Académie française rapporte qu'une aveline est une variété de grosse noisette, et l'avelinier est l'arbrisseau qui les porte. <ref>aveline - [https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9A3387 En ligne]</ref>. Au XI<sup><small>ème</small></sup> siècle après leur messie, les récits légendaires christiens autour du roi Arthur et de sa quête du Graal <ref>quête du Graal</ref> conservent le sens de "pomme" de l'étymon commun aux langues germaniques, celtiques ou italiques. L'île d'Avallon, où le roi Arthur part en convalescence et où son épée magique Excalibur est forgée, est désignée comme l'île aux pommes. Merlin le magicien enseigne sous un pommier. <ref>Collectif, ''La Pomme : Histoire, symbolique & cuisine'', Sang de la Terre, 1998</ref> |
Pendant des siècles, les représentations artistiques de ce fruit défendu oscillent entre raisin, pomme et vigne, et il est à noter que Adam et Ève ont généralement une feuille de vigne pour cacher leur sexe. Les pratiques linguistiques francophones les plus anciennes utilisent ''pome'' ou ''pume'' pour désigner le fruit du pommier. <ref>''pome'' ou ''pume''</ref> Le sens générique de fruit est encore présent en français moderne dans ''pomologie'' qui est la science des fruits ou dans les locutions ''pomme de pin'', ''pomme de terre'' ou le désuet ''pomme d'amour'' qui désigne la tomate <ref>tomate</ref>. L'aspect arrondi est attesté dans les locutions ''pomme d'arrosoir'' ou de douche, dans le ''pommeau d'une canne'' ou d'une épée. <ref>pommeau</ref> | Pendant des siècles, les représentations artistiques de ce fruit défendu oscillent entre raisin, pomme et vigne, et il est à noter que Adam et Ève ont généralement une feuille de vigne pour cacher leur sexe. Les pratiques linguistiques francophones les plus anciennes utilisent ''pome'' ou ''pume'' pour désigner le fruit du pommier. <ref>''pome'' ou ''pume''</ref> Le sens générique de fruit est encore présent en français moderne dans ''pomologie'' qui est la science des fruits ou dans les locutions ''pomme de pin'', ''pomme de terre'' ou le désuet ''pomme d'amour'' qui désigne la tomate <ref>tomate</ref>. L'aspect arrondi est attesté dans les locutions ''pomme d'arrosoir'' ou de douche, dans le ''pommeau d'une canne'' ou d'une épée. <ref>pommeau</ref> | ||
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== Réhabilitation == | == Réhabilitation == | ||
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Même si cela est très-très-très marginal, et donc mentionné nulle-part, la protivophilie relève l'existence d'une approche dite ''abeliste'' ou ''abelitioniste''. Ne pas confondre avec ''appeliste'' ou ''abolitionniste'', deux autres pans de la critique sociale radicale. L'idée est de faire connaître le sort fait aux pommes. À toutes les pommes. Leur principal porte-parole est le charismatique Jean-Claude Van Damme qui ose, en 2003, annoncer publiquement que "''Moi, Adam et Eve, j'y crois plus tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme ça peut pas être mauvais, c'est plein de pectine...''" <ref>Dominique Duforest, ''Parlez-vous le Jean-Claude ?'', 2003</ref> La lutte est lancée. Et elle sera longue. Il faut en finir avec les blagues déplacées, les allusions sulfureuses et les insultes permanentes. Guillaume Tell <ref>Guillaume Tell</ref> n'est qu'un infâme pourfendeur de pomme et Isaac Newton <ref>Isaac Newton</ref> s'accapare honteusement les travaux qui concluent à l'existence de la gravité terrestre. L'un transperce avec ses flèches, l'autre regarde une pomme tomber. Par humilité et délicatesse d'esprit, JCVD n'admet jamais qu'il est en quelque sorte dans la continuité de l'œuvre du beatboxer Ludwig van Beethoven <ref>Ludwig van Beethoven</ref> et son fameux "''Pom Pom Pom Pom''" qui ouvre sa cinquième symphonie. <ref>Cinquième symphonie - [En ligne]</ref> Une écriture abeliste de l'histoire des hominines est encore à faire. Il faut