Protivophilie

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Protivophilie. Méthode nécessaire au décryptage de la vie et de l'œuvre de F. Merdjanov

[En cours de rédaction]


Étymons

Pas de présent. Pas de futur.

Le terme protivophilie est composé, d'une part, de l'étymon slave protiv qui signifie "contre", dans le sens de "opposé à", et d'autre part de l'étymon grec phili qui signifie "pour", dans le sens de "attiré par". En français le terme de contre a un double sens. Il exprime tout autant la proximité que l'opposition. Ainsi "être contre" renvoie au fait d'être très proche alors que "être contre" indique une très forte défiance vis-à-vis de la chose contre laquelle nous sommes.

Dans l'état actuel de nos connaissances, la première mention du terme protivophilie apparaît dans le texte "Vie et œuvre de F. Merdjanov", publié en annexe des Analectes de rien par Gemidžii Éditions. Selon les passages et les ambivalences dans le choix des mots, sa rédaction semble être le fait d'une ou plusieurs personnes qui, à mots couverts, s'auto-désignent créatrices du concept et se disent inspirées de leur rencontre avec B. Smotivni. En quelques mots, la protivophilie est définit ainsi :

La protivophilie n’est pas une foi ou une croyance, elle est une remise en cause permanente. La protivophilie n’est ni une science ni une théorie, elle est un doute persistant. À la grande question de savoir à quoi elle sert [...] : à rien. L’affirmation protivophile est que nous basons notre cause sur rien.[1]

Rien dans ce texte n'indique les raisons du choix de ce néologisme mais il nous renseigne sur le pourquoi du rejet d'autres possibilités :

D’autres options que le terme "protivophilie" s’offrent à nous, mais toutes ne permettent pas la finesse de la racine protiv. Et certaines existent déjà. La paraphilie, par exemple, définit, selon les spécialistes de la sexualité médicalisée, une propension aux déviances sexuelles en tout genre. Construite sur para avec le sens de proximité, de contact et non avec para au sens de contre, "opposé à". Ne pas confondre avec la parologie qui serait une science de la parole qui s’écoute parler, à mille lieux des pratiques de la protivophilie. Ni avec le paralogisme qui nous obligerait à lire de la philosophie pour savoir ce qu’il en est exactement. La nihilogie ou la nihilophilie – basées sur le radical nihil au sens de "rien" – ne sonnent pas très bien. Quant à la protivologie, elle risque d’inciter à une énième imposture scientiste, un savoir sur rien.[1]

Fumier

Sans qu'ils soient explicitement cités, l'affirmation protivophile renvoie aux écrits de Max Stirner et particulièrement au texte L'Unique et sa propriété (1844) dans lequel l'auteur affirme "Je n'ai basé ma cause sur rien"[2]. Malgré cela, il serait réducteur de classer la protivophilie parmi les seuls courants de pensée individualistes tant les sources de F. Merdjanov sont diverses. Tout au plus peut-elle être qualifiée de "sensibilité individualiste"[3], pour reprendre le titre d'un texte de 1909 de Georges Palante.

Suffit-il de se proclamer individualiste ?
Non. Une religion peut se contenter de l’adhésion verbale et de quelques gestes d’adoration. Une philosophie pratique qui n’est point pratiquée n’est rien. [4].

La protivophilie pourrait être qualifiée outrageusement de nihilisme alors que cette construction en -isme laisse transparaître ici une simple illusion rhétorique : le nihilisme n'est pas contre, il est pour. Or, la protivophilie, elle, est contre. Depuis son apparition dans le contexte de la Russie du XIXème siècle, l'emploi du qualificatif de "nihilisme" est généralement utilisé pour dénigrer, ou du moins caricaturer, ceux et celles qu'il désigne[5]. Ce terme désigne aussi un courant littéraire russe[6] et suscitera plus tard un engouement chez certains auteurs tels Albert Camus[7], Hans Magnus Enzensberger[8] ou Oscar Wilde[9]. Une sorte de fascination pour les tenants du Catéchisme du révolutionnaire[10] et son auteur, l'amant russe d'Albertine Hottin.

