Macédoine monarchiste

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Macédoine (Македонија en macédonien). Terme fourre-tout qui désigne, selon les époques et les contextes, des réalités qui n'ont pas grand-chose à voir les unes avec les autres. Dans tous les cas, ce terme est associé à une chose illusoire.

De 1913 à 1944, le terme de macédoine désigne la province du royaume yougoslave.

Géographie approximative

Ceinture alpine
La Macédoine est située dans la partie centre-ouest de la péninsule balkanique, à l'ouest de la mer Noire dont elle est séparée par la Bulgarie, à l'est de la mer Adriatique avec l'Albanie entre, et au nord de la mer Égée avec la Grèce entre les deux. Malgré son nom, la péninsule balkanique n'en est pas une car il n'y a pas d'isthme mais une délimitation au nord par les cours des rivières Save et Kupa et d'une partie de celui du Danube. Et au sud par les mers environnantes. Elle est péninsule à la seule condition que l'on accepte que la Norvège ou l'Afrique soient des îles. S'étendant sur 10 pays, les Balkans sont un ensemble montagneux reliant les Carpates roumaines aux Alpes orientales. Ils sont généralement subdivisés entre, de l'est à l'ouest, les Grands balkans, les Rodhopes, les Alpes dinariques, et du nord au sud, le Pinde, le Parnasse et le Péloponnèse. L'arc qui va des Alpes dinariques au Péloponnèse se prolonge, sous les eaux, pour rejoindre l'Anatolie. Les Balkans s'intègrent dans le grand ensemble montagneux, appelé ceinture alpine, qui s'étend des côtes du Maroc à l'Himalaya, en passant par l'Atlas, la côte ibérique, les Pyrénées, les Alpes et les Apennins, les Balkans, les Carpates, les montagnes d'Asie mineure, le Caucase, les plateaux iraniens, l'Hindou Kouch puis l'Himalaya, pour finir tout le long de l'Indonésie. Cette ceinture est la conséquence de la dérive des continents et de la rencontre entamée il y a 65 millions d'années entre les plaques tectoniques eurasiatiques, africaines, arabiques et indiennes qui, pour les trois dernières, remontent à des vitesses différentes[1]. La Macédoine est donc à l'ouest de cette ceinture alpine et au sud de la plaque tectonique.

Les principaux fleuves qui la traversent sont le Vardar/Axios, le Strymon et la Mesta. Tous se jettent dans la mer Égée.

Ex-Roumélie

Gains territoriaux avec le traité de Bucarest en 1913
La Première guerre balkanique prend fin en mai 1913 avec la signature du traité de Londres qui entérine de facto les frontières suivant les lignes de front. La Roumélie ottomane est démantelée entre le projet d’un futur État albanais, le Monténégro, la Serbie, la Grèce et la Bulgarie. Cette dernière est mécontente du découpage et réclame le rattachement de tous les bulgarophones. La définition des frontières est un sujet qui mobilise la diplomatie, parfois jusqu’aux armes. Entre juin et juillet 1913, la Bulgarie est en guerre contre une alliance des gréco-serbes, aidée par la Roumanie, et des ottomans. Capitulant rapidement, la Bulgarie est contrainte d’accepter le découpage de la Roumélie qui lui est proposé à la suite de cette seconde guerre balkanique. Le traité de Bucarest est signé en août 1913. La Serbie perd son accès à la mer Adriatique au profit d’une Albanie indépendante mais double son territoire en annexant les régions autour de la vallée du Vardar. Sa frontière avec la Grèce est située à Guevgueliya. La Grèce se retire d’Épire du nord pour la donner à l’Albanie mais agrandit son territoire de 68 % en récupérant les zones de la mer Égée, le Monténégro de 62 %. La Bulgarie perd la Dobroudja et la Thrace orientale mais conserve un accès à la mer Égée et les régions autour du massif montagneux du Pirin. L’empire ottoman obtient la Thrace orientale qui fixe la frontière entre la Bulgarie et l’empire ottoman. La Bosnie-Herzégovine reste austro-hongroise.

Désormais, la Macédoine du Pirin désigne la partie de la Roumélie ottomane donnée à la Bulgarie, la Macédoine égéenne celle à la Grèce, et la Macédoine du Vardar celle à la Serbie.