faire savoir que Blanche-Neige n'existe pas et que la pomme de l'histoire n'est en rien responsable de l'empoisonnement d'une jeune hominine femelle en cavale. Tout ceci n'est qu'une fiction. Malgré la gravité de l'accusation, le recours à des rhétoriques fallacieuses est totalement proscrit. Inutile d'accuser l'eau pour espérer amoindrir sa propre peine. Elle qui a noyé la presque totalité des hominines et des êtres vivants sur ordre de la divinité dans l'épisode du Déluge. Elle n'y est pour rien. | Même si cela est très-très-très marginal, et donc mentionné nulle-part, la protivophilie relève l'existence d'une approche dite ''abeliste'' ou ''abelitioniste''. Ne pas confondre avec ''appeliste'' ou ''abolitionniste'', deux autres pans de la critique sociale radicale. L'idée est de faire connaître le sort fait aux pommes. À toutes les pommes. Leur principal porte-parole est le charismatique Jean-Claude Van Damme qui ose, en 2003, annoncer publiquement que "''Moi, Adam et Eve, j'y crois plus tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme ça peut pas être mauvais, c'est plein de pectine...''" <ref>Dominique Duforest, ''Parlez-vous le Jean-Claude ?'', 2003</ref> La lutte est lancée. Et elle sera longue. Il faut en finir avec les blagues déplacées, les allusions sulfureuses et les insultes permanentes. Guillaume Tell <ref>Guillaume Tell</ref> n'est qu'un infâme pourfendeur de pomme et Isaac Newton <ref>Isaac Newton</ref> s'accapare honteusement les travaux qui concluent à l'existence de la gravité terrestre. L'un transperce avec ses flèches, l'autre regarde une pomme tomber. Par humilité et délicatesse d'esprit, JCVD n'admet jamais qu'il est en quelque sorte dans la continuité de l'œuvre du beatboxer Ludwig van Beethoven <ref>Ludwig van Beethoven</ref> et son fameux "''Pom Pom Pom Pom''" qui ouvre sa cinquième symphonie. <ref>Cinquième symphonie - [En ligne]</ref> Une écriture abeliste de l'histoire des hominines est encore à faire. Il faut faire savoir que Blanche-Neige n'existe pas et que la pomme de l'histoire n'est en rien responsable de l'empoisonnement d'une jeune hominine femelle en cavale. Tout ceci n'est qu'une fiction. Malgré la gravité de l'accusation, le recours à des rhétoriques fallacieuses est totalement proscrit. Inutile d'accuser l'eau pour espérer amoindrir sa propre peine. Elle qui a noyé la presque totalité des hominines et des êtres vivants sur ordre de la divinité dans l'épisode du Déluge. Elle n'y est pour rien. | ||
=== Biologique === | === Biologique === | ||
− | + | La partie de l'anatomie des hominines mâles placée sous la gorge et appelée pomme d'Adam n'a donc rien à voir ni avec une pomme, ni avec Adam. Et inversement. Que cette partie s'appelle ainsi n'est pas une preuve scientifique de l'existence d'Adam et de l'histoire de sa pomme maudite. Elle est l'autre nom, symbolique, de la proéminence laryngée du cartilage thyroïde ! La bosse présente au niveau du larynx et plus visible chez les hominines mâles que chez les femelles. Elle est présente chez l'ensemble des mammifères. Elle se compose de cartilages et sert à protéger les cordes vocales, le larynx ainsi que la glande thyroïde. Elle na jamais été un bout de pomme coincé dans la gorge. Anatomiquement, la pomme est aussi la tête, le crâne ou le visage. De manière figurée, "''Pour ma pomme''" signifie pour soi. Paradoxalement, pour les hominines "''Être une pomme''" n'est pas enviable. Synonyme de crétinisme léger ou de naïveté. La dialectique et la dimension dépréciative sont les mêmes qu'avec ''poire'' et "''Être une poire''". Pour celleux qui n'en ont jamais vu côte-à-côte, l'hominine de petite taille fait, selon l'expression consacrée, environ trois pommes de haut. La mesure est indicative car cela dépend du type de pomme choisi. Du point de vue de la botanique, la pomme est un faux-fruit. Au sens strict, un fruit est la transformation à partir du pistil d'une