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− | Max Stirner s'en prend directement à la religion qu'il voit comme un avilissement à des croyances infondées et à des morales contraignantes, mais aussi aux approches philosophiques qui, tout en en faisant la critique, ne parviennent pas à s'en détacher radicalement. Et en premier lieu les hominines qu'il fréquente lors des discussions des ''Freien''. Adepte d'améliorations sociales et d'ajustements économiques progressifs dans les sociétés d'hominines, la pensée libérale y côtoie la pensée socialiste qui, elle, préconise plutôt des ruptures plus nettes afin d'hâter les réformes pour l'amélioration générale des conditions de vie des hominines. En cette fin de XIX<sup><small>ème</small></sup> siècle, ces pensées critiques se structurent dans un contexte politique où les régimes autoritaires, républiques et autres royaumes dirigent durement leurs populations et où les conditions sociales sont bouleversées par l'industrialisation toujours plus grande des sociétés d'hominines en Europe. Les outils de contrôle politique se sont améliorés grâce aux réorganisations administratives et politiques, et la dépendance économique s'est accrue pour une grande part de la population, celle qui intègre l'économie industrielle. Le débat se focalise entre ''réformisme'' et ''révolutionarisme'', l'un proposant à l'Unique d'admettre qu'ille n'aura jamais totale satisfaction tout en enjoignant de croire que les lendemains peuvent être meilleurs qu'aujourd'hui, l'autre fait le pari que les lendemains ne peuvent qu'être meilleurs et qu'à ce titre l'Unique ne compte pour rien. Ou si peu. Reproduisant la morale religieuse, les pensées libérales et socialistes instaurent de la morale politique sensée être le nouveau carcan dans lequel s'enferme l'Unique. Par des procédés rhétoriques et des discours emberlificotés, ces deux pensées proposent un marché de dupe à chaque hominine. Pour résumer en quelques mots, disons que devant le constat que si rien n'est fait une personne va mourir, il est proposé comme une évidence que l'une d'entre elle doit doit pouvoir être tuée, ou se tuer, pour empêcher cela ! Pour sa fonction sociale | + | Max Stirner s'en prend directement à la religion qu'il voit comme un avilissement à des croyances infondées et à des morales contraignantes, mais aussi aux approches philosophiques qui, tout en en faisant la critique, ne parviennent pas à s'en détacher radicalement. Et en premier lieu les hominines qu'il fréquente lors des discussions des ''Freien''. Adepte d'améliorations sociales et d'ajustements économiques progressifs dans les sociétés d'hominines, la pensée libérale y côtoie la pensée socialiste qui, elle, préconise plutôt des ruptures plus nettes afin d'hâter les réformes pour l'amélioration générale des conditions de vie des hominines. Dans le texte, ''L'Unique et sa propriété'' démonte l'argumentaire des pensées libérales et socialistes, leur reprochant de limiter leurs critiques de l'existant car encore trop imprégnés de morale. En cette fin de XIX<sup><small>ème</small></sup> siècle, ces pensées critiques se structurent dans un contexte politique où les régimes autoritaires, républiques et autres royaumes dirigent durement leurs populations et où les conditions sociales sont bouleversées par l'industrialisation toujours plus grande des sociétés d'hominines en Europe. Les outils de contrôle politique se sont améliorés grâce aux réorganisations administratives et politiques, et la dépendance économique s'est accrue pour une grande part de la population, celle qui intègre l'économie industrielle. Le débat se focalise entre ''réformisme'' et ''révolutionarisme'', l'un proposant à l'Unique d'admettre qu'ille n'aura jamais totale satisfaction tout en enjoignant de croire que les lendemains peuvent être meilleurs qu'aujourd'hui, l'autre fait le pari que les lendemains ne peuvent qu'être meilleurs et qu'à ce titre l'Unique ne compte pour rien. Ou si peu. Reproduisant la morale religieuse, les pensées libérales et socialistes instaurent de la morale politique sensée être le nouveau carcan dans lequel s'enferme l'Unique. Par des procédés rhétoriques et des discours emberlificotés, ces deux pensées proposent un marché de dupe à chaque hominine. Pour résumer en quelques mots, disons que devant le constat que si rien n'est fait une personne va mourir, il est proposé comme une évidence que l'une d'entre elle doit doit pouvoir être tuée, ou se tuer, pour empêcher cela ! Pour sa fonction sociale l'Unique n'est pas irremplaçable, ce qui, pour ''soi-même'', est en contradiction totale avec la réalité. Selon Max Stirner, toute idéologie, même politique, reste une prison pour l'Unique, pour soi. |
<blockquote>''Je ne pense jamais à demain, mais toujours à la destruction d'aujourd'hui. Je pense à rien.''<ref>Extrait d'une discussion de comptoir.</ref></blockquote> | <blockquote>''Je ne pense jamais à demain, mais toujours à la destruction d'aujourd'hui. Je pense à rien.''<ref>Extrait d'une discussion de comptoir.</ref></blockquote> |
Version du 29 août 2021 à 14:28
Johannes Holzmann (Јоханес Холцман en macédonien — Joanes Holzman en nissard).
