Systema : Différence entre versions

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Quelles que soient les différentes "écoles" actuelles se réclamant de la systema, toutes évoquent une approche martiale se fondant sur les principes de la bio-mécanique. De l'étude de cette mécanique inhérente à chaque hominine découle plusieurs principes dont par exemple le mouvement continu, une respiration particulière, la détente permanente et une attention marquée à la structure du squelette. Le mouvement continu, au sol et/ou debout, est la façon de n'être jamais exactement là où l'adversaire pense vous trouver. La respiration adoptée en systema est continue et basée sur plusieurs manières de respirer selon les circonstances pour détendre les tensions musculaires, récupérer activement ou faire descendre les tensions psychologiques et ainsi parvenir à rester "calme". Les pratiques respiratoires permettent de maintenir un état de détente optimal afin de faciliter le mouvement, atténuer les effets des impacts et augmenter la puissance de sa propre force de frappe<ref>Effet chaîne/fouet</ref>. Généralement, l'inspiration se fait par le nez et l'expiration par la bouche. La bio-mécanique explore le fonctionnement articulaire et musculaire du corps des hominines et la systema en exploite les principaux mécanismes pour agir simultanément sur les zones de tensions musculaires et les articulations, par des frappes, des poussées ou des leviers, et ainsi déstructurer l'adversaire. Il n'y a pas de techniques en systema mais de très nombreux exercices d'apprentissage de la bio-mécanique de soi-même et d'une ou plusieurs personnes qui se prêtent au jeu. Des outils pédagogiques - déguisés en armes - sont utilisés : bâton, couteau et chaîne. Ils permettent de mieux se déplacer, fluide et détendu, et de gérer les tensions psychologiques. La plupart des exercices - avec ou sans outils - se font à vitesse réduite<ref>Hormis la chaîne qui à partir d'une vitesse trop réduite s'écroule vers le sol et ne permet plus de réaliser l'exercice. Les forces physiques en jeu sont hors du domaine de compétence de la systema.</ref>, pour plus de précision et d'opportunités de voir ce qu'il se passe réellement dans la bio-mécanique et de profiter de ses principes. Les exercices ne sont pas basés sur le rapport de force ou la compétition entre deux ou plus mais sur l'attention portée aux possibilités et aux opportunités de maîtriser dans un rapport ludique à l'autre. L'augmentation de la vitesse et de la force des coups portés est une décision librement consentie entre les personnes impliquées. Certaines écoles semblent plus pointilleuses que d'autres sur la rapidité d'exécution. Les exercices d'acquisition des principes bio-mécaniques s'accompagnent d'une pratique de massages spécifiques à la systema. Leurs buts sont de détendre les zones musculaires tendues grâce à des pressions avec les mains et les poings, en marchant et en piétinant les parties voulues, sur tout le corps, avec des sticks en bois qui viennent chercher les muscles en profondeur ou en frappant avec les poings, plus profondément à chaque coup, les zones musculaires à attendrir. La respiration rapide<ref>Inspirations nasales / expirations buccales rapides et courtes, avec le ventre.</ref> est préconisée pour ce type d'exercice qui tente d'être autant un massage qu'un apprentissage du coup reçu. Les poings de la personne qui masse sont comme deux coups de poings donnés et reçus lentement. Celle qui est massée expérimente ce que cela procure chez elle et les zones de tensions musculaires douloureuses à détendre : elle arrête lorsqu'elle le décide. Par ces effets sur les muscles plus profonds et sur le plexus, ces massages déclenchent parfois des "montées d'émotions", sans douleurs, qui se traduisent par quelques larmes ou des sensations de picotements dans le corps. Des entraînements de systema comportent aussi de nombreux exercices individuels d'assouplissement, réalisés non par étirements mais par une recherche de détente progressive. Le renforcement musculaire se fait par des exercices de pompes, de squats et d'abdominaux, réalisés à des vitesses différentes, fractionnés ou dans des positions statiques, en essayant de maintenir détendus les muscles non indispensables au mouvement.  
 