fleur. La pomme est une induvie, une "''partie accessoire de la fleur qui se développe après la fécondation et enveloppe un ou plusieurs fruits ou graines.''" <ref>Wikitionnaire - [En ligne]</ref> Dans son cas, le fruit véritable est le cœur de la pomme qui contient les graines. Par exemple, la fraise n'est pas le fruit. Celui-ci est la petite graine jaune parsemée sur toute la partie charnue. Toutes les induvies des fleurs n'apportent pas un intérêt nutritif ou gustatif. Cette façon particulière de la pomme de maintenir ses graines dans un petit sac entouré d'une large zone pulpeuse est appelée ''piridion'', du grec "petit sac". <ref>piridion</ref> Une particularité du pommier qui se retrouve dans l'aubépine, le cognassier, le poirier, le néflier et quelques autres. Le niveau de parenté entre les pommiers et les hominines n'est pas aisé à déterminer avec précision. Il y a un lien plus étroit entre animaux et champignons qu'avec les végétaux. Ces trois catégories appartiennent aux eucaryotes, qui constituent l'un des trois règnes du vivant au côté des bactéries et des archées. Ils proviennent tous de LUCA <ref>Acronyme de l'anglais Last Universal Common Ancestor, dernier ancêtre commun universel</ref> qui est le plus récent organisme dont sont issues toutes les espèces vivant actuellement sur Terre. À quelques milliers de millénaires prêts, LUCA fête son 4,2 milliardième anniversaire. Instable et en évolution permanente, iel est une macédoine génétique qui engendre de la diversité et aboutit, entre autres, aux différents légumes de la [[salade niçoise]], au diable de Tasmanie et à [[F. Merdjanov]]. | |
− | La partie de l'anatomie des hominines mâles placée sous la gorge et appelée pomme d'Adam n'a donc rien à voir ni avec une pomme, ni avec Adam. Et inversement. Que cette partie s'appelle ainsi n'est pas une preuve scientifique de l'existence d'Adam et de l'histoire de sa pomme maudite. Elle est l'autre nom, symbolique, de la proéminence laryngée du cartilage thyroïde ! La bosse présente au niveau du larynx et plus visible chez les hominines mâles que chez les femelles. Elle est présente chez l'ensemble des mammifères. Elle se compose de cartilages et sert à protéger les cordes vocales, le larynx ainsi que la glande thyroïde. Anatomiquement, la pomme est aussi la tête, le crâne ou le visage. De manière figurée, "''Pour ma pomme''" signifie pour soi. Paradoxalement, pour les hominines "''Être une pomme''" n'est pas enviable. Synonyme de crétinisme léger ou de naïveté. La dialectique et la dimension dépréciative sont les mêmes qu'avec ''poire'' et "''Être une poire''". Pour celleux qui n'en ont jamais vu côte-à-côte, l'hominine de petite taille fait, selon l'expression consacrée, environ trois pommes de haut. La mesure est indicative car cela dépend du type de pomme choisi. Du point de vue de la botanique, la pomme est un faux-fruit. Au sens strict, un fruit est la transformation à partir du pistil d'une fleur. La pomme est une induvie, une "''partie accessoire de la fleur qui se développe après la fécondation et enveloppe un ou plusieurs fruits ou graines.''" <ref>Wikitionnaire - [En ligne]</ref> Dans son cas, le fruit véritable est le cœur de la pomme qui contient les graines. Par exemple, la fraise n'est pas le fruit. Celui-ci est la petite graine jaune parsemée sur toute la partie charnue. Toutes les induvies des fleurs n'apportent pas un intérêt nutritif ou gustatif. Cette façon particulière de la pomme de maintenir ses graines dans un petit sac entouré d'une large zone pulpeuse est appelée ''piridion'', du grec "petit sac". <ref>piridion</ref> Une particularité du pommier qui se retrouve dans l'aubépine, le cognassier, le poirier, le néflier et quelques autres. Le niveau de parenté entre les pommiers et les hominines n'est pas aisé à déterminer avec précision. Il y a un lien plus étroit entre animaux et champignons qu'avec les végétaux. Ces trois catégories appartiennent aux eucaryotes, qui constituent l'un des trois règnes du vivant au côté des bactéries et des archées. Ils proviennent tous de LUCA | + | |
