Macédoine de légumes

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Macédoine. (cалатата mакедонија en macédonien) Mélange d’ingrédients (légumes ou fruits) constituant un principe de recettes culinaires répandues sur tout le pourtour méditerranéen.

Sans doute consommée par F. Merdjanov. Sa naissance à Nice indique que la macédoine de type salade niçoise est assurément une recette qui lui est connue. Il est toujours possible lorsque l'on habite à Nice – ou dans toutes les villes et régions possédant un "patrimoine gastronomique" – d'échapper volontairement à l'obligation sociale d'aimer les plats locaux, et donc de ne pas en manger. Hormis si l'on fréquente une cantine scolaire ou universitaire. Mais de la scolarité de F. Merdjanov nous ne savons rien.

Appellation d'Origine Controversée

Si dans certaines régions européennes (Espagne, Italie, Serbie et Bulgarie) elle se nomme salade russe, et dans d'autres (Balkans) elle prend le nom de salade française, la macédoine reste un mélange de divers ingrédients (légumes ou fruits). Apparue dans le courant du XIXème siècle, cette appellation tient à la complexité des cartes ethnographiques de la Macédoine[1] dans lesquelles la multiplicité culturelle a inspiré l'expression "macédoine" pour désigner un mélange disparate et coloré dans le domaine culinaire. Chacune des régions du pourtour méditerranéen possède une recette qui lui est propre même si elle ressemble largement à celle de régions voisines ou non. Des travaux (déjà anciens) grastro-archéologiques ont permit de mettre en évidence l'existence de recettes antérieures de plusieurs siècles au XIXème qui peuvent être néanmoins qualifiées de "macédoine" au sens culinaire du terme. Face à cette impasse épistémo-historiographique rencontrée par l'ensemble des sciences sociales, la protivophilie tend à introduire de nouveaux raisonnements pour en sortir.

Nihiliste

La conquête du pain (1892)
Les anarchistes-communistes bulgaro-macédoniens[2], de la fin du XIXème et le début du XXème, dans leur lutte contre l'empire ottoman, le morcellement "ethnique" de la région et les inégalités sociales influent sur l'ensemble du mouvement révolutionnaire en Europe[3]. Leurs techniques de fabrication de bombes se diffusent parmi les anarchistes-communistes en lutte contre l'empire russe car les "bombes macédoniennes" sont redoutables. Leur influence politique les place au cœur des groupes clandestins qui s'agitent contre les oppresseurs de tous poils – policiers et militaires, patrons et politiciens, État et Église, etc. Même Serge Netchaïev[4] se rend en Macédoine pour y rencontrer des anarchistes-communistes et bénéficier de leur aide pour obtenir de faux papiers. "Un centenaire bulgare[5] [...] désigne sous le pseudonyme de Floresco[6] l’un[7] des auteurs du Catéchisme du Révolutionnaire[8] lors de son passage en Macédoine, ce Serge Netchaiev dont ses détracteurs littéraires[9] ou politiques ont fait une pauvre caricature, mélange de père-fouettard et de froideur militante"[10]. La "notoriété" des anarchistes-communistes de Macédoine et le fait que tout soit politique incite à penser, pour la protivophilie, que les constructions culinaires ont pu être aussi alimenté par une réflexion sur le rejet des frontières et des identités collectives. La macédoine est-elle l’empreinte des anarchistes macédoniens dans une vision de la Macédoine et de la macédoine basée sur la multiplicité et le libre-choix ? Une influence dans la réciprocité, basée sur l’entraide, une sorte d’anarchisme-communisme gastronomique à la mode Kropotkine[11]. Un rejet des nationalismes et leur dérivés linguistiques et gastronomiques, politiques et géographiques[12]. Ainsi que le mentionne les Analectes de rien :

Comme toute identité collective, la [m]acédoine est une illusion. Bien sûr, la [m]acédoine a connu des épisodes de son histoire qu’elle ne partage pas avec les autres [...], mais cela ne change rien[10]

La raison de l'appellation de "salade française" pour la macédoine dans les Balkans est sans doute à chercher dans ce lien entre les luttes des anarchistes-communistes contre l'empire ottoman, la diffusion des idées durant le XIXème siècle et l'immigration de révolutionnaires de Macédoine vers la ville de Nice. "À l’instar de la Genève de la fin du XIXème siècle où les plus radicaux de toutes les tendances révolutionnaires de Russie[13] s’installent pour ourdir faits et gestes, Nice devient le centre politico-illusionniste des exilés macédoniens"[10]. Le territoire du comté de Nice est annexé par la France depuis 1860 malgré de nombreuses oppositions depuis la fin du siècle précédent[14]. "Des travaux, non encore publiés, formulent l’hypothèse de l’influence de cette communauté – et donc de son existence – par l’empreinte laissée dans l’émergence d’une gastronomie locale et plus précisément sur la salade niçoise qui est une sorte de macédoine de légumes"[10]. Devant l’absence de toute trace d’une quelconque présence macédonienne à Nice, de nouvelles approches – dites intersectionnelles – mêlant protivophilie et gastronomie insistent sur le lien existant entre la salade niçoise et la salade chopska, toute deux étant des macédoines de légumes, mais seule la seconde est qualifiée de macédonienne. Si les liens sont évidents, il reste compliqué de dater cette influence. Mais, comme le précise ironiquement Nietzsche :

Rien n'est vrai tout est permis[15]

Selon cette approche des origines nihilistes de la macédoine il faut y voir un abus de langage car aucune de ces tendances n’est connue pour s’être auto-définie, paradoxalement, en affirmant radicalement une négation radicale en se disant nihiliste[16]. Selon G. Balkanski "il y a aussi une erreur, largement répandue et obstinément maintenue qui concerne l'appartenance idéologiques des Bateliers : ils sont qualifiés d' "individualistes". Cette erreur est du probablement au fait qu'ils n'adhéraient pas à l'Organisation révolutionnaire intérieure, qu'ils considéraient autoritaire et centraliste[17] ; peut-être aussi au fait que le groupe avait un caractère fermé, strictement conspiratif". Ils pratiquent la propagande par le fait et s'inspirent des écrits de Kropotkine. Balkanski ajoute "d'ailleurs leurs maîtres directs - Svetoslav Merdjanov, Petar Mandjoukov, Mihaïl Guerdjikov - furent anarchistes-communistes nettement déterminés, et nullement individualistes."[18] Pour la protivophilie, il semble difficile d'être aussi affirmatif tant l'individualisme et l'anarchisme-communisme peuvent être proches dans leurs pratiques et leurs discours. Ainsi, une macédoine, dans une perspective anarchiste-communiste, est un composé culinaire où chaque individu apporte son ingrédient pour établir le plat partagé. Dans une perspective individualiste, elle est une recette singulière que chacun compose selon son libre-choix. Dans les deux cas, elles nient les particularismes identitaires et les identitarismes régionaux. L'idée même de macédoine est un acte révolutionnaire en soi, sa libre composition une révolte quotidienne contre l'existant, et la réaliser est une auto-réduction populaire et vengeresse.

