Sabbataïsme : Différence entre versions
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− | Hors des centres de la pensée religieuse judéo-moïsienne que sont Jérusalem et les communautés éparses de l'empire, se développent de petites communautés. Certaines vivent recluses, en ascète, d'autres sont prosélytes. Leurs messages se répand via quelques hominines qui se déclarent et sont reconnus par leurs pairs comme ayant un lien singulier à la religion, à sa mystique, à sa pratique, à ses interprétations, voire directement avec la mégalomane divinité. Dans les années 3790 (30 ap. JC), au nord de la Samarie, en Galilée, un jeune charpentier trentenaire nommé Yeshu se rapproche d'une communauté de judéo-moïsiens pratiquant le baptême<ref>baptême</ref> près du lac de Tibériade. Ici déjà commence le mythe de celui que la postérité nommera Jésus. Les informations disponibles dans les sources les plus anciennes sur sa biographie sont contradictoires, décalées chronologiquement. Aucun n'est contemporaine des faits qu'elles narrent. Les plus anciennes datent des environs de 3810 (50). Du point de vue de la méthode, s'appuyer sur les sources religieuses revient à s'appuyer sur les nombreux livres écrits sur lui et la somme de commentaires que cela a suscité pour démontrer dans plusieurs siècles que Harry Potter était un jeune magicien célèbre. L'archéologie n'a aucune miette de parchemin, ni aucune poussière de ruines pour affirmer que ce Jésus a été réel. Il n'en reste pas moins que des textes rédigés entre environ 3810 et 3910 (50 et 100) parle d'un Jésus que de nombreux hominines reconnaissent comme le messie attendu. Dans un premier temps, les hominines qui s'agglomèrent autour de lui sont des judéo-moïsiens, sensibles aux discours messianiques ou faisant parmi des plus pauvres. D'autres prétendants messies sont exécutés par le pouvoir romain. Le message de Jésus est alors en conformité avec les lois mosaïques, puis il introduit des réformes et révoque même des obligations rituelles, telles la circoncision ou l'interdiction de consommer de la viande porc. Les adeptes se recrutent ainsi dorénavant plus facilement parmi des hominines non-moïsiens. Malgré sa mise à mort par les romains, trois années après le début de son inspiration, Jésus est considéré ressuscité par ses adeptes. Mais nous sommes toujours sans nouvelles de lui. La littérature qui lui est consacrée par la suite fabrique un personnage de mythologie<ref>"Maladie mentale"</ref>. Elle lui prête des dons "surnaturels". Il est surnommé ''Le Christ'', suivant un terme grec qui signifie messie. Dans ces récits il soigne des malades, marche sur l'eau, multiplie le pain, etc. Il est présenté comme ayant osé défier les autorités religieuses judéo-moïsiennes. Les quatre biographies les plus anciennes ne concordent pas entre elles. | + | Hors des centres de la pensée religieuse judéo-moïsienne que sont Jérusalem et les communautés éparses de l'empire, se développent de petites communautés. Certaines vivent recluses, en ascète, d'autres sont prosélytes. Leurs messages se répand via quelques hominines qui se déclarent et sont reconnus par leurs pairs comme ayant un lien singulier à la religion, à sa mystique, à sa pratique, à ses interprétations, voire directement avec la mégalomane divinité. Dans les années 3790 (30 ap. JC), au nord de la Samarie, en Galilée, un jeune charpentier trentenaire nommé Yeshu se rapproche d'une communauté de judéo-moïsiens pratiquant le baptême<ref>baptême</ref> près du lac de Tibériade. Ici déjà commence le mythe de celui que la postérité nommera Jésus. Les informations disponibles dans les sources les plus anciennes sur sa biographie sont contradictoires, décalées chronologiquement. Aucun n'est contemporaine des faits qu'elles narrent. Les plus anciennes datent des environs de 3810 (50). Du point de vue de la méthode, s'appuyer sur les sources religieuses revient à s'appuyer sur les nombreux livres écrits sur lui et la somme de commentaires que cela a suscité pour démontrer dans plusieurs siècles que Harry Potter était un jeune magicien célèbre. L'archéologie n'a aucune miette de parchemin, ni aucune poussière de ruines pour affirmer que ce Jésus a été réel. Il n'en reste pas moins que des textes rédigés entre environ 3810 et 3910 (50 et 100) parle d'un Jésus que de nombreux hominines reconnaissent