Quelles que soient les différentes "écoles" actuelles se réclamant de la systema, toutes évoquent une approche martiale se fondant sur les principes de la bio-mécanique. De l'étude de cette mécanique inhérente à chaque hominine découle plusieurs principes dont par exemple le mouvement continu, une respiration particulière, la détente permanente et une attention marquée à la structure du squelette. Le mouvement continu, au sol et/ou debout, est la façon de n'être jamais exactement là où l'adversaire pense vous trouver. La respiration adoptée en systema est continue et basée sur plusieurs manières de respirer selon les circonstances pour détendre les tensions musculaires, récupérer activement ou faire descendre les tensions psychologiques et ainsi parvenir à rester "calme". Les pratiques respiratoires permettent de maintenir un état de détente optimal afin de faciliter le mouvement, atténuer les effets des impacts et augmenter la puissance de sa propre force de frappe<ref>Effet chaîne/fouet</ref>. Généralement, l'inspiration se fait par le nez et l'expiration par la bouche. La bio-mécanique explore le fonctionnement articulaire et musculaire du corps des hominines et la systema en exploite les principaux mécanismes pour agir simultanément sur les zones de tensions musculaires et les articulations, par des frappes, des poussées ou des leviers, et ainsi déstructurer l'adversaire. Il n'y a pas de techniques en systema mais de très nombreux exercices d'apprentissage de la bio-mécanique de soi-même et d'une ou plusieurs personnes qui se prêtent au jeu. Des outils pédagogiques - déguisés en armes - sont utilisés : bâton, couteau et chaîne. Ils permettent de mieux se déplacer, fluide et détendu, et de gérer les tensions psychologiques. La plupart des exercices - avec ou sans outils - se font à vitesse réduite<ref>Hormis la chaîne qui à partir d'une vitesse trop réduite s'écroule vers le sol et ne permet plus de réaliser l'exercice. Les forces physiques en jeu sont hors du domaine de compétence de la systema.</ref>, pour plus de précision et d'opportunités de voir ce qu'il se passe réellement dans la bio-mécanique et de profiter de ses principes. Les exercices ne sont pas basés sur le rapport de force ou la compétition entre deux ou plus mais sur l'attention portée aux possibilités et aux opportunités de maîtriser dans un rapport ludique à l'autre. L'augmentation de la vitesse et de la force des coups portés est une décision librement consentie entre les personnes impliquées. Certaines écoles semblent plus pointilleuses que d'autres sur la rapidité d'exécution. Les exercices d'acquisition des principes bio-mécaniques s'accompagnent d'une pratique de massages spécifiques à la systema. Leurs buts sont de détendre les zones musculaires tendues grâce à des pressions avec les mains et les poings, en marchant et en piétinant les parties voulues, sur tout le corps, avec des sticks en bois qui viennent chercher les muscles en profondeur ou en frappant avec les poings, plus profondément à chaque coup, les zones musculaires à attendrir. La respiration rapide<ref>Inspirations nasales / expirations buccales rapides et courtes, avec le ventre.</ref> est préconisée pour ce type d'exercice qui tente d'être autant un massage qu'un apprentissage du coup reçu. Les poings de la personne qui masse sont comme deux coups de poings donnés et reçus lentement. Celle qui est massée expérimente ce que cela procure chez elle et les zones de tensions musculaires douloureuses à détendre : elle arrête lorsqu'elle le décide. Par ces effets sur les muscles plus profonds et sur le plexus, ces massages déclenchent parfois des "montées d'émotions", sans douleurs, qui se traduisent par quelques larmes ou des sensations de picotements dans le corps. Des entraînements de systema comportent aussi de nombreux exercices individuels d'assouplissement, réalisés non par étirements mais par une recherche de détente progressive. Le renforcement musculaire se fait par des exercices de pompes, de squats et d'abdominaux, réalisés à des vitesses différentes, fractionnés ou dans des positions statiques, en essayant de maintenir détendus les muscles non indispensables au mouvement.  
  