Dans nos familles, on boit dans des verres à moutarde. Nous ne sommes pas des aristocrates. Nous manquons d’élégance ; et notre race est incertaine. Mais nous n’oublions rien.[19]

Si cette hypothèse s'avère fausse, il n'en reste pas moins que F. Merdjanov a sans doute consommé une forme de macédoine de légumes. Sur cette vaste question de l'alimentation de F. Merdjanov il est pour l'instant impossible de déterminer avec précision ses allergies alimentaires et, par conséquent, de savoir quels étaient les ingrédients non-employés lors de la composition de macédoines merdjanoviennes. Ce qualificatif indique le libre-arbitre pour chacun et chacune de mettre les ingrédients de son choix lorsque une macédoine est composée. Il est aussi un lien évident avec la revendication anarchistes-communiste d'une Macédoine libre où se perd la prétentieuse majuscule que les règles grammaticales imposent au nom de pays. La protivophilie n'a pu encore mettre en avant – malgré un important travail de recherche en archives – des actions à l'explosif contre des diffuseurs de livres de gastronomie à Salonique ou d'attaques contre leurs auteurs. Même s'il est vrai que, entre la fin du XIX et le début du XXème siècle, des groupes d'anarchistes-communistes ou des individualistes ont attaqué de nombreux restaurants, il semble que leurs motivations soient la fréquentation bourgeoise ou militaire du lieu visé, et non une attaque asymétrique contre la tendance culinaire des nationalismes naissants[20]. Ni assassinat d'un folkloriste bulgare[21], ni tentative d'enlèvement de Frédéric Mistral ou d'un membre du Félibrige[22] – association littéraire et culturelle provençale – pour des accointances avec les nationalistes-monarchistes et catholiques de l’Action Française[23]. Alors que l'un recense, standardise et analyse les pratiques culinaires de certaines régions puis impose les nouvelles normes culinaires qui nourriront le pendant gastronomique de la construction des imaginaires nationalistes[24], les autres fixent artificiellement des pratiques linguistiques proches dans des normes graphiques et grammaticales pour s'inventer une langue commune hégémonique. Le folkloriste aurait pu être une cible pour celles et ceux qui vomissent les recettes toutes faîtes, détestent les odeurs de musée ou les formes d'enfermement. Que le folkloriste et ses agresseurs soient bulgares ou autres ne change d'ailleurs rien au raisonnement. Aucune trace d'un folkloriste abattu, ni de revendication d'une attaque anti-Félibrige par des nihilistes niço-macédoniens pour dénoncer de pair l'uniformisation linguistique provençale et la standardisation concomitante du nissard[25]. Des documents, encore à dénicher, viendront peut-être valider ces hypothétiques attaques. Pour les pointilleux de la majuscule que la protivophilie ne voudrait pas induire en erreur, les initiales communes de Frédéric Mistral et de F. Merdjanov ne font pas qu'ils aient un lien de parenté, même lointain.

Ottomane

Empire ottoman en 1609
Si nous abandonnons l'approche géo-centrée, il est possible de postuler de l'influence ottomane dans la constitution de ces recettes. Grand empire euro-méditerrano-oriental qui domine de vastes régions, des Balkans au Caucase, des steppes d'Arabie à l'Iran, l'empire ottoman fut entre le XVème et le début du XXème siècle, synonyme de tyrannie, de violences et de guerres pour les populations administrées. En cela il n'est pas différent des autres empires et États qui règnent dans la partie nord du pourtour méditerranéen. L'empire ottoman est le maître de la partie orientale de la Méditerranée pendant plusieurs siècles[26]. Ses opposants sont nombreux et divers. Les Balkans sont pour lui un point de jonction avec les autres empires et États concurrents[27] dans la gestion et l'exploitation des populations. Il s'y confronte régulièrement militairement, diplomatiquement ou politiquement. Cette unité politique contribue à la diffusion de produits alimentaires similaires et des idées. Comme la tomate dans les macédoines, les tentatives de résistances à ces situations sont présentes dans toutes les régions de l'empire. Difficile néanmoins de dater la première macédoine. La protivophilie permet des liens que les autres, celles et ceux qui sont pour, ne peuvent explorer. Ainsi, rappelons l'histoire de Catherine Ségurane[28], l'héroïne emblématique de l'histoire de Nice. En 1543, une coalition franco-ottomane envoie ses navires de guerre pour prendre la ville. Après un siège de 20 jours les troupes occupent Nice, mais en sont chassés par l'arrivée des forces du duc de Savoie. Fille du peuple et des faubourgs, Catherine Ségurane est connue pour avoir attaqué et tué des soldats ottomans avec son battoir à linge, brisé le drapeau des occupants et montré son cul aux assaillants. Elle galvanise la foule qui attaque alors les soldats. Elle est le symbole d'une résistance populaire qui se passe des autorités militaires pour se défendre. Personnage inventé ou réel, Catherine Ségurane reste celle qui a ridiculisé les forces coalisées de la France et de l'Empire ottoman. Il est vraisemblable que son image ait pu servir de déclencheur pour les macédoniens de Prilep lors de leur première révolte contre l'Empire ottoman en 1564. Elle fait désormais partie de l'imaginaire politique de celles et ceux qui s'y opposent. Elle explique possiblement la raison pour laquelle on nomme "salade française" une macédoine de légumes dans les Balkans et la diffusion du terme de macédoine pour désigner un mélange de légumes divers, comme une dédicace réciproque. Dans cette hypothèse le concept culinaire de macédoine ne peut être antérieur à cette fin de XVIème siècle. Impossible de ne pas voir ici que cela rapproche la proto-salade niçoise d'une influence macédonienne[29]. Ou inversement ? Problématique compliquée lorsque l'on sait que les tomates et les poivrons - originaires des Amériques - sont présents en Europe depuis seulement le XVIIème siècle et diffusés en France au siècle suivant. Peut-être eut-il fallu faire appel au matérialisme marxiste pour résoudre cette énigme et ainsi lui donner – au marxisme – une énième chance de ne pas disparaître :

Le marxisme, ou ça débouche sur la pratique, ou ça ne sert à rien.[30]

Une analyse structuraliste du mythe de Catherine Ségurane aurait pu expliquer la raison du choix de "salade française" ou de macédoine, plutôt que la familiarisation du patronyme de la rebelle des faubourgs pour en faire le nom commun d'un plat emblématique : une ségurane. Avec perte de majuscule, pour désigner un mélange de légumes. Tous les ingrédients d'une telle analyse sont disponibles : un personnage hypothétiquement fictif – ou composé de plusieurs –, un objet symbole (batoir), un symbole objet (un drapeau), d'un geste (montrer son cul) et d'une geste (chasser les attaquants), probable mais pas historiquement avéré, qui symbolise une histoire pour justifier le présent. La protivophilie ne dispose pas des outils intellectuels nécessaires pour répondre à cette interrogation de l'absence de ce terme de ségurane qui, finalement et logiquement, désignerait une macédoine, et préfère laisser ce travail délicat à celles et ceux qui écrivent rien sur rien[31].