comme le messie attendu. Dans un premier temps, les hominines qui s'agglomèrent autour de lui sont des judéo-moïsiens, sensibles aux discours messianiques ou faisant parmi des plus pauvres. D'autres prétendants messies sont exécutés par le pouvoir romain. Le message de Jésus est alors en conformité avec les lois mosaïques, puis il introduit des réformes et révoque même des obligations rituelles, telles la circoncision ou l'interdiction de consommer de la viande porc. Les adeptes se recrutent ainsi dorénavant plus facilement parmi des hominines non-moïsiens. Malgré sa mise à mort par les romains, trois années après le début de son inspiration, Jésus est considéré ressuscité par ses adeptes. Mais nous sommes toujours sans nouvelles de lui. La littérature qui lui est consacrée par la suite fabrique un personnage de mythologie<ref>"Maladie mentale"</ref>. Elle lui prête des dons "surnaturels". Il est surnommé ''Le Christ'', suivant un terme grec qui signifie messie. Dans ces récits il soigne des malades, marche sur l'eau, multiplie le pain, etc. Il est présenté comme ayant osé défier les autorités religieuses judéo-moïsiennes. Les quatre biographies les plus anciennes ne concordent pas entre elles. On lui prête à tort cette formule malheureuse. |
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+ | <blockquote>''J'ai une devise, je suis pas Moïse''<br /> | ||
+ | ''C'est pas pour procréer qu'je me fais pomper le "mister freeze"'' | ||
+ | <ref>Finalement extrait de Boboch 1 Pakt, ''J'suis pas Jésus'' - [https://www.youtube.com/watch?v=UoYUUd99_fg En ligne]</ref></blockquote> | ||
De cette histoire qui s'invente dans les siècles qui suivent la prédication de Yeshu naît ce qu'il est communément appelé ''christianisme''. Il se construit et prend son autonomie doctrinale d'avec les croyances et pratiques des judéo-moïsiens. Les adeptes post-mortem de Jésus Christ s'affirment être une religion nouvelle et leurs innovations les fait considérer comme telle par les judéo-moïsiens. Les frontières sont poreuses dans les premières décennies après le feu messie, mais dans des processus de distanciation, les textes vont s'acharner à marquer les différences. Les moïso-christiens compilent toute une somme de textes récents et les ajoutent à la Torah plus ancienne pour en faire leur livre saint, la bible. Les premiers moïso-christiens se recrutent dans toutes les villes où des judéo-moïsiens sont installés, les premières communautés apparaissent à travers l'empire. La séparation est actée mais la filiation perdure. Au même titre que les moïso-samariens et les judéo-moïsiens, les moïso-christiens font partie des moïsiens pour leurs nombreux mythes communs. La divinité est aussi cruelle, le sort réservé aux hominines est des plus sombres et la responsabilité de ce non-choix leur est imputée. Néanmoins, comme le samaritanisme avant lui, le christianisme s'autonomise. La bible deviendra un ''best-seller'' mondiale et le nombre d'hominines qui se convertissent explosera à travers la planète au fil des siècles. La torah reste la référence pour les judéo-moïsiens. | De cette histoire qui s'invente dans les siècles qui suivent la prédication de Yeshu naît ce qu'il est communément appelé ''christianisme''. Il se construit et prend son autonomie doctrinale d'avec les croyances et pratiques des judéo-moïsiens. Les adeptes post-mortem de Jésus Christ s'affirment être une religion nouvelle et leurs innovations les fait considérer comme telle par les judéo-moïsiens. Les frontières sont poreuses dans les premières décennies après le feu messie, mais dans des processus de distanciation, les textes vont s'acharner à marquer les différences. Les moïso-christiens compilent toute une somme de textes récents et les ajoutent à la Torah plus ancienne pour en faire leur livre saint, la bible. Les premiers moïso-christiens se recrutent dans toutes les villes où des judéo-moïsiens sont installés, les premières communautés apparaissent à travers l'empire. La séparation est actée mais la filiation perdure. Au même titre que les moïso-samariens et les judéo-moïsiens, les moïso-christiens font partie des moïsiens pour leurs nombreux mythes communs. La divinité est aussi cruelle, le sort réservé aux hominines est des plus sombres et la responsabilité de ce non-choix leur est imputée. Néanmoins, comme le samaritanisme avant lui, le christianisme s'autonomise. La bible deviendra un ''best-seller'' mondiale et le nombre d'hominines qui se convertissent explosera à travers la planète au fil des siècles. La torah reste la référence pour les judéo-moïsiens. |