[[Fichier:pantin.jpg|300px|thumb|right|Ambiance d'un entraînement de systema]]La systema n'est ni envisagée ni enseignée comme un sport : Il n'existe ni règles, ni compétitions. Il n'y a pas de catégories de genre (mâles/femelles), de poids ou de niveaux et les entraînements incluent toutes les personnes, sans distinction. Le but essentiel de la systema, en tant qu'art martial libre, est de mettre hors-jeu rapidement et non d'entretenir le combat par un cadre réglementaire. Dans la réalité, la systema, pratique d'auto-défense et d'attaque, ne vise pas à se battre avec quelqu'un mais à mettre fin au combat par tous les moyens disponibles. Plus que martial, la systema est un art de la survie. Il est admis que tous les coups sont permis mais dans le cadre des entraînements, et à vitesse réduite, l'intention est de ne pas blesser ses partenaires qui sont l'outil indispensable à l'apprentissage de la bio-mécanique.
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[[Fichier:pantin.jpg|300px|thumb|right|Un entraînement de systema]]La systema n'est ni envisagée ni enseignée comme un sport : Il n'existe ni règles, ni compétitions. Il n'y a pas de catégories de genre (mâles/femelles), de poids ou de niveaux et les entraînements incluent toutes les personnes, sans distinction. Le but essentiel de la systema, en tant qu'art martial libre, est de mettre hors-jeu rapidement et non d'entretenir le combat par un cadre réglementaire. Dans la réalité, la systema, pratique d'auto-défense et d'attaque, ne vise pas à se battre avec quelqu'un mais à mettre fin au combat par tous les moyens disponibles. Plus que martial, la systema est un art de la survie. Il est admis que tous les coups sont permis mais dans le cadre des entraînements, et à vitesse réduite, l'intention est de ne pas blesser ses partenaires qui sont l'outil indispensable à l'apprentissage de la bio-mécanique.
  
 
Il n'y a pas d'entraînement-type dans l'apprentissage de la systema, même s'il existe un certain nombre d'exercices récurrents. La plupart des exercices proposés visent à la découverte de la bio-mécanique (musculaire et articulaire), une forme d'exploration par le mouvement des positions dans lesquelles le corps peut se trouver, pour une meilleure compréhension de ce que cela créé chez soi et chez les autres. L'autre est l'outil majeur, acceptant à tour de rôle de "prêter son corps" pour expérimenter ensemble les lois de la bio-mécanique. Il est contre-productif de maltraiter son jouet pédagogique. La pédagogie propre à la systema est particulière. Elle ne base pas son apprentissage sur la répétition des mouvements pour l'acquisition de techniques mais incite à explorer les possibilités pour mieux se saisir de toutes les opportunités dans le "combat". Refusant le formatage, la systema mise sur l'inventivité. Le travail se fait au sol, debout et aux niveaux intermédiaires. Lors des entraînements, les exercices se succèdent généralement avec une logique progressive. La plupart n'ont aucun aspect martial et revêtent plutôt un aspect ludique. Libre à la personne instructrice de combiner les exercices comme bon lui semble ou d'en inventer de nouveaux. Dans la systema les frappes ont de multiples usages et différentes façons de s'y former. Elles sont lourdes, profondes, et visent la musculature interne. Pour une frappe avec le poing, la systema explique que le poing le plus lourd est celui qui arrive au bout d'un bras le plus détendu possible, comme une petite masse d'arme. Ce type de frappe est utilisée autant pour maîtriser un adversaire que pour des massages, pour se calmer ou augmenter le stress. La lourdeur et la vitesse choisies font la différence. La compréhension des frappes de systema se fait aussi par des exercices "indirects" : se déplacer sur le corps d'une personne en faisant des pompes sur les poings, essayer seul et allongé sur le dos de frapper avec le moins de force musculaire possible, rester statique en position pompes sur les poings avec le reste du corps détendu, etc. Centrale dans la pratique de la systema, la respiration est parfois le thème essentiel d'un entraînement. Les exercices sont très diverses, allant d'être allongé sur le dos et respirer doucement à la gestion des mouvements ou des efforts en apnée, de la détente musculaire à la découverte de l'effort avec des respirations contraintes, de la récupération physique à la mise en stress volontaire, etc.
 
