[En cours de rédaction]
Anne "Nanette" Catherine Escartefigues. Héroïne malgré elle de romans pseudo-historiques, née dans le sud de la France - à une centaine de km de Nice - à la fin du XVIIIème siècle.
Parfois aussi écrit scarchefigue, le terme escartefigue désigne la fauvette bec-figue, grande consommatrice de figues qu'elle éventre pour en manger l'intérieur. Le verbe occitano-provençal escarchar signifie "déchirer", "mettre en lambeaux".
Fille du rien
Anne Catherine Escartefigues naît le 18 janvier 1774 à Saint-Martin-de-Pallières dans le Var[1], un village d'environ 400 habitants[2]. Surnommée "Nanette", elle est la dernière-née du couple Joseph "Martegau" Escartefigues et Thérèse Justine Préveraud qui ont déjà procréé cinq autres enfants depuis leur mariage en 1762 - quatre mâles et une femelle, selon l'état civil, nés entre 1763 et 1772[3]. Des deux précédents mariages de son père, Nanette possède quatre demi-sœurs qui sont déjà toutes mariées. Martegau exerce le métier de charbonnier et Thérèse celui de blanchisseuse.
Après la mort de Joseph en octobre 1774, Thérèse Préveraud se remarie avec François "Franciau" Gacon, charbonnier de métier. La famille recomposée habite une maison à Saint-Martin-de-Pallières appartenant à Joseph Icard (Ycard) qui y vit aussi et y tient une auberge. En 1788, Suzanne, la sœur de Nanette, se marie avec Claude Gacon et quitte le village pour s'installer à Cuers. Mais après la mort de Claude, elle part s'installer en septembre 1800 à Aix. Elle trouve un travail de domestique chez un charcutier de la ville et n'a que très peu d'occasion de retourner voir sa famille dans le Var.
Lorsque le dernier de la fratrie à se marier en 1794 quitte la maison familiale, Nanette reste avec sa mère et son parâtre. Elle exerce aussi l'activité de blanchisseuse pour survivre. Elle est, selon certains[4], illettrée. Sans savoir si cela relève de la "rumeur" publique et du dénigrement ou d'une réalité, elle "jouit dans le pays de la réputation d'une fille débauchée" selon deux de ses voisines[5], dont l'une d'elles sous-entend que Nanette est une prostituée. Mi-novembre 1802, profitant de l'absence du parâtre, deux inconnus s'introduisent dans la maison, menacent Thérèse et violent par deux fois Nanette[6]. Si ce viol avait eu pour conséquence une fécondation non désirée, il ne lui restait que la solution de l'avortement mécanique ou celui de l'infanticide au terme de la grossesse, s'exposer aux risques de complications mortelles ou aux foudres de la justice[7].
De ce que nous savons de la vie de Nanette à cette époque, le mots qui s'en rapproche le plus est rien.
Enrobage historique
Les régions de la Provence intérieure vivent au rythme des secousses des lendemains révolutionnaires[8] : les plus pauvres cherchent ce qu'ils sont censés avoir gagné, et les plus aisés tentent de conserver ce qu'ils sont censés avoir perdu. Les oppositions entre monarchistes et républicains sont une succession d'affrontements armés, de révoltes populaires villageoises, de pillages, d'assassinats ciblés et de demandes répétées à plus de "répartition des richesses".
Le redécoupage administratif de la Provence après la Révolution française de 1789 et l'annexion de nouveaux territoires[9] instaure à la place quatre départements[10] : les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, les Basses-Alpes[11] et le Var.
Var dévarié
Création des départements des Bouches-du-Rhône, des Basses-Alpes et du Var en 1790 La loi du 23 août 1793 sur les réquisitions est votée afin de faire face aux besoins de nouveaux soldats pour se battre contre les anglais et les espagnols, soutiens de la monarchie déchue. Tous les hominines mâles sont ainsi invités à venir gaiement donner leurs vies pour la "patrie en danger". Beaucoup refusent. Ceux qui le peuvent parviennent à fuir à l'étranger, d'autres se cachent dans les grandes villes et d'autres encore préfèrent se réfugier dans les arrière-pays de la côte méditerranéenne varoise. La loi du 4 nivôse IV punit de la peine de mort quiconque incite à la désertion, à rejoindre l'ennemi ou des bandes de brigands et rebelles. Celle du 24 brumaire VI punit d'une amende et de un an ou deux ans de prison toute personne accusée d'avoir caché un "réquisitionnaire" ou aidé à son évasion. Les incitations à rejoindre les rangs de l'armée française sont multiples, faisant appel aux récents sentiments patriotiques, à la crainte d'une répression féroce ou à un argumentaire qui ferait perdre la tête à Olympe de Gouges[12] :
"Et vous, filles vertueuses, dont la main et le cœur sont promis à ces jeunes défenseurs, ranimez leur courage, faites-les voler au combat ! Tressez-leur des couronnes ! à leur retour, couverts de lauriers, ils seront plus dignes de vous ! Mesurez le degré de votre estime et de votre amour pour eux sur le nombre de leurs hauts faits et de leurs victoires ! Que l'hymen vous unisse alors !"[13]
Les guerre napoléoniennes accentuent la pression contre les jeunes hominines mâles, toujours plus nombreux à mourir pour les rêves de grandeur du nouvel empereur, toujours plus nombreux à refuser de rejoindre les armées. Contraints à une certaine forme de clandestinité, de jeunes varois déserteurs (ou réquisitionnaires) de l'arrière-pays s'organisent en bandes pour résister aux militaires qui les traquent. Régulièrement rejoints par des citadins, déserteurs eux-aussi ou "malfrats", à la recherche d'une vie plus "paisible". Se forment ainsi des bandes de brigands qui multiplient les attaques contre des convois postaux, des marchands et des marchandises en transit, les vols dans des maisons isolées et s'affrontent régulièrement avec des militaires qu'ils n'hésitent pas à abattre.