Version du 8 septembre 2020 à 19:19
Sabbataïsme. Mouvement moïsien[1] insufflé par Sabbatai Zevi dans l'est de l'Europe au cours du 53ème siècle (XVIIème siècle après JCⒸ[2])
Moïsien ?Au sens strict, moïsien se rapporte à celleux qui se réfère à Moïse dans l'élaboration de leurs mythologies et croyances. Celui-ci est un personnage mythique des écrits romanesques religieux, et selon ces derniers, Moïse, après une enfance difficile et une vie pleine de péripéties, parvint à discuter avec un dieu qui lui édicte la bonne conduite à suivre[3]. Sous peine de mort pour lui et les autres hominines qui l'entourent. Les légendes rapportent qu'il vécut 120 années et qu'il ne reçu l'illumination qu'à l'âge de 80. Aucune preuve archéologique ne vient étayer une quelconque réalité historique de cet hominine. Pas plus que pour le dieu de cette histoire, d'ailleurs. Qu'il fut un hominine réel, mythifié par la suite, ou un pur personnage de fiction, n'enlève rien à la complexité d'écrire l'histoire des différentes mythologies religieuses qui se construisent dans la partie orientale de la mer Méditerranée. Sur la route de l'Afrique pour qui veut en sortir, la région que les francophones nomment de nos jours Proche-Orient et les anglophones Moyen-Orient est un lieu très ancien d'implantation d'hominines. Passage incontournable, cet espace géographique a vu l'épanouissement de plusieurs "civilisations" d'hominines dont les historiens ont gardé trace : Phénicie, Akkad, Sumer, Babylone, Ougarit, l'Égypte pharaonique et quelques autres encore. Des villes furent fondées, des écritures inventées, des administrations installées, des armées instaurées et des routes commerciales établies. En parallèle des mythologies se structurent par l'intermédiaire de récits légendaires, d'épopées guerrières et de panthéons divins. Des temples sont érigés et des sortes d'autorités cléricales s'arrogent le monopole de l'invention religieuse. Même s'il garde la main-mise, le pouvoir politique se confond en grande partie avec le religieux. Par "civilisations", il faut comprendre plutôt un système de cités-États qui, par la guerre, la diplomatie, le commerce ou l'intrigue, parviennent à agglomérer à elles de petits royaumes alentours ou des zones quasi-inhabitées. Elles exercent leur autorité politique et militaire sur des territoires bien plus vastes qu'elles. Les heurts, les antagonismes et les convoitises entre elles font qu'elles se défont, se mélangent, se succèdent et, parfois, disparaissent. Abstraction faite des massacres de populations lors des guerres, ce ne sont pas les hominines qui disparaissent mais plutôt la structure administrative qui les contraignait. La cité-État s'effondre mais sa population d'hominines demeure. Enfin, elle fait ce qu'elle peut. Elle reste sur place et tombe sous la coupe d'un nouveau pouvoir politique (royaume ou cité-État), elle est parfois déportée vers d'autres régions ou choisit de migrer "volontairement" vers un ailleurs plus incertain. S'illes ne sont pas les inventeurs de la macédoine — beaucoup plus ancienne — les hominines de la vaste zone "proche-orientale" peuvent être considérés, à juste titre, comme des précurseurs dans le domaine du mille-feuille. Le brassage des hominines, de leurs coutumes et de leurs pratiques linguistiques, de leurs croyances et de leurs histoires sont la crème qui lie ensemble un enchevêtrement désordonné de couches que forment l'écriture de l'histoire par les pouvoirs politiques et religieux. Le baklava en est une parfaite image. Les recettes de ce mille-feuille sont multiples. Dans cette Asie méditerranéenne, les idées circulent et s’entremêlent. C'est dans ce contexte qu'il faut situer l'apparition des premiers hominines se réclamant de Moïse. Sa légende puise dans les mythologies[4] de ces cités-États et dans des versions remaniées de croyances populaires. Même si quelques cultes monothéistes se distinguent, le polythéisme est une approche religieuse alors très répandue dans la région. Les personnages et les scénarios de toutes ces divagations sont souvent tragiques et sanglants. L'imagination n'a pas de limite.