Avant-rienDifficile, même pour la protivophilie, de déterminer la date d'apparition des premières défiances d'hominines[1] envers les collectifs dans lesquels illes vivent. Sont-elles apparues dès les premiers regroupements indispensables à la survie ou plutôt lors de la constitution des premières formes d'organisations sociales ? Depuis quand les hominines perçoivent-illes que les avantages que procure le collectif sont en équilibre fragile avec les désavantages qu'il implique ? Avoir une place dans une société, quelle qu'elle soit, induit de se plier à ses règles. Les refuser, c'est prendre le risque de l'expulsion, de subir l'ostracisation, la punition ou même la mise à mort. La paléoanthropologie n'est pas en mesure, à ce jour, d'affirmer que les espèces d'hominines aujourd'hui disparues ne furent pas elles-aussi parcourues par cette problématique comme l'est aujourd'hui encore son unique survivance, l'être humain. Aux vues de son histoire connue, faîte de sacrifices et de meurtres, il semble que ce questionnement ne soit pas le propre de l'espèce hominine mais qu'au mieux il traverse des individualités. Les sources écrites et les traditions orales encore accessibles rapportent de nombreuses histoires, récits ou réflexions autour de la place de chaque hominine parmi les autres. La révolte individuelle est une source d'inspiration pour les conteurs, les philosophes, les poètes et autres bavardages. Que de personnages fictifs ou de témoignages dans lesquels la "geste individuelle" interroge sur les fondements mêmes des sociétés d'hominines : Qu'elle est la part d'acceptable pour chaque hominine ? Généralement, la révolte est contre une chose en particulier et non contre l'ensemble des contraintes exercées sur les hominines. Les avis sont très divergents quand aux sujets dignes d'intérêt et l'intensité des rejets qu'ils engendrent, ce qui fait que les personnages peuvent sembler contradictoires, voire antagonistes entre elleux. Il n'y a pas de cohérence dans la geste de la révolte individuelle. Juste une macédoine d'ingrédients qui oscille entre le fertile compost et le sac à vomi. Par exemple, rien n'empêche de vouloir se sacrifier pour sauver le monde lorsque l'on maltraite ses enfants, ou trouver magnifique que l'hominine puisse se laisser mourir — tel un petit chiot sur la tombe de son maître — pour cause d'amours interdites alors l'on parle peut-être d'une brute épaisse dont les faits de guerre sont sanglants. La plupart du temps la révolte individuelle n'est pas une contestation globale, ni même partielle, mais bien plus une volonté de "retour" à un certain ordre des choses. Une simple demande. Qu'elle se base sur un passé regretté ou un futur espéré, cette révolte aspire à être le droit chemin et accéder à sa demande est la garantie d'un retour à une forme de normalité. Dans la littérature des hominines, la geste individuelle est souvent valorisée de telle façon qu'elle ne bouleverse jamais totalement l'existant. Ce n'est pas sa prétention. Elle est exaltée pour ses dimensions romantiques et sanctifiée pour son incapacité à influer profondément sur le réel. Pour autant, l'ensemble des sociétés d'hominines disposent de mécanismes permettant de faire taire toutes dissensions en leur sein, que ce soit des sociétés "simples et peu hiérarchisées" ou des sociétés "complexes et hiérarchisées". Il est généralement admis comme une évidence que l'individualité doit être soumise à la collectivité dont les intérêts sont jugés supérieurs. La nécessité pour les hominines de devoir vivre en collectif — par obligation biologique pour la survie ou les facilités que cela procurent — est un chantage permanent contre les individualités récalcitrantes. Stirner ? Rien !Dans un petit recoin du monde habité, Johann Kaspar Schmidt, dit Max Stirner, publie en octobre 1844 après JC sa cartographie du monde intitulée L'Unique et sa propriété[2]. Diplômé en langues anciennes, en allemand, en histoire, en philosophie et en instruction religieuse, Max Stirner est professeur dans une école berlinoise pour jeunes filles. Il fréquente le club de discussion des Freien[3] qui se réunit régulièrement dans des bars où jeunes universitaires et autres "intellos" de Berlin se voient pour discuter de religion, de politique et de philosophie. S'y rendent celleux qui veulent critiquer l'existant et réfléchir à des possibilités de changements. Parmi elleux, Bruno Bauer[4] le pourfendeur de Jésus, ou les futures stars internationales Friedrich Engels[5] et Karl Marx[6]. Max Stirner connaît les deux premiers mais pas Marx. Lors de discussions des Freien, il rencontre Marie Dähnhardt — sa future femme — à qui il dédie L'Unique et sa propriété. Friedrich Engels, qui se dit "bon ami" avec Max Stirner, publie en 1842 Le Triomphe de la foi, épopée héroïco-comique dans lequel il a pour lui quelques mots.