Il n'y a pas d'entraînement-type dans l'apprentissage de la systema, même s'il existe un certain nombre d'exercices récurrents. La plupart des exercices proposés visent à la découverte de la bio-mécanique (musculaire et articulaire), une forme d'exploration par le mouvement des positions dans lesquelles le corps peut se trouver, pour une meilleure compréhension de ce que cela créé chez soi et chez les autres. L'autre est l'outil majeur, acceptant à tour de rôle de "prêter son corps" pour expérimenter ensemble les lois de la bio-mécanique. Il est contre-productif de maltraiter son jouet pédagogique. La pédagogie propre à la systema est particulière. Elle ne base pas son apprentissage sur la répétition des mouvements pour l'acquisition de techniques mais incite à explorer les possibilités pour mieux se saisir de toutes les opportunités dans le "combat". Refusant le formatage, la systema mise sur l'inventivité. Le travail se fait au sol, debout et aux niveaux intermédiaires. Lors des entraînements, les exercices se succèdent généralement avec une logique progressive. La plupart n'ont aucun aspect martial et revêtent plutôt un aspect ludique. Libre à la personne instructrice de combiner les exercices comme bon lui semble ou d'en inventer de nouveaux. Dans la systema les frappes ont de multiples usages et différentes façons de s'y former. Elles sont lourdes, profondes, et visent la musculature interne. Pour une frappe avec le poing, la systema explique que le poing le plus lourd est celui qui arrive au bout d'un bras le plus détendu possible, comme une petite masse d'arme. Ce type de frappe est utilisée autant pour maîtriser un adversaire que pour des massages, pour se calmer ou augmenter le stress. La lourdeur et la vitesse choisies font la différence. La compréhension des frappes de systema se fait aussi par des exercices "indirects" : se déplacer sur le corps d'une personne en faisant des pompes sur les poings, essayer seul et allongé sur le dos de frapper avec le moins de force musculaire possible, rester statique en position pompes sur les poings avec le reste du corps détendu, etc. Centrale dans la pratique de la systema, la respiration est parfois le thème essentiel d'un entraînement. Les exercices sont très diverses, allant d'être allongé sur le dos et respirer doucement à la gestion des mouvements ou des efforts en apnée, de la détente musculaire à la découverte de l'effort avec des respirations contraintes, de la récupération physique à la mise en stress volontaire, etc.

Version du 11 juin 2019 à 14:13

Systema (sistema en nissard. систем en macédonien). Art martial libre.


[En cours de rédaction]


Étymologie

Emprunté à la langue russe, le terme de система est un nom féminin signifiant "système". La translittération en alphabet latin est rendue par "systema" ou "sistema". Parmi les différentes définitions de ce terme[1], la plus approchante est fournie par les mathématiques : "Ensemble de relations qui doivent être satisfaites simultanément", et illustrée par la mécanique : "Mécanisme constitué par un assemblage de solides dont les liaisons deux à deux peuvent: 1) Soit permettre un mouvement de rotation autour d'une droite (...) 2) Soit permettre un mouvement de rotation autour d'un point, de l'un des solides par rapport à l'autre".

Cистема désigne un art martial libre, né quelque-part entre les rivages tchernomoriens[2] et les confins sibériens à une date indéterminée. Hormis de rares exceptions, et sans qu'aucune raison ne soit évoquée, dans l'espace francophone le masculin est usuellement utilisé pour adapter le terme russe sans le traduire. Ainsi, dans ces contrées linguistiques marginales, ses adeptes pratiquent "Le" systema !