Monarchie yougoslave

Depuis son indépendance de l'empire ottoman en 1878, le royaume de Serbie est un allié de l'empire austro-hongrois dont il est frontalier sur toute sa frontière nord. L'arrivée au pouvoir d'une nouvelle dynastie en 1903 réoriente la politique étrangère du royaume qui se tourne alors vers la Russie. Le roi Pierre Ier instaure une monarchie constitutionnelle d'orientation libérale. Il soutient les revendications des populations de Bosnie-Herzégovine - annexée en 1908 par les austro-hongrois - et plus généralement des populations slavophones qu'il voudrait réunir en un seul État. Dans l'ensemble des populations slavophones des Balkans se pose la question de l'indépendance, des groupes militants se constituent, certains considérant qu'elles doivent constituer des Etats indépendants, d'autres préfèrent une union de ces slaves du sud - les jugoslaveni - dans une Yougoslavie, certains veulent que la dynastie serbe dirige cette union, d'autres ont des visées révolutionnaires.

Vardariens

La partie de la Roumélie donnée au royaume de Serbie prend le nom de Macédoine du Vardar et devient en 1913 une province du royaume. La politique menée par le roi Pierre Ier dans la province du Vardar mène à une plus grande centralisation et à une "serbisation" des différentes pratiques culturo-linguistiques des ex-rouméliens, dorénavant vardariens.

Divisée entre une "aile gauche" qui souhaite une vaste fédération slavo-balkanique et une "aile droite" qui préfère un rattachement à la Bulgarie, l'Organisation Révolutionnaire Intérieure de Macédoine (ORIM) lance à partir de la Macédoine du Pirin - en Bulgarie - de nombreuses attaques militaires contre les serbes ou les grecs qui occupent respectivement la Macédoine du Vardar et la Macédoine égéenne et organise quelques assassinats politiques.

Pas rien !

Victimes de la guerre
Membre de l'organisation révolutionnaire Mlada Bosna (Jeune Bosnie)[2], le jeune bakounino-nationalo-yougoslave Gavrilo Princip réussit à tuer l'héritier de l'empire austro-hongrois et sa femme à Sarajevo le 28 juin 1914[3]. Accusant le royaume de Serbie d'en être l'instigateur[4], l'Autriche-Hongrie lui déclare la guerre le 28 juillet. Par le jeu des alliances, s'enclenche la Première guerre mondiale.

Dans un réalisme que nul jeu informatique, même ultra-violent, même en 3D, ni une super-production hollywoodienne ne sauraient rendre aussi bien, ce conflit se solde par plus de 10 millions de soldats tués, environ 8 millions d'invalides et près de 9 millions de civils morts. Les premiers dans les combats et les tranchées et les seconds de famine et de maladie. Voir exterminés ou chassés comme les arméniens[5], les assyro-chaldéens[6], les grecs pontiques[7] et les yézidis[8] le furent par les ottomans. Globalement, plus de 12 millions de personnes sont dans une situation de "réfugiés" ayant fuit une situation intenable. Sur plus de 14 millions d'animaux (non-hominines) utilisés pendant la guerre, plus de 10 millions de chevaux, de mules, de bœufs, de chiens et de pigeons meurent dans ce conflit[9]. Le royaume de Serbie dénombre plus de 1,2 millions de morts pour une population totale de 4,5 millions. Pour ce compter réellement, les survivants devront encore attendre la fin de l'épidémie de grippe de 1918-1919 qui fera entre 30 et 50 millions de morts.

Après quatre années de combats, la guerre se solde par un nouveau partage de territoires par les puissances vainqueurs. L'empire ottoman est repoussé vers le sud, l'Autriche-Hongrie est démembrée de plusieurs de ses territoires qui accèdent à l'indépendance ou sont donnés à l'Italie, l'Allemagne est amputée et la Russie est secouée par la vague révolutionnaire qui a balayé le Tsar en 1917. Les empires britanniques et français consolident les frontières de leurs possessions coloniales en Afrique et en Asie, et s'insèrent dans ce que les britanniques nomment Moyen-Orient (Middle East) et les français Proche-Orient.

En 1918, au sortir de cette guerre émerge un éphémère État des slovènes, des croates et des serbes dans les territoires balkaniques du défunt empire austro-hongrois. Le royaume de Serbie s'agrandit du Monténégro puis s'unit à l'État des slovènes, des croates et des serbes pour former le royaume du même nom, dont la capitale reste Belgrade. Il est de fait le premier État yougoslave.