"Nous sommes ici trois réquisitionnaires. On parle encore de nous faire marcher par force. Qu'en pensez-vous ? Que voulez-vous faire ? Quant à moi, je ne marcherai pas, je préfère m'enrôler dans les bandes de brigands. [...] J 'aime mieux mourir ici le ventre plein de poulet, qu'à l'armée le ventre plein de pain de munition"[14]
De part sa configuration géographique, l'arrière-pays fournit un endroit idéal pour qu'y apparaisse des phénomènes de brigandage :
"Ce brigandage, qui fut l'élément central de l'histoire régionale à la fin du Directoire et dans les deux premières années du Consulat, a sévi surtout, comme il est naturel, dans les zones escarpées et boisées naturellement propices au refuge, et traversées pourtant de routes importantes où circulaient, comme autant de proies, voyageurs riches et commerçants. La région qu'il a intéressée avant tout forme le Nord-Ouest du département du Var, le Nord-Est des Bouches-du- Rhône, le Sud-Est du Vaucluse et le Sud-Ouest des Basses- Alpes. Un quadrilatère Brignoles-Aix-Pertuis-Manosque l'enfermerait assez bien. Géographiquement, c'est un pays complexe, qui va des montagnes de la Sainte-Baume à celles du Lubéron, en passant par ces hautes et ces grands plans arides que traverse le Verdon inférieur avant de se jeter dans la Durance. C'est un pays de transition entre Haute et Basse-Provence, pas encore montagneux sans doute, mais déjà trop froid pour l'olivier. L'on y vivait du blé, du mouton et de la forêt; et surtout l'on voyait s'effectuer une intense activité d'échanges, dont la route d'Italie et la route des Alpes n'étaient que les deux axes principaux[15], mais pas du tout les seuls, loin de là ! La majeure partie de cette région appartient au Var"[4]
Les tentatives de venir à bout de ce phénomène par une présence militaire accrue, via des patrouilles et des battues, ne suffisent pas à éradiquer les différentes bandes qui se constituent et n'hésitent pas à s'unir au gré des opportunités et des "bons-coups". Excédées, les autorités française désignent les arbres bordant les chemins nouvel "ennemi intérieur" dont il faut se débarrasser. Le 19 pluviôse VIII (8 février 1800), le commissaire du département des Basses-Alpes ordonne aux administrateurs des cantons situés dans l'arrondissement de Digne de faire couper jusqu'à soixante toises (une centaine de mètres) les bois longeant certaines routes, et le 15 thermidor VIII (3 août 1800) une amnistie est proclamée dans les départements de l'Ardèche, de la Drôme, de Vaucluse et des Basses-Alpes pour ceux des réquisitionnaires qui rejoignent les rangs et des menaces sont lancées contre les brigands accusés d'être des "sectateurs du système anti-social"[16].
Pour les autorités, ce brigandage est le fait de cinq bandes surnommées selon le nom de certains villages locaux, tout en reconnaissant qu'elles se font et se défont au gré des opportunités, qu'elles unissent temporairement des hominines et qu'elles se restructurent en permanence en réaction aux nombreux morts parmi elles !
A la tête de chaque bande était un chef élu. Généralement plus hardi, plus entreprenant, plus intelligent que les autres, il recevait les correspondances, entretenait les relations avec les bandes voisines et les complices, dirigeait les expéditions, donnant le signal de l'attaque et celui de la retraite quand il jugeait que l'expédition avait assez duré. Un signe extérieur particulier, tel que chapeau de général, avec panache, grande médaille pendue au cou, etc., le distinguait de ses séides sur lesquels il exerçait un pouvoir absolu. Il ne prenait, dans le partage du butin, que la part commune qui lui revenait.[17]
Contrairement à quelques petites bandes royalistes actives dans la région, la plupart des brigands ne semblent pas avoir de revendications politiques. Hormis le refus d'être militaire, évidemment. D'après Joseph-Marie Maurel, parmi les jeunes brigands, il se disait qu'après des attaques de magasins ou de passants, des bandits marseillais, dans un geste de défiance vis-à-vis de la police, placardaient des affiches sur les murs avec le slogan suivant :
Nous avons volé, nous volons, nous volerons[18]
Outre qu'il permet à des réquisitionnaires d'échapper à la capture, le brigandage induit tout un réseau de connivences entre celles et ceux qui y participent et en tirent profit selon leur implication : informateur ou receleur, hébergeur ou soutien logistique. L'économie du brigandage met du "beurre dans les épinards" - mais ne permet pas un enrichissement - de celles et ceux qui ne se contentent pas de leurs "métiers" qui, bien souvent, est insuffisant pour survivre. À de très rares exceptions, le brigandage est une activité de "pauvres". Si le discours des autorités politiques les dénigre et les qualifie de contre-révolutionnaires, d'anarchistes, de chauffeurs ou de tout autre "nom d'oiseau", des papiers retrouvés après l'explosion d'Aups sur le cadavre de Daurel sont signés simplement "Pauvres fuyards"[19].
Faits et méfaits
Technique de "chauffe" pour extorquer l'argent et les bijoux cachés Les méthodes de brigandage consistent principalement à dévaliser les porteurs de marchandises et de richesses sur les routes et chemins de la région, à piller des maisons isolées et, parfois, à attaquer des villages. Toutes formes de résistance entraînent la mort, les autres sont épargnés. Si celles et ceux qui sont assaillis ne révèlent pas où se cachent leurs biens, les brigands n'hésitent pas à leur extorquer par la force, les menaçant et les molestant. Certains font mention de torture par la technique dite de la "chauffe" qui consiste à brûler les pieds pour "faire parler". Plusieurs viols sont aussi commis par certains brigands, contre des voyageuses ou des femmes présentes sur les lieux attaqués, par ceux qui, imprégnés d'imaginaires culturels nauséabonds et frelatés, pensent ainsi folâtrer à la recherche d'un trésor à ravir. Tristes déserteurs qui ne se comportent pas mieux que des militaires en campagne. Quelques unes furent tuées pour avoir simplement rappelé aux voleurs trop entreprenants que, d'évidence, il n'y avait aucune cachette :
Ma chatte, je peux pas empêcher les connards d’y rentrer et j’y ai rien laissé de précieux…[20]
Sachant qu'en tant que déserteurs ou bandits pris les armes à la main ils risquent l'exécution immédiate s'ils rencontrent des militaires, les brigands ne laissent que très rarement en vie ceux qui les traquent. Les chroniques judiciaires et les autorités militaires mentionnent plusieurs cas où les militaires ont fait preuve de si peu de zèle que des brigands parviennent à échapper à un traquenard ou s'évader. Dans l'attente d'une solde qui n'est pas versée, ils ne désirent pas mourir que pour la "patrie en danger". La conscription n'est qu'une forme obligatoire du mercenariat.
La liste ci-dessous ne recense que quelques uns des actes de brigandages ayant eu lieu dans le Var[21]. Les département alentours sont touchés plus sporadiquement par les mêmes "bandes".