Pour celles et ceux friands de symbolisme il n'est pas incongru d'imaginer F. Merdjanov avoir un animal de compagnie, une plante d'intérieur, un animal fétiche, son plat favori ou une connaissance surnommée Ségurane. Et pourquoi pas un chat du nom de Netchaiev ou une vache prénommée Babeuf ?[32]

Islamo-byzantine

L'empire ottoman succède à de vastes ensembles géographiques et politiques qui vont de la Méditerranée méridionale et orientale à l'entrée du désert arabique, des ports de l'océan Indien à ceux de la mer Noire, dans lesquels coexistent une myriade de groupes humains héritiers des empires chrétiens d'Orient, des sultanats musulmans et des sociétés nomades. Il est un concentré des cultures imprégnées des monothéismes livresques que sont la Torah, la Bible et le Coran[33]. Par ce qu'ils contiennent et par les interprétations qui en ont été faîtes, ces trois livres proposent – outre une version de l’histoire basée sur l’imaginaire et les mythes[34] – des restrictions sur les possibilités de macédoine. Que le livre soit juif, chrétien, musulman ou même zoroastrien. Il n'est jamais question d'aller vers une alimentation mono-ingrédient mais certains sont interdits en tant que tel ou d'autres sont décrétés incompatibles. Après avoir mis plus d'un siècle à se fixer en tant que livre religieux reconnus par les musulmans[35], le Coran est le dernier venu de cette trilogie culinaire tragi-romanesque[36]. Un peu plus de 600 ans après celui que préfèrent les chrétiens parmi les trois. Les sectaires de ces religions monothéistes vivent dans des régions nodales pour le commerce. Ils bénéficient d'un panel de produits divers pouvant servir à la constitution de mélanges culinaires de type macédoine. Ou du moins pour celles et ceux qui ont les moyens financiers, comme dans toutes les sociétés humaines basées sur des stratifications sociales, et donc intrinsèquement inégalitaires. La question de la faim rejoint ici celle des moyens. La liste des ingrédients possibles est une fracture profonde entre les monothéismes. Depuis ils sont irréconciliables. L'essor[37] géographique de l'islam hors des déserts arabiques, son implantation politique en remplacement des précédentes autorités dirigeantes, et son rayonnement technique et culturel font de cette religion la composante majoritaire du paysage religieux dans ces régions. Elle est source d'innovation tout autant qu'elle créée de la norme.

Hormis les contestations lors de l'écriture d'un coran finalement normalisé plus d'un siècle après la mort du prophète de l'islam[38], les quelques autres prophètes non suivis ou massacrés, les dissensions politiques quant à la succession du prophète[39], l'histoire politique et sociale des régions sous gouvernance d'un pouvoir se légitimant dans l'islam est riche de contestations. Sur des modes similaires aux mouvements hérétiques au sein du judaïsme[40] et du christianisme[41], l'islam est contesté de l'intérieur sur ses dogmes, ses pratiques et ses interprétations. Il serait trop long lister et d'expliciter toutes les dissidences hétérodoxes nées au sein de l'islam. Dans le cadre de cet article, il n'est retenu que le cas des ismaéliens de Perse et de Syrie – les nizariens – et ceux du Bahreïn – les qarmates – car seuls ces deux là permettent à la protivophilie d'émettre des hypothèses sérieuses sur la macédoine.

Traité des trois imposteurs (1777 ?)
Les ismaéliens sont l'un des courants de l'islam né de la contestation dans la succession du prophète[42] et ayant des approches philosophiques qui s’éloignent d’une certaine orthodoxie[43]. Il est souvent désigné sous l'expression de chiisme septimain pour préciser qu'il conteste le choix du septième imam devant prendre la direction de la communauté des croyants en 765. Hamdan Qarmat Ibn al-Ach'ath et ses fidèles ismaéliens refusent de reconnaître le pouvoir politico-religieux fatimide qui s'installe au Maghreb vers la fin du IXème siècle puis conquiert les régions du Nil, fonde le Caire au milieu du Xème et agrandit son empire, au détriment du pouvoir abbasside, jusqu'à sa chute à la fin du XIIème. Pendant cette période différentes communautés qarmates s'établissent sur le territoire fatimide ou sur ses marges. L'une d'elles s'installe le long de la côte occidentale du golfe arabo-persique et fonde un État dissident qui perdure entre le début des années 900 et les premières décennies du siècle suivant[44]. Cet État qarmate est décrié par ses contempteurs pour sa mise en place d'une égalité sociale, d'un partage des ressources, de nombreuses innovations[45] ou de l'abandon de rites et pratiques habituellement considérés essentiels par un islam plus orthodoxe (mosquée, prières et interdits). Mais il est dénigré aussi car responsable de l'attaque de plusieurs caravanes de marchandises, de convois de pèlerins à destination de La Mecque[46] ou de saccage du lieu saint de l'islam puis du vol de la pierre sacrée (930) autour de laquelle tournent les croyants – si elle est présente ! – et vers laquelle ils s'orientent pour prier. Il n'est pas question pour la protivophilie de prétendre que les qarmates sont les inventeurs de la macédoine mais leur pratique de partage des ressources et du pillage des routes commerciales permet un plus grand nombre de possibilités de mélange d'ingrédients. Si pour les plus matérialistes la période qarmate est une sorte de communisme étatique et égalitariste, issu de l'islam, elle peut être aussi un âge d'or de la pratique de la macédoine pour des millénaristes musulmans dans l'attente frénétique d'une fin qui ne vient pas. Les qarmates sont militairement défaits et les adeptes survivants retournent à une conception plus traditionnelle de l'ismaélisme. Abû Tâhir[47], l'un des chefs qarmates, est prétendument l'inspirateur[48] du thème des trois imposteurs qui accuse Moïse, Jésus et Mohamad d'être des menteurs, et qui circule en Europe dès le XIIIème siècle. Entre le début du XVIIème siècle et courant du XVIIIème, ce thème circule clandestinement sous forme de textes dont la version la plus connue[49] est nommée Traité des trois imposteurs[50] :

Tout le monde demeure d’accord que pour la naissance et les fonctions ordinaires de la vie, ils n’avaient rien qui les distinguât du reste des hommes [...] Sans considérer que tous les hommes se ressemblent, et qu’ils ont tous une même origine, on prétend que ces hommes ont été d’une trempe extraordinaire ; et choisis par la Divinité pour annoncer ses oracles. Mais, outre qu’ils n’avaient ni plus d’esprit que le vulgaire, ni l’entendement plus parfait, que voit-on dans leurs écrits qui nous oblige à prendre une si haute opinion d’eux ?

Si cette mise en garde ne concerne pas directement les interdits alimentaires décrétés par les prophètes successifs, il faut attendre l'installation d'un nouveau groupe d'ismaéliens dans la forteresse d'Alamut[51], aux marges de la Perse, pour voir une contestation radicale des prescriptions coraniques et du Coran lui-même. Accompagnée de Nizar, leur prétendant successeur à la direction de l'empire fatimide, une communauté se fixe en 1090 dans la forteresse sous la direction d'Hassan al-Sabbah [52]. De cette place forte, les nizariens s'étendent jusqu'en Syrie où ils tiennent aussi d'autres forteresses. Ils sont les principaux opposants au pouvoir fatimide contre lequel ils n'hésitent pas à utiliser l'assassinat de ses fonctionnaires ou représentants politiques. Le 8 août 1164, Hasan ‘Alâ Dhikrihi al-Salâm, le successeur de Nazir, proclame la Grande Résurrection[53]. Il explique que dorénavant toutes les prescriptions coraniques ne sont pas abolies mais en phase de dépassement. Nuance ! Le premier jour de cette nouvelle ère est célébré par un banquet où chacun et chacune laisse libre cours à son imagination débordante en matière de mélange. Hassan ‘Alâ Dhikrihi al-Salâm meurt en 1166. Jusqu'en 1210, les nizariens vivent selon l'absence des normes coraniques, et notamment les interdits alimentaires, en attendant la révélation du sens caché des écritures. Pendant 44 années, il n'y a aucune contrainte normative sur les choix individuels lors de la composition d'une macédoine. Le Coran, dernier tome de la trilogie monothéiste, n'est plus un livre de cuisine sacrée et les obligations divines en matière culinaire sont enfin levées. Les nizariens sont en grande partie décimés en 1255/1256 par les hordes mongoles[54] du petit-fils de Gengis Khan en route pour attaquer et prendre Bagdad deux ans plus tard.