+ | Originaire d'Asie centrale, le pommier est attesté autour de 50 millions d'années avant le présent. Il peut mesurer quelques dizaines de mètres et vivre plusieurs centaines d'années. <ref>Actuelle forêt primaire</ref> Les botanistes désigne sous le nom de ''Malus'' la vaste famille des pommiers. La dissémination du pommier hors de l'Asie centrale est généralement expliquée par la consommation du fruit par des ours qui consomment les plus juteux et les plus sucrés, et de fait répandent les graines via leurs déjections. La diversité naît de ce processus de sélection. L'ère d'extension de ces antiques pommiers va de la Chine à l’Égypte, en passant par l'Europe. La plus ancienne preuve d'utilisation de pommiers sauvages en Europe date de quatre millénaires : de petites pommes cueillies de l'espèce ''Malus sylvestris'' (Pommier des bois) ont été retrouvées coupées et séchées sur un site néolithique du Jura. Des recherches génétiques récentes ont montré que le pommier domestique (''Malus domestica'') est issu de l'espèce centrasiatique ''Malus sieversii'' et non de ''Malus sylvestris''. Durant des siècles, les hominines sélectionnent les graines et utilisent le système de greffe <ref>greffe</ref> pour créer une multitude de variétés qui correspondent à leurs besoins — consommation crue ou cuite, en alcool et décorative. Sur le pourtour méditerranéen, la culture du pommier domestique et des greffes est déjà connue par les civilisations antiques pharaonique et hellénique. Dans cette dernière, la nymphe Pomone <ref>Pomone</ref>, divinité des arbres fruitiers et des jardins cultivés, est souvent représentée avec une pomme à la main. | ||
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+ | Alors que ses pommes sont petites et âpres, le ''Malus sylvestris'' est occasionnellement utilisé pour être le porte-greffe de variétés domestiques. Le pommier domestique se caractérise entre autre par sa petite taille, d'où le nom de ''Malus pumila'' — du latin ''pumilus'' "nain" — qui lui est parfois donné. Depuis le XVI<sup><small>ème</small></sup> siècle en Europe, les deux variétés de pommier domestique qui servent souvent de porte-greffe sont le pommier Doucin (ou Douçain) et le pommier (de) Paradis. Le premier, de plus grande taille, se nomme ainsi d'après un dérivé du mot ''douce''. Le second tient son nom du botaniste Leonhart Fuchs qui, en 1542, publie ''De historia stirpium commentarii insignes'' (Commentaires remarquables à propos de l'histoire des plantes) où il précise que "''les poètes latins nous apprennent que la pomme dans laquelle Ève et Adam mordirent avec tant de convoitise, appartenait précisément à cette variété, d'où vient qu'ensuite on lui donna le nom du lieu alors habité par eux, le Paradis terrestre''" ! La structure génétique de la pomme fait que des semis réalisés à partir de graines d'une même pomme ne donnent pas nécessairement la même variété. Pour ce faire, il est donc préférable de réaliser des greffons. De nos jours, il existe un peu plus de 20000 variétés de pommiers créées par les hominines. Selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la production mondiale s'élève en 2022 à environ 100 millions de tonnes, toutes variétés confondues. La Chine représente près de la moitié de cette production. En 2024, la France a produit un peu moins de 1500 tonnes. <ref>Selon l'Association Nationale Pommes Poires - [https://lapomme.org/chiffres/production-en-france-par-varietes En ligne]</ref> Les variétés les plus produites sont, par ordre décroissant, la Golden, la Gala, la Pink Lady et la Granny. | ||
=== Artistique === | === Artistique === |
Version actuelle datée du 12 juillet 2025 à 16:03
Pomme (јаболко en macédonien - pom en nissard) Être ou ne pas (en) être (une).