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1796 (an IV - V)
- 7 frimaire V (27 novembre 1796) : Sept personnes sont tuées à Pourcieux
1797 (an V - VI)
- 1 fructidor V (18 août 1797) : Entre 400 et 500 personnes tentent d'assiéger Saint-Maximin mais, face à une résistance armée des militaires retranchés derrière les portes de la ville, ils doivent fuir sans parvenir à entrer. Joseph Moutte et Étienne "Laget" Imbert[22] de Pourrières et Jean-Baptiste "Tisté" Ravel d'Ollières sont capturés puis enfermés à Draguignan.
1799 (an VII - VIII)
- 28 messidor (16 juillet 1799) : Un inconnu mort par balles retrouvé à Esparron
- 7 thermidor (25 juillet) : Une personne tuée dans les bois d'Ollières
- 11 vendémiaire (3 octobre) : Accusé d'être volontaire dans les brigades mobiles, Cauvin, est abattu à Pourcieux
- 11 vendémiaire (3 octobre) : Tentative d'abattre un militaire pour le détrousser
- 12 vendémiaire (4 octobre) : Deux marchands de Ginasservis sont détroussés à la Bastidasse à Seillons
- 18 vendémiaire (10 octobre) : Pillage des bagages de Bonaparte à l'auberge Les Banettes
- 23 brumaire (14 novembre) : Une personne tuée à Pourrières
- 24 brumaire (15 novembre) : Libération de Hippolyte François Pazery[23], Joseph Pons[24] et mort d'un soldat à Pourrières
- 1799 : Attaque d'un détachement militaire dans les bois d'Ollières. Leur chef est abattu
- 9 nivôse (30 décembre) : Une personne tuée dans une bastide d'Ollières
- 10 nivôse (31 décembre) : Une personne tuée à Pourrières
1800 (an VIII - IX)
- 3 pluviôse VIII (23 janvier 1800) : Une personne tuée dans les bois de Tourves
- 11 pluviôse (31 janvier) : Mort d'un inconnu le long du chemin de Rians, à Ollières
- pluviôse (fin janvier/début février) : Une centaine de brigands attaquent la voiture postale à Saint-Maximin mais ne réussissent pas à s'en emparer
- 15 pluviôse (4 février) : Une personne tuée à Pourrières
- Début de ventôse (mi février) : Un bijoutier est détroussé à Puimoisson
- 17 germinal (7 avril) : Deux personnes, dont un soldat, sont retrouvées mortes dans la rivière Sambuc à Nans
- Vers 15 prairial (vers 4 juin) : Attaque de la voiture postale au Logis Neuf à Pourcieux
- 27 floréal (5 juillet) : Deux personnes tuées dans la forêt à Nans
- 21 messidor (10 juillet) : Une personne tuée à Esparron au quartier de Fontenouille
- 26 messidor (15 juillet) : Une dizaine de brigands attaquent le village de Brue-Auriac pour y débusquer trois personnes qu'ils accusent d'être responsables de l'arrestation de l'un d'entre eux. Deux des trois sont abattus et la femme de l'un d'eux violée. La maison du percepteur est pillée et l'impôt volé.
- 26 thermidor (14 août) : Une personne tuée à Nans
- 8 vendémiaire IX (30 septembre) : Deux gendarmes tués à Nans
- Vendémiaire (octobre) : Une voiture de voyageurs est dévalisée à la Petite Pugère
- 13 vendémiaire (5 octobre) : Accrochage entre soldats et brigands sur la route de Rians à Saint-Martin
- 15 vendémiaire (7 octobre) : Embuscade d'une cinquantaine de brigands contre autant de militaires sur la route de Rians à Saint-Martin.
- 21 vendémiaire (13 octobre) : Deux gendarmes tués à La Galinière
- 21 vendémiaire (13 octobre) : Attaque du village de Saint-Paul-lez-Durance
- 28 vendémiaire (20 octobre) : Une personne tuée à Saint-Maximin
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Suite 1800 (an VIII - IX)
- Nuit du 6 au 7 brumaire (28 au 29 octobre 1800) : Une explosion tue sept brigands à Aups. Blessés, Eucher Arquier, M. Nimes et Honoré Leth parviennent à s'enfuir. Ces deux derniers sont capturés peu de temps après et exécutés
- 9 brumaire (31 octobre) : Un militaire est retrouvé poignardé à Saint-Maximin
- 5 frimaire (26 novembre) : Pillage de la voiture postale d'Italie. Les six militaires de l'escorte sont abattus.
- 7 frimaire (28 novembre) : Un militaire est retrouvé poignardé à Saint-Maximin
- 8 frimaire (29 novembre) : Déguisés en soldats des brigands pillent neuf maisons à Varages, blessent deux propriétaires, en tuent un autre avant de prendre la fuite devant l'arrivée d'une quarantaine de soldats. Ils abattent le fils du percepteur, pris en otage pour protéger leur fuite. L'un des brigands, Esprit Arbaud, de Joucques, meurt rapidement de ses blessures.
- 17 frimaire (8 décembre) : Deux militaires tués à Pourcieux
- Nuit du 29 au 30 frimaire (20 au 21 décembre) : Opération d'encerclement de Pourrières menée par des militaires. Les brigands réussissent à s'échapper.
- 3 frimaire (24 décembre) : François Silvy est retrouvé mort à Pourrières
1801 (an IX - X)
- 20 nivôse IX (10 janvier 1801) : Condamnation de Madeleine Laget[22] pour complicité de vols et recels
- 8 pluviôse (28 janvier) : Une personne tuée à Pourrières.
- 10 pluviôse (30 janvier) : Une personne tuée à Artigues
- 28 pluviôse (17 février) : Une personne tuée à Vauvenargues
- 29 germinal (19 avril) : Une personne tuée à Puyloubier
- Germinal (avril) : Incendie de la bastide des Caunes à Pourrières
- 14 floréal (4 mai) : Une personne tuée à Pourrières.
- 14 floréal (4 mai) : Règlement de compte entre brigands à Pourrières : Thomas Sumian[25] est retrouvé mort, puis en représailles, Jean Baptiste "Pétugon" Roche.
- 20 prairial (9 juin) : Suicide d'un militaire à Ginasservis
- 24 messidor (13 juillet) : Une personne tuée à Artigues et sa sœur violée.