[...] bien loin de la protivophilie, un catéchisme, même révolutionnaire[10][11], n’en reste pas moins un catéchisme[12], avec sa martyrologie, ses oublis de soi et sa négation des autres[1]

Les thèses marxistes ont autant ébranlé la vision du monde qu'elles sont parvenues à le changer selon ses détracteurs, alors qu'elles sont fondamentales pour d'autres qui s'en saisissent pour révolutionner ce monde. Certains relativisent. Les écrits de Karl Marx ont été interprété par des générations de révolutionnaires qui y ont puisé inspiration et explication de leurs révoltes contre. La myriade d'interprétations s'appuient sur les nombreux textes, articles et lettres de Karl Marx qui ne constituent évidemment pas un corpus totalement cohérent. Dans des contextes et des époques différentes, les marxistes ont produit une littérature conséquente en vue d'analyser le monde qu'ils espèrent voir changer. Toutes les tentatives ont pour l'instant échoué. La fragmentation infinie en courants antagonistes est tout autant la conséquence d'une lecture pointue des écrits de Marx que d'un libre questionnement qui s'en éloigne tellement qu'il en oublie la question. Même s'il serait fallacieux de voir dans la protivophilie une énième déclinaison des thèses marxistes il n'en reste pas moins qu'elle se rattache, par sa pratique et ses écrits, au monde du spectacle - comme les clowns ou les trapézistes par exemple - et plus spécifiquement à un petit courant de l'illusionnisme que l'on qualifie généralement d'anti-illusion ou prestidigitation marxiste. Pour élaborer sa grille d'analyse marxiste, cette tendance marginale s'appuie sur une lettre de Marx à son ami Engels :

Costume intégral de Hulk. Pour se sentir indestructible dès 3 ans.

Il est possible que je doive faire une pirouette. Mais dans ce cas il est toujours possible de s'en sortir avec un peu de dialectique. J'ai développé mes arguments de façon à avoir également raison dans le cas contraire[13]

Que l'individualisme puisse être considéré dans l'absolu comme le meilleur allié de l'anarchisme est une chose, mais que ce dernier fasse de l'individu une centralité absolue en est une autre. Il n'en reste pas moins que l'anarchisme est la théorie politique la moins hostile à l'individualisme. La relation entre les deux est très protivophile, elle se pose contre. Dans son sens de proximité et dans celui d'opposition. Cette relation est faîte d'entente, de croisements et de limites. S'il ne suffit pas de se proclamer individualiste pour l'être, il en va de même avec l'anarchiste. En effet, ce terme désigne une personne qui soutient qu'elle est pour l'anarchie mais ne dit rien sur sa réalité. Vit-elle réellement en anarchiste, dans le présent, ou simplement espère-t-elle l'anarchie dans un futur plus ou moins proche ? Ce qui rapproche l'individualisme de l'anarchisme est aussi leur volonté de se situer contre les planifications et le dirigisme dans la guerre sociale infinie comme le souligne très bien le documentaire Avengers. Infinity War[14] dans le dialogue entre, d'un côté, Drax le Destructeur et sa bande et, de l'autre, Iron Marx et les siens.

- Ok, j'ai un plan. Enfin, le début d'un plan. C'est très simple...
[Baillements]
- T'es en train de bailler au moment même où j'expose mon plan ! T'as entendu ce que j'ai dis ?
- J'ai arrêté de t'écouter quand t'as dis "J'ai un plan"
- Waouh, Mr Net est vraiment dérangé
- Faut savoir que la planification c'est pas du tout leur truc...
- Et c'est quoi exactement leur truc ?
- C'est ça passe ou ça casse...
- Ouais, c'est ça
- Il va falloir qu'on s'entende. Si on est trop présomptueux, on n'a pas la moindre chance...
- Nan, on est pas présomptueux. On sait même pas ce que ça veut dire ! Par contre restons positifs : J'aime bien votre plan, sauf qu'il est nul...

Librement inspiré de Los Siete Locos (Les Sept Fous - 1929) de Roberto Arlt et de Guignol's Band de Louis-Ferdinand Céline, le film Los Porfiados de l'argentin Mariano Torres Manzur [15] s'ouvre sur une devise qui illustre parfaitement ce qu'est la protivophilie.

