Ladislav Klíma : Différence entre versions

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Dès sa naissance, ''Egosolistus'' se confronte d'abord aux hominines déjà présents. Hormis ses deux parents, deux frères et deux sœurs attendent l'arrivée de celui qu'ils prénommeront Ladislav.  
 
Dès sa naissance, ''Egosolistus'' se confronte d'abord aux hominines déjà présents. Hormis ses deux parents, deux frères et deux sœurs attendent l'arrivée de celui qu'ils prénommeront Ladislav.  
  
<blockquote>''Tous m'inspiraient une aversion frisant le dégoût  - non qu'ils fussent dégoûtants - simplement parce qu'ils m'étaient trop proches. Mes parents me répugnaient, je les haïssais presque, bien que je n'eusse pas à me plaindre d'eux, parce qu'ils osaient m'être plus proches encore, - si paradoxalement, ignoblement proche.''</blockquote>
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<blockquote>''Tous m'inspiraient une aversion frisant le dégoût  - non qu'ils fussent dégoûtants - simplement parce qu'ils m'étaient trop proches. Mes parents me répugnaient, je les haïssais presque, bien que je n'eusse pas à me plaindre d'eux, parce qu'ils osaient m'être plus proches encore, - si paradoxalement, ignoblement proche.''<ref name="#1" /></blockquote>
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Dans les quelques années qui suivent sa naissance, il semble que ''Egosolistus'', tout comme les petits hominines, passe par une période d'éveil, de découverte et d'apprentissage de sa nouvelle condition. Cette période pendant laquelle le nouveau venu à la vie s'émerveille de ce qui l'entoure et s'interconnecte avec les autres individus rencontrés. Ses premières sensations.
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<blockquote>''Enfant, je haïssais tout le monde, la moindre caresse me faisait vomir, contre tous les specimens du sexe masculin en particulier je nourrissais une idiosyncrasie très poussée. Fondée sur un mépris inné. Analysant mes souvenirs , il m'apparaît que dès les premières années de cette petite vie ma perception de moi-même et de l'humanité a été celle de deux puissances en guerre ; et dès mon plus jeune âge j'ai instinctivement sous-estimé mon adversaire - je le tenais pour rien.''<ref name="#1" /></blockquote>
  
 
=== Habitat ===
 
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Version du 29 novembre 2017 à 23:45

Ladislav Klíma (1878 - 1928) Termes utilisés par l'Egosolistus Hominina lui-même pour s'auto-désigner.


Étymologie

Photo de famille. Ladislav Klíma est en haut à gauche
Né en août 1878 à Domažlice (actuelle Tchéquie) dans une famille de la classe moyenne de Bohême occidentale, Ladislav Klíma se prénomme ainsi par le choix de ses parents. Les hominines de cette région utilisent ce procédé culturel afin d'individualiser leur progéniture, en l’occurrence Ladislav peut être mieux différencié de ses deux frères et deux sœurs. Le terme de Klíma correspond au nom de famille dont il hérite à sa naissance par son père selon les usages culturels et les croyances religieuses de ses deux géniteurs.

Cette commodité de langage utilisée par le grand public - au même titre qu'appeler Lucy une australopithèque célèbre - désigne l'unique représentant de la famille Egosolistus Hominina.

Egosolistus est la forme latine du néologisme égosoliste créé par Ladislav Klíma pour se définir. L'égosolisme vise ainsi à décrire l'existant selon le précepte suivant, "Le Monde Est Le Jouet Absolu De Ma Volonté Absolue", noté l.m.e.l.j.a.d.M.V.a par L. Klíma. Selon lui,

Rien absolument n’existe, n’a jamais existé, n’existera jamais en dehors de ma conscience.[1]

L'appellation latine Egosolistus Hominina indique l'appartenance au genre hominina ou hominines. Les approches récentes de la paléo-anthropologie déterminent de nouveaux classement qui tendent à l'inclure dans le sous-genre homo de type sapiens, connu aussi sous le nom d'Homme moderne. De fait, en tant qu'hominine, Egosolistus se classe dans la grande famille des hominidae qui rassemble les orangs-outangs, les gorilles, les chimpanzés et les bonobos. Cette famille phylogénétique est un sous-groupe des primates dans lequel se trouve aussi les petits singes et les lémuriens[2].