- 13 fructidor (31 août) : Deux militaires tués à la bastide l'Adret à Saint-Maximin
- 17 fructidor (4 septembre) : Un gendarme tué à Pourrières
- 22 brumaire (12 novembre) : Hippolyte François Pazery[23] et Joseph Pons[24] sont retrouvés morts
1802 (an X - XI)
- 20 ventôse X (11 mars 1802) : En cavale depuis son évasion de la prison de Draguignan, Jean-Baptiste "Tisté" Ravel est tué à Jouques
- 30 germinal X (20 avril 1802) : À Draguignan, Guillaume Sabatier de Pourcieux est condamné à un an de prison et une amende, Joseph "La Tuilerie" André de Pourcieux et Joseph "Taccon" Boucard de Saint-Maximin sont condamnés à 22 années de bagne. Le jugement précise qu'ils doivent être exposés en public, sur un échafaud, pendant six heures conformément à l'article XXVIII du titre premier de la première partie du code pénal[26]. Ils sont ensuite transférés à Toulon[27].
- 6 messidor (25 juin) : Militaire retrouvé mort, noyé dans l'Etendard, à Saint-Maximin
- 28 messidor (17 juillet) : Annonce de la capture de huit personnes
- 2 frimaire (23 novembre) : Un gendarme tué à Saint-Maximin
- 3 frimaire (24 novembre) : Un accrochage armé oppose une petit groupe de militaires et quelques brigands dans l'auberge de Joseph Icard à Saint-Martin-de-Pallières.
1803 (an XI - XII)
- nivôse/pluviôse XI (janvier 1803) : Attaque de la diligence à Tourves
- 18 germinal (8 avril) : Arrestation de Jean-Pierre "Turriers" Pons[24] en possession d'un faux passeport, fabriqué selon lui par Paul "La niçaise" Laget[28]
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Rien à déclarer
Après l'affrontement du 3 frimaire X (24 novembre 1802) à l'auberge de Joseph Icard, les autorités se lancent - à partir de leurs maigres informations - dans une vague d'arrestations pour "complicité d'aide aux brigands". Outre l'aubergiste, les autres locataires de la maison sont suspectés dès le 18 nivôse XI (8 janvier 1803) "d'entretenir des intelligences avec les brigands" et ordre est donné par le préfet de les arrêter. Le 14 ventôse XI (5 mars 1803), un mandat d'arrêt est lancé contre Nanette, sa mère et son parâtre. D'après la note de l'autorité judiciaire, Nanette est "la maîtresse déclarée de l'un" des brigands. Absent au moment de la venue des militaires le 28 ventôse XI (19 mars 1803), François Gacon échappe à l'arrestation mais Thérèse, Suzanne - venue rendre visite à sa famille - et Nanette sont arrêtées, transférées à la maison d’arrêt de Vinon puis à Brignoles[29], et enfin à Draguignan[30]. Arrêté peu de temps après, François Gacon meurt en prison le mois suivant[31].
Première page de l'interrogatoire [32] de Nanette Escartfefigue L'arrestation de Jean-Pierre "Turriers" Pons[24], le 18 germinal (8 avril 1803), est un tournant pour les autorités judiciaires. D'abord fuyant, il admet quelques faits. Impliqué entre autre dans la fusillade du 3 frimaire, il est condamné à mort avec quelques autres de ses compagnons. Croyant pouvoir ainsi sauver sa peau, "Turriers" déclare avoir de nouvelles révélations à faire. Bref, qu'il était prêt à "balancer". Le 14 thermidor (2 août) il se lance dans un long témoignage[33] qui entraîne de très nombreuses arrestations. Avec force détails, il énumère tous les actes de brigandages auxquels il a participé et ceux dont il a entendu parler, et nomme toutes les personnes qui, selon lui, y ont participé.
Feu François Gacon, la parâtre de Nanette Escartefigues, est dénoncé comme étant un receleur et informateur des brigands. Nanette est suspectée par les autorités judiciaires d'être la maîtresse de Tisté Penas[34] et de profiter des butins. À la question du juge qui lui demande s'il est vrai qu'elle est "la maîtresse de plusieurs bandes", Jean Pierre Pons se lâche :
- Pardonnez-moi, elle l'était tellement que quiconque voulait jouir d'elle en jouissait ; non seulement elle nous recevait à volonté chez elle toutes les fois que nous désirions mais encore soit dans l'auberge, soit dans les bois, elle venait nous chercher, nous agacer et nous provoquer.
- La payiez-vous en argent ou effets volés ?
- Nous la payions en argent, en effets volés, chacun de nous lui donnait ce qui lui plaisait.
- Ne savait-elle pas que ces effets que vous lui donniez provenaient de vols ?
- Elle le savait si bien qu'elle n'imaginait pas que nous les eussions fabriqués nous mêmes et son principal amoureux qui était Tisté Penas de Trets lui en avait tant donné ainsi que plusieurs d'entre nous qu'elle devait en avoir vendu et fait beaucoup d'argent.
Suzanne Escartefigues est interrogée le 23 thermidor XI (11 août 1803)[35] mais, rapidement disculpée par la balance, elle est libérée le 23 fructidor XI (10 septembre 1803). Thérèse Préveraud, la mère, est interrogée le 28 fructidor XI (15 septembre 1803[36]. Elle déclare ne rien savoir à propos d'objets volés et dit ne pas connaître qui sont le ou les amants de sa fille Nanette. Cette dernière est interrogée le 30 fructidor XI (17 septembre 1803 )[32]. Le juge la questionne pour savoir si elle a connaissance de la présence d'objets volés chez elle et si elle connaît Tisté Penas, son supposé amant. Elle nie pour les objets, admet connaître Tisté Penas qui cultive depuis trois ans des lopins de terre de la famille Escartefigues-Gacon mais sans pour autant le présenter comme son "amoureux". Reprenant les mots - ci-dessus - de "Turriers", le juge insiste sur son hypothétique pratique de la prostitution, ce qu'elle rejette catégoriquement. Des trois mises en cause, seule Nanette n'est pas confrontée au délateur "Turriers". Comme il se doit en de telles circonstances, Nanette ne sait rien, ne dit rien. Ne jamais dire quoi que ce soit à la justice ou la police est - ici et toujours - le maître mot, ainsi que le note allégoriquement le criminologue Marcel Pagnol dans une scène de Marius[37] où les quatre protagonistes jouent aux cartes :
Panisse - C'est ce coup-ci que la partie se gagne ou se perd
Escartefigue[38] - C'est pour ça que je me demande si Panisse coupe à cœur
César - Mais si tu avais fais attention au jeu, tu le saurais s'il coupe à cœur...
Panisse - Ne te gênes plus, montres lui ton jeu tant que tu y es.
César - J'ai rien dit, j'ai pas donné de renseignements. J'ai rien dit
Monsieur Brun - En tous cas nous jouons à la muette, il est défendu de parler...