Athée comme l'est F. Merdjanov il est peut probable que cette dimension anti-religieuse de la pratique quotidienne de la macédoine soit une évidence. Les athées ont souvent une méconnaissance de la chose religieuse car cela ne leur semble pas chose nécessaire, vu que dieu n'existe pas[55]. Pourquoi alors s’intéresser au racisme et dénoncer les nationalismes étant donné que les races et les nations ça n'existent pas non plus ? Parce qu'une hallucination collective est parfois lourde de conséquences, même pour celles et ceux qui n'y souscrivent pas. La liste serait très longue...

Gréco-macédonienne

Concombre
L'idée même de macédoine est-elle une héritière lointaine de l’influence gastronomique des colons gréco-macédoniens qui théorisent – enfin ! – le principe ingénieux du mélange de différents ingrédients ensemble ? Plusieurs siècles avant le messie des chrétiens, l'empire d'Alexandre de Macédoine s'étend de la Méditerranée orientale aux contreforts de l'Himalaya, de l'Océan Indien à la mer Rouge. Héritier de l’expansionnisme militaire et politique des cités gréco-macédoniennes durant les siècles précédents, et alors à son apogée, l'empire d'Alexandre est très présent – encore aujourd'hui – dans les traces laissées dans l'architecture ou les cultures locales, par exemple. Traces qui ont ensuite fusionnées avec les strates des autorités politico-économiques qui lui succédèrent. Le concombre, l'oignon, l'olive, la fève et l'artichaut sont des plantes cultivées[56] parfois depuis plusieurs millénaires par les populations du pourtour méditerranéen et de l'Asie proche. Il est par conséquent logique pour la protivophilie que les populations locales pratiquaient déjà le mélange d'ingrédients pour en faire un mets culinaire, bien avant l'arrivée d'Alexandre, de ses armées d'occupation et de sa théorie sur la grandeur de la Macédoine. Même la vigne dans certaines régions comme le Nouristan / Kafiristan[57], dans le nord-est de l’Afghanistan actuelle, s’explique par la présence d’une espèce endémique et non par une exportation gréco-macédonienne.

La lecture des écrits de l'époque n'apporte rien. Une approche protivophile prudente permet néanmoins d'insinuer que si Socrate s'est interrogé sur ces problématiques de macédoine, il a pu y répondre par la fameuse citation qu'en fait Platon dans son Apologie de Socrate[58] :

Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas

Diogène Laerce indique que les Sceptiques ont pu répondre à la même question par une réponse similaire :

Les philosophes sceptiques passaient leur temps à détruire les dogmes des autres sectes et n’en établissaient aucun pour leur part. En énonçant ou en expliquant les doctrines des autres philosophes, ils ne définissaient rien eux-mêmes, pas même ceci qu’ils s’abstenaient de définir. Ainsi supprimaient-ils la définition en ces termes : "Nous ne définissons rien, parce qu’ils ont défini, et nous exposons les théories des autres, pour montrer par contraste notre réflexion plus sérieuse. Nous la montrerions autrement, s’il était possible, ce qui n’est pas, de la montrer par une affirmation, et non par une négation." Par cette expression : "Nous ne définissons rien", ils mettent en évidence leur équilibre et leur sagesse.[59]

Les fouilles archéologiques confirment que le régime alimentaire des populations du pourtour méditerranéen est composé d'un mélange de différents ingrédients crus ou cuits. La pratique de la macédoine est alors une évidence culinaire partagée. Ce phénomène est identique à ce qu'il se passe dans d'autres régions habitées par des société humaines, des illyriens aux tokhariens, des sibériens aux nigériens, et tant d'autres[60]. Il n'est pas nécessaire d'utiliser de sulfureuses théories diffusionnistes[61] pour expliquer la multitude d'une pratique humaine, basée sur une évidence et dont la seule contrainte est l'environnement direct ou les routes de commerce qui déterminent les produits ingrédients, et donc le mélange. Bien loin d'une volonté ou d'une possibilité de figer des recettes. Il n'est pas encore possible de dénigrer son voisin qui ne met pas tels ou tels ingrédients et donc de considérer que cela créé une frontière. Il semble périlleux de reprocher à ceux qui ne connaissent pas les olives de ne pas en avoir. Ou de ne pas en vouloir malgré une possibilité de les intégrer aux ingrédients.

Des études protivophiles ont permis de mettre en évidence que le terme macédoine – au sens de mélange – est un synonyme possible d'analecte, dans le sens premier de cueillette ou de recueil que lui donne le grec ancien. Seul un travail de linguistique historique peut permettre de savoir si l'expression analecte de légumes était alors employée. Est-ce que pour F. Merdjanov le choix de titrer son ouvrage Analectes de rien[10] est une manière de ridiculiser encore un peu plus les sous-entendus qui mènent à rien ?

Avant l'Histoire

L’utilisation du feu que les paléo-spécialistes datent actuellement de -1,7 millions d’années, puis la maîtrise du feu – que le consensus scientifique actuel situe vers - 400 000 ans – sont des évènements qui introduisent la possibilité de cuire certains des ingrédients ou même d'en inclure de nouveaux[62]. Il est, de fait, un moment clivant dans les pratiques culinaires. Tout comme les points de naissance du feu sont multiples, son usage n'est sans doute pas uniformisé. Un groupe d'hominines peut très bien avoir la maîtrise du feu et ne pas en avoir une application identique à celle d'un autre groupe d'hominines. Sans parler de celles et ceux qui ont pu perdre cette maîtrise. Ou l'abandonner ? Il n'en reste pas moins qu'avant ou après la maîtrise du feu les sociétés d'hominines pratiquent le mélange d'ingrédients. L'agriculture n'est pas un critère pertinent pour une évaluation protivophile d'une hypothèse de macédoine. La domestication agricole permet tout au plus d'inclure de nouveaux ingrédients[63], mais elle n'est pas une rupture caractérisée de l'idée de macédoine, au sens de mélange d'ingrédients choisis. Qu'elles soient agricoles, nomades ou non, de chasseurs-cueilleurs ou l'inverse, les sociétés hominines étudiées pratiquent toutes les mélanges culinaires. Même si cela peut sembler loufoque il faut évoquer la possibilité qu'un groupe d'hominines ait choisi de s'alimenter avec un seul ingrédient ou qu'il est contraint par un environnement vraiment peu diversifié, même si ses chances de survie sont moindres.

Sur la Terre bariolée, chemine quelqu’un qui n’est ni musulman, ni infidèle, ni riche, ni pauvre.

Il ne vénère ni Allah, ni les lois.

Il ne croit pas à la vérité, il n’affirme jamais rien.