Les primates sont des mammifères au même titre que l'éléphant de mer, la vache ou le chat. Tous sont classés parmi les vertébrés aux côtés des oiseaux, des poissons et des reptiles pour ne citer qu'eux. Plus précisément, Ladislav Klíma appartient au règne animal, à la famille des zoobiotes bilatériens. Eucaryote, il est cousin des champignons, des plantes et des algues, proche parent des archées et du monde bactérien.

A l'image de l'ensemble du vivant, Egosolistus est une sorte de macédoine.

Egosolistus Hominina

Origines

Le genre Homo Sapiens se différencie des marsupiaux par son mode de reproduction placentaire - commun à la plupart des mammifères. Ainsi Egosolistus serait issu d'une inter-fécondation entre un mâle et une femelle hominine avec un gestation de 9 mois dans les entrailles de cette dernière. La période de gestation est identique à celle des autres homo sapiens. Rien n'est connu sur l'aspect volontaire ou accidentel de cet engendrement.

Environnement

Dès sa naissance, Egosolistus se confronte d'abord aux hominines déjà présents. Hormis ses deux parents, deux frères et deux sœurs attendent l'arrivée de celui qu'ils prénommeront Ladislav.

Tous m'inspiraient une aversion frisant le dégoût - non qu'ils fussent dégoûtants - simplement parce qu'ils m'étaient trop proches. Mes parents me répugnaient, je les haïssais presque, bien que je n'eusse pas à me plaindre d'eux, parce qu'ils osaient m'être plus proches encore, - si paradoxalement, ignoblement proche.[3]

Dans les quelques années qui suivent sa naissance, il semble que Egosolistus, tout comme les petits hominines, passe par une période d'éveil, de découverte et d'apprentissage de sa nouvelle condition. Cette période pendant laquelle le nouveau venu à la vie s'émerveille de ce qui l'entoure et s'interconnecte avec les autres individus rencontrés. Ses premières sensations.

Enfant, je haïssais tout le monde, la moindre caresse me faisait vomir, contre tous les specimens du sexe masculin en particulier je nourrissais une idiosyncrasie très poussée. Fondée sur un mépris inné. Analysant mes souvenirs , il m'apparaît que dès les premières années de cette petite vie ma perception de moi-même et de l'humanité a été celle de deux puissances en guerre ; et dès mon plus jeune âge j'ai instinctivement sous-estimé mon adversaire - je le tenais pour rien.[3]

Habitat

Alimentation

Par ses témoignages directs nous disposons de moult détails sur le régime alimentaire de l'Egosolistus. Et même d'une sorte de proto-recette de macédoine égosoliste.

Cuisiner, c'est : gaspiller du temps, dépouiller les aliments d'importantes composantes "vitamineuses", les rendre moins appétissants et les payer de deux à vingt fois plus cher. Pendant des périodes assez longues je n'ai mangé que : de la farine crue, (le cas échéant, du blé et des pois trempés), de la viande crue, des œufs crus, du lait, des citrons et des crudités : et j'ai joui ce faisant d'une santé idéale - et aucun gourmand millionnaire n'a pris autant de plaisir à dégobiller ses huîtres et autres crotte que moi à déchiqueter à belles dents mon kilo de cheval cru... Trouver quelque chose de dégoûtant - inconnu au bataillon. Une fois j'ai volé à un chat une souris à moitié croquée et je l'ai bouffée telle que, avec les poils et les os, comme un petit pain.[3]

Nous ne sommes pas en mesure d'affirmer si ce sont les débuts de l'industrialisation alimentaire qui eurent un impact néfaste sur son bien-être intestinal ou si ce sont ses choix d'ingrédients dans son alimentation crudivore, mais l'Egosolistus témoigne de sa difficulté à supporter, parfois, un tel régime :