Vers le 29ème siècle (IXème av. JCⒸ), deux petits royaumes se forment sur la côte méditerranéenne. Ils voisinent d'autres royaumes situés plus à l'est et dans les terres. Ces deux royaumes se structurent séparément, avec leurs propres dynasties et leurs hominines en armes. Les croyances qui s'y mettent en place se concentrent sur la figure du mythique Moïse et sur la présence d'un dieu unique. Dans un premier temps ce dernier a une homologue femelle, mais elle disparaît finalement du roman. Le monothéisme n'est pas encore total et il existe plusieurs façons de nommer cette divinité masculine. Le royaume de Samarie est intégré à l'empire assyrien dans le courant du 30ème siècle (VIIIème av. JCⒸ), une partie de sa population se réfugie en Judée et la plupart des dignitaires sont déportés dans des régions de l'empire. Par la suite, Babylone prend le contrôle de l'espace samarien. Le royaume de Judée, vassal des assyriens, est détruit par les babyloniens au 32ème siècle (VIème av. JCⒸ) lors de la guerre qu'ils mènent à l’Égypte. Là encore, les dignitaires religieux et politiques sont exilés avec une partie de la population. Lors de l'existence de ces deux royaumes moïsiens les conceptions religieuses et rituelles sont peaufinées, un nouvel alphabet dérivé du phénicien apparaît et un corpus théologique se dégage. Le monothéisme est devenu absolu. Les exils sont des lieux d'écriture. Le roman moïsien se rédige, les principaux mythes prennent forme et la saga du dieu unique s'étoffe dans ce nouveau scénario. Le renversement de Babylone et l'arrivée de l'empire perse est une nouvelle donne pour les moïsiens exilés et celleux restés sur place. Un district judéen est instauré sur les ruines de l'ancien royaume de Judée et les exilés autorisés à revenir. Il est périlleux de s'aventurer dans l'histoire des royaumes de Judée et de Samarie car les seules sources sont des écrits religieux. Que ce soit par l'étude des documents existants ou lors de travaux archéologiques, il n'a pas été possible de confirmer ce qui est raconté dans ces récits mythologiques[6]. Lors de la période de ces deux royaumes, leurs croyances sont partagées même si elles diffèrent quelque peu. Les choses se compliquent après le retour d'exil. L'écriture du Tanakh ne fait pas l'unanimité parmi les adeptes des lois de Moïse. Ce recueil de textes comprend la Torah (Pentateuque) contenant cinq livres, les Nevi'im (Les prophètes) huit, et les Ketouvim (Écrits) onze. La Torah reprend le mythe de Moïse à partir duquel est ajouté une chronologie fictive entre la création du monde par la divinité solitaire quelques millénaires plus tôt et la "naissance" de son principal prophète. Les deux écrits suivants sont une justification de la légitimité des royaumes de Judée et de Samarie. Ils inscrivent les dynasties régnantes dans le prolongement de Moïse et créent ainsi une filiation mythique. Les moïsiens se divisent sur le sujet. D'une part les moïso-samariens, de l'autre les judéo-moïsiens. Les premiers rejettent la centralité de Jérusalem, capitale du royaume de Juda, et les écrits autres que ceux de la Torah, alors que les seconds les accusent d'être en fait des colons assyriens et de n'avoir aucune légitimité spirituelle ou politique. Les moïso-samariens et les judéo-moïsiens s'affrontent sur ces questions et cette lutte, parfois violente[7], se solde par l'émergence de deux courants religieux distincts. Les uns développent une mythologie spécifique et mettent en place le samaritanisme et les seconds le judaïsme. Le samaritanisme s'enracine parmi les hominines vivant sur le territoire de l'ex-royaume de Samarie et le judaïsme fait souche dans les communautés exilées réinstallées autour de Jérusalem. Le samaritanisme, en tant que religion, perdure encore à notre époque. Il