AvertissementBien que les religions et les mythologies de toutes sortes soient des œuvres de fiction, elles impactent durablement, non pas seulement les imaginaires des hominines [1], mais aussi leurs comportements car elles sont, par essence, productrices de normes sociales et morales. Lorsqu'elles n'en sont pas les sources, elles en sont les légitimations. Tout autant constitutives de réalité que véritable réalicide pour les hominines qui y croient et/ou les subissent. L'amour divin a bien souvent des allures de parc à bestiaux et d'abattoir à ciel ouvert. Dans les trois monothéismes qui naissent et se développent dans les territoires du sud-est de la Méditerranée au cours des derniers millénaires, il y a la croyance naïve d'une divinité suprême qui crée toutes choses. Elle seule est incréée — bien qu'existante ! — et son monde est un chaos infini, un grand tohu-bohu [2]. De l'hébreu ancien תֹ֙הוּ֙ וָבֹ֔הוּ, de tōhū "vide, néant, désert, solitude" et bōhū "vide". Probablement par ennui de vivre dans la solitude, cette divinité se forge un univers tangible, peuplé d'êtres vivants, entièrement soumis à son bon vouloir. Apparaissent les végétaux et les animaux. Elle instaure que l'hominine est l'animal auquel les autres doivent obéir. Unique de son espèce, l'hominine se nomme Adam. Né trop tôt pour connaître les anti-dépresseurs, il ne peut rester seul sans prendre le risque de se perdre dans ses pensées. Ève est créée pour lui tenir compagnie. Trop égocentrique, Adam ne comble pas la curiosité d'Ève. Enfreignant l'interdiction dictée par la divinité, elle propose à Adam de manger avec elle du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Le serpent lui a dit que cela serait une bonne chose. Plutôt que manger ce serpent pour le faire taire définitivement, les deux hominines décident de passer à l'acte. En colère pour cette désobéissance, l'entité divine chasse ses hominines de leur "paradis" où la nourriture ne manque pas et les condamne à vivre durement du travail de la terre. Ainsi que toute leur descendance. Dieu est très exigeant en amour. Selon ce scénario mythologique, cet épisode marque le début de la réalité historique des hominines et de leurs civilisations. La traduction en latin des textes moïsiens et christiens sur cette pré-histoire mythologique, écrits en hébreu, en araméen et en grec, présente quelques difficultés. Quel est donc le fruit de cet arbre dit de la connaissance du bien et du mal ? Les avis divergent et parfois il est dit qu'il s'agit d'une figue, d'une poire, d'une grenade ou d'une grappe de raisin. Tout se joue autour de la traduction du mot malum. Le latin tardif ne fait plus la distinction entre les voyelles longues et courtes, ainsi il y a confusion entre mālum et mălum. Le premier, emprunté au grec parlé dans le sud de la péninsule italique, désigne les fruits arrondis [3] alors que le second est d'origine latine avec le sens de mal ou mauvais [4]. L'un se retrouve en français dans melon [5] ou camomille [6] et l'autre dans tous les dérivés à partir de la racine mal, comme par exemple malheur, maladie ou malhonnête. En latin, poma désigne les fruits à noyaux ou à pépins. La datation du glissement de sens entre malum et pomme n'est pas établie mais il intervient dans le contexte des pratiques linguistiques qui se rattachent au latin du nord de l'empire romain. Cette possibilité de "jeu de mot" ne fonctionne pas dans les langues d'écriture des plus anciens textes de cette mythologie. D'après les traductions du mot français pomme dans les différentes langues latine d'Europe, il semble que celles du nord adoptent des dérivés de poma alors que les autres conservent des dérivés de malum. Par exemple, le normand poume et l'occitan poma, ou l'italien et le corse mela. Dans l'espace germanique l'étymon n'est pas le même et donne apfel en allemand et apple en anglais. Une racine qui se retrouve aussi dans les langues slaves, via аблъко, prononcez /ablŭko/, qui a le sens de pomme. Le latin abellāna désigne une noisette. Un fruit à noyaux et de forme arrondie. Vestige de cette racine latine, le dictionnaire de l'Académie française rapporte qu'une aveline est une variété de grosse noisette, et l'avelinier est l'arbrisseau qui les porte. [7]. Au XIème siècle après leur messie, les récits légendaires christiens autour du roi Arthur et de sa quête du Graal [8] conservent le sens de "pomme" de l'étymon commun aux langues germaniques, celtiques ou italiques. L'île d'Avallon, où le roi Arthur part en convalescence et où son épée magique Excalibur est forgée, est désignée comme l'île aux pommes. Merlin le magicien enseigne sous un pommier. [9] Pendant des siècles, les représentations artistiques de ce fruit défendu