Panisse - Et si c'était une partie de championnat, tu serais déjà disqualifié.
César - Écoute Panisse. Moi, j'en ai fait plus de dix de parties de championnat. J'ai jamais vu une figure comme la tienne, dans les championnats.
Escartefigue - Évidemment. Et je me demande toujours si Panisse coupe à cœur...
Panisse - Et je te répète que lorsque l'on joue on ne doit pas parler. Même pour dire bonjour à un ami.
Escartefigue - Je dit bonjour à personne. Je réfléchis...
Panisse - Et ben, réfléchis en silence
Au long de ces procédures qui eurent lieu de la fin de l'an XI au début de l'an XII, 293 personnes - 56 femmes et 237 hommes - sont entendues, soit en tant que témoins, soit en tant que mises en cause. Parmi ces dernières, la plupart sont issues des couches sociales les plus pauvres et en grande partie illettrées[4]. Sur 56 femmes, 54 - dont Nanette - déclarent ne pas savoir signer, 2 savent. Sur 237 hommes, 132 ne savent pas et 105 savent. Sur ce dernier chiffre, il est a remarqué que 41 font partie des classes "bourgeoises"[39] et qu'elles sont entendues en tant que témoins.
Disculpées, 26 personnes sont libérées. Thérèse Préveraud et Nanette le sont le 13 ventôse XII (4 mars 1804)[40]. Beaucoup des personnes incriminées par la justice dans ces affaires de brigandage sont décédées avant les procès, tuées dans des accrochages avec des militaires ou lors d'actions de brigandage. À l'issue du procès le Tribunal spécial du Var annonce ses sentences et ainsi, entre 1803 et 1805, les exécutions des quelques survivants se succèdent à Draguignan.
Sans attendre l'apparition de la protivophile plus de deux siècles après, Jean Pierre "Turriers" Pons aurait dû savoir que se comporter ainsi face à la justice ne paye que très, très, rarement. Il meurt en prison dans le courant de l'année 1805. Bien au-delà de cet épiphénomène de brigandage dans l'ancienne Provence, il serait possible de faire une longue nécrologie de celles et ceux qui crurent - naïvement - échapper à la mort en donnant des informations ou des personnes à la police ou la justice. La plupart meurent dans les geôles ou bénéficient d'un régime de faveur lors de leur exécution : fusillées ou guillotinées en dernier, abattues plutôt que torturées, abandonnées ou affamées. Taquine, la justice ôte même ainsi à ses anciens comparses le plaisir de les traiter comme il se doit en de telles circonstances.
Et après ?
Aix en 1848. En rouge, le 27 rue du boulevard Saint-Jean De retour à Saint-Martin-de-Pallières, Nanette s'y marie le 7 septembre 1807 avec Pierre Paul Arnoux[41], trois mois après la mort de sa mère Thérèse. Le nouveau couple s'installe à Vinon, d'où est originaire Pierre, et deux enfants naissent de cette union : Marie Claire le 20 mars 1808[42] et Jean Joseph le 26 mars 1810[43]. Pierre décède le 25 mars 1836 à l'hôpital maritime de Toulon[44]. À une date indéterminée, Nanette Escartefigues déménage à Aix où sa sœur Suzanne habite. Cette dernière meurt dans cette ville le 4 novembre 1840[45]. Nanette décède chez elle le 4 novembre 1847[46]. Son beau-frère et un voisin viennent faire enregistrer la mort. L'acte de décès précise qu'elle exerçait le métier de journalière. Sa dernière adresse est le 27 rue du boulevard Saint-Jean[47], actuelle Rue Pavillon.
Pour l'instant, la vie de Nanette Escartefigues reste un grand mystère. Les quelques informations disponibles ne permettent pas d'en savoir plus[48]. Des recherches supplémentaires ne permettraient sans doute pas de déterminer qu'elles furent ses implications réelles dans les actes de brigandages, ni de connaître quelles furent ses mœurs. Les accusations portées contre Nanette peuvent être vraies et peut-être, a-t-elle effectivement des mœurs dissolues du point de vue de la "morale publique", libertine ou prostituée[7], et profité du brigandage par recel ou par cadeau, mais nous ne sommes pas en mesure d'affirmer telle ou telle option. Tout au plus est-il possible de trouver quelques informations de type domestique après son installation à Aix. Personne n'a pu pour l'instant fournir de textes écrits par Nanette elle-même, ce que les protivo-historiens aiment à nommer ses Mémoires de rien.
Malgré les évidentes proximités entre la nécrophilie et la protivophilie, il ne semble pas utile pour cette dernière d'en exhumer plus sur Nanette Escartefigues. Et les vomissements provoqués par la lecture des sources policières et du témoignage d'une "balance" ne permettent jamais d'écrire une vie sans en livrer sa version policière. Il n'y a aucune raison de croire les paroles d'une personne qui ne pense qu'à sauver sa vie grâce à ses révélations, pas plus que celles affirmées lors d'un interrogatoire par un témoin ou un accusé. Face à la police et la justice la règle n'est pas de dire la vérité mais de raconter ce que l'on veut afin d'y échapper. Sans ne jamais impliquer d'autre que soi.
Mais chez nous on sait sur quel ton
Répondre au commissaire
- Donnes-moi un nom !
- C'était à tes parents d'le faire ![49]
Cimetière
Reproduction de la guillotine au musée de la justice de Draguignan [50] pour la plus grande joie des enfants [51] De 1799 à 1804, beaucoup de personnes impliquées dans le brigandage sont abattues (A) lors d'affrontements avec les militaires ou tuées (T) pendant des attaques, exécutées (E) ou condamnées au bagne (B) après décisions judiciaires. Les autres sont mortes sans plus de précision. Presque 200 personnes, très majoritairement issues de la proche région, meurent ainsi pendant cette période. Toutes ne figurent pas dans la liste ci-dessous. L'ampleur du phénomène et la dureté de la répression est considérable pour une si petite zone, avec des répercussions directes sur nombre de familles et individus. La source principale de cette nécrologie est la Copie de la procédure contre les prévenus de brigandage comme auteurs ou comme complices publiée en 1804 à Draguignan, dont "il ne reste que quelques exemplaires, la majorité ayant été détruite par les familles compromises dans les poursuites"[52], selon L'affaire des brigands d'Aups[53]
Selon un historien de la Veuve - surnom de la guillotine - de Draguignan, "le condamné était généralement ligoté et basculé sur le ventre au moyen d'une planche coulissante. Avant que le couperet tombe". Plus d'un siècle d'utilisation de la guillotine a permis aux autorités judiciaires d'offrir aux badauds le spectacle d'environ 150 exécutions[54].