a été progressivement dissout par l'histoire des hominines de la région aux cours des siècles et n'a pu résister aux conversions de ses adeptes vers de nouvelles religions, celles des christiens ou des mahométiens par exemple, ni n'est parvenu à obtenir une autonomie politique suffisante pour se faire entendre. En 5780 (2020 ap. JCⒸ) environ 800 personnes sont recensées en Israël où elles sont reconnues juives — c'est à dire adeptes du judaïsme alors qu'elles ne s'en réclament pas — tout en bénéficiant d'une reconnaissance spécifique en tant que samaritains. Judéo-moïsienLe clivage judéo-samarien est tranchant. Les théologies et les rituels se font de plus en plus éloignés. Pointilleux. Plutôt qu'à Jérusalem, les samaritains installent leur lieu saint sur le Mont Gerizim[8] dans le nord de la Samarie. Dans des processus d'écriture qui s'étalent sur des siècles, les judéo-moïsiens se dotent d'une large littérature qui reprend les traditions orales et fixe des prescriptions morales et rituelles. Le plus ancien texte retrouvé à ce jour et contenant de larges pans de la Torah date du 35ème siècle (IIIème av. JCⒸ). Les communautés hiérosolymitaines — de Jérusalem — et de plusieurs centres urbains de l'empire compilent et forgent progressivement un corpus théologique. Dans les siècles qui précèdent le venue de l'entendeur de voix Jésus, les judéo-moïsiens produisent une foisonnante et diversifiée littérature romanesque. Il existe un grand nombre de courants différents dont les constructions théologiques et les rituels sont des nuances les uns des autres. De la fin 32ème à la fin du 34ème siècle (VIème à la fin du IVème av. JCⒸ) une communauté de moïsiens se développe en Égypte sur l'île Éléphantine. Ils y fondent un temple dont ils font le centre de leurs rituels et proclament que leur dieu se nomme YHW et non YHWH comme le croient les judéo-moïsiens du temple de Jérusalem. Un texte parvenu jusqu'à nos jours, décrit des traditions et des interdits différents, notamment les mariages avec des non-moïsiens qui ne sont pas proscrits[9]. Les guerres entre l’Égypte et la Perse détruisent cette communauté de moïsiens égyptiens. L'empire d'Alexandre de Macédoine s'implante dans toute la région, balayant sur son passage l’Égypte et l'empire achéménide. À sa mort en 3437 (323 av. JCⒸ), ses successeurs se partagent son royaume en quatre. Le sud de la côte orientale de la Méditerranée est intégrée à l’Égypte de la dynastie des Ptolémée iskandériens — de Alexandre. Le nord est réservé au royaume iskandérien des Séleucides. Pendant environ trois siècles, la production littéraire, c'est à dire philosophique, politique et théologique, des empires iskandériens imprègnent la région. Les législations et les décrets exercent une pression sociale sur les moïsiens judéo-samariens. Pour autant, illes bénéficient d'une liberté de culte et de se prévaloir de leurs propres lois. L'influence de la "culture hellénistique" est prégnante. Mais les influences sont réciproques. Si les textes des judéo-moïsiens s'écrivent parfois en langue grecque, que les philosophes antiques alimentent leurs réflexions, l'idée d'un monothéisme strict interroge les mythologies grecques et les textes eux-mêmes sont traduits. Loin des côtes, dans le Proche-Orient intérieur, les seuls monothéistes sont les zoroastriens[10]. C'est dans ce contexte qu'apparaît le terme de judaïsme en opposition à celui d'hellénisme, l'un proclame l'importance de maintenir les traditions et la mythologie moïsiennes, et l'autre réclame son hellénisation. Dans les décennies qui précèdent l'inspiré Jésus, l'empire romain prend pied dans la région. Elle en devient une province. Le pouvoir iskandérien se romanise et les moïsiens judéo-samariens se confrontent à la nouvelle autorité romaine. D'après un