Caca
Caca. Macédoine excrémentielle et existentielle des hominines[1], déjà bien avant JCⒸ[2].
SubstancesBien que caca soit un terme inventé par des hominines adultes pour communiquer avec des enfants, et non l'inverse, il est communément classifié comme appartenant au "langage enfantin". Dans son sens premier, il désigne les excréments des hominines. Leurs matières fécales en langage biologique. Les origines de caca sont difficiles à cerner et son utilisation est attestée, avec ce sens, dans plusieurs continuum linguistiques en Europe. Parce qu'illes sont bilatériens[3] — qui comportent une bouche et un anus — comme le chien ou le doryphore, le rapport à leurs excréments est essentiel pour les hominines. Caca fait partie des premiers mots du langage commun et nécessaire qui s'établit entre les hominines adultes et leurs progénitures. L'urine, l'autre substance qui s'écoule régulièrement est désignée sous le terme de pipi[4]. Les autres essentiels que sont la boisson et la nourriture sont respectivement appelés glouglou et miammiam. Le langage primal qui se met en place est basé sur des mots simples dont certains sont ainsi construits sur des sonorités faciles et répétitives. Plus le langage acquis au fil de l'élevage se complexifie, plus cette pratique langagière tend à disparaître. Les adultes utilisent beaucoup moins ces termes entre elleux. Si parfois redoubler un mot permet d'en accentuer le sens, comme chouchou ou foufou, fini le oua-oua pour le chien. Ces sonorités doubles facilitent leur apprentissage. Ces mots du langage adulto-enfantin sont construits selon des modes différents, aux étymologies incertaines. Miammiam est-il la répétition d'une onomatopée, du bruit fait par l'ouverture d'une bouche salivante de faim ? En est-il de même pour glouglou qui reproduit le bruit d'un liquide ou plutôt est-ce un dérivé du latin gula dont sont issus, par exemple, gueule, engloutir et glouton ? Il est probable que pipi soit issu de pisser, l'acte d'uriner, dont l'étymologie est incertaine et parfois considérée onomatopéique. Dans le français classique, chier et caguer se rattachent au latin cacare, littéralement "faire caca", c'est à dire faire sortir ses excréments par son anus — bilatérien oblige. Dans plusieurs langues romanes, germaniques, slaves ou grecques, le terme caca est employé pour désigner les excréments, mais aussi plus généralement des déchets. L'étymon commun à ce vaste ensemble linguistique est un dérivé de kak qui signifie "mauvais" ou "mal". Cette racine "caco-" se retrouve dans des mots tel cacophonie, cacopathie, cacologue ou cacocratie — pour n'en citer que quelques uns — respectivement "désagréable à entendre", "mauvaise maladie", "injurieux" et "gouvernement par les plus mauvais". Même si les pratiques linguistiques anglaises anciennes utilisent le mot de cakken pour "déféquer" ou cack pour "excréments", il n'est pas sûr pour la protivophilie que l'expression "Faire un cake" soit un anglicisme. L'existence de l'expression "Démouler un cake", pour un sens similaire, démontre plutôt qu'il est fait référence de manière imagée au cake, le gâteau, moulé et encore tiède. Qu'illes aient eu le temps ou non d'y goûter, au cours de leur élevage, les hominines enfants apprennent rapidement des adultes ce qui est mauvais, et particulièrement leur caca. Plus question de faire mais d'être caca. Tout ce qui l'est doit être repoussé, caché, honteux, secret, dégoûtant, etc. Si "c'est caca", il y a interdit. Voire danger. Même si, une fois encore, la complexification progressive du langage parmi la progéniture va influer considérablement sur le sens des choses, "être caca" reste le repoussoir absolu avec en tête cette naïveté enfantine que "Le caca c'est du caca". Ce sens est attesté à l'écrit par des textes datant du XVIème siècle selon plusieurs dictionnaires et peut-être d'une période plus ancienne si l'on porte crédit au légendaire Kadoc l'arthurien et son célèbre cours magistral donné à de futurs guerriers :
Il existe des centaines de synonymes de caca dans le langage courant des hominines (merde, bouse, crotte, chiasse, etc.) et aussi dans des domaines spécialisés (fèces, selles, excréments, etc.) mais dans le langage enfantin, le seul qui le soit est popo. Là encore, son origine est incertaine. Il est à rapprocher de popotin et de poupon. L'un dérive du latin puppa "derrière", l'autre de pupa "poupée". Dans un sens, il doit être compris comme synonyme de "fesses" et dans l'autre être considéré au sens figuré dans lequel les excréments sont assimilés à quelque chose d'emmailloté et de forme allongée. Le comparatif avec un cigare ou du boudin est souvent évoqué. Popo désigne indistinctement la merde que l'enfant vient de faire en souriant dans le fond de sa couche, sans rien demander, l'acte de proclamer haut et fort que l'envie est là, ou le lieu où cela se passe généralement lorsque le temps pour y arriver est suffisant. Les subtiles nuances entre "Popo ?", "Popo !" et "Popooo". La proximité sonore entre popo et pot est facilitatrice dans l'apprentissage de la propreté chez les jeunes hominines même s'il est possible de "Faire popo" autre part que dans un pot. La forme verbale popoter est peu usitée.
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