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=== L'islam des mahométans ===
 
=== L'islam des mahométans ===
Vu la quasi-absence de sources d'époque, il est difficile d'affirmer l'historicité d'un Mahomet qui naît en 570 à La Mecque et meurt en 632 à Médine<ref>Jacqueline Chaabi, "Histoire et tradition sacrée La biographie impossible de Mahomet", ''Arabica'', 1996 [En ligne]</ref>. Les première mentions musulmanes datent de plus d'un siècle après sa mort et par la suite, sa biographie se construit à travers des sources religieuses qui prétendent regrouper l'ensemble de propos et attitudes qui lui sont prêtés. Aucune fouille archéologique ne confirme pour l'instant ce qu'il est possible d'en savoir par les textes coraniques et l'ensemble de la tradition musulmane. Les sources disponibles se contredisent parfois. Il en est de même pour le Coran. Les premières versions datent d'un siècle après Mahomet et sont le résultat des choix politiques des successeurs de Mahomet.  
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Vu la quasi-absence de sources d'époque, il est difficile d'affirmer l'historicité d'un Mahomet qui naît en 570 à La Mecque et meurt en 632 à Médine<ref>Jacqueline Chaabi, "Histoire et tradition sacrée La biographie impossible de Mahomet", ''Arabica'', 1996 [En ligne]</ref>. Les première mentions musulmanes datent de plus d'un siècle après sa mort et par la suite, sa biographie se construit à travers des sources religieuses qui prétendent regrouper l'ensemble de propos et attitudes qui lui sont prêtés. Aucune fouille archéologique ne confirme pour l'instant ce qu'il est possible d'en savoir par les textes coraniques et l'ensemble de la tradition musulmane. Les sources disponibles se contredisent parfois. Il en est de même pour le Coran. Les premières versions datent d'un siècle après Mahomet et sont le résultat des choix politiques des successeurs de Mahomet<ref>Françoise Micheau, ''Les débuts de l'islam. Jalons pour une nouvelle histoire'', Téraèdre, 2012. </ref>.  
  
 
<blockquote>''La protivophilie évacue la question de dieu, inutilité humaine qui persiste à affirmer et à incarner une omniprésence, une omnipotence et une omniscience. Une vision très éloignée des prétentions de la protivophilie à rien. L’illusion n’est pas de notre ressort, nous avons déjà eu l’occasion de le préciser… Inutile de s’évertuer à tuer dieu, car il n’existe pas. Le même raisonnement est applicable avec le Père Noël ou le dahu.''<ref>"Vie et œuvre de F. Merdjanov" dans ''Analectes de rien'', 2017 [http://analectes2rien.legtux.org/index.php/vie-t-oeuvre-de-f-merdjanov En ligne] </ref></blockquote>
 
<blockquote>''La protivophilie évacue la question de dieu, inutilité humaine qui persiste à affirmer et à incarner une omniprésence, une omnipotence et une omniscience. Une vision très éloignée des prétentions de la protivophilie à rien. L’illusion n’est pas de notre ressort, nous avons déjà eu l’occasion de le préciser… Inutile de s’évertuer à tuer dieu, car il n’existe pas. Le même raisonnement est applicable avec le Père Noël ou le dahu.''<ref>"Vie et œuvre de F. Merdjanov" dans ''Analectes de rien'', 2017 [http://analectes2rien.legtux.org/index.php/vie-t-oeuvre-de-f-merdjanov En ligne] </ref></blockquote>
  