Sur la Terre bariolée, quel est cet Homme brave et triste ?[64]

Je suis la volonté absolue du préhistorien Ladislav Klíma
Face à la découverte de la nécessité biologique de se nourrir, des hominines ont pu se poser la question et expérimenter une volonté d'autonomie en se nourrissant de ce qu'ils trouvaient (ou même parfois de leurs propres excréments.) Nous ne disposons pas de témoignages fiables mais seulement d'extrait des expérimentations de Ladislav Klíma qui laissent imaginer la dureté de la vie de ces hominines :

Cuisiner, c'est : gaspiller du temps, dépouiller les aliments d'importantes composantes "vitamineuses", les rendre moins appétissants et les payer de deux à vingt fois plus cher. Pendant des périodes assez longues je n'ai mangé que : de la farine crue, (le cas échéant, du blé et des pois trempés), de la viande crue, des œufs crus, du lait, des citrons et des crudités. [...] Une fois j'ai volé à un chat une souris à moitié croquée et je l'ai bouffée telle que, avec les poils et les os, comme un petit pain.[65]

Il expérimente cette alimentation crudivore :

... j'ai attrapé une diarrhée à ce point carabinée que je faisais gicler à cinquante kilomètres à la ronde une liqueur claire comme un diamant de la plus belle eau.[66] : La diarrhée dure déjà depuis un mois et cela se répercute en diable sur tout le reste.[67] : Si, dans l'actuel état d'affaiblissement de mon organisme et de diminution des résistances, je n'attrape pas carrément la dysenterie, je serai plus fier de mes intestins que de quoi que ce soit.[68]

La pratique de la macédoine est ancienne et peut probablement être datée des premiers hominines. Mais rien ne permet d'infirmer que cette pratique ait pu être partagé par d'autres êtres vivants. Elle semble répondre à une nécessité biologique d'une diversité minima dans l'alimentation : suffisante pour s’en contenter et n’impliquant pas une somme de travail énorme.[69]

Cette dernière hypothèse de l'origine anté-historique de la macédoine nous indique quelques informations quant au régime alimentaire de F. Merdjanov qui, de fait, se rapproche de celui des premiers hominines. Elle confirme une consommation d'un mélange d'ingrédients par F. Merdjanov, crus ou cuits pour certains, bruts ou transformés, trouvés ou cherchés pour l'occasion. Le plus acharné des protivophiles insiste sur la limite ténue entre pâtée et macédoine, et d'affirmer qu'il est moins faux de considérer F. Merdjanov polyvorien plutôt qu'omnivore ou même végétarien.

Les théories récentes sur la co-évolution des canidés et des hominines[70], la datation plus ancienne de la domestication[71] et les nouvelles classifications du règne animal[72] amènent à penser que l'idée même de macédoine est commune aux pratiques alimentaires canines – laquelle inspire l'autre ? –, que les canidés obtiennent une amélioration de leur régime alimentaire en bénéficiant des découvertes techniques des hominines qui ne leur tiennent pas rigueur de ne pas maîtriser le feu, et qui en retour profitent des capacités canines que les hominines n'ont pas. Sans verser dans le primitivisme – édénique par essence – il ne faut pas nier le rapport de domination qui, au cours des millénaires, est établi progressivement contre les canidés par des hominines qui ne respectent plus le contrat et se laissent à penser que leurs fins justifie les moyens. Que l'on a rien sans rien.

La domestication animale ancienne par des hominines est sans doute concomitante de la création de la pâtée destinée à l'animal domestiqué. S'inspirant en partie de leurs propres pratiques culinaires, ces hominines inventèrent une macédoine particulière à destination d'une autre espèce du vivant. Est-ce une considération spéciste que de penser qu'ainsi hominines se différencient alors volontairement du reste du vivant ? Ce qu'Albert Camus résumera par cette phrase :

Ma vie n’est rien : ce qui compte, ce sont les raisons de ma vie. Je ne suis pas un chien.[73]

Cette dichotomie pâtée / macédoine est un tournant pour les deux espèces. L'une se sépare de l'autre : l'hominine refuse dès lors que la macédoine soit une pâtée, dégoûté, alors que l'inverse se prétend valorisant pour les canidés domestiqués. Ce fait anté-historique est la première trace d'une illusion collective, d'une identité inventée, ici pour ce démarquer du reste du règne animal. S'attribuer ainsi la découverte de la macédoine ouvre une brèche que la progéniture de ces hominines ne cessera de perpétuer. Jusqu'à nos jours la pertinence de la question de savoir qui nous sommes n'est pas remise en cause. Un nous fictif qui s'acharne à rejeter la singularité de tous les hominines et autres vivants. Une première frontière prend corps et délimite le nous des autres. Ce n'est pas l'erreur qui est hominine, c'est l'hominine qui est l'erreur. Le vivant est une macédoine biologique. L'humanité n'est rien.

Je ne suis rien.

Je ne serai jamais rien.

Je ne peux vouloir être rien.

À part ça, je porte en moi tous les rêves du monde.[74]

La protivophilie introduit des possibilités nouvelles de classement du règne animal et d'imaginaires sur les périodes anté-historiques, s'inscrivant – bien malgré elle – dans les nouvelles approches des domaines scientifiques liés à la paléoanthropologie. L'étude particulière des animaux dits sociaux (hominines inclus) a mise en lumière la présence de nombreux individus ne participant pas à l'activité commune, à la macédoine sociale, tentant de s'en extraire, de se faufiler ou d'en profiter. Le feignant feint de faire quelque chose et le fainéant ne fait rien. La protivophilie est une dédicace à ces acharnés de rien. Ces données entomologiques incitent à reconsidérer les classifications pour y inclure celle des espèces – sociales ou non – dans lesquelles il est possible de s'occuper de rien. Extrait – fictif – d'un dialogue cinématographique entre deux fourmis qui se prennent pour des hominines, ou inversement :

– Adrien en off : N’ayant donc pour la première fois depuis dix ans plus rien à faire du tout, j’avais entrepris de ne rien faire effectivement ; c’est-à-dire de pousser l’inoccupation à un degré jamais atteint au cours de mon existence. Je m’efforçais même de ne plus penser. [...] Cette recherche du rien, du vide, Daniel la poursuivait à sa manière, beaucoup plus franche et brutale que la mienne et je le considérais sur ce point un peu comme mon maître.

– Daniel : Rien ?

– Adrien : Rien.

– Daniel : Rien, rien ?

– Adrien : Absolument rien. Positivement rien. D’ailleurs depuis que je suis arrivé je n’ai rien fait. Je fais même de moins en moins. Je veux en arriver au rien absolu.

– Daniel : C’est très difficile. Il faut une application et un soin énorme.

– Adrien : Tandis que moi ça me vient tout naturellement. C’est ma pente.[75]

Produits dérivés

Psilocybe cubensis
La consommation de tel ou tel ingrédient peut parfois avoir des conséquences inattendues. Ainsi, Terence McKenna[76] postule en 1992 que des hominines ont consommé des champignons contenant de la psilocybine, en suivant les troupeaux pour les chasser, et en remarquant ces petits champignons qui poussent dans les excréments des membres du troupeau. Cette consommation, de par les effets psychoactifs, aurait induit la création du langage articulé et changé le mode d'alimentation par les effets sur l’acuité visuelle que procure ce champignon, et donc sur la chasse et la cueillette. C'est l’hypothèse dite du Singe défoncé. Après le choc social engendré par le psylo, les hominines en furent privés – pour des raisons de changements climatiques – et durent apprendre à vivre avec les enseignements tirés de cette expérience et l'absence de nouvelle expérience de ce type. Ce fut ce second choc social qui engendra la branche d'hominines à laquelle l'hominine actuel est rattachée.