Interdit temporairement à sa sortie pour incitation à la subversion, L'Unique et sa propriété est autorisé à être librement diffusé car son contenu est finalement jugé "trop ridicule pour être dangereux". Les Freien prennent le livre de Max Stirner comme un pavé dans leur vitrine. Il attaque frontalement ce qu'il reste de religiosité et de moralisme dans les théories qui s’échafaudent lors des discussions et dans les écrits. Il propose une critique radicale. Dans un premier temps loué par Friedrich Engels, ce dernier se range rapidement parmi les adversaires des thèses défendues dans L'Unique. Le jeune Karl Marx et Friedrich Engels, devant l'ampleur de l'attaque de leurs propres conceptions et la fragilisation de leurs argumentaires, se lancent dans la rédaction à quatre mains de L'idéologie allemande afin d'apporter leurs critiques des positions philosophiques circulant parmi les Freien mais le texte ne trouve pas d'éditeur[8]. La partie consacrée à Max Stirner intitulée Saint Max représente les trois quart du texte[9]. Le ton sarcastique dissimule la difficulté pour ces deux auteurs à contrecarrer Max Stirner, et leur suffisance intellectuelle laisse imaginer celle qui sera la leur dans leurs futurs textes. Ils semblent tout deux si inquiets que leur réponse à L'Unique est beaucoup plus volumineuse que le texte critiqué. Ils y jettent les premières bases que de ce qu'ils appelleront plus tard le matérialisme historique et qui — non sans une certaine ironie — fera de Karl Marx un véritable saint pour ses adeptes ! Dans L'Unique et sa propriété, Max Stirner développe l'idée que rien ne justifie que l'individu doive se plier ou se sacrifier à une quelconque cause ou collectif. Ce qu'il appelle l′Unique est le soi-même propre à chaque hominine, et non pas sa simple personne. Il ne tente pas de définir ce que chaque hominine est ou devrait être mais plutôt ce qui est contradictoire avec son intérêt individuel. Le livre s'ouvre sur cette fameuse maxime :
Max Stirner s'en prend directement à la religion qu'il voit comme un avilissement à des croyances infondées et à des morales contraignantes, mais aussi aux approches philosophiques qui, tout en en faisant la critique, ne parviennent pas à s'en détacher radicalement. Et en premier lieu les hominines qu'il fréquente lors des discussions des Freien. Adepte d'améliorations sociales et d'ajustements économiques progressifs dans les sociétés d'hominines, la pensée libérale y côtoie la pensée socialiste qui, elle, préconise plutôt des ruptures plus nettes afin d'hâter les réformes pour l'amélioration générale des conditions de vie des hominines. Dans le texte, L'Unique et sa propriété démonte l'argumentaire des pensées libérales et socialistes, leur reprochant de limiter leurs critiques de l'existant car encore trop imprégnés de morale. En cette fin de XIXème siècle, ces pensées critiques se structurent dans un contexte politique où les régimes autoritaires, républiques et autres royaumes dirigent durement leurs populations et où les conditions sociales sont bouleversées par l'industrialisation toujours plus grande des sociétés d'hominines en Europe. Les outils de contrôle politique se sont améliorés grâce aux réorganisations administratives et politiques, et la dépendance économique s'est accrue pour une grande part de la population, celle qui intègre l'économie industrielle. Le débat se focalise entre réformisme et révolutionarisme, l'un proposant à l'Unique d'admettre qu'ille n'aura jamais totale satisfaction tout en enjoignant de croire que les lendemains peuvent être meilleurs qu'aujourd'hui, l'autre fait le pari que les lendemains ne peuvent qu'être meilleurs et qu'à ce titre l'Unique ne compte pour rien. Ou si peu. Reproduisant la morale religieuse, les pensées libérales et socialistes instaurent de la morale politique sensée être le nouveau carcan dans lequel s'enferme l'Unique. Par des procédés rhétoriques et des discours emberlificotés, ces deux pensées proposent un marché de dupe à chaque hominine. Pour résumer en quelques mots, disons que devant le constat que si rien n'est fait une personne va mourir, il est proposé comme une évidence que l'une d'entre elle doit doit pouvoir être tuée, ou se tuer, pour empêcher cela ! Pour sa fonction sociale l'Unique n'est pas irremplaçable, ce qui, pour soi-même, est en contradiction totale avec la réalité. Selon Max Stirner, toute idéologie, même politique, reste une prison pour l'Unique, pour soi.
Après les brefs remous que L'Unique et sa propriété suscitent parmi les Freien et l'intelligentsia berlinoise, Max Stirner sombre petit à petit dans la misère et ses quelques écrits circulent très peu. Il meurt le 26 juin 1856 à Berlin d'une infection à l'anthrax. Retour à rien. Généalogie de l'amoralNotes
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