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De Aix (13)
- Castinel, Aix (E)
- Clapiers "Camille", Aix (E)
- Pechot (Pechaut), Cadarache (A)
De Allauch (13)
De Artigues
- Jacques Maunier[55], 10/03/1803, Draguignan (E)
- Jean Pierre Verne, 02/02/1804, Draguignan (E)
- Anne Michel[55], 17/05/1804, Draguignan (E)
De Aubagne (13)
- François Frèse
- Pierre "Pierrette" Isnard
De Auriol
- Joseph "Seïro (La Serre)" Cristin, 11/06/1803, Draguignan (E)
- Martin "Archier" Blanc (E)
- Marcel, 09/1802 (A)
- Jacques "le plomb" (A)
De Aygalades (13)
- Joseph Arnaud, 16/10/1802, Brignoles (E)
De Barjols
- Joseph Pichon, 05/01/1801, St-Maximin (E)
- Pierre Nicolas, 28/01/1801, St-Maximin (E)
De Beaumont
- Pecout, nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
- "Le petit" Souque, Jouques (A)
De Bormes
- Jean "Blanc" Gilot, 12/03/1801, Brignoles (E)
De Boues (04)
- Jean Louis Isnard, 12/03/1801, Brignoles (E)
De Bourg Saint Andéol (07)
- Jean Donadieu, 26/12/1803, Draguignan (E)
De Bras
- Bout, 01/1800, Nans (E)
- François Jullian (ou Jullien), 18/03/1804, Draguignan (E)
De Brue
De Brunet (04)
- Jean Baptiste Juge, 25/07/1800, Riez (E)
De Cadenet (84)
- Charles (A)
- Jean-Baptiste "Tisté" (A)
De Callas
- Jean Rayot, 26/02/1801, Brignoles (E)
- Jean-Baptiste Bertrand, 12/03/1801, Brignoles (E)
De Collobrières
- Joseph Aumeran, 11/11/1803, Draguignan (E)
- Xavier Fournier, 11/11/1803, Draguignan (E)
- Pons "Etant le Gravat" Maunier, 11/11/1803, Draguignan (E)
De Esparron-du-Verdon
- Étienne "Le Gravat" Truffier, nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
- Julien Berne, 13/02/1803, Draguignan (E)
De Espinasse
- Marie "La Belle Marchande"[57] Jourdan, 22/09/1803, Digne (E)
De Forcalquier (04)
De Garéoult
De Ginasservis
- Gazagne, nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
- Étienne Le Gravat, nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
- André Arnaud, 04/02/1801, St-Maximin (E)
- Laurent Richaud, 22/02/1801, Brignoles (E)
- Paul Pelas, 02/03/1801, Brignoles (E)
- Dominique Richaud[58], 07/03/1801, Brignoles (E)
- (Jean?)-Louis "Bontems" Arnaud, 12/03/1801, Brignoles (E)
De Gonfaron
- Jean Baptiste Brun, 11/01/1801, St-Maximin (E)
- Joseph Vidal, 17/03/1801, Brignoles (E)
- Maurice Carrasson, 11/11/1803, Draguignan (E)
- Pascal Merou
- Joseph Merou
- Roux
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De Grace (06)
- Jean Joseph Cresp, 12/08/1802, Brignoles (E)
De Hyères
- Jean Pierre Bertrand, 01/02/1801, St-Maximin (E)
De Jouques
- Esprit Arbaud, 29/11/1800, Varages (T)
De La Ciotat (13)
- Jean "Carpan" Simon Brun, 06/10/1802, Brignoles (E)
De La Valette
- Joseph "La Vendée" Barthelemi
De La Verdière
- François Gombert
- Pierre Rainaud
- Jean-Baptiste[59] "Poil-rouge" Olonne (ou Auron), Ginasservis (A)
- Pierre[59] Olonne (ou Auron), Ginasservis (A)
De Le Beausset
- Eutrope Barthelemy, 25/05/1803, Draguignan (E)
- Louche, Vinon (A)
Les Boyers (04)
- "Pierrette des Boyers" (E?)
De Le Val
- Joseph Fabre, 31/10/1802, Draguignan (E)
De Manosque (04)
- François Buisson, 22 mars 1801, Digne (E)
De Marseille (13)
- Louis Blanc, nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
- Brunet (T)
De Martigues (13)
De Montélimar (26)
- Joseph Gautier, 12/03/1801, Brignoles (E)
De Moustiers (04)
- Joseph Bouis
- Joseph Gouin, Digne (E)
De Ollières
- Jean "Jeannot" ou "L'Onguentier" Fabre, 09/05/1803, Draguignan (E)
- Martin Cheillan, 22/01/1804, Draguignan (E)
De Peyruis (04)
- Louis Nivière, nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
De Pignan
- Laurens Mouttet, 02/02/1804, Draguignan (E)
De Pourcieux
- Jean Antoine Bresq, 29/12/1800, St-Maximin (E)
- Joseph "De la Tuilerie" André (B)
- Martin "De la Tuilerie" André, Pourcieux (A)
- Jean-François Cabasson
De Pourrières
- Louis Silvy[60], 13/01/1801, Aix (E)
- Madeleine Silvy[60], 13/01/1801, Aix (E)
- Catherine Chauvet[25], 05/02/1801, Pourrières (E)
- Jean Baptiste "Arben" Moutte, 01/02/1802, Draguignan (E)
- Barthélémy Margalet, 25/03/1803, Draguignan (E)
- François Simeon, 13/04/1803, Draguignan (E)
- François "La paille" Sumian[25], Ollières (A)
- Thomas (ou Thomé) Durand, 11/06/1803, Draguignan (E)
- Sévère Gourin, 11/06/1803, Draguignan (E)
- Jean-Baptiste Lieutaud[61], 11/06/1803, Draguignan (E)
- Michel "La galette" Lieutaud[61], 11/06/1803, Draguignan (E)
- François-Hypolyte Pazery[23], 11/06/1803, Draguignan (E)
- Trophime "Gemenos" Romanès (ou Romanenq), 11/06/1803, Draguignan (E)
- Siméon "Denis" Silvy, 11/06/1803, Draguignan (E)
- Jacques Jourdan, 19/11/1803, Draguignan (E)
- Jean-Pierre "Jalladian" Simian[62], 15/02/1804, Draguignan (E)
- Pascal "Gaspard" Icard, 16/02/1805, Draguignan (E)
- Joseph Roche[63], 19/08/1805 (E)
- Louis Roche[63], 19/08/1805 (E)
- François Goiran, Draguignan (E)
- Joseph "Balian" Icard
- Jean-Baptiste "Tisté" Ravel, 11/03/1802, Jouques (A)
- Laurent "Le duc" Silvy, Rians (A)
- François "Denis" Silvy, Pourrières (A)
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De Rians
- François Durand, nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