L’hypothèse dite du Singe ivre[77] avance en 2004 que le glanage et la consommation de fruits en partie pourris, donc fortement imprégnés d'éthanol, dans des sortes de macédoine détermine les premiers hominines. Cette concentration en éthanol favorise leur découverte grâce à l'odorat de ces hominines et entraîne la découverte des premières ivresses – et du processus biologique de l'addiction.

Les changements dans l'alimentation ont parfois été fatals pour certaines espèces qui n'ont pu résister aux modifications brutales qui leur étaient imposées. Ainsi des dinosaures qui, selon certaines théories, face à un changement climatique et aux modifications de la flore, nombres de ces grands herbivores furent contraints de se nourrir avec des formes de feuillus. Ce nouvel ingrédient à leur régime alimentaire et la raréfaction de certains autres provoquèrent un problème intestinal tel qu'ils se vidèrent par l'anus, malades et affaiblis, avant de disparaître complètement[78]. Cette hypothèse rejoint partiellement celles sur la chute d’une météorite, l’entrée en activité d’un volcan, ou la dérive des continents pour expliquer cette extinction. Seuls restèrent les plus petits d'entre eux. Il n'est pas exclu que des groupes entiers d'hominines aient pu aussi connaître de telles situations climato-alimentaires[79] qui les menèrent à la mort, et dont nous ne connaîtrons jamais l'existence.

Appellation d'Origine Contrôlée

Appellation Contrôlée, Appellation d’Bâtards
Il est courant de croiser des volontés de glorifier telles ou telles recettes dans ce qui est souvent une version figée sur une époque d'un mélange culinaire que rien ne destinait à se fixer ainsi. La diversité culinaire est devenue un prétexte au nationalisme gastronomique, à la diversité des pratiques répondent des folklorisations illusoires. Il y a sans doute de quoi être fier intellectuellement de naître dans une région à basilic, de l'incorporer à ses pratiques culinaires et de reprocher à ceux qui vivent dans des régions dépourvues de basilic de ne pas en mettre ! Les habitants de Madagascar peuvent ainsi consommer des Lémuriens, un espèce présente uniquement sur cette île, et dénigrer les pratiques culinaires de ceux qui n'en consomment pas. Critiquer l'absence de pousse de soja dans les salades composées, en Bulgarie, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Ou tout simplement déplorer la présence de fromage dans la cuisine macédonienne et la salade chopska particulièrement. Les identités gastronomiques, véritables illusions, ont nommé les macédoines par différents noms sur tout le pourtour méditerranéen ; salade niçoise pour les uns, chopska pour les autres, salade grecque pour les unes, levantine pour les autres. Rien ne les différencie, si ce n'est leurs particularités. Elles sont finalement toutes des macédoines des unes et des autres[80], sans qu'il soit possible de tracer des frontières entre chaque. Le concept culinaire de macédoine est une pratique universellement répandue et ne doit être revendiqué par personne. Toutes visées dans ce sens ne serait que retour à un discours identitaire afin de justifier des frontières illusoires et des identités fictives. Pas la peine d'en faire tout un plat ! Pour détourner le célèbre acronyme ACAB qui ramène les forces de l’ordre à ce qu’elles sont et rappelle le mépris qui leur est dû (même si leur alimentation est de type macédoine) l’historiographie de la macédoine protivophile, contre la gastronomie, propose Appellation Contrôlée, Appellation d’Bâtards[81].