Ainsi peu nous importe de savoir si, oui ou non, il a existé un certain Mahomet qui réussit à se faire reconnaître prophète par des adeptes de tel ou tel courant monothéiste. Il ne peut être prophète car dieu est une illusion. Au même titre, le Coran n'est qu'un livre, écrit progressivement par un ou plusieurs hominines, dont le contenu ne vaut pas plus qu'un autre écrit sur des sujets proches. Son contenu n'est en rien original et regorge de références aux autres fois monothéistes. Il n'est pas une rupture mais une continuité possible, il est une tentative de syncrétisme de polythéisme bétylique, de monothéisme abrahamique et de quelques nouveautés nécessaires à marquer sa différence. La seule certitude possible est que ce personnage - fictif ou réel - de Mahomet et les mythes qui l'entourent permettent à certaines familles quraychites de se construire une légitimité au fil des conquêtes militaires qui suivent la mort de leur prophète. Profitant de la faiblesse des empires romain et perse, les tribus coalisées attaquent et avancent rapidement. Si le premier successeur fait consensus, les deux seconds sont assassinés par des opposants. Les difficultés d'une passation de pouvoir consensuelle sont un problème persistant au sein des familles quraychites. Ali, époux de Fatima la fille de Mahomet, et cousin de ce dernier, est le quatrième prétendant à la succession. Ali est assassiné par ses partisans qui lui reprochent d'avoir accepté sa défaite face à son rival, Muʿawiya, le fondateur en 661 de la dynastie des Omeyyades qui régnera sur le nouvel empire jusqu'en 750.
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Ainsi peu nous importe de savoir si, oui ou non, il a existé un certain Mahomet qui réussit à se faire reconnaître prophète par des adeptes de tel ou tel courant monothéiste. Il ne peut être prophète car dieu est une illusion. Au même titre, le Coran n'est qu'un livre, écrit progressivement par un ou plusieurs hominines, dont le contenu ne vaut pas plus qu'un autre écrit sur des sujets proches<ref>Alfred-Louis de Prémare, ''Aux origines du Coran. Questions d'hier, approches d'aujourd'hui'', Téraèdre, 2015</ref>. Son contenu n'est en rien original et regorge de références aux autres fois monothéistes. Il n'est pas une rupture mais une continuité possible, il est une tentative de syncrétisme de polythéisme bétylique, de monothéisme abrahamique et de quelques nouveautés nécessaires à marquer sa différence. La seule certitude possible est que ce personnage - fictif ou réel - de Mahomet et les mythes qui l'entourent permettent à certaines familles quraychites de se construire une légitimité au fil des conquêtes militaires qui suivent la mort de leur prophète. Profitant de la faiblesse des empires romain et perse, les tribus coalisées attaquent et avancent rapidement. Si le premier successeur fait consensus, les deux seconds sont assassinés par des opposants. Les difficultés d'une passation de pouvoir consensuelle sont un problème persistant au sein des familles quraychites. Ali, époux de Fatima la fille de Mahomet, et cousin de ce dernier, est le quatrième prétendant à la succession. Ali est assassiné par ses partisans qui lui reprochent d'avoir accepté sa défaite face à son rival, Muʿawiya, le fondateur en 661 de la dynastie des Omeyyades qui régnera sur le nouvel empire jusqu'en 750.
  
 
Les quatre premiers califes font l'unanimité parmi l'ensemble des croyants mais la mort de Ali est un tournant dans la nouvelle religion musulmane. Les critiques se font plus précises et se structurent progressivement différentes écoles juridiques qui chacune revendiquent une légitimité et une forme de succession du pouvoir spécifique. Les partisans d'Ali qui le punissent par la mort de sa prétendue trahison se nomment kharidjites. Ils avancent que la direction de la communauté des croyants revient au meilleur d'entre eux, qu'elle que soit son origine tribale ou sociale. Même un ancien esclave est apte à diriger. Les alides, quant à eux, désignent ceux qui veulent que les descendants mâles directs d'Ali succèdent à leur ancêtre.
 
Les quatre premiers califes font l'unanimité parmi l'ensemble des croyants mais la mort de Ali est un tournant dans la nouvelle religion musulmane. Les critiques se font plus précises et se structurent progressivement différentes écoles juridiques qui chacune revendiquent une légitimité et une forme de succession du pouvoir spécifique. Les partisans d'Ali qui le punissent par la mort de sa prétendue trahison se nomment kharidjites. Ils avancent que la direction de la communauté des croyants revient au meilleur d'entre eux, qu'elle que soit son origine tribale ou sociale. Même un ancien esclave est apte à diriger. Les alides, quant à eux, désignent ceux qui veulent que les descendants mâles directs d'Ali succèdent à leur ancêtre.

Version du 8 janvier 2018 à 16:43

Qarmates. Mouvement hétérodoxe musulman insufflé par Hamdan Qarmat Ibn al-Ach'ath (حمدان قرمط بن الاشعث) vers la fin du IXème siècle.


ex-nihilo ?

Loin de l'imaginaire populaire qui en fait un endroit empli de rien, la péninsule arabique est un vaste territoire qui abrite depuis des millénaires des hominines qui y ont bâti cités et empires. Elle est un carrefour des caravanes de commerce qui y transitent pour relier la Chine et l'Afrique à la Méditerranée, une voie incontournable pour les marchandises qui alimentent, dans les deux sens, les marchés et les besoins des différents pouvoirs politiques, le puissant royaume nabatéen (dans l'actuelle Jordanie) puis l'empire romain qui le conquiert. Du sel aux esclaves, des métaux précieux aux soieries, des épices aux objets manufacturés. Échange aussi des techniques et des savoirs, des croyances et des superstitions.

