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− | ''Coi·te'' ayant quasiment disparu du vocabulaire courant des hominines francophones, il ne reste que des synonymes dont les sens sont plus ou moins éloignés. Tous sont proches des notions d'étonnement qui se caractérisent par une attitude pétrifiée. En terme philosophique, par exemple, ce qui se rapproche le plus d'une attitude coite est l'ataraxie. Selon le ''Trésor de la langue française informatisé'' (TLFI), la définition de l'ataraxie philosophique est "''Tranquillité, impassibilité d'une âme devenue maîtresse d'elle-même au prix de la sagesse acquise soit par la modération dans la recherche des plaisirs (Épicurisme), soit par l'appréciation exacte de la valeur des choses (Stoïcisme), soit par la suspension du jugement (Pyrrhonisme et Scepticisme).''" <ref>ataraxie</ref> Étymologiquement, l'ataraxie est l'absence de ''taraxie'', de trouble. Pour celleux qui jugent négativement l'ataraxie, elle est synonyme d'apathie <ref>apathie</ref>. Contrairement à l'apathie, des hominines peuvent se réclamer positivement de l'ataraxie. Hors de cette seule dimension philosophique, le TLFI propose une approche proxémique de l'adjectif ''coi·te'' basée sur une liste de 50 mots. Par ordre alphabétique : abasourdi / ahuri / apaisé / atterré / baba / bouche bée / béat / calme / coi / confondu / consterné / discret / doux / déconcerté / ébahi / ébaubi / éberlué / épaté / estomaqué / étonné / étourdi / hébété / immobile / interdit / interloqué / muet / médusé / paisible / pantois / penaud / perclus / placide / posé / pétrifié / quiet / rassuré / rasséréné / satisfait / serein / sidéré / silencieux / sot / soufflé / sourd-muet / stupide / stupéfait / suffoqué / surpris / taciturne / tranquille. Les mots choisis le sont sous leur forme masculine et correspondent à ''coi''. La proxémie n'est pas synonymie mais plutôt l'univers mental d'un mot. La mise en forme proxémique de ''coi'' se présente en réseau complexe en trois dimensions, et l'illustration fixe ci-dessous ne reflète que partiellement cet univers tridimensionnel. Le site du ''TLFI'' propose une animation dynamique <ref>Proxémie de "coi" sur le ''Trésor de la langue française informatisé'' - [https://www.cnrtl.fr/proxemie/coi En ligne]</ref> pour ''coi'' et pas pour ''coite''. Les inégalités genrées dans les sociétés d'hominines influent évidemment sur leurs pratiques linguistiques. La liste n'est probablement pas identique avec la forme féminine ''coite''. Souvent le féminin d'un terme induit un sens que la forme masculine "neutre" n'a pas. Le caractère sexiste transparaît dans les nuances. Par exemple, ''sot'' n'a pas exactement les mêmes connotations hautaines que ''sotte''. Idem pour ''doux'' et ''douce''. L'un est celui qui ne fait pas preuve de force, l'autre est celle qui prodigue de la douceur. Ce n'est pas le cas avec ''coi'' mais il arrive que la sexualité intervienne dans les nuances entre vocabulaire masculin et féminin. L'exemple le plus courant est la connotation sexuelle de ''chienne'' que ''chien'' n'a pas. Pour un schéma proxémique plus juste, il convient d'introduire une quatrième dimension qui prend en compte les spécificités féminines dans des sociétés dominées par des mâles. Par exemple, les hominines femelles emploient plus le qualificatif ''sidérée'' que les mâles le font avec ''sidéré'' : Un fait linguistique "révélé" par l'émergence des mouvements #metoo et #balancetonporc qui a fait éclater la bulle de silence. "''Je suis sidérée''" n'a pas le même sens que "''Je suis sidéré''". Alors qu'une liste de 50 termes peut être identique entre formes masculine et féminine, l'introduction de cette quatrième dimension proxémique fait que plus la liste est longue et plus la représentation graphique entre masculin et féminin va différer. | + | ''Coi·te'' ayant quasiment disparu du vocabulaire courant des hominines francophones, il ne reste que des synonymes dont les sens sont plus ou moins éloignés. Tous sont proches des notions d'étonnement qui se caractérisent par une attitude pétrifiée. En terme philosophique, par exemple, ce qui se rapproche le plus d'une attitude coite est l'ataraxie. Selon le ''Trésor de la langue française informatisé'' (TLFI), la définition de l'ataraxie philosophique est "''Tranquillité, impassibilité d'une âme devenue maîtresse d'elle-même au prix de la sagesse acquise soit par la modération dans la recherche des plaisirs (Épicurisme), soit par l'appréciation exacte de la valeur des choses (Stoïcisme), soit par la suspension du jugement (Pyrrhonisme et Scepticisme).''" <ref>ataraxie</ref> Étymologiquement, l'ataraxie est