... j'ai attrapé une diarrhée à ce point carabinée que je faisais gicler à cinquante kilomètres à la ronde une liqueur claire comme un diamant de la plus belle eau.[4]

La diarrhée dure déjà depuis un mois et cela se répercute en diable sur tout le reste.[5]

Si, dans l'actuel état d'affaiblissement de mon organisme et de diminution des résistances, je n'attrape pas carrément la dysenterie, je serai plus fier de mes intestins que de quoi que ce soit.[6]

Egosolistus semble devoir aussi ingurgiter un liquide nourricier, quotidiennement, pour survivre. Si la plupart des êtres vivants prennent dans l'eau ce qu'il leur est biologiquement nécessaire, il n'est fait nulle mention d'une similarité avec Egosolistus qui, lui, a un besoin impérieux d'alcool. Selon un de ses anciens amis, la consommation d'alcool commence à partir de la seconde année du lycée mais il reste muet sur ce qu'il en était avant. Egosolistus était-il auto-suffisant en liquide nourricier ou n'en avait-il pas besoin ? A-t-il déjà bu de l'eau ?

Adepte d'une certaine auto-médication, Egosolistus déclare :

C'est l'alcool qui me sauva, le rhum et l'alcool absolu ; jusqu'à ce jour je suis demeuré fidèle à mes sauveurs. Je ne dessoûlai pas de toute la seconde moitié de l'an 12 ni de tout l'an 13.[3]

En 1913, il pratique ce qu'il appelle une soûlographie permanente avec ses amis allemands, puis change de partenaires pour confirmer en 1922 :

Les beuveries se poursuivent [...] des mois durant quotidiennement et du soir au matin et inversement.[3]

La nécessité biologique pour Egosolistus d'ingurgiter des litres d'alcool prend différentes formes. Parfois il se sociabilise dans les espaces publics dédiés - bistrots et tavernes - mais selon ses propres dires :

C'est toujours seul que je me suis livré à l'ivrognerie et la plus intensive et la plus extensive.[3]

Sexualité

En se basant sur les écrits de Ladislav Klíma, il est peu aisé de déterminer quelles ont été ses relations "amoureuses" et ses pratiques sexuelles.

Mes seuls compagnons, aimés d'amour, étaient des quantités de chats. Ceux des êtres visibles que j'aime le mieux, ce sont les montagnes, les nuages et les chats - et peut-être, malgré tout, les femmes aussi.[3]

L'apprenti sorcier publié anonymement par François Augiéras en 1964
Sur ces dernières, il reste discret. S'il reconnaît qu'il aime à "claquer les fesses" de femmes dans la rue, il minimise en affirmant qu'il le fait moins par plaisir que pour transgresser le savoir-vivre et la courtoisie. Dans quelques lettres transparaissent des prénoms et des allusions à des formes de relations sociales dites "amoureuses". En 1897, à l'âge de 23 ans, Anna Kralikova épouse le père de Ladislav mais le quitte l'année suivante pour partir avec Ladislav, alors âgé de 21 ans. La nature exacte de leur relation reste mystérieuse car leur correspondance a été détruite par la famille. Il mentionne une Gella rencontrée en 1902 lors d'un voyage dans l'Engadine[7] :

Que j'ai un peu aimée, comme si elle était un chat ou qu'elle eût au moins deux petits meurtres sur la conscience[8]

Pendant la Première guerre mondiale, Egosolistus rencontre l'actrice autrichienne Lia Rosen avec qui il entretient une courte relation en 1919. L'installation avec Kamila Lososova au milieu des années 20 est, selon elle, simplement motivée par un "désir d'intégration sociale".