- Honoré Leth, 04/04/1801, Aix (E)
- Jean Auzet, Vinon (A)
- François-Félix-Thomas Bruniès (aîné)
- Laurent (ou Joseph) "Bidoï" Pons, Rians (E)
- Louis Rougiès
- Honoré Verne (B)
De Rougiès
De Rousset (13)
De Saint-Julien
- Joseph Pichon, 04/02/1801, St-Maximin (E)
- Louis Bertrand, 04/02/1801, St-Maximin (E)
- Jean
De Saint-Julien-d'Asse (04)
De Saint-Marcel (13)
De Saint-Martin-de-Pallières
- François "Franciot" Gacon, 14/04/1803, Draguignan
- Pierre Solleillet, 29/12/1804, Draguignan (E)
De Saint-Maximin
De Saint-Paul-lès-Durance (13)
- Jean[64] "de la Cadette" Leidet
- Louis[64] "de la Cadette" Leidet
De Saint-Zacharie
De Sainte-Tulle (04)
De Salon de Provence (13)
- Daurel (ou Dauré), nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
De Saumanes (84)
- Michel "Gallandon" Dorieux, 06/12/1802, Brignoles (E)
De Septèmes (13)
- Pierre Arnaud, 16/10/1802, Brignoles (E)
De Signes
De Tourves
- Antoine Elie Perillier, 12/08/1802, Brignoles (E)
- Marcel Saye, 24/11/1802, Draguignan (A)
- Matthieu Étienne Rebuffat, 13/12/1802, Brignoles (E)
- Joseph "Rigau" Bremond, 20/02/1803, Brignoles (E)
- Antoine "Sourbier" Revest, 16/06/1804, tué par le neveu d'une de ses victimes pour se venger
- Bremond "Barraud"
- Christophe Gauthier, Draguignan (E)
- Christophe Rigaud, Brignoles (E)
De Trets (13)
- M. "Le gendarme" Nismes, 1801, Aix (E)
- Bargès ou Bergiès "Bis", Draguignan (?) (E)
- François Buisson (T)
- Joseph Buisson, Trest (A)
- Michel Feissat
- François Guichard, Draguignan (E)
- Jean-Baptiste "Tisté" Pena, Aix (ou Avignon) (E)
- Marius Pichou
- Revest, 1802, Aix (E)
- Louis "Nine" Tassy, 24/11/1802, Saint-Martin-de-Pallières (A)
- Joseph "Nine" Tassy, Aix (E)
De Varages
- Félix Aillaud, 11/11/1803, Draguignan (E)
De Vinon
- Antoine Ferraud, 23/02/1801, Brignoles (E)
De Volone
- Gaubert, nuit 28 au 29/10/1800, Aups (T)
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Enrobage romanesque
Le banditisme est un sujet romanesque récurrent et, de part leur histoire, les quatre départements de l'ex-Provence ont alimenté quelques œuvres fictionnelles dont il est toile de fond[65]. Après son personnage héroï-comique du braconnier Maurin[66], échappant sans cesse au même gendarme, Jean Aicard puise dans l'histoire de Gaspard Bouis, né en 1757 à Besse-sur-Issole dans le Var, pour écrire Gaspard de Besse. Un bandit à la française en 1919. Exécuté à Aix pour "crime de vol sur grand chemin avec armes " à l'âge de 24 ans, Gaspard Bouis est sans conteste le bandit du Var ayant le plus titillé la plume. Jouissant d'une réputation sympathique le présentant habile à détrousser les riches sans violence, épargnant les pauvres et défiant ouvertement la justice[67], il fournit matière à des poèmes, des complaintes et à plus d'une dizaine de romans depuis la première moitié du XIXème siècle. Après une adaptation cinématographique en 1935 et télévisuelle en 2007 du roman de Jean Aicard, Gaspard de Besse devient en 2000 un héros de BD d'une série de quatorze tomes.
Peu perméable à la fiction, la protivophilie ne peut néanmoins ignorer l'existence de cet outil de distraction littéraire - bien antérieur aux mots-fléchés - que sont les romans populaires.
Notes
- ↑ Acte de naissance - En ligne sur les Archives Départementales du Var
- ↑ 410 au recensement de 1793 et 248 en 2015
- ↑ Étienne en 1763, Suzanne en 1764, Honoré en 1767, Joseph en 1769 et Jean en 1772
- ↑ 4,0 4,1 et 4,2 Maurice Agulhon, "Sur l'instruction élémentaire en Provence intérieure au temps du Consulat", Annales du Midi, Tome 76, N°68-69, 1964 (1989) - En ligne
- ↑ Copie de la procédure instruite contre les prévenus de brigandage comme auteurs ou comme complices, Tome III, p 12 et 13, Draguignan, an XII (1804)
- ↑ Rapporté par sa mère lors de son interrogatoire du 28 fructidor XI (15 septembre 1803) - En ligne
- ↑ 7,0 et 7,1 Karine Lambert, Itinéraires féminins de la déviance. Provence 1750-1850, PUP Penser le genre, 2012
- ↑ Maurice Agulhon, La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la révolution, 1970 (2012)
- ↑ Vaucluse et Comtat Venaissin
- ↑ Les délimitations entre ces entités administratives ne varieront que très peu et correspondent approximativement à celles d'aujourd'hui
- ↑ Aujourd'hui Alpes-de-Haute-Provence
- ↑ Féministe et révolutionnaire, guillotinée le 2 novembre 1793 pour s'être opposée aux dérives dictatoriales de la révolution en cours
- ↑ Adresse des administrateurs aux jeunes gens du département [des Basses-Alpes], 22 septembre 1793
- ↑ Propos de Louis "La Bédoque" Bremond rapportés par François Ripert lors de son interrogatoire. Copie de la procédure..., Tome I, page 393
- ↑ La route d'Italie est l'actuelle Nationale 7, la route des Alpes l'actuelle Nationale 96
- ↑ 15 thermidor VIII (3 août 1800) - En ligne
- ↑ D'après Joseph-Marie Maurel, Le brigandage dans les Basses-Alpes, particulièrement depuis l'an VI jusqu'à l'an X, 1849, page 137 - En ligne
- ↑ Le brigandage dans les Basses-Alpes..., page 23
- ↑ Le brigandage dans les Basses-Alpes..., page 139
- ↑ Virginie Despentes, Baise-moi, 1993. Cité à l'entrée "profane" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, 2017