Principes

Quelles que soient les différentes "écoles" actuelles se réclamant de la systema, toutes évoquent une approche martiale se fondant sur les principes de la bio-mécanique. De l'étude de cette mécanique inhérente à chaque hominine découle plusieurs principes dont par exemple le mouvement continu, une respiration particulière, la détente permanente et une attention marquée à la structure du squelette. Le mouvement continu, au sol et/ou debout, est la façon de n'être jamais exactement là où l'adversaire pense vous trouver. La respiration adoptée en systema est continue et basée sur plusieurs manières de respirer selon les circonstances pour détendre les tensions musculaires, récupérer activement ou faire descendre les tensions psychologiques et ainsi parvenir à rester "calme". Les pratiques respiratoires permettent de maintenir un état de détente optimal afin de faciliter le mouvement, atténuer les effets des impacts et augmenter la puissance de sa propre force de frappe[3]. Généralement, l'inspiration se fait par le nez et l'expiration par la bouche. La bio-mécanique explore le fonctionnement articulaire et musculaire du corps des hominines et la systema en exploite les principaux mécanismes pour agir simultanément sur les zones de tensions musculaires et les articulations, par des frappes, des poussées ou des leviers, et ainsi déstructurer l'adversaire. Il n'y a pas de techniques en systema mais de très nombreux exercices d'apprentissage de la bio-mécanique de soi-même et d'une ou plusieurs personnes qui se prêtent au jeu. Des outils pédagogiques - déguisés en armes - sont utilisés : bâton, couteau et chaîne. Ils permettent de mieux se déplacer, fluide et détendu, et de gérer les tensions psychologiques. La plupart des exercices - avec ou sans outils - se font à vitesse réduite[4], pour plus de précision et d'opportunités de voir ce qu'il se passe réellement dans la bio-mécanique et de profiter de ses principes. Les exercices ne sont pas basés sur le rapport de force ou la compétition entre deux ou plus mais sur l'attention portée aux possibilités et aux opportunités de maîtriser dans un rapport ludique à l'autre. L'augmentation de la vitesse et de la force des coups portés est une décision librement consentie entre les personnes impliquées. Certaines écoles semblent plus pointilleuses que d'autres sur la rapidité d'exécution. Les exercices d'acquisition des principes bio-mécaniques s'accompagnent d'une pratique de massages spécifiques à la systema. Leurs buts sont de détendre les zones musculaires tendues grâce à des pressions avec les mains et les poings, en marchant et en piétinant les parties voulues, sur tout le corps, avec des sticks en bois qui viennent chercher les muscles en profondeur ou en frappant avec les poings, plus profondément à chaque coup, les zones musculaires à attendrir. La respiration rapide[5] est préconisée pour ce type d'exercice qui tente d'être autant un massage qu'un apprentissage du coup reçu. Les poings de la personne qui masse sont comme deux coups de poings donnés et reçus lentement. Celle qui est massée expérimente ce que cela procure chez elle et les zones de tensions musculaires douloureuses à détendre : elle arrête lorsqu'elle le décide. Par ces effets sur les muscles plus profonds et sur le plexus, ces massages déclenchent parfois des "montées d'émotions", sans douleurs, qui se traduisent par quelques larmes ou des sensations de picotements dans le corps. Des entraînements de systema comportent aussi de nombreux exercices individuels d'assouplissement, réalisés non par étirements mais par une recherche de détente progressive. Le renforcement musculaire se fait par des exercices de pompes, de squats et d'abdominaux, réalisés à des vitesses différentes, fractionnés ou dans des positions statiques, en essayant de maintenir détendus les muscles non indispensables au mouvement.

Un entraînement de systema
La systema n'est ni envisagée ni enseignée comme un sport : Il n'existe ni règles, ni compétitions. Il n'y a pas de catégories de genre (mâles/femelles), de poids ou de niveaux et les entraînements incluent toutes les personnes, sans distinction. Le but essentiel de la systema, en tant qu'art martial libre, est de mettre hors-jeu rapidement et non d'entretenir le combat par un cadre réglementaire. Dans la réalité, la systema, pratique d'auto-défense et d'attaque, ne vise pas à se battre avec quelqu'un mais à mettre fin au combat par tous les moyens disponibles. Plus que martial, la systema est un art de la survie. Il est admis que tous les coups sont permis mais dans le cadre des entraînements, et à vitesse réduite, l'intention est de ne pas blesser ses partenaires qui sont l'outil indispensable à l'apprentissage de la bio-mécanique.