A l'exception de quelques visites au bordel et de quelques rencontres nocturnes dans les champs, "rien de sérieux" : non que cela ne m'eût pas plu, mais je n'en ai pas eu le temps.[3]

Le peu de textes disponibles sur la sexualité de l'Egosolistus ne nous permettent pas d'imaginer ce qu'elle put être mais ils sont sources de travaux protivophiles à venir sur les liens possibles entre, d'une part, Ladislav Klíma, et d'autre part, Claudine de Culam et François Augiéras. La première pour ces amours bestiales, le second pour ces amours curieuses, faîtes d'espace, de recoins et de brindilles[9].

Par ailleurs, je compte encore enrichir la "pathologie" sexuelle de la découverte d'une bonne 20aine de "perversités" dont elle n'a toujours pas idée ; ce qui est dire que j'ai mené une vie érotique, - extrêmement mouvementée, - exclusivement ou presque imaginaire.[3]

Extinction

Le mode de reproduction de Egosolistus est une inconnue. L'extinction de son unique représentant à la mort de Ladislav Klíma, sans progéniture, ne permet plus de déterminer le type de reproduction qui pouvait être le sien. L'impossibilité absolue de rencontrer un autre représentant Egosolistus Hominina voue ce genre à s'éteindre définitivement en avril 1928 à Prague.

Postérité

Notes

  1. Définition donnée pour l’Égosolisme dans Ladislav Klíma, Traités et Diktats, 1922.
  2. Le terme désigne ici l'ensemble des espèces lemuriformes et non les habitants du mythique continent disparu de Lemurie, les lémuriens. Cette théorie d'un continent englouti dans l'Océan indien naît au XIXème siècle comme réponse d'un zoologiste à la similarité de la faune et de la flore sur des continents actuels très éloignés. Voir F. Priem, "L'extension ancienne des terres australes et l'hypothèse de l'Antartica", Annales de Géographie, 1894 En ligne La théorie de la dérive des continents ne sera émise qu'au tout début du XXème et acceptée quelques décennies plus tard. Ce thème de la Lémurie est repris par les pensées ésotérico-religieuses alors naissantes en Europe qui en feront une Atlantide Bis, une sage et grande civilisation disparue, dans un syncrétisme "oriento-occidental". Pour l'Océan indien existe aussi le mythique continent-civilisation englouti de Kumari Kandam, dans les traditions du sud de l'Inde, dont les pointes actuellement émergées sont l'Inde, Sri Lanka, l'Australie et Madagascar. Pour la protivophilie il est nécessaire de noter ici que l'île de Tromelin est, de fait, aussi une partie émergée de Kumari Kandam ou de la Lémurie.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 et 3,8 Ladislav Klíma, "Autobiographie", texte rédigé en février 1924. Publié dans Je suis la volonté absolue, Éditions de la Différence, 2012
  4. Lettre de Ladislav Klíma à M. Srb, 6 août 1917
  5. Lettre de Ladislav Klíma à A. Kříž, 19 août 1917
  6. Lettre de Ladislav Klíma à E. Chalupný, 20 août 1917
  7. Région alpine dans le canton suisse des Grisons.
  8. Lettre de Ladislav Klíma à Antonin Pavel, 25 décembre 1913
  9. "Du revers de ma lame j'écartais une feuille quand un jeune arbre aux écorces saines et luisantes m'apparut dans toute sa beauté. Il s'élevait assez haut dans le ciel et aussitôt je l'aimai. J'appuyai ma joue contre lui. Je l'aimais d'amour. Dans l'obscurité, la féminité l'emportait en moi sur la virilité, en raison de mon désir de passer du côté des sources et des charmes et de trahir ainsi les humains dans le temps de la nuit. À genoux au pied de l'arbre, mes lèvres sur ses douces écorces, je lui parlai tendrement en une sorte de murmure demi-chanté, tiré du plus profond de mon être et de ma vérité. Un chant rauque, modulé dans la gorge comme un feulement de bête. Je défis la boucle de ma ceinture, j'enlaçais l'arbre et je fis la femme avec lui, torse nu, les flancs nus, serrant le tronc entre mes cuisses. Je sombrai ainsi dans la volupté pure et simple, absolue, délicieuse." Extrait de François Augiéras, L'apprenti sorcier, 1964.