Irrédentes et istriens

Les langues parlées en Istrie en 1910 : orange-italien, vert foncé-slovène, vert clair-croate, gris-istrien, rose-allemand
Tout d'abord attribuées à l'Italie, des villes et des îles de la côte dalmate et l'Istrie[10] - situées en face de l'Italie du nord et jusqu'alors austro-hongroises - sont finalement données au royaume des yougoslaves par le traité de Versailles de 1919 qui définit les termes de l'accord de paix définitif. L'Istrie et la côte dalmate sont des régions dans lesquels chacun revendique les locuteurs de telle ou telle langue pour justifier un nouveau tracé de frontières[11]. L'Italie lorgne sur les régions "irrédentes" qui selon elle lui reviennent, de Nice à la Corse[12], de la Dalmatie à des îles de la mer Égée[13]. Refusant les propositions du traité, le fantasque poète-combattant Gabriele D'Annunzio et ses troupes se lancent à la conquête de la ville de Fiume en septembre 1919 dans le but de la "restituer" à l'Italie. Celle-ci refusant, D'Annunzio proclame la Régence italienne du Carnaro en septembre 1920. Le nouvel État se dote d'une constitution puisant ses idées dans le syndicalisme révolutionnaire[14], le "nationalisme de gauche", le militarisme et le culte du chef.

Ses forces armées déclarent la guerre à l'Italie mais la Régence est défaite le 30 décembre 1920. A la place l'État libre de Fiume est instauré, un État neutre potentiellement siège de la Société Des Nations (future ONU). L'épopée de D'Annunzio influence le mouvement fasciste qui s'en inspire largement. Soutien critique du fascisme pour ses détracteurs, simple inspirateur passif pour les autres[15], D'Annunzio appartient à ces mouvements artistiques et politiques qui, venant de courants révolutionnaires, entretiennent des relations ambiguës avec Mussolini et le fascisme naissant, tel le Futurisme. Si certains participants à la Régence italienne du Carnaro, proches de D'Annunzio, seront des opposants de la première heure au fascisme[16], d'autres ne s'en éloigneront que lors du rapprochement entre l'Italie fasciste et l'Allemagne nationale-socialiste.

En 1924, l'Italie fasciste prend possession de l'Istrie et de Fiume, mettant fin à l'État libre de Fiume[17].

Illyriens ?

La protivophile ne cesse de répéter que :

Les prospères et antiques royaumes illyriens – à l’ouest de la Macédoine actuelle – [...] contrairement aux résultats d’une étude étymologique trop superficielle, ne sont pas des îliens.[18]

Il n'y a pas plus d'habitants d'une mythico-étymologique "île de rien" que de descendants des antiques illyriens, mais la mythologie nationaliste albanaise se fantasme comme tel. Si à l'issue de la Première guerre mondiale un État albanais est restauré, la région albanophone du Kossovo reste sous la domination du royaume des yougoslaves.

Macédoine monarchiste

La Bulgarie opère un retournement politique en 1923 lorsqu'elle décide de se rapprocher de la Grèce et du royaume serbe. L'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (ORIM) subit la répression du pouvoir bulgare qui tente de mettre fin à ses opérations militaires. En représailles, l'ORIM assassine le premier ministre bulgare. Entre 1923 et 1924, l'ORIM multiplie ses attaques contre le royaume serbe à partir de la région du Pirin bulgare qu'elle contrôle presque entièrement. L'ouverture de négociations avec les communistes divise politiquement l'ORIM qui finalement se scinde en deux factions. Celle opposée au rapprochement avec les communistes fait assassiner quelques membres de la dite "aile gauche" - qui se nomme ORIM Unifiée - et prend le contrôle de l'organisation. Les luttes internes sont sanglantes et les avis divergents quant aux stratégies à adopter : Faut-il renforcer la tactique de guérilla ou accentuer la politique d'assassinats ? Faut-il s'allier aux nationalistes croates - les oustachis - ouvertement pro-fascistes ?

En 1929, le roi décide de proclamer le Royaume de Yougoslavie dont il devient le monarque absolu. Il renforce ses pouvoirs et se lance dans une chasse accrue à ses opposants les plus agités, communistes et nationalistes macédoniens ou croates. Le redécoupage administrative du pays redéfini 9 banovines (régions) nommées selon la géographie, sans tenir compte d'un quelconque critère linguistique ou culturel. Finalement, il est assassiné en 1934 à Marseille pour un macédonien/vardarien membre de l'ORIM. En réponse, l'ORIM - dorénavant alliée aux oustachis croates - subit une répression féroce qui se solde par des arrestations et de nombreux morts parmi ses membres. Ses bases militaires sont démantelées. Deux ans plus tard, l'ORIM Unifiée rejoint les communistes au sein de la Fédération communiste balkanique.

