B. Smotivni

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B. Smotivni. Personne par qui le manuscrit des Analectes de rien est aujourd'hui disponible.


Biographie

La seule source disponible mentionnant l'existence de B. Smotivni est la postface des Analectes de rien. Lors d'une rencontre avec F. Merdjanov en 2016 dans un village macédonien, B. Smotivni a reçu en main-propre le manuscrit des Analectes de rien. La même année, le manuscrit a été confié aux futures Gemidžii Éditions "lors de recherches [menées] de manière transversale dans des domaines pourtant fort éloignés – en apparence – de l'archéologie politique et de la quantification du rien"[1], avec la promesse qu'il soit publié. La postface précise que :

Cette vieille personne, encore très alerte quand il s'agit de disserter sur le monde, nous parla alors longuement des Analectes de rien dont elle connaissait la moindre citation et nous, rien. L'utilité de rien étant le centre de ses préoccupations, nous parlions avec beaucoup de verve de choses plus futiles. Voire inutiles. Nous en avons discuté des nuits entières. Des veillées bavardes où les évidences vacillent, les mots s'enflamment, les corps s'échauffent dans un mouvement permanent où nier transfigure rien. Moments intenses où parfois se prennent de grandes décisions.[1]

Les éditions Gemidžii, autrices de la postface, indiquent que par la suite aucune nouvelle rencontre ne fut possible avec B. Smotivini. Avec la sortie annoncée des Analectes de rien, les éditions Gemidžii se sont rendues dans le petit village macédonien dans lequel elles avaient rencontré B. Smotivni quelques mois auparavant. Elles trouvèrent porte close.

Aidés par notre collection de méthodes d'apprentissage rapide et de guides de conversation, nous avons fait le tour des quelques maisons pour n'y trouver qu'une seule personne pouvant nous renseigner. À la question "B. Smotivni ?" elle semblait nous répondre "besmotivny !?". [...] Découragés par l'inutilité de nos dictionnaires bilingues, nous nous réfugions une fois de plus dans la protivophilie pour nous sortir d'une ornière. Besmotivny – qui signifie "sans motif" en russe – nous fait bien sûr penser au nom que se donnaient des anarchistes radicaux, des individualistes forcenés et des révoltés en lutte contre l'empire russe. "Sans motif" pour de multiples raisons, ils semèrent mort et désolation parmi les puissants, sourire et vengeance parmi les plus pauvres. Héritiers en partage de ce vaste mouvement de contestation radicale qui traversa toute la Russie moins d'un demi-siècle auparavant et fissura les fondations d'une société en questionnant tous ses aspects, par la dynamite ou la littérature, par le refus ou par l'action, par le doute et par la négation[2]. Mouvement de fond que ses détracteurs ou ses faux prophètes (littéraires) nommèrent à tort nihilisme[1].

Comme elles le reconnaissent dans la suite du texte, un peu honteusement, ce jeu de mot grossier leur avait échappé. Bien plus qu'il ne confirme le peu d'informations disponibles sur B. Smotivni, ce fait nouveau implique toute une somme de questions qu'il est impossible – pour la protivophilie – de ne pas se poser.

Est-ce une coïncidence ou un pseudonyme ? Quel lien réel avec F. Merdjanov ? Sont-elles finalement une seule et même personne ? Et si oui, comment B. Smotivni peut être si vieux et être né en 1970 ? Y aurait-il une erreur de date dans la courte notice biographique ? Quels liens avec d'hypothétiques nihilistes macédoniens ? Des travaux ultérieurs permettront peut-être de lever des pans entiers de ces nouvelles problématiques pour la protivophilie.5


Nos connaissance actuelle ne nous permettent pas d'en dire plus, ni de répondre à ces questions. La seule certitude est que si F. Merdjanov et B. Smotivni sont les mêmes personnes, cela signifie que cette dernière est née en 1970 à Nice. La science ne nous est alors d'aucun secours pour expliquer les raisons d'un aspect physique de vieillard avec une naissance cette année là. Des discussions internes à la protivophilie sont en cours afin de mettre en place le Projet Rien. Même si cela contredit les données actuelles qui considèrent Leon Botha comme la plus vieille – en mourant à 26 ans en 2011 – il sera lancé des travaux approfondis pour déterminer si, oui ou non, B. Smotivni (et donc F. Merdjanov) est une personne atteinte de progéria.

Ce que résume très bien Pierre Dac :

Rien ne peut servir à tout, mais tout peut très bien servir à rien[3]

Apport sur rien

D'après la postface des Analectes de rien, B. Smotivni a confirmé l'intégralité de la notice biographique de F. Merdjanov lors de sa seule rencontre avec les éditions Gemidžii. C'est l'unique source directe des connaissances actuelles sur F. Merdjanov et, à juste titre, est à la base de la protivophilie moderne.


Et bien, oui, je le répète à la face du monde : toute "organisation" ne profite et ne profitera jamais qu’aux organisateurs ! Voilà ce que je veux "conter" encore avant de mourir. Tous ceux qui veulent faire de l’Homme la bête d’un troupeau sont des assassins. Quels qu’ils soient. […] Pourquoi ? Mais parce que je suis convaincu que les révoltes des bergers ne sont que des révoltes commanditées, quoiqu’il leur arrive, parfois, à ces bergers, de se casser le cou, eux aussi, au beau milieu de la commandite, ou de l’illusion. Et c’est pourquoi je crie, sur mon grabat : Vive l’Homme qui n’adhère à rien ![4]


Notes

  1. 1,0 1,1 et 1,2 F. Merdjanov, "Vie et œuvre de F. Merdjanov" (Postface), Analectes de rien, Gemidži Éditions, 2017 En ligne
  2. Michaël Confino, "Révolte juvénile et contre-culture : Les nihilistes russes des années 60", Cahiers du monde russe et soviétique,‎ 1990 En ligne
  3. Cité à l’entrée "schmilblick" des Analectes de rien
  4. Propos prêtés à tort à B. Smotivni. En fait extrait de Panaït Istrati, L’homme qui n’adhère à rien. Cité à l'entrée "beznatchalie" dans Analectes de rien