Se faire des illusions est un problème dans la mesure où, justement, il est question d’une illusion

Contamination

Même si elle s'est construite contre, la protivophilie n'échappe pas aux sciences développées par les hominines et à leurs limites. Que ce soit dans les domaines dits des sciences sociales ou dans ceux des sciences "dures". Plus discret, le phénomène de contamination propre à la protivophilie s'est doucement propagé dans l'ensemble des sciences. Insidieusement, la géographie, les mathématiques, la biologie, l'histoire, la linguistique, l’entomologie, la gastronomie, la chimie et tant d'autres sont dorénavant marqués du sceau indélébile de la contamination protivophile. L'acharnement de la protivophilie à confirmer que de F. Merdjanov il n'y a rien à ajouter a permis de nouvelles approches. Par ses recherches en direction de rien les implications sont multiples pour ces sciences non-protivophiles qui, dorénavant, ne peuvent plus les ignorer.

Il est difficile d'établir une nomenclature complète des domaines explorés par la protivophilie et d'en lister ici toutes les conséquences sur les sciences des hominines. Nous nous contenterons de n'en citer que quelques-uns.

Archéozoophilie

Composite, cette application de la protivophilie à l'étude des rapports entre les hominines et les autres espèces du vivant tente d'en "mesurer" l'intensité. De la place d'Egosolistus Hominina - dit Ladislav Klíma - dans le règne du vivant et de son cousinage avec les hominines à la mise en évidence de la présence historique de taenia dans le hameau de Rien, des amours canines de Claudine de Culam aux marronnages bovins de l'île d'Amsterdam, des orgasmes ovins de François Augieras à l'histoire de Achtag (#) le chat, l'archéozoophilie dévoile des pans entiers des relations complexes entre les hominines et ce qu'ils appellent les "animaux", cette vaste catégorie du vivant créée par les sociétés hominines – et donc subordonnée[16]. Elle va de ceux utilisés pour l'alimentation[17] ou les loisirs[18], le travail[19] ou la guerre[20], aux animaux de compagnie, ce qui fait une grande différence quant au sort qui leur est réservé[21].

géo-protivophilie (rien mathématique (acab automorphisme de corps automorphisme bilatéral linguistique (esperluette) gastronomie

Régurgitations

Notes

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Vie et œuvre de F. Merdjanov - En ligne
  2. Max Stirner, L'Unique et sa propriété, 1844 - En ligne
  3. Georges Palante, La sensibilité individualiste, 1909 - En ligne
  4. Han Ryner, Petit manuel individualiste. Cité à l'entrée "travaux pratiques" dans Analectes de rien
  5. Michaël Confino, "Révolte juvénile et contre-culture : Les nihilistes russes des "années 60", Cahiers du monde russe et soviétique, 1990 - En ligne
  6. Wanda Bannour, Les nihilistes russes, Aubier Montaigne, 1974
  7. Albert Camus, L'Homme révolté
  8. Hans Magnus Enzensberger, Les rêveurs de l'absolu, Éditions Allia, 1998
  9. Oscar Wilde, Vera ou les nihilistes, Paul Vermont, 1977
  10. 10,0 et 10,1 Serge Netchaiev, Le Catéchisme du Révolutionnaire, 1869 - En ligne
  11. Mikhaïl Bakounine, Catéchisme révolutionnaire, 1865 - En ligne
  12. Mikhaïl Bakounine, Relations avec Serge Netchaiev (1870 - 1872), Éditions Tops / H. Trinquier, 2003
  13. Lettre de Karl Marx à Engels du 15 août 1857 dans laquelle il évoque la situation dans les Indes britanniques - En ligne
  14. Avengers. Infinity War
  15. Los Porfiados (Les Acharnés) réalisé en 2002 par Mariano Torres Manzur
  16. Peter Singer, L’égalité animale expliqué aux humain-es, Tahin Party, 2011 - En ligne
  17. Jean-Denis Vigne, Les débuts de l’élevage, Le Pommier, 2012
  18. Voir par exemple Élisabeth Hardoin-Fugier et Éric Baratay, Zoos. Histoire des jardins zoologiques en Occident. XVIème – XXème siècle, La Découverte, 1998. Éric Baratay et Élisabeth Hardouin-Fugier, La Corrida, P.U.F., 1995 - En ligne
  19. Éric Baratay, Bêtes de somme. Des animaux au service des hommes, Éditions de la Martinière, 2008
  20. Éric Baratay, Bêtes des tranchées, des vécus oubliés, CNRS Éditions, 2013
  21. Robert Delort, Les animaux ont une histoire, Seuil, 1984. Éric Baratay, Le point de vue animal. Une autre version de l’histoire, Seuil, 2012.