Le successeur du défunt roi est mineur et le pouvoir échoit temporairement à un régent. Celui-ci tente de calmer le jeu politique interne en restaurant une monarchie constitutionnelle et en proposant en 1939 un nouveau découpage administratif pour répondre aux nationalistes croates en créant à partir de deux banovines réunies et de morceaux de quatre autres la Banovine de Croatie. La Macédoine du Vardar conserve l'appellation de Banovine du Vardar.

Mal aryen...

Frontières balkaniques en 1943
Choisissant de pactiser avec l'Allemagne nationale-socialiste, le régent est destitué en 1941 par un coup de force et remplacé par le monarque mineur, qui prend le nom de Pierre II. Le Royaume de Yougoslavie est attaqué militairement par l'Allemagne et ses alliés et son territoire est rapidement démembré. Les frontières sont redessinées : L'Italie s'implante sur la côte dalmate et en Albanie où elle soutient un régime à sa solde, l'Allemagne met en place deux États "collaborationnistes", un en Croatie et un en Serbie, et la banovine du Vardar est éclaté entre l'Albanie, la Serbie et le royaume de Bulgarie qui en occupe la plus grande portion. Vestige des répressions de 1934, et très largement affaiblie, la partie de l'aile droite de l'ORIM, organise des milices armées dans les zones sous contrôle italo-allemand pour en chasser les partisans communistes, yougoslaves ou grecs, et les nationalistes grecs avec l'idée de constituer un futur État macédonien indépendant avec le soutien de l'occupant.

La guerre contre l'Occupant et ses "collabos" est menée avec acharnement par les partisans communistes et quelques groupes nationalistes serbes et macédoniens/vardariens. Avec le soutien de l'armement des britanniques et des russes/soviétiques, les "Partisans" communistes repoussent les militaires italo-allemands et renversent les États croates et serbes qu'ils soutenaient. Dans la banovine du Vardar, les troupes bulgares se retirent après l'arrivée au pouvoir des communistes en Bulgarie et l'éphémère État indépendant de Macédoine créé par les Allemands ne survit que quelques jours. Les partisans du Vardar regroupés au sein de l'Assemblée anti-fasciste pour la libération du peuple macédonien proclame fin 1944 la création de la République populaire de Macédoine dont le but est de s'unir au sein d'une future Yougoslavie fédérale. Projet auquel adhère l'ORIM Unifiée.

Le bilan de cette Seconde guerre mondiale, après six ans d'affrontement, est de plus de 20 millions de militaires tués et plus de 50 millions de civils. Parmi ces derniers, environ 6 millions de juifs et plus de 200000 roms sont délibérément tués lors de politiques visant à les exterminer en tant que "peuple". Plusieurs millions de personnes sont blessées et plus de 30 millions sont "déplacées". Environ 30 millions d'animaux (non-hominines) sont enrôlés[19] et le nombre exact de morts et leur identité restent encore aujourd'hui une inconnue. Le royaume de Yougoslavie perd plus d'un million de personnes[20] sur une population totale de 15 millions.

...rime à rien

Si les hitlériens ont voulu faire rimer aryen à tout, la protivophilie - toujours méfiante en ce qui concerne la poésie - affirme qu'ils se trompent et que, au contraire, tout rime à rien[21].

Néo-vardariens

A la fin de la Seconde guerre mondiale les partisans communistes abolissent la monarchie yougoslave et proclament en novembre 1945 la République fédérative populaire de Yougoslavie. Elle regroupe les régions de Slovénie, de Croatie, de Bosnie-Herzégovine, du Monténégro, de Serbie (dont le Kosovo) et de Macédoine.

La banovine du Vardar se dissout dans le projet de Yougoslavie socialiste et laisse place à la République fédérale de Macédoine, les néo-vardariens.

Révolutionnariens

La seule étude consacrée à F. Merdjanov précise que son existence même est la marque que sa "famille d'origine macédonienne"[22] a su traverser cette première moitié du XXème siècle :

Elle s’est battue contre les prophéties des faux aryens, affirmant sans doute son nihilisme jusqu’à diluer totalement ce qualificatif de macédonien. Elle s’est débattue contre les promesses des littérateurs, des utopiens et autres gentilés révolutionnariens, affinant sans doute son nihilisme jusqu’à le dissoudre dans ses dernières illusions.[18]

Pour que F. Merdjanov puisse naître à Nice en 1970, il faut au minimum que ses deux géniteurs - alors enfants - ou leurs parents aient survécu à ces guerres et ces massacres.