- ↑ D'après les informations sur le site consacré à Pourrières - En ligne. Voir aussi Pierre Pelissier, Pourrières en Provence (1797 - 1999), 2011. Voir Raoul Bérenguier, Les brigands du Var. Récit historique. An VIII - an XIII, 1934
- ↑ 22,0 et 22,1 Madeleine Laget est la mère de Étienne "Laget" Imbert
- ↑ 23,0 23,1 et 23,2 Hippolyte François Pazery est le père de François Hippolyte Pazery
- ↑ 24,0 24,1 24,2 et 24,3 Joseph Pons est le père de Jean Pierre "Turriers" Pons
- ↑ 25,0 25,1 et 25,2 Catherine Chauvet et Thomas Sumian sont mariés ensemble. Leur fils est François "La paille" Sumian
- ↑ Jugement du tribunal spécial du 30 germinal an X - En ligne
- ↑ La Tuilerie parvient à s'évader le 14 octobre 1815
- ↑ Paul Laget est condamné aux galères à Toulon
- ↑ Compte-rendu de l'arrestation du 28 ventôse XI (19 mars 1803) - En ligne
- ↑ À l'époque, il existe deux prisons dans la ville. Celle de l'Observance, dans la rue du même nom, et celle installée dans le couvent des Minimes
- ↑ Acte de décès du 24 germinal XI (14 avril 1803) - En ligne. Décédé à la prison des Minines
- ↑ 32,0 et 32,1 Copie de la procédure..., Tome II, p 604 - En ligne
- ↑ Copie de la procédure..., Tome I, p 45
- ↑ Jean-Baptise "Tisté" Pena est né à Trets. Selon, "Turriers" il est impliqué dans l'attaque de la malle de l'empereur. Arrêté à l'auberge de Joseph Icard, il est fusillé à Aix (Copie de la procédure..., Tome I, page 94) ou Avignon (Copie de la procédure..., Tome I, page 113) à une date inconnue
- ↑ Copie de la procédure..., Tome II, p 539
- ↑ Copie de la procédure..., Tome II, p 598 - En ligne
- ↑ Marius"", une comédie en trois actes et six tableaux écrite en 1928 par Marcel Pagnol, mise en scène au théâtre en 1929, puis adaptée par Pagnol pour le cinéma en 1931.
- ↑ Félix Escartefigue est capitaine de bateau sur le Vieux-Port de Marseille, modestement chargé de la navette maritime, le "fériboîte" qui effectue la traversée du port plusieurs fois par jour.
- ↑ Maurice Agulhon, "Les notables du Var sous le Consulat", Revue d'histoire moderne et contemporaine, tome 17, n° 3, 1970 - En ligne
- ↑ Copie de la procédure..., Tome IV, page 633 - En ligne
- ↑ Acte de mariage n° 5, année 1807- En ligne
- ↑ Acte de naissance n° 4, année 1808 - En ligne
- ↑ Acte de naissance n° 19, année 1810 - En ligne
- ↑ Acte de décès n° 424, année 1836, Toulon - En ligne. Décès enregistré à la date du 1er août à Vinon sous le n° 18
- ↑ Acte de décès n° 814, année 1840, Aix-en-Provence (Arch. 151/188). L'acte précise qu'elle habite au 40 de la rue du Bd Saint-Jean, dans la même rue que Nanette
- ↑ Acte de décès n° 748 de l'année 1847, ville d'Aix-en-Provence (Archiv. 115/141)
- ↑ Dans le journal Le Mémorial d'Aix, 28 novembre 1847, page 3 - En ligne
- ↑ Des théories historiques fumeuses prétendent que l'actuelle "Fiche S", tant chérie par les autorités pour suivre leurs dissidences de tous poils, tiendrait son nom de Escartefigues. Celles et ceux à qui l'on donne des "noms d'oiseaux".
- ↑ Extrait de Boboch 1 Pakt, "Boboch" sur l'album 1 Pakt de 1996 - En ligne
- ↑ Sur le site du journal Var Matin, 01 mars 2016 - En ligne
- ↑ La direction décline toute responsabilité en cas d'accident. Rappel est fait aux parents qu'ils encourent alors des peines de prison pour infanticide.
- ↑ Les quatre tomes sont disponibles aux fonds patrimoniaux de la bibliothèque de l'Alcazar à Marseille
- ↑ Edmond Poupé, L'affaire des brigands d'Aups, Lacour, 1906 (1995)
- ↑ Voir Pierre-Jean Gayrard, "Draguignan, la guillotine et le bourreau : les condamnations à la peine capitale dans le Var, XVIIIe-XXe siècle", Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan, 2008, tome 46, p. 63-109 ; avec Jean-Jacques Jouve, 2009, tome 47, p. 115-123
- ↑ 55,0 et 55,1 Anne Michel et Jacques Maunier sont mariés ensemble
- ↑ Élisabeth Taxil, sa femme, est libérée le 6 mars 1804
- ↑ Voir la nouvelle "La belle hôtesse" écrite par Jean Giono et publiée en 1972 après sa mort dans le recueil Les récits de la demi-brigade.
- ↑ Françoise Pecoul, sa femme, est accusée par le délateur "Turriers" de se livrer à du recel, d'être une aide logistique importante pour les brigands et d'être "la putain de l'un et de l'autre", reprenant ainsi le même type d'accusations que celle portées contre Nanette.
- ↑ 59,0 et 59,1 Jean-Baptiste et Pierre sont frères
- ↑ 60,0 et 60,1 Louis Sivy est le père de Madeleine Silvy
- ↑ 61,0 et 61,1 Jean-Baptiste et Michel Lieutaud sont frères (ou cousins)
- ↑ Marie Daviès, sa femme, est libérée le 8 mars 1804
- ↑ 63,0 et 63,1 Joseph Roche et Louis Roche sont frères
- ↑ 64,0 et 64,1 Jean et Louis sont frères
- ↑ Albert Giraud, "Le personnage du brigand dans la littérature populaire en Provence : Théâtre, romans, complaintes", Provence Historique, n° 149, 1987 - En ligne
- ↑ Jean Aicard, Maurin des Maures (En ligne) et L'illustre Maurin en 1908 et Le Rire de Maurin en 1923.
- ↑ "Le légendaire provençal de Gaspard de Besse", Provence Historique, n° 198, 1999 - En ligne
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