historien du 40ème siècle (IIème après JCⒸ), les judéo-moïsiens du 37ème siècle (Ier siècle av JCⒸ) sont alors une myriade de courants dont les plus importants sont les pharisiens, populaires et défenseurs d'une tradition orale, les sadducéens, des prêtre proches du pouvoir, partisans d'une hellénisation et d'une lecture "moderne", les esséniens, des mystiques isolationnistes, ainsi que toute une somme de groupes plus marginaux qui pour certains pratiquent le baptême ou ne respectent pas telles ou telles préconisations de la loi de Moïse. D'autres encore appellent à un soulèvement. La plupart sont dans l'attente d'un messie annoncé par les textes. Si les moïso-samariens et le samaritanisme sont demeurés une communauté et une religion que peu connaissent, les judéo-moïsiens et le judaïsme ont connu un essor bien au-delà de la seule Méditerranée orientale. Par un glissement qui monopolise la figure de Moïse, le judaïsme est défini comme la loi mosaïque. Et, paradoxalement, ses adeptes sont dorénavant qualifiés de "juifs" et non plus de "moïsiens". Par esprit de contradiction, la protivophilie fait sien ce dernier par lequel elle nomme les adeptes du judaïsme. Moïso-christienSelon les judéo-moïsiens, la Torah est un livre écrit par Moïse[11] et qui retranscrit directement les échanges courtois qu'il a eu avec sa divinité. "Si vous n'obéissez pas, vous serez détruits" a dit en substance cette divine et sympathique création mentale, pour finir de persuader son interlocuteur. Il est fait mention de 613 prescriptions dans ce texte. La Torah s'étoffe aussi d'une tradition orale qui l'accompagne et se transmet dans les communautés des différentes ville de l'empire où elles sont installées. La Torah ne mentionne que très peu, juste des allusions, l'arrivée de celui que l'on dit être le "messie. Les Nevi'im (Les prophètes) sont plus prolixes sur le sujet. Selon le Livre d'Esaïe, un hominine mâle, descendant de la dynastie royale des anciens royaumes de Judée et de Samarie, et envoyé par la divinité, doit apparaître pour sauver l'ensemble des hominines. Évidemment, la date de son arrivée n'est pas précisée. Les avis divergent sur sa nature exacte et ses méthodes. La présence romaine en Méditerranée orientale attise les revendications sociales sur la baisse des impôts et les demandes de reconnaissance des cultes moïsiens. Elle agite aussi des communautés qui trépignent d'impatience de la venue messianique. De nouvelles interprétations des traditions religieuses voient même en Rome l'un des facteurs déclencheur de la fin du monde annoncée dans les textes, l'apocalypse. Les pharisiens s’accommodent du nouveau pouvoir en place et n'apprécient guère les remous engendrés par ces attentes fiévreuses et les contestations de l'ordre politique établi. Hors des centres de la pensée religieuse judéo-moïsienne que sont Jérusalem et les communautés éparses de l'empire, se développent de petites communautés. Certaines vivent recluses, en ascète, d'autres sont prosélytes. Leurs messages se répand via quelques hominines qui se déclarent et sont reconnus par leurs pairs comme ayant un lien singulier à la religion, à sa mystique, à sa pratique, à ses interprétations, voire directement avec la mégalomane divinité. Dans les années 3790 (30 ap. JC), au nord de la Samarie, en Galilée, un jeune charpentier trentenaire nommé Yeshu se rapproche d'une communauté de judéo-moïsiens pratiquant le baptême[12] près du lac de Tibériade. Ici déjà commence le mythe de celui que la postérité nommera Jésus. Les informations disponibles dans les sources les plus anciennes sur sa biographie sont contradictoires, décalées chronologiquement. Aucun n'est contemporaine des faits qu'elles narrent. Les plus anciennes datent des environs de 3810 (50). Du point de vue de la