Dans l'immédiate après-guerre, vivre en Macédoine signifie aussi survivre aux multiples purges des communistes yougoslaves contre leurs anciens alliés de l'ORIM Unifiée ou leurs propres camarades jugés dissidents, et aussi contre les "collabos" oustachis et de l'aile droite de l'ORIM. La chasse aux options jugées trop "nationaliste macédonien" ou "pro-bulgare" est ouverte. Hormis la participation anecdotique de l'ancien anarchiste Pavel Chatev - anciens des Bateliers - au premier gouvernement de la Yougoslavie socialiste, le sort réservé aux anarchistes est aussi à la répression.

Maintenant qu'ils arrivent aux pouvoir, la dissidence n'est plus chose à défendre pour les communistes. Alors que dire d'une famille telle celle de F. Merdjanov "dont l’histoire croise celle du nihilisme politique des années 1900"[22], si ce n'est qu'après les aryens, les nouveaux ennemis furent sans doute ces "révolutionnariens"...

Se faire des illusions est un problème dans la mesure où, justement, il est question d’une illusion.[23]

Cartographie

Notes

  1. La plaque africaine se déplace vers le nord-est de 2,15 cm par an. La plaque arabique se déplace vers le nord-est à une vitesse de 4,65 cm par an. La plaque indienne se déplace vers le nord à une vitesse de 6 cm par an. La plaque eurasiatique se déplace vers le nord-ouest en Europe et vers le sud-est en Asie à une vitesse de 0,95 cm par an.
  2. En Bosnie autro-hongroise émerge au début du XXème siècle le groupe Jeune Bosnie inspiré par les écrits de Bakounine. L'un d'eux, Bogdan Zerajic, tente en 1910 d'assassiner, sans succès, le gouverneur de la région. Dans ans plus tard, c'est Luka Jukic qui attente, sans plus de succès, à la vie du nouveau gouverneur.
  3. Nedeljko Cabrinovic tente d'abord de lancer une bombe mais celle-ci n'explose pas. A son procès, il déclare avoir agi pour ses idéaux anarchistes.
  4. Victor Serge, Mémoire d'un révolutionnaire, : "Autour de la grande idée d'une fédération balkanique grouillaient des tas d'agents secrets, impresarii d'irrédentismes, trafiquants d'influences, politiques nocturnes suivant à la fois six intrigues ; [...] Il y avait l'orientation italienne, l'orientation bulgare, l'orientation yougoslave, deux influences grecques, monarchistes et républicaine, les idéologies, les coteries personnelles, les vendettas... Nous connaissions les cafés où attendaient tels revolvers, surveillés du café d'en face par tel autres. Autour de la fédération balkanique se groupaient des révolutionnaires romantiques survivant à d'autres tragédies. Je rencontrais parmi eux de Jeunes-Serbes de naguère, amis et disciples de ce Vladimir Gatchinovitch, bakouniniste et nationaliste, mort de tuberculose à trente ans après avoir avoir formé le groupe qui devait, le 28 juin 1914, commettre l'attentat de Sarajevo."
  5. Entre 1914 et 1923 plus d'un million d'arméniens sont exterminés, soit les 2/3 de la population arménienne. Les autres chassés d'Anatolie. Yves Ternon, Les Arméniens. Histoire d'un génocide, Seuil, 1977
  6. Le terme "assyro-chaldéens" désigne les populations parlant des langues araméennes et appartenant à des communautés chrétiennes réparties sur l'Irak, la Turquie, le Liban et la Syrie. Sur un peu plus d'un million de personnes, entre 500 000 et 750 000 assyro-chaldéens sont tués en 1914-1915. Joseph Yacoub, Qui s'en souviendra ? 1915 : Le génocide assyro-chaldéo-syriaque, Cerf, 2014. Claire Weibel Yacoub, Surma l'assyro-chaldéenne (1883 - 1975). Dans la tourmente de Mésopotamie, L'Harmattan, 2007. Florence Hellot, "Les Assyro-Chaldéens de Perse et du Hakkari : des migrations à l'exil (1835-1935)", Études kurdes, n° 7, 2005 - En ligne