Routes de commerce utilisées par le royaume nabatéen
Dans les régions côtières et montagneuses humides du sud-ouest de la péninsule se sont développées de nombreuses cités, dont certaines furent au centre d'empire régionaux puissants. Si les rastafariens ont en mémoire le seul[1] royaume de la reine de Saba[2], les historiens décrivent une succession d'entités politiques, diverses et concurrentes, dès le quatrième millénaire avant le présent. A contrario de ces régions que les antiques grecs nomment alors l'Arabie Heureuse, la partie intérieure de la péninsule est un vaste territoire de montagnes et de sable avec, au sud, le désert des déserts, le Rub al-Khali (Quart Vide). Les oasis qui s'y développent à ses marges sont autant des lieux de vie que des relais sur ces routes qui traversent des étendues de sable et de chaleur harassante.

Au VIIème siècle, la population est diverses dans ses croyances religieuses. Aux côtés des quelques oasis juives[3] et de plusieurs communautés nomades, des marchands ou des propagandistes appartenant à la myriade des églises chrétiennes rivales, la plupart vouent un culte à des pierres et croient en des créatures mythologiques peuplant le désert. Ces pierres sont souvent considérées être des demeures pour des divinités. Les pierres ainsi sanctifiées sont appelées bétyles selon une étymologie sémitique beth-el qui signifie "maison de dieu". Elles sont choisies pour leurs spécificités géologiques, leurs origines météoriques ou leurs proximités avec des points d'eau, Il n'y a pas de culte unifié mais des pratiques et des croyances locales qui subissent des influences diverses. Comme pour les chrétiens, les juifs ou les sabéens, leurs passés se peuplent aussi de héros mythiques ou de reines légendaires, de royaumes anciens ou de personnages imaginaires. Ces croyances bétyliques sont alors partagées du golfe d'Aden jusqu'à la Méditerranée.

La société péninsulaire n'est pas qu'une organisation bédouine et nomade de l'espace, elle se compose aussi de quelques concentrations urbaines qui maillent les routes marchandes. S'ils ne sont pas des centres politiques, ces relais permettent l'émergence de riches familles de marchands qui s'accaparent un peu de pouvoir politique local de part leur importance économique. La Mecque, par exemple, est alors dirigée par des familles de marchands appartenant à la tribu de Quraych qui s'impose - politiquement et militairement - aux autres ou avec qui elle fait des alliances. Les quraychites sont divisés entre différents clans familiaux. Les alliances entre les tribus nomades, pourvoyeuses de marchandises, et les citadines sont des équilibres fragiles. Certaines tribus nomades préfèrent le pillage des caravanes marchandes. La Mecque est aussi un lieu de pèlerinage local lors duquel les trois divinités féminines Al-Lât, Al-Uzzâ et Manât sont invoquées lors de circumambulations bétyliques - c'est-à-dire en tournant autour d'une pierre - à proximité d'une source d'eau quasi-permanente. D'autres bétyles sont vénérés dans la péninsule ainsi que d'autres divinités et donnent lieu aussi à des pèlerinages pour les tribus locales. La Mecque est alors un lieu de culte parmi d'autres.

Ces hominines du presque-rien ont des pratiques linguistiques assez diversifiées géographiquement. Dans le sud de la péninsule se parlent des langues sudarabiques qui se différencient des parlers arabiques du nord qui, eux-mêmes, ne forment pas une unité mais une sorte de continuum linguistique qui s'étend jusqu'à la côte méditerranéenne. La mise par écrit ne comporte pas encore les voyelles car elles ne sont pas totalement indispensables pour une bonne compréhension du texte. Les poètes et les adeptes du tag raffolent de cette absence qui décuple les sens. Les influences politiques et culturelles les plus fortes sont exercées du nord par le royaume chrétien nestorien des Lakhmides, allié aux perses, et celui des chrétiens monophysites des Ghassanides, allié à l'empire byzantin. Toute la région partage alors - d'une manière ou d'une autre - l'héritage des civilisations araméennes, grecques, romaines ou nabatéennes qui se greffent et s'entrecroisent avec des substrats culturels plus locaux. L'alphabet utilisé pour noter la langue parlée est dérivé de celui des nabatéens qui s'étaient eux-mêmes inspirés de l'écriture araméenne.