l'absence de ''taraxie'', de trouble. Pour celleux qui jugent négativement l'ataraxie, elle est synonyme d'apathie <ref>apathie</ref>. Contrairement à l'apathie, des hominines peuvent se réclamer positivement de l'ataraxie. Hors de cette seule dimension philosophique, le TLFI propose une approche proxémique de l'adjectif ''coi·te'' basée sur une liste de 50 mots. Par ordre alphabétique : abasourdi / ahuri / apaisé / atterré / baba / bouche bée / béat / calme / coi / confondu / consterné / discret / doux / déconcerté / ébahi / ébaubi / éberlué / épaté / estomaqué / étonné / étourdi / hébété / immobile / interdit / interloqué / muet / médusé / paisible / pantois / penaud / perclus / placide / posé / pétrifié / quiet / rassuré / rasséréné / satisfait / serein / sidéré / silencieux / sot / soufflé / sourd-muet / stupide / stupéfait / suffoqué / surpris / taciturne / tranquille. Les mots choisis le sont sous leur forme masculine et correspondent à ''coi''. La proxémie n'est pas synonymie mais plutôt l'univers mental autour d'un mot. La mise en forme proxémique de ''coi'' se présente en réseau complexe en trois dimensions, et l'illustration fixe ci-dessous ne reflète que partiellement cet univers tridimensionnel. Le site du ''TLFI'' propose une animation dynamique <ref>Proxémie de "coi" sur le ''Trésor de la langue française informatisé'' - [https://www.cnrtl.fr/proxemie/coi En ligne]</ref> pour ''coi'' et pas pour ''coite''. Les inégalités genrées dans les sociétés d'hominines influent évidemment sur leurs pratiques linguistiques. La liste n'est probablement pas identique avec la forme féminine ''coite''. Souvent le féminin d'un terme induit un sens que la forme masculine "neutre" n'a pas. Le caractère sexiste transparaît dans les nuances. Par exemple, ''sot'' n'a pas exactement les mêmes connotations hautaines que ''sotte''. Idem pour ''doux'' et ''douce''. L'un est celui qui ne fait pas preuve de force, l'autre est celle qui prodigue de la douceur. Ce n'est pas le cas avec ''coi'' mais il arrive que la sexualité intervienne dans les nuances entre vocabulaire masculin et féminin. L'exemple le plus courant est la connotation sexuelle de ''chienne'' que ''chien'' n'a pas. Pour un schéma proxémique plus juste, il convient d'introduire une quatrième dimension qui prend en compte les spécificités féminines dans des sociétés dominées par des mâles. Par exemple, les hominines femelles emploient plus le qualificatif ''sidérée'' que les mâles le font avec ''sidéré'' : Un fait linguistique "révélé" par l'émergence des mouvements #metoo et #balancetonporc qui a fait éclater la bulle de silence. "''Je suis sidérée''" n'a pas le même sens que "''Je suis sidéré''". Alors qu'une liste de 50 termes peut être identique entre formes masculine et féminine, l'introduction de cette quatrième dimension proxémique fait que plus la liste est longue et plus la représentation graphique entre masculin et féminin va différer. |
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Version du 1 mai 2025 à 11:13
Coi·te (тих en macédonien - quiet·a en nissard). Version "reboot" des Gardiens de la Taraxie. [1]
Sommaire[kwa·t] ?Que ce soit sous sa forme masculine coi ou féminine coite, le terme n'est plus utilisé en français que dans quelques locutions. "Rester coi", "Se tenir coi" ou encore "Laisser coi". Idem pour la forme féminine. Dans la langue française, si l'hominine [2] mâle peut rester coi, la femelle est coite. Mais le Grand dictionnaire universel du XIXème siècle de Pierre Larousse indique que "le féminin est aujourd'hui à peu prêt inusité, et quelques-uns ont même conservé le masculin dans les locutions rester, demeurer, se tenir coi, appliquées à des femmes" [3]. Leur emploi est rare. Ces formulations se retrouvent dans la littérature et ne semble pas appartenir à la langue populaire. Coi·te est de la catégorie des mots français qui ne subsistent presque exclusivement que dans des expressions ou locutions, avec une discrétion telle que leurs étymologies s'obscurcissent. Les plus "courants" de ce genre de termes sont les verbes chaloir et gésir qui subsistent dans les locutions "Peu me chaut" et "Ci-gît", signifiant respectivement "Peu m'importe" et "Ici repose". Le vocabulaire de la langue française actuelle a conservé quelques dérivés. Nonchalant [4] et achalander [5] ou gisant [6] et gisement [7] par exemple. Selon les étymologistes, coi·te provient de quietus, "calme" en latin. Adjectif, le terme qualifie quelque chose de paisible, de calme, en tant que nom, il désigne un moment de calme, un silence. En 1606 après JC [8], le Thresor de la langue française indique "qu'il seroit