Coi·te
Coi·te (тих en macédonien - quiet·a en nissard). Version "reboot" des Gardiens de la Taraxie. [1]
[kwa·t] ?Que ce soit sous sa forme masculine coi ou féminine coite, le terme n'est plus utilisé en français que dans quelques locutions. "Rester coi", "Se tenir coi" ou encore "Laisser coi". Idem pour la forme féminine. Dans la langue française, si l'hominine [2] mâle peut rester coi, la femelle est coite. Leur emploi est rare. Ces formulations se retrouvent dans la littérature et ne semble pas appartenir à la langue populaire. Coi·te est de la catégorie des mots français qui ne subsistent presque exclusivement que dans des expressions ou locutions, avec une discrétion telle que leurs étymologies s'obscurcissent. Les plus "courants" de ce genre de termes sont les verbes chaloir et gésir qui subsistent dans les locutions "Peu me chaut" et "Ci-gît", signifiant respectivement "Peu m'importe" et "Ici repose". Le vocabulaire de la langue française actuelle a conservé quelques dérivés. Nonchalant [3] et achalander [4] ou gisant [5] et gisement [6] par exemple. Selon les étymologistes, coi·te provient de quietus, "calme" en latin. Adjectif, le terme qualifie quelque chose de paisible, de calme, en tant que nom, il désigne un moment de calme, un silence. En 1606, le Thresor de la langue française indique "qu'il seroit plus raisonnable d'escrire Quoy, pource qu'il vient de Quietus, comme le Quedo Espagnol, qui signifie le mesmes, mais l'Italien dit et escrit, Cheto, comme si vous prononciez Keto" [7]. Entre la première édition en 1694 et la huitième en 1935, le Dictionnaire de l'Académie française retient plusieurs orthographes. Au XVIIème siècle après JC, l'adjectif s'écrit coy au masculin et coye au féminin. Le Dictionnaire précise déjà que l'usage ne survit que dans des locutions particulières. Au cours du siècle suivant, la troisième édition propose coi et coie alors que la cinquième, en 1798, les note coi et coite. Ayant la charge politique de normaliser un "français classique", les choix de l'Académie ne sont pas liés à la linguistique ou à la langue parlée. Ils ne reflètent pas nécessairement les usages réels de la population d'hominines. L'adverbe coiment ou même coîment, dont le circonflexe marque la disparition du s étymologique, n'est pas retenu pour la quatrième édition en 1762. Accoiser ou accoisement, respectivement calmer et apaisement, font une courte apparition dans la première édition. Travail de recensement du vocabulaire dans les sources écrites, le Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes mentionnent évidement les formes multiples qui existent avant la normalisation entamée au XVIIIème siècle. À l'entrée coi, il liste aussi quoi, koi, cooit, coay, quei ou quoy, et des féminins en e ou te. Cette diversité se retrouve dans tous les dérivés autour de coiement ou coieté. Dans ces glissements de sens au fil des siècles, le premier signifie "tranquillement", "secrètement", "sans faire de bruit", "doucement" ou "insensiblement". Le second, féminin, désigne la "tranquillité" ou le "repos", autrement dit la coyeté. Ces glissements se font tranquillement, coietement. La diversité de l'espace linguistique, d'où émerge le français classique, regorge de sens et d'orthographes. Une coïte ou coyite est le nom que donnent des hominines à la tanière d'un loup. Son abri. La notion d'abri est récurrente. Par exemple dans l'expression "Être au quoi" en Picardie ou "à la coué" dans une autre région, ou encore s'acaïouter dans les Ardennes. Une chambre coie ou quoye désigne les latrines, les lieux d'aisances où il fait bon être tranquille. Chier en paix. "Coi·e de" exprime la paresse ou la lenteur à faire quelque chose. populaire ? Notes |