Graffeurs & Cie

Situation politique au début du VIIème siècle
Au début du VIIème siècle, la région du Hedjaz - où est située La Mecque - est dans un contexte régional de conflits politiques permanents entre les empires romain (byzantin[4]) et perse, dans lesquels ils ont chacun des alliés locaux. De la guerre de 602-628, les deux empires sortent affaiblis et leurs alliés perdent en influence. Dans le camp byzantin, le royaume d'Aksoum, au sud, recule et se retire de la péninsule pour laisser la place aux perses, et les ghassanides, au nord, qui ont résisté sont finalement persécutés par leur allié pour leur dissidence religieuse. Les lakhmides et tous les petits royaumes le long des côtes de la péninsule sont vassalisés par l'empire perse qui s'étend un peu plus. Après la chute du royaume de Kindah - dans le centre - détruit par les lakhmides au milieu du VIème siècle, ce nouvel affaiblissement des royaumes et empires environnants fait diminuer encore un peu plus la pression militaire et politique sur le Hedjaz et le centre de la péninsule et laisse ainsi plus de latitudes aux dynamiques locales.

Le terme de hedjaz signifie "barrière" et désigne la partie nord des Monts Sarawat qui cheminent tout le long des côtes de la mer Rouge jusqu'à l'océan Indien. La chaîne montagneuse est un rempart naturel qui, sur son versant maritime, est fait de falaises abruptes qui rendent difficiles les incursions venues de la mer. L'autre versant est une zone de vallées, arrosées par des petits cours d'eau (oued), dont l'une abrite La Mecque. Plus à l'est, l'environnement est désertique et, lui aussi, difficile d'accès.

Cette relative tranquillité profite aux familles marchandes qui n'interrompent pas les voies commerciales et alimentent toujours les empires - même affaiblis - et les royaumes environnants. Sa situation géographique fait de la péninsule un passage obligé pour les marchandises. Les quraychites prétendent détenir leurs droits sur la cité de La Mecque d'un lointain ancêtre, dans une généalogie discutable d'une multitude de clans familiaux qui se répartissent - ou se disputent - le pouvoir politique et économique.

Parmi les croyances religieuses, le monothéisme est présent dans la péninsule sous différentes formes qui mélangent les traditions issues des multiples judaïsmes alors existant et qui, pour certaines, croient en l'existence d'un nouveau messie nommé Jésus. Ces sectes monothéistes judéo-chrétiennes s'affrontent théologiquement sur la nature de Dieu et de son hypothétique messie. L'adoption par l'empire romain d'une forme de christianisme parmi d'autres comme religion d’État et les politiques répressives menées contre les autres courants judéo-chrétiens ont poussé beaucoup de leurs adeptes à fréquenter les marges des empires. Leurs idées suivent les voies de commerce. Les sources historiques les plus nombreuses dont disposent les historiens sont les graffitis retrouvés sur des vestiges archéologiques. Ils attestent d'une croyance monothéiste à travers une sorte de profession de foi qui déclare qu'il n'y a qu'un seul dieu, sans mentionner un quelconque prophète[5].

L'islam des mahométans

Vu la quasi-absence de sources d'époque, il est difficile d'affirmer l'historicité d'un Mahomet qui naît en 570 à La Mecque et meurt en 632 à Médine[6]. Les première mentions musulmanes datent de plus d'un siècle après sa mort et par la suite, sa biographie se construit à travers des sources religieuses qui prétendent regrouper l'ensemble de propos et attitudes qui lui sont prêtés. Aucune fouille archéologique ne confirme pour l'instant ce qu'il est possible d'en savoir par les textes coraniques et l'ensemble de la tradition musulmane. Les sources disponibles se contredisent parfois. Il en est de même pour le Coran. Les premières versions datent d'un siècle après Mahomet et sont le résultat des choix politiques des successeurs de Mahomet[7].