plus raisonnable d'escrire Quoy, pource qu'il vient de Quietus, comme le Quedo Espagnol, qui signifie le mesmes, mais l'Italien dit et escrit, Cheto, comme si vous prononciez Keto" [9]. Entre la première édition en 1694 et la huitième en 1935, le Dictionnaire de l'Académie française retient plusieurs orthographes. Au XVIIème siècle, l'adjectif s'écrit coy au masculin et coye au féminin. Le Dictionnaire précise déjà que l'usage ne survit que dans des locutions particulières. Au cours du siècle suivant, la troisième édition propose coi et coie alors que la cinquième, en 1798, les note coi et coite. Ayant la charge politique de normaliser un "français classique", les choix de l'Académie ne sont pas liés à la linguistique ou à la langue parlée. Ils ne reflètent pas nécessairement les usages réels de la population d'hominines. Les adverbes coiment ou coîment ne sont pas retenu pour la quatrième édition en 1762. Accoiser ou accoisement, respectivement calmer et apaisement, font une courte apparition dans la première édition. Travail de recensement du vocabulaire dans les sources écrites, le Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes mentionnent évidement les formes multiples qui existent avant la normalisation entamée au XVIIIème siècle. À l'entrée coi, il liste aussi quoi, koi, cooit, coay, quei ou quoy, et des féminins en e ou te. Cette diversité se retrouve dans tous les dérivés autour de coiement ou coieté. Dans ces glissements de sens au fil des siècles, le premier signifie "tranquillement", "secrètement", "sans faire de bruit", "doucement" ou "insensiblement". Le second, féminin, désigne la "tranquillité" ou le "repos", autrement dit la coyeté. Ces glissements se font tranquillement, coietement. La diversité de l'espace linguistique, d'où émerge le français classique, regorge de sens et d'orthographes. Une coïte ou coyite est le nom que donnent des hominines à la tanière d'un loup. Son abri. La notion d'abri est récurrente. Par exemple dans l'expression "Être au quoi" en Picardie ou "à la coué" dans une autre région, ou encore s'acaïouter dans les Ardennes. Une chambre coie ou quoye désigne les latrines, les lieux d'aisances où il fait bon être tranquille. Chier en paix. Nous ne sommes pas loin de l'expression "Aller au petit coin" qui désigne l'acte d'aller faire ses besoins sans utiliser explicitement des mots en rapport avec l'urine ou le caca. "Coi·e de" exprime la paresse ou la lenteur à faire quelque chose. La plus ancienne occurrence de coi·te date, selon le dictionnaire Le Littré, autour du XIIème siècle. Sous la forme quei, le mot est utilisé dans la Chanson de Roland, le plus ancien texte de l'historiographie islamophobe nationaliste française [10]. Écrit approximativement au tournant des XIème et XIIème siècles, dans le contexte de la première croisade christienne, ce texte raconte un affrontement fictif entre les armées mahométiennes ibériques et christiennes franques, dont Roland, neveu de Charlemagne, en brodant sur les représailles réelles des autochtones vascons contre les armées de Charlemagne qui pillent la ville de Pampelune, dans l'actuelle Navarre espagnole, à la fin du VIIIème siècle. Pour l'instant, la recherche historique n'a pas établi l'existence réelle ou non de Roland lui-même. La plus ancienne version connue de la Chanson de Roland, retrouvée à la bibliothèque d'Oxford en 1835, est datée du début XIIème siècle et écrite en anglo-normand. Arrivant de Normandie, Guillaume et ses armées conquièrent l'île britannique dans la seconde moitié du XIème siècle et importent leurs pratiques linguistiques d'oïl [11]. L'anglo-normand devient la langue de la royauté, de son aristocratie et de sa bourgeoisie commerçante. Cet anglo-normand se mêle au "vieil anglais" [12] pour constituer le "moyen anglais" entre le XIIème et la fin du XVème siècle. Le vocabulaire d'origine anglo-normande ou française représente un énorme pourcentage de la langue anglaise actuelle. Les plus anciennes occurrences connues de coy dans l'histoire de la langue anglaise datent de la fin du XIVème siècle. Il se décline en coyly et coyness. Les différents sens de ce mot sont les mêmes que ceux utilisés dans l'espace linguistique francophone. Un usage plus vieux d'un siècle est attesté par le patronyme construit à partir de coy, tel que Coyman, Le Coy ou Mc Coy. Le prénom Coy est aussi utilisé. Le plus célèbre hominine de tous les temps à s'appeler Mc Coy se prénomme Leonard. Il est connu sur l'ensemble de la planète Terre depuis que la série documentaire Star Trek a révélé que son nom résonne à travers toute la galaxie, jusqu'aux confins de l'univers exploré.