Il n'y a pas d'entraînement-type dans l'apprentissage de la systema, même s'il existe un certain nombre d'exercices récurrents. La plupart des exercices proposés visent à la découverte de la bio-mécanique (musculaire et articulaire), une forme d'exploration par le mouvement des positions dans lesquelles le corps peut se trouver, pour une meilleure compréhension de ce que cela créé chez soi et chez les autres. L'autre est l'outil majeur, acceptant à tour de rôle de "prêter son corps" pour expérimenter ensemble les lois de la bio-mécanique. Il est contre-productif de maltraiter son jouet pédagogique. La pédagogie propre à la systema est particulière. Elle ne base pas son apprentissage sur la répétition des mouvements pour l'acquisition de techniques mais incite à explorer les possibilités pour mieux se saisir de toutes les opportunités dans le "combat". Refusant le formatage, la systema mise sur l'inventivité. Le travail se fait au sol, debout et aux niveaux intermédiaires. Lors des entraînements, les exercices se succèdent généralement avec une logique progressive. La plupart n'ont aucun aspect martial et revêtent plutôt un aspect ludique. Libre à la personne instructrice de combiner les exercices comme bon lui semble ou d'en inventer de nouveaux. Dans la systema les frappes ont de multiples usages et différentes façons de s'y former. Elles sont lourdes, profondes, et visent la musculature interne. Pour une frappe avec le poing, la systema explique que le poing le plus lourd est celui qui arrive au bout d'un bras le plus détendu possible, comme une petite masse d'arme. Ce type de frappe est utilisée autant pour maîtriser un adversaire que pour des massages, pour se calmer ou augmenter le stress. La lourdeur et la vitesse choisies font la différence. La compréhension des frappes de systema se fait aussi par des exercices "indirects" : se déplacer sur le corps d'une personne en faisant des pompes sur les poings, essayer seul et allongé sur le dos de frapper avec le moins de force musculaire possible, rester statique en position pompes sur les poings avec le reste du corps détendu, etc. Centrale dans la pratique de la systema, la respiration est parfois le thème essentiel d'un entraînement. Les exercices sont très diverses, allant d'être allongé sur le dos et respirer doucement à la gestion des mouvements ou des efforts en apnée, de la détente musculaire à la découverte de l'effort avec des respirations contraintes, de la récupération physique à la mise en stress volontaire, etc.

Origines

Établir l'historiographie exacte de la naissance de la systema est compliquée car elle est à la charnière entre l'ancien empire tsariste et son successeur soviétique, avec son lot d'archives détruites, disparues ou inaccessibles, elle est à cheval entre l'héritage soviétique et le renouveau nationaliste, avec sa tentation de revisiter l'histoire. Conséquemment à l'effondrement de l'Union soviétique la systema sort du domaine strictement militaire et devient accessible à un plus large public dans le début des années 1990. Issue de l'univers militaire et destinée à certaines forces spéciales, la systema a évolué dans un univers du secret et son histoire précise reste encore très mystérieuse.

Prémisses tsaristes

Pré-mix matérialiste

Remix russiste

Propositions protivophiles

Notes

  1. Voir "système" dans le Trésor de la Langue Française - En ligne
  2. Le terme de tchernomoriens désigne ce qui est relatif à la Mer noire, черное море (tcherno more) en russe.
  3. Effet chaîne/fouet
  4. Hormis la chaîne qui à partir d'une vitesse trop réduite s'écroule vers le sol et ne permet plus de réaliser l'exercice. Les forces physiques en jeu sont hors du domaine de compétence de la systema.
  5. Inspirations nasales / expirations buccales rapides et courtes, avec le ventre.