Protivophilie : Différence entre versions
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La protivophilie pourrait être qualifiée outrageusement de [[nihilisme]] alors que cette construction en ''-isme'' laisse transparaître ici une simple illusion rhétorique : le nihilisme n'est pas contre, il est pour. Or, la protivophilie, elle, est ''contre''. Depuis son apparition dans le contexte de la Russie du XIX<sup>ème</sup> siècle, l'emploi du qualificatif de "nihilisme" est généralement utilisé pour dénigrer, ou du moins caricaturer, ceux et celles qu'il désigne<ref>Michaël Confino, "Révolte juvénile et contre-culture : Les nihilistes russes des "années 60", ''Cahiers du monde russe et soviétique'', 1990 [http://www.persee.fr/doc/cmr_0008-0160_1990_num_31_4_2248 En ligne]</ref>. Ce terme désigne aussi un courant littéraire russe<ref>Wanda Bannour, ''Les nihilistes russes'', Aubier Montaigne, 1974</ref> et suscitera plus tard un engouement chez certains auteurs tels Albert Camus<ref>Albert Camus, ''L'Homme révolté''</ref>, Hans Magnus Enzensberger<ref>Hans Magnus Enzensberger, ''Les rêveurs de l'absolu'', Éditions Allia, 1998</ref> ou Oscar Wilde<ref>Oscar Wilde, ''Vera ou les nihilistes'', Paul Vermont, 1977</ref>. Une sorte de fascination pour les tenants du ''Catéchisme du révolutionnaire''<ref name=":4" /> et son auteur. | La protivophilie pourrait être qualifiée outrageusement de [[nihilisme]] alors que cette construction en ''-isme'' laisse transparaître ici une simple illusion rhétorique : le nihilisme n'est pas contre, il est pour. Or, la protivophilie, elle, est ''contre''. Depuis son apparition dans le contexte de la Russie du XIX<sup>ème</sup> siècle, l'emploi du qualificatif de "nihilisme" est généralement utilisé pour dénigrer, ou du moins caricaturer, ceux et celles qu'il désigne<ref>Michaël Confino, "Révolte juvénile et contre-culture : Les nihilistes russes des "années 60", ''Cahiers du monde russe et soviétique'', 1990 [http://www.persee.fr/doc/cmr_0008-0160_1990_num_31_4_2248 En ligne]</ref>. Ce terme désigne aussi un courant littéraire russe<ref>Wanda Bannour, ''Les nihilistes russes'', Aubier Montaigne, 1974</ref> et suscitera plus tard un engouement chez certains auteurs tels Albert Camus<ref>Albert Camus, ''L'Homme révolté''</ref>, Hans Magnus Enzensberger<ref>Hans Magnus Enzensberger, ''Les rêveurs de l'absolu'', Éditions Allia, 1998</ref> ou Oscar Wilde<ref>Oscar Wilde, ''Vera ou les nihilistes'', Paul Vermont, 1977</ref>. Une sorte de fascination pour les tenants du ''Catéchisme du révolutionnaire''<ref name=":4" /> et son auteur. | ||
− | <blockquote>"''[...] bien loin de la protivophilie, un catéchisme, même révolutionnaire''<ref name=":4" /><ref>Mikhaïl Bakounine, ''Catéchisme révolutionnaire'', 1865 [http://kropot.free.fr/Bakounine-catechisme.htm En ligne]</ref>'', n’en reste pas moins un catéchisme''<ref>''Mikhaïl Bakounine, Relations avec Serge Netchaiev (1870 - 1872)'', Éditions Tops / H. Trinquier, 2003</ref>'', avec sa martyrologie, ses oublis de soi et sa négation des autres''"<ref name=" | + | <blockquote>"''[...] bien loin de la protivophilie, un catéchisme, même révolutionnaire''<ref name=":4" /><ref>Mikhaïl Bakounine, ''Catéchisme révolutionnaire'', 1865 [http://kropot.free.fr/Bakounine-catechisme.htm En ligne]</ref>'', n’en reste pas moins un catéchisme''<ref>''Mikhaïl Bakounine, Relations avec Serge Netchaiev (1870 - 1872)'', Éditions Tops / H. Trinquier, 2003</ref>'', avec sa martyrologie, ses oublis de soi et sa négation des autres''"<ref name="#FM" /></blockquote> |
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Version du 30 décembre 2018 à 18:58
Protivophilie. Méthode de décryptage de la vie et de l'œuvre de F. Merdjanov [En cours de rédaction]
ÉtymologieLe terme protivophilie est composé, d'une part, de l'étymon slave protiv qui signifie "contre", dans le sens de "opposé à", et d'autre part de l'étymon grec phili qui signifie "pour", dans le sens de "attiré par". En français le terme de contre a un double sens. Il exprime tout autant la proximité que l'opposition. Ainsi "être contre" renvoie au fait d'être très proche alors que son contraire, "être contre", indique une très forte défiance vis-à-vis de la chose contre laquelle nous sommes. Dans l'état actuel de nos connaissances, la première mention du terme protivophilie apparaît dans le texte "Vie et œuvre de F. Merdjannov", publié en annexe des Analectes de rien par Gemidžii Éditions. Selon les passages et les ambivalences dans le choix des mots, sa rédaction semble être le fait d'une ou plusieurs personnes qui, à mots couverts, s'auto-désignent créatrices du concept et se disent inspirées de leur rencontre avec B. Smotivni. En quelques mots, la protivophilie est définit ainsi :
Rien dans ce texte n'indique les raisons du choix de ce néologisme mais il nous renseigne sur le pourquoi du rejet d'autres possibilités :
FumierSans qu'ils soient explicitement cités, l'affirmation protivophile renvoie aux écrits de Max Stirner et particulièrement au texte L'Unique et sa propriété (1844) dans lequel l'auteur affirme "Je n'ai basé ma cause sur rien"[2]. Malgré cela, il serait réducteur de classer la protivophilie parmi les seuls courants de pensée individualistes tant les sources de F. Merdjanov sont diverses. Tout au plus peut-elle être qualifiée de "sensibilité individualiste"[3], pour reprendre le titre d'un texte de 1909 de Georges Palante.
Amphigouri que rend très bien cet extrait de Éloge de rien[5] :
La protivophilie pourrait être qualifiée outrageusement de nihilisme alors que cette construction en -isme laisse transparaître ici une simple illusion rhétorique : le nihilisme n'est pas contre, il est pour. Or, la protivophilie, elle, est contre. Depuis son apparition dans le contexte de la Russie du XIXème siècle, l'emploi du qualificatif de "nihilisme" est généralement utilisé pour dénigrer, ou du moins caricaturer, ceux et celles qu'il désigne[6]. Ce terme désigne aussi un courant littéraire russe[7] et suscitera plus tard un engouement chez certains auteurs tels Albert Camus[8], Hans Magnus Enzensberger[9] ou Oscar Wilde[10]. Une sorte de fascination pour les tenants du Catéchisme du révolutionnaire[11] et son auteur.
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