\pʁɔk.se.mi\Coi·te ayant quasiment disparu du vocabulaire courant des hominines francophones, il ne reste que des synonymes dont les sens sont plus ou moins éloignés. Tous sont proches des notions d'étonnement qui se caractérisent par une attitude pétrifiée. En terme philosophique, par exemple, ce qui se rapproche le plus d'une attitude coite est l'ataraxie. Selon le Trésor de la langue française informatisé (TLFI), la définition de l'ataraxie philosophique est "Tranquillité, impassibilité d'une âme devenue maîtresse d'elle-même au prix de la sagesse acquise soit par la modération dans la recherche des plaisirs (Épicurisme), soit par l'appréciation exacte de la valeur des choses (Stoïcisme), soit par la suspension du jugement (Pyrrhonisme et Scepticisme)." [14] Étymologiquement, l'ataraxie est l'absence de taraxie, de trouble. Pour celleux qui jugent négativement l'ataraxie, elle est synonyme d'apathie [15]. Contrairement à l'apathie, des hominines peuvent se réclamer positivement de l'ataraxie. Hors de cette seule dimension philosophique, le TLFI propose une approche proxémique de l'adjectif coi·te basée sur une liste de 50 mots. Par ordre alphabétique : abasourdi / ahuri / apaisé / atterré / baba / bouche bée / béat / calme / coi / confondu / consterné / discret / doux / déconcerté / ébahi / ébaubi / éberlué / épaté / estomaqué / étonné / étourdi / hébété / immobile / interdit / interloqué / muet / médusé / paisible / pantois / penaud / perclus / placide / posé / pétrifié / quiet / rassuré / rasséréné / satisfait / serein / sidéré / silencieux / sot / soufflé / sourd-muet / stupide / stupéfait / suffoqué / surpris / taciturne / tranquille. Les mots choisis le sont sous leur forme masculine et correspondent à coi. La proxémie n'est pas synonymie mais plutôt l'univers mental autour d'un mot. La mise en forme proxémique de coi se présente en réseau complexe en trois dimensions, et l'illustration fixe ci-dessous ne reflète que partiellement cet univers tridimensionnel. Le site du TLFI propose une animation dynamique [16] pour coi et pas pour coite. Les inégalités genrées dans les sociétés d'hominines influent évidemment sur leurs pratiques linguistiques. La liste n'est probablement pas identique avec la forme féminine coite. Souvent le féminin d'un terme induit un sens que la forme masculine "neutre" n'a pas. Le caractère sexiste transparaît dans les nuances. Par exemple, sot n'a pas exactement les mêmes connotations hautaines que sotte. Idem pour doux et douce. L'un est celui qui ne fait pas preuve de force, l'autre est celle qui prodigue de la douceur. Ce n'est pas le cas avec coi mais il arrive que la sexualité intervienne dans les nuances entre vocabulaire masculin et féminin. L'exemple le plus courant est la connotation sexuelle de chienne que chien n'a pas. Pour un schéma proxémique plus juste, il convient d'introduire une quatrième dimension qui prend en compte les spécificités féminines dans des sociétés dominées par des mâles. Par exemple, les hominines femelles emploient plus le qualificatif sidérée que les mâles le font avec sidéré : Un fait linguistique "révélé" par l'émergence des mouvements #metoo et #balancetonporc qui a fait éclater la bulle de silence. "Je suis sidérée" n'a pas le même sens que "Je suis sidéré". Alors qu'une liste de 50 termes peut être identique entre formes masculine et féminine, l'introduction de cette quatrième dimension proxémique fait que plus la liste est longue et plus la représentation graphique entre masculin et féminin va différer.
Si les formes du latin quietus qui dérivent historiquement vers coi et ses proches se perdent progressivement dans l'usage, celles qui évoluent vers quiet perdurent dans plusieurs mots du vocabulaire de l'espace francophone actuel. Dans quiétude et inquiétude, cousinages des imaginaires coitude et incoitude avec une forme verbale en coiter. Ou dans l'expression "Être quitte" qui signifie "être désormais libre d'une ancienne obligation, d'une charge morale, d'une faute." Aнтонимиәpopulaire ? Notes
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