  7. Le terme de "pontiques" désigne les communautés chrétiennes de langues grecques ou assimilées vivant sur les côtes d'Anatolie et sur les bords de la Mer noire. Pour l'ensemble des populations grecques d'Asie mineure, on parle de Micrasiates. Lors de la Première guerre mondiale puis la guerre d'indépendance de la future Turquie, environ 500 000 pontiques sont tués. Dans le cadre d'un échange de population entre la Turquie et la Grèce, environ 1 500 000 micrasiates sont expulsés vers la Grèce et 400 000 personnes - considérées turques - le sont vers la Turquie. Les réfugiés sont envoyés dans les provinces slavophones et turcophones de Grèce pour coloniser les régions nouvellement acquises. Michel Bruneau (dir.), Les Grecs pontiques, diaspora, identité, territoires, CNRS, 1998. Faruk Bilici, "Que reste-t-il de la langue et de la culture grecques sur les côtes turques de la mer Noire ?", Cahiers balkaniques, n° 38-39, 2011 - En ligne
  8. Environ 500 000 yézidis sont tués. Les yézidis sont des populations kurdophones pratiquant une religion monothéiste non-abrahamique
  9. Éric Baratay, Bêtes des tranchées. Des vécus oubliés, CNRS Éditions, 2013
  10. André-Louis Sanguin, "La communauté submergée : les Italiens de l'Istrie croate et slovène", Bulletin de l'Association de Géographes Français, 1996 - En ligne
  11. Maurice Zimmermann, "L'ethnographie de la frontière Nord-Italienne", Annales de géographie, 1920, n°158 - En ligne
  12. F. Merdjanov, L'équation corse à la lumière de l'inconnue macédonienne. Précis de nihilisme montagnard
  13. L'irrédentisme est une vison nationaliste d'une "Grande Italie". Robert Paris, "Nationalisme et irrédentisme en Italie de l'unité à la Première Guerre mondiale", Matériaux pour l'histoire de notre temps, n°43, 1996 - En ligne
  14. Willy Gianinazzi, "Le syndicalisme révolutionnaire en Italie (1904-1925). Les hommes et les luttes", Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, 2006/1, n° 24 - En ligne
  15. Albert Londres, L'équipée De Gabriele D'Annunzio, Arléa, 2010.
  16. Alceste De Ambris est un syndicaliste révolutionnaire favorable à l'entrée de l'Italie dans la Première guerre mondiale afin de créer, selon lui, les conditions nécessaires à un soulèvement révolutionnaire. Il participe à l'écriture de la Charte de Carnaro avec Gabriele D'Annunzio et tente de convaincre ce dernier d'attaquer Rome avant les mussoliniens. Après la chute de Fiume et la prise de pouvoir des fascistes, il est un opposant farouche qui n'hésite pas à les affronter les armes à la main. Agressé en 1923, il quitte l'Italie pour la France où il meurt à Brive-la-Gaillarde en 1934. Pendant ses années d'exil en France, il n'aura de cesse d'organiser l'accueil de réfugiés fuyant le fascisme.
  17. Fiume est intégrée à la Yougoslavie et reprend son nom croate de Riejka à la fin de la guerre. L'Istrie est revendiquée pas les italiens et les yougoslaves qui se la partage de 1954 à 1977. Trieste demeure en Italie et le reste de l'Istrie devient yougoslave - aujourd'hui en Croatie. Cette reprise en main et le partage des territoires causera la mort de plus de 15000 personnes, essentiellement italophones, simples habitants, militaires ou fascistes convaincus. Beaucoup d'italophones quittent la côte dalmate devenue entièrement yougoslave.
  18. 18,0 et 18,1 "Vie et œuvre de F. Merjanov" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, 2017 - En ligne
  19. Martin Monestier, Les animaux-soldats. Histoire militaire des animaux des origines à nos jours, Cherche Midi, 1996
  20. Une étude publiée en 1993 estime les pertes totales à 1027000 morts incluant 237000 partisans yougoslaves et 209000 Oustachis (nationalistes croates "collabos"). Les pertes civiles sont de 581000 dont 57000 juifs. Les pertes suivant les républiques sont : Bosnie 316000, Serbie 273000, Croatie 271000, Slovénie 33000, Monténégro 27000, Macédoine 17000 et 80000 tués en dehors de la Yougoslavie.
  21. Peut-être est-il préférable alors d'utiliser le terme de "hitléristes".
  22. 22,0 et 22,1 Voir la courte biographie dans F. Merdjanov, Analectes de rien, 2017
  23. Ouverture du film Los Porfiados réalisé en 2002 par Mariano Torres Manzur