méthode, s'appuyer sur les sources religieuses revient à s'appuyer sur les nombreux livres écrits sur lui et la somme de commentaires que cela a suscité pour démontrer dans plusieurs siècles que Harry Potter était un jeune magicien célèbre. L'archéologie n'a aucune miette de parchemin, ni aucune poussière de ruines pour affirmer que ce Jésus a été réel. Il n'en reste pas moins que des textes rédigés entre environ 3810 et 3910 (50 et 100) parle d'un Jésus que de nombreux hominines reconnaissent comme le messie attendu. Dans un premier temps, les hominines qui s'agglomèrent autour de lui sont des judéo-moïsiens, sensibles aux discours messianiques ou faisant parmi des plus pauvres. D'autres prétendants messies sont exécutés par le pouvoir romain. Le message de Jésus est alors en conformité avec les lois mosaïques, puis il introduit des réformes et révoque même des obligations rituelles, telles la circoncision ou l'interdiction de consommer de la viande porc. Les adeptes se recrutent ainsi dorénavant plus facilement parmi des hominines non-moïsiens. Malgré sa mise à mort par les romains, trois années après le début de son inspiration, Jésus est considéré ressuscité par ses adeptes. Mais nous sommes toujours sans nouvelles de lui. La littérature qui lui est consacrée par la suite fabrique un personnage de mythologie[13]. Elle lui prête des dons "surnaturels". Il est surnommé Le Christ, suivant un terme grec qui signifie messie. Dans ces récits il soigne des malades, marche sur l'eau, multiplie le pain, etc. Il est présenté comme ayant osé défier les autorités religieuses judéo-moïsiennes. Les quatre biographies les plus anciennes ne concordent pas entre elles. On lui prête à tort cette formule malheureuse.
De cette histoire qui s'invente dans les siècles qui suivent la prédication de Yeshu naît ce qu'il est communément appelé christianisme. Il se construit et prend son autonomie doctrinale d'avec les croyances et pratiques des judéo-moïsiens. Les adeptes post-mortem de Jésus Christ s'affirment être une religion nouvelle et leurs innovations les fait considérer comme telle par les judéo-moïsiens. Les frontières sont poreuses dans les premières décennies après le feu messie, mais dans des processus de distanciation, les textes vont s'acharner à marquer les différences. Les moïso-christiens compilent toute une somme de textes récents et les ajoutent à la Torah plus ancienne pour en faire leur livre saint, la bible. Les premiers moïso-christiens se recrutent dans toutes les villes où des judéo-moïsiens sont installés, les premières communautés apparaissent à travers l'empire. La séparation est actée mais la filiation perdure. Au même titre que les moïso-samariens et les judéo-moïsiens, les moïso-christiens font partie des moïsiens pour leurs nombreux mythes communs. La divinité est aussi cruelle, le sort réservé aux hominines est des plus sombres et la responsabilité de ce non-choix leur est imputée. Néanmoins, comme le samaritanisme avant lui, le christianisme s'autonomise. La bible deviendra un best-seller mondiale et le nombre d'hominines qui se convertissent explosera à travers la planète au fil des siècles. La torah reste la référence pour les judéo-moïsiens. Pour des raisons historiques qui dépassent le cadre de cet article, les législations modernes n'ont pas encore tranché le cas de la torah et de ses ajouts christiens. Malgré les scènes de pédophilie et les viols[15], les massacres et les destructions dans la torah, les appels au meurtre des mauvais croyants et à l'anéantissement total des hominines[16] dans la bible, ces deux ouvrages ne sont toujours pas interdits par une quelconque censure. Même pas déconseillés aux enfants. Ni aux personnes sensibles.
ZoharienNotes
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