La protivophilie évacue la question de dieu, inutilité humaine qui persiste à affirmer et à incarner une omniprésence, une omnipotence et une omniscience. Une vision très éloignée des prétentions de la protivophilie à rien. L’illusion n’est pas de notre ressort, nous avons déjà eu l’occasion de le préciser… Inutile de s’évertuer à tuer dieu, car il n’existe pas. Le même raisonnement est applicable avec le Père Noël ou le dahu.[8]

Ainsi peu nous importe de savoir si, oui ou non, il a existé un certain Mahomet qui réussit à se faire reconnaître prophète par des adeptes de tel ou tel courant monothéiste. Il ne peut être prophète car dieu est une illusion. Au même titre, le Coran n'est qu'un livre, écrit progressivement par un ou plusieurs hominines, dont le contenu ne vaut pas plus qu'un autre écrit sur des sujets proches[9]. Son contenu n'est en rien original et regorge de références aux autres fois monothéistes. Il n'est pas une rupture mais une continuité possible, il est une tentative de syncrétisme de polythéisme bétylique, de monothéisme abrahamique et de quelques nouveautés nécessaires à marquer sa différence. La seule certitude possible est que ce personnage - fictif ou réel - de Mahomet et les mythes qui l'entourent permettent à certaines familles quraychites de se construire une légitimité au fil des conquêtes militaires qui suivent la mort de leur prophète. Profitant de la faiblesse des empires romain et perse, les tribus coalisées attaquent et avancent rapidement. Si le premier successeur fait consensus, les deux seconds sont assassinés par des opposants. Les difficultés d'une passation de pouvoir consensuelle sont un problème persistant au sein des familles quraychites. Ali, époux de Fatima la fille de Mahomet, et cousin de ce dernier, est le quatrième prétendant à la succession. Ali est assassiné par ses partisans qui lui reprochent d'avoir accepté sa défaite face à son rival, Muʿawiya, le fondateur en 661 de la dynastie des Omeyyades qui régnera sur le nouvel empire jusqu'en 750.

Les quatre premiers califes font l'unanimité parmi l'ensemble des croyants mais la mort de Ali est un tournant dans la nouvelle religion musulmane. Les critiques se font plus précises et se structurent progressivement différentes écoles juridiques qui chacune revendiquent une légitimité et une forme de succession du pouvoir spécifique. Les partisans d'Ali qui le punissent par la mort de sa prétendue trahison se nomment kharidjites. Ils avancent que la direction de la communauté des croyants revient au meilleur d'entre eux, qu'elle que soit son origine tribale ou sociale. Même un ancien esclave est apte à diriger. Les alides, quant à eux, désignent ceux qui veulent que les descendants mâles directs d'Ali succèdent à leur ancêtre.

Notes

  1. Est-ce l'effet de l'utilisation du cannabis qui altère la mémoire courte ?
  2. Selon la mythologie rastafari, la reine de Saba après s'être rendue à Jérusalem pour y rencontrer le sage roi Salomon, engendre un fils, Menelik. Celui-ci est à l'origine d'une dynastie royale éthiopienne. La visite à Salomon d'une mystérieuse reine est mentionnée dans la littérature religieuse juive, chrétienne et musulmane, sans qu'il soit possible de l'identifier. Aucune d'elles ne nomment clairement cette reine comme étant de Saba. L'archéologie n'a pour l'instant découvert aucun vestige d'une royaume de Saba antérieur au VIIème siècle avant le messie des chrétiens, soit plus de trois siècles après la mort de Salomon, et les sources disponibles sur lesquelles travaillent les historiens ne font pas mention de cette reine.
  3. Dans l'Arabie Heureuse, de nombreuses communautés juives vivent dans des villages ou des quartiers des cités. Pour certaines, vestiges des royaumes juifs disparus de la région.
  4. Par convention, les historiens modernes désignent sous le terme de Byzance ou empire romain d'Orient, la continuité de l'empire romain après la chute de sa partie occidentale vers la fin du Vème siècle. La capitale de l'empire romain d'Orient est Byzance (future Constantinople).
  5. Frédéric Imbert, "L’Islam des pierres : l’expression de la foi dans les graffiti arabes des premiers siècles" dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, n° 129 Écriture de l’histoire et processus de canonisation dans les premiers siècles de l'islam, 2011 En ligne
  6. Jacqueline Chaabi, "Histoire et tradition sacrée La biographie impossible de Mahomet", Arabica, 1996 [En ligne]
  7. Françoise Micheau, Les débuts de l'islam. Jalons pour une nouvelle histoire, Téraèdre, 2012.
  8. "Vie et œuvre de F. Merdjanov" dans Analectes de rien, 2017 En ligne
  9. Alfred-Louis de Prémare, Aux origines du Coran. Questions d'hier, approches d'aujourd'hui, Téraèdre, 2015