oscillent entre raisin, pomme et vigne, et il est à noter que Adam et Ève ont généralement une feuille de vigne pour cacher leur sexe. Les pratiques linguistiques francophones les plus anciennes utilisent pome ou pume pour désigner le fruit du pommier. [10] Le sens générique de fruit est encore présent en français moderne dans pomologie qui est la science des fruits ou dans les locutions pomme de pin, pomme de terre ou le désuet pomme d'amour qui désigne la tomate [11]. L'aspect arrondi est attesté dans les locutions pomme d'arrosoir ou de douche, dans le pommeau d'une canne ou d'une épée. [12] Les symboliques et/ou les conséquences parmi les sociétés christiennes de ce mythe fondateur sont de trois ordres. Spéciste, sexiste et pommiste. Cette hiérarchisation dicte que les hominines sont une espèce qui règne sur les autres, que l'élément femelle de ce duo primordial est responsable de l'expulsion du paradis, et que la pomme est le symbole absolu du malheur des hominines. Au cours des siècles, des hominines femelles ont fait entendre leurs voix pour protester contre les symboles et les conséquences d'un tel imaginaire misogyne. La critique antispéciste s'en nourrit. Mais les seules à ne pas être entendues sont les première concernées, les pommes elles-mêmes. Culpabilisées à l'extrême, elles se désespèrent. Extrait d'une interview exclusive protivophile de l'une d'elles, rendue publique en 2022 :
Réhabilitation![]() Affiche complotismiste extrémiste[14] Même si cela est très-très-très marginal, et donc mentionné nulle-part, la protivophilie relève l'existence d'une approche dite abeliste ou abelitioniste. Ne pas confondre avec appeliste ou abolitionniste, deux autres pans de la critique sociale radicale. L'idée est de faire connaître le sort fait aux pommes. À toutes les pommes. Leur principal porte-parole est le charismatique Jean-Claude Van Damme qui ose, en 2003, annoncer publiquement que "Moi, Adam et Eve, j'y crois plus tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme ça peut pas être mauvais, c'est plein de pectine..." [15] La lutte est lancée. Et elle sera longue. Il faut en finir avec les blagues déplacées, les allusions sulfureuses et les insultes permanentes. Guillaume Tell [16] n'est qu'un infâme pourfendeur de pomme et Isaac Newton [17] s'accapare honteusement les travaux qui concluent à l'existence de la gravité terrestre. L'un transperce avec ses flèches, l'autre regarde une pomme tomber. Par humilité et délicatesse d'esprit, JCVD n'admet jamais qu'il est en quelque sorte dans la continuité de l'œuvre du beatboxer Ludwig van Beethoven [18] et son fameux "Pom Pom Pom Pom" qui ouvre sa cinquième symphonie. [19] Une écriture abeliste de l'histoire des hominines est encore à faire. Il faut faire savoir que Blanche-Neige n'existe pas et que la pomme de l'histoire n'est en rien responsable de l'empoisonnement d'une jeune hominine femelle en cavale. Tout ceci n'est qu'une fiction. Malgré la gravité de l'accusation, le recours à des rhétoriques fallacieuses est totalement proscrit. Inutile d'accuser l'eau pour espérer amoindrir sa propre peine. Elle qui a noyé la presque totalité des hominines et des êtres vivants sur ordre de la divinité dans l'épisode du Déluge. Elle n'y est pour rien. BiologiqueLa partie de l'anatomie des hominines mâles placée sous la gorge et appelée pomme d'Adam n'a donc rien à voir ni avec une pomme, ni avec Adam. Et inversement. Que cette partie s'appelle ainsi n'est pas une preuve scientifique de l'existence d'Adam et de l'histoire de sa pomme maudite. Elle est l'autre nom, symbolique, de la proéminence laryngée du cartilage thyroïde ! La bosse présente au niveau du larynx et plus visible chez les hominines mâles que chez les femelles. Elle est présente chez l'ensemble des mammifères. Elle se compose de cartilages et sert à protéger les cordes vocales, le larynx ainsi que la glande thyroïde. Elle na jamais été un bout de pomme coincé dans la gorge. Anatomiquement, la pomme est aussi la tête, le crâne ou le visage. De manière figurée, "Pour ma pomme" signifie pour soi. Paradoxalement, pour les hominines "Être une pomme" n'est pas enviable. Synonyme de crétinisme léger ou de naïveté. La dialectique et la dimension dépréciative sont les mêmes qu'avec poire et "Être une poire". Pour celleux qui n'en ont jamais vu côte-à-côte, l'hominine de petite taille fait, selon l'expression consacrée, environ trois pommes de haut. La mesure est indicative car cela dépend du type de pomme choisi. Du point de vue de la botanique, la pomme est un faux-fruit. Au sens strict, un fruit est la transformation à partir du pistil d'une fleur. La pomme est une induvie, une "partie accessoire de la fleur qui se développe après