Notes

  1. Daniel Panzac, "La population de la Macédoine au XIXe siècle (1820-1912)", Revue du monde musulman et de la Méditerranée, vol. 66 "Les Balkans à l'époque ottomane",‎ 1992 En ligne
  2. George Balkanski, Histoire du mouvement libertaire en Bulgarie (Esquisse), 1982
  3. "Les insurgés de Macédoine [en 1903] nous ont montré le chemin : seuls, ils ont obtenu de la dynamite, confectionné des bombes, fait sauter en l’air des domiciles et d’autres biens bourgeois, tué des ennemis du peuple. Vous apprendrez d’eux, en ne faisant confiance qu’à votre propre initiative, et vous vous préparerez à la lutte". Extrait du tract Aux armes ! du Groupe de travailleurs anarchistes-communistes de Ekaterinoslav (Russie – 1905). Cité dans Vive la Révolution, à bas la démocratie, Mutines Séditions, 2016
  4. Jeanne-Marie Gaffiot, Netchaïeff, L'Age d'Homme, 1989
  5. Nicolas Stonoff, Un centenaire bulgare parle, Notre Route, 1963 En ligne
  6. F. Merdjanov (attribué à), L’énigme Floresco, date inconnue, inédit
  7. Mikhaïl Bakounine, Catéchisme révolutionnaire, 1865 En ligne. Mikhaïl Bakounine, Relations avec Serge Netchaiev (1870 - 1872), Éditions Tops / H. Trinquier, 2003
  8. Serge Netchaiev, Le Catéchisme du Révolutionnaire, 1869 En ligne
  9. Voir Ivan Tourgueniev, Père et Fils, 1862. Fiodor Dostoïevski, Les Démons, 1871
  10. 10,0 10,1 10,2 10,3 et 10,4 F. Merdjanov, "Vie et œuvre de F. Merdjanov" (Postface), Analectes de rien, Gemidžii Éditions, 2017 En ligne
  11. Piotr Kropotkine, La conquête du pain, 1892 En ligne. Piotr Kropotkine, L’Entr’aide, un facteur de l’évolution, 1902 En ligne
  12. Eric Hobsbawm, Terence Ranger, L'invention de la tradition, 1983
  13. Wanda Bannour, Les nihilistes russes, Aubier Montaigne, 1974. Et aussi Les nihilistes russes. Textes choisis de N. Tchernychewsi, N. Dobrolioubov et D. Pisarev, Aubier Montaigne, 1974. Jocelyne Fenner, Les terroristes russes, Éditions Ouest-France Université, 1989.
  14. Michel Iafelice, Barbets ! Les résistances à la domination française dans le pays niçois (1792-1814), Serre, 1998. Michel Gardère, L'insoumise de l'Esterel, roman, Presses de la Cité (Terres de France), 2013
  15. Friedrich Nietzsche, Ainsi Parlait Zarathoustra
  16. Georges Balkanski, Libération nationale et révolution sociale. À l'exemple de la révolution macédonienne, 1982, "A la fin de décembre 1895, Guerdjikov et Mandjoukov font connaissance, par hasard, de deux révolutionnaires macédoniens, Jordan Bojkov [...] et Ivan Kostov [...] Tous deux partagent des conceptions nihilistes et vaguement anarchistes. Bojkov, ancien élève du lycée de Nikolaïev (Russie) avait appartenu à un groupe nihiliste, et fut exclu de l'école pour cette raison" Mais le terme nihiliste ne doit pas être pris ici au sens strict mais comme un qualificatif généraliste. Voir Michaël Confino, "Idéologie et sémantique : Le vocabulaire politique des anarchistes russes", Cahiers du monde russe et soviétique,‎ 1989 En ligne. Michaël Confino, "Révolte juvénile et contre-culture : Les nihilistes russes des "années 60"", Cahiers du monde russe et soviétique,‎ 1990 En ligne
  17. Pavel Chatev, Mémoires, t. V (En Macédoine sous l'esclavage), 1934 En ligne – en bulgare, - Dans ses Mémoires, Chatev relate un discussion entre Mandjouvov et Merdjanov lors de laquelle celui-ci, faisant allusion à Guerdjikov, dit : "Ils (c'est-à-dire l'ORIMA) suivent un autre chemin et se servent d'autres moyens de lutte, tout à fait différents des nôtres. D'autre part, n'est-ce pas la cause qui nous obligea à nous séparer de certains de nos anciens camarades qui sont restés là-bas, parcourant montagnes et vallées pour organiser et armer, pour préparer le peuple et les paysans ?"
  18. George Balkanski, Libération nationale et révolution sociale. À l'exemple de la révolution macédonienne, 1982
  19. Alain Chany, L’ordre de dispersion, Gallimard, 1972
  20. Eric Hobsbawm, Terence Ranger, L'invention de la tradition, 1983
  21. Stoyanka Boyadzhieva, "Folklore, ethnographie, ethnologie : Recherche et théorie en Bulgarie au XXe siècle", En ligne. Iveta Todorova-Pirgova, "Langue et esprit national : mythe, folklore, identité" En ligne. Stefana Stoykova, "Naissance et développement du folklore bulgare au XIXe siècle" En ligne. In Ethnologie française, Vol 31 Bulgarie : voix d'hier, paroles d'aujourd'hui, 2001/2
  22. Le Félibrige est une association littéraire et culturelle dont le but est la création d’une culture provençale unifiée. Les membres, par leurs écrits et leurs activités, élaborent un travail de normalisation linguistique, de mise en valeur historique, de folklorisation et produisent une œuvre littéraire en langue provençale. Frédéric Mistral reçoit le Prix Nobel de littérature en 1904 pour son roman Mireo (Mireille) écrit en provençal.
  23. Dans son histoire, l’Action Française a connu quelques attaques anarchistes. Le 22 janvier 1923, Germaine Berton assassine le secrétaire de la Ligue d'Action française Marius Plateau d’un coup de revolver, au siège de l’Action française à Paris. Voir Fanny Bugnon, "Germaine Berton : une criminelle politique éclipsée", Nouvelles Questions Féministes, 2005 En ligne. Le 26 mai 1925, Maria Bonnefoy tue Ernest Berger, le trésorier de l'Action française.
  24. Anne-Marie Thiese, La création des identités nationales. Europe XVIIIe – XXe siècle, Seuil, 2001
  25. Jean-Philippe Dalbera, Les parlers des Alpes Maritimes : étude comparative, essai de reconstruction [thèse], Toulouse: Université de Toulouse II, 1984 [éd. 1994, Londres: Association internationale d’études occitanes]. Jean-Philippe Dalbera, "Alpes-Maritimes dialectales. Essai d’aréologie", dans Travaux du Cercle Linguistique de Nice, 7-8 (1985-1986)
  26. Yves Ternon, Empire ottoman. Le déclin, la chute, l’effacement, Le Félin, 2005
  27. Michel Balivet, "Aux origines de l’islamisation des balkans ottomans" En ligne. Machiel Kiel, "La diffusion de l’islam dans les campagnes bulgares à l’époque ottomane (XVe – XIXe siècle)" En ligne. in Revue du monde musulman et de la Méditerranée, n° 66 Les Balkans à l'époque ottomane, 1992 En ligne
  28. Rémy Gasiglia, "Ségurane, Catherine", in Ralph Schor (sous la direction de), Dictionnaire historique et biographique du comté de Nice, Nice, Serre, 2002
  29. Pour un avis nuancé, voir Hélène Barale, La Cuisine niçoise d'Hélène Barale : Mes 106 recettes, Gilletta Éditions, 2006. Et aussi sur le blog salade niçoise, la vraie !
  30. Carlos Marighella, cité à l'entrée "confession intime" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, Gemidžii Éditions, 2017
  31. Dan Sperber, "L’effet gourou" in L’autre côté, n° 1, 2009 [en ligne]. Et aussi Alan Sokal et Jean Bricmont, Impostures intellectuelles, Odile Jacob, 2004
  32. La démarche intellectuelle qui consiste à diviser le vivant entre les humains et le reste est éloignée de la protivophilie car cette vision implique une invisibilité faîte aux animaux domestiqués dans l’historiographie humaine. S’il est connu que le chat de Céline avait pour nom Bébert, il n’y a pas de raisons que celui de F. Merdjanov puisse ne pas en avoir un aussi. Bien que cela soit une obligation en rien. Une chèvre du nom de Tchernychevsky, Darien l’utile Bruno du Jura, Achtag (#) le petit chat, le rat Dolcino ou Dalaï le lama.
  33. Xavier de Planhol, Minorités en islam. Géographie politique et sociale, Flammarion, 1997
  34. Voir Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008. Israël Finkelstein, Un archéologue au pays de la bible, Bayard, 2008. Françoise Micheau, Les débuts de l’Islam. Jalons pour une nouvelle histoire, Téraèdre, 2013
  35. Alfred-Louis de Prémare, Aux origines du Coran. Questions d’hier, approches d’aujourd’hui, Téraèdre, 2004. Et aussi Les Fondations de l’islam. Entre écriture et histoire, Le Seuil, 2002
  36. Jacqueline Chabbi, Le Coran décrypté. Figures bibliques en Arabie, Fayard, 2008
  37. Françoise Micheau, Les débuts de l’Islam. Jalons pour une nouvelle histoire, Téraèdre, 2013
  38. Jacqueline Chabbi, Le seigneur des tribus. L’islam de Mahomet, Noésis, 1997. Et aussi "Histoire et tradition sacrée. La biographie impossible de Mahomet", Arabica, fasc 1, Brill, 1996, p. 189-205
  39. Hichem Djaït, La grande discorde. Religion et politique dans l’Islam des origines, Folio Histoire, 2008
  40. Gershom Scholem, Le messianisme juif. Essais sur la spiritualité du judaïsme, Calman-Levy, 1974. Et aussi Yankel Mandel, Dictionnaire des messies juifs de l’antiquité à nos jours, Berg International Editeurs, 2009
  41. Norman Cohn, Les fanatiques de l’Apocalypse. Courants millénaristes révolutionnaires du XIème au XVIème siècle, Aden, 2011. Yves Delhoysie, Georges Lapierre, L’incendie millénariste, Os Cangaceiros, 1987 (réed 2011) En ligne. Raoul Vaneigem, La résistance au christianisme. Les hérésies des origines au XVIIIe siècle, Fayard, 1993.
  42. Heinz Halm, Le chiisme, PUF, 1995
  43. Nasiroddin Tusi, La convocation d’Alamut, Éditions Verdier, 1996
  44. Jocelyne Laâbi, Hérétiques, Éditions de la différence, 2013 (roman)
  45. Henry Corbin, Trilogie ismaélienne, Éditions Verdier, 1994
  46. Jacqheline Chabbi, "Aux origines de La Mecque, le regard de l'historien", 2002 En ligne
  47. F. Merdjanov (Attribué à), Abû Tâhir. Portrait d'un qarmate, date inconnue, inédit.
  48. Louis Massignon, "La légende de De tribus impostoribus et ses origines islamiques", Revue de l'histoire des religions, 1920 En ligne. Ahmad Gunny, "Le Traité des trois imposteurs et ses origines arabes", Dix-huitième Siècle, 1996, Volume 28, Numéro L’Orient En ligne. Patrick Marcolini, "Le De Tribus impostoribus et les origines arabes de l’athéisme philosophique européen", Cahiers de l'ATP, 2003 En ligne
  49. Georges Minois, Le Traité des trois imposteurs. Histoire d’un livre blasphématoire qui n’existait pas, Albin Michel, 2009
  50. Anonyme, De tribus impostoribus (Traité des trois imposteurs), date incertaine En ligne
  51. Voir deux romans. Amin Maalouf, Samarcande, Jean Claude Latès, 1988. Et Vladimir Bartol, Alamut, Phebus, (1938) 2001.
  52. Bernard Lewis, Les Assassins, Éditions Complexe, 2001
  53. Christian Jambet, La grande résurrection d’Alamut. Les formes de la liberté dans le shî’isme ismaélien, Éditions Verdier, 1990
  54. René Grousset, L’empire des steppes. Attila, Genghis-Khan, Tamerlan, Payot, 1989
  55. Sébastien Faure, Douze preuves de l’inexistence de dieu, 1908 En ligne
  56. Le concombre est domestiqué en Inde il y a plus de 3000 ans. Les végétaux de la même famille (courge, pastèque, chayotte, melon, cornichon, citrouille) ont été domestiqué dans le même temps dans d’autres régions du monde. La domestication de l’olivier date d’environ 6000 ans dans plusieurs régions méditerranéennes. La fève est attestée depuis 6000 à 7000 ans en Méditerranée. L’artichaut, un chardon domestiqué, est présent au Moyen-Âge en Afrique du Nord. Originaire d’une espèce de l’Asie centrale, l'oignon est connu dès l’Antiquité. Le poivron et le piment sont introduit en Europe au XVème siècle en provenance du "Nouveau Monde" où ils sont cultivés depuis plus de 5000 ans. Voir Michel Pitrat, Claude Foury, Histoires de légumes. Des origines à l'orée du XXIe siècle, INRA, Paris, 2003.
  57. Xavier De Planhol, "Le vin de l'Afghanistan et de l'Himalaya occidental", Revue Géographique de l'Est, tome 17, n°1-2 Monde turco-iranien, Janvier-juin 1977 En ligne
  58. Platon, Apologie de Socrate, IVème siècle avec le messie des chrétiens. Ce texte relate la défense de Socrate lors de son procès en -399 à Athènes En ligne.
  59. Diogène Laerce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, début du IIIème siècle En ligne
  60. Toutes les études sur les traces des sociétés humaines, passées et présentes, montrent que l’alimentation est multi-ingrédient dès le début des mélanges culinaires. Si nous remarquons que l’un des dialectes tokhariens, du bassin du Tarim, s’appelle karashahrien, nous sommes en mesure de supposer que ce terme désigne aussi un grand marché des épices sur cette étape de la "route de la Soie". Est-ce les nestoriens – chrétiens missionnaires en Asie au IVème siècle – qui rapportèrent de leurs expéditions cette expression depuis francisée en Qui'arrach’ pour exprimer que c’est fort épicé ? Ou l'inverse ?
  61. Voir par exemple Daniel Dubuisson, Impostures et pseudo-science. L’œuvre de Mircea Eliade, Septentrion, 2005
  62. Alain Testart, Avant l’histoire. L’évolution des sociétés, de Lascaux à Carnac, Gallimard, 2012. Henry de Lumley, La domestication du feu aux temps paléolithiques, Odile Jacob, 2017
  63. Maria Hopf, Ehud Weissl, La Domestication des plantes. Le croissant fertile, Actes Sud, 2017
  64. Omar Khayyâm, Quatrains
  65. Ladislav Klima, Je suis la volonté absolue. Autobiographie(s), Éditions de la Différence, 2012
  66. Lettre de Ladislav Klima à M. Srb, 6 août 1917
  67. Lettre de Ladislav Klima à A. Kříž, 19 août 1917
  68. Lettre de Ladislav Klima à E. Chalupný, 20 août 1917
  69. Marshall Sahlins, Âge de pierre, âge d’abondance. L’économie des sociétés primitives, Gallimard, 1976
  70. Jean-Denis Vigne, "La domestication du chien", émission La Tête au carré sur France Inter, 6 février 2013
  71. Les plus anciennes preuves de chien domestiqué par un hominine date de 33 000 à 15 000 ans. 10 000 ans pour le chat. 10 000 pour la chèvre, entre 8500 et 6000 pour le mouton, 8000 pour le bœuf et le zébu, 7000 pour le porc, 6000 pour la poule et 4500 pour le cheval. Voir aussi Eric Baratay, Et l'homme créa l'animal. Histoire d'une condition, Paris, Odile Jacob, 2003. Jean-Denis vigne, Les débuts de l’élevage, Le Pommier, 2012. Eric Baratay, Le Point de vue animal, une autre version de l'histoire, Paris, Seuil, L'Univers Historique, 2012.
  72. José Braga, Claudine Cohen, Bruno Maureille, Nicolas Teyssandier, Origines de l'humanité : les nouveaux scénarios, La ville brûle, 2016
  73. Albert Camus, L’État de siège, 1948
  74. Álvaro de Campos, Tabacaria, 1928
  75. Éric Romher, La collectionneuse, 1967
  76. Terence McKenna, Food of the Gods: The Search for the Original Tree of Knowledge – A Radical History of Plants, Drugs, and Human Evolution, Bantam, 1992. Lui-même consommateur de différentes "drogues" McKenna postule que la connaissance par les hominines des effets de certains végétaux est très ancienne. Des pratiques similaires sont constatées parmi d’autres espèces animales
  77. Dustin Stephens, Robert Dudley, "The Drunken Monkey Hypothesis: the study of fruit eating animals could lead to an evolutionary understanding of human alcohol abuse", Natural History Magazine, Décembre 2004.
  78. Il n’est pas encore possible de déterminer quels sont les composants qui fragilisèrent leurs intestins. Certains évoquent la présence de la silice dans les feuillus qui lacéra l’intérieur du système digestif des dinosaures, d’autres des diarrhées.
  79. À ajouter à la liste des klimato-compatibles ? Voir F. Merdjanov, "Salut à toi", Analectes de rien, Gemidžii Éditions, 2017
  80. Salade Chopska : tomate, concombre, poivron, oignon et une variété de fromage. Salade niçoise : tomate, poivron vert, oignon, fèvette, céleri, petit artichaut, concombre, œuf dur, olive avec parfois anchois ou thon. Salade grecque : tomate, concombre, origan, feta, olives, oignon, poivron vert. Salade levantine : pourpier, salade verte, tomate, concombre, radis, oignons. Recettes assez proches de la salade Kachumber, consommée en Inde et en Afrique de l’Est et composée de tomate, de concombre et d’oignon. Ou de la salade que les turcs nomment Çoban et dans laquelle ils mettent tomate, concombre, oignon. Comme le font les habitant de Chiraz, en Iran. Etc.
  81. Qui s’ajoute ainsi à la liste non exhaustive suivante : ACAB