la fécondation et enveloppe un ou plusieurs fruits ou graines." [20] Dans son cas, le fruit véritable est le cœur de la pomme qui contient les graines. Par exemple, la fraise n'est pas le fruit. Celui-ci est la petite graine jaune parsemée sur toute la partie charnue. Toutes les induvies des fleurs n'apportent pas un intérêt nutritif ou gustatif. Cette façon particulière de la pomme de maintenir ses graines dans un petit sac entouré d'une large zone pulpeuse est appelée piridion, du grec "petit sac". [21] Une particularité du pommier qui se retrouve dans l'aubépine, le cognassier, le poirier, le néflier et quelques autres. Le niveau de parenté entre les pommiers et les hominines n'est pas aisé à déterminer avec précision. Il y a un lien plus étroit entre animaux et champignons qu'avec les végétaux. Ces trois catégories appartiennent aux eucaryotes, qui constituent l'un des trois règnes du vivant au côté des bactéries et des archées. Ils proviennent tous de LUCA [22] qui est le plus récent organisme dont sont issues toutes les espèces vivant actuellement sur Terre. À quelques milliers de millénaires prêts, LUCA fête son 4,2 milliardième anniversaire. Instable et en évolution permanente, iel est une macédoine génétique qui engendre de la diversité et aboutit, entre autres, aux différents légumes de la salade niçoise, au diable de Tasmanie et à F. Merdjanov. Originaire d'Asie centrale, le pommier est attesté autour de 50 millions d'années avant le présent. Il peut mesurer quelques dizaines de mètres et vivre plusieurs centaines d'années. [23] Les botanistes désigne sous le nom de Malus la vaste famille des pommiers. La dissémination du pommier hors de l'Asie centrale est généralement expliquée par la consommation du fruit par des ours qui consomment les plus juteux et les plus sucrés, et de fait répandent les graines via leurs déjections. La diversité naît de ce processus de sélection. L'ère d'extension de ces antiques pommiers va de la Chine à l’Égypte, en passant par l'Europe. La plus ancienne preuve d'utilisation de pommiers sauvages en Europe date de quatre millénaires : de petites pommes cueillies de l'espèce Malus sylvestris (Pommier des bois) ont été retrouvées coupées et séchées sur un site néolithique du Jura. Des recherches génétiques récentes ont montré que le pommier domestique (Malus domestica) est issu de l'espèce centrasiatique Malus sieversii et non de Malus sylvestris. Durant des siècles, les hominines sélectionnent les graines et utilisent le système de greffe [24] pour créer une multitude de variétés qui correspondent à leurs besoins — consommation crue ou cuite, en alcool et décorative. Sur le pourtour méditerranéen, la culture du pommier domestique et des greffes est déjà connue par les civilisations antiques pharaonique et hellénique. Dans cette dernière, la nymphe Pomone [25], divinité des arbres fruitiers et des jardins cultivés, est souvent représentée avec une pomme à la main. Alors que ses pommes sont petites et âpres, le Malus sylvestris est occasionnellement utilisé pour être le porte-greffe de variétés domestiques. Le pommier domestique se caractérise entre autre par sa petite taille, d'où le nom de Malus pumila — du latin pumilus "nain" — qui lui est parfois donné. Depuis le XVIème siècle en Europe, les deux variétés de pommier domestique qui servent souvent de porte-greffe sont le pommier Doucin (ou Douçain) et le pommier (de) Paradis. Le premier, de plus grande taille, se nomme ainsi d'après un dérivé du mot douce. Le second tient son nom du botaniste Leonhart Fuchs qui, en 1542, publie De historia stirpium commentarii insignes (Commentaires remarquables à propos de l'histoire des plantes) où il précise que "les poètes latins nous apprennent que la pomme dans laquelle Ève et Adam mordirent avec tant de convoitise, appartenait précisément à cette variété, d'où vient qu'ensuite on lui donna le nom du lieu alors habité par eux, le Paradis terrestre" ! La structure génétique de la pomme fait que des semis réalisés à partir de graines d'une même pomme ne donnent pas nécessairement la même variété. Pour ce faire, il est donc préférable de réaliser des greffons. De nos jours, il existe un peu plus de 20000 variétés de pommiers créées par les hominines. Selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la production mondiale s'élève en 2022 à environ 100 millions de tonnes, toutes variétés confondues. La Chine représente près de la moitié de cette production. En 2024, la France a produit un peu moins de 1500 tonnes. [26] Les variétés les plus produites sont, par ordre décroissant, la Golden, la Gala, la Pink Lady et la Granny. ArtistiquePhilosophiqueNotes
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