Hache : Différence entre versions

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Dans les nombreux lexiques et dictionnaires qui recensent les pratiques linguistiques entre le IX<sup><small>ème</small></sup> et le début du XVI<sup><small>ème</small></sup> siècle sur l'actuel territoire de la France, il est à noter que plusieurs termes coexistent pour se rapporter à la hache. Point de chevauchement entre des pratiques linguistiques celtiques, germaniques et latines, cet espace gallo-roman forme un vaste continuum dans lequel il n'existe pas de frontières strictes. ''Aisse'', ''ascia'', ''asseau'', ''aissette'' ou ''aissote'' côtoient ''aichote'', ''haceau'', ''hacette'' ou ''hache'' et en sont des synonymes ou bien désignent des haches spécifiques. Ainsi, une ''aisse'' est plutôt une sorte d'herminette — c'est-à-dire une courte hache dont le tranchant est perpendiculaire au manche — alors que ''hacette'' nomme de courtes haches au tranchant parallèle, une ''ascia'' est autant une ''doloire''<ref>''doloire''</ref> de charpentier qu'un instrument de décapitation chez les hominines. Tout au long du processus de standardisation linguistique qui abouti au "français moderne", les hominines appartenant aux classes sociales supérieures ont questionné l'orthographe à retenir. Faut-il l'écrire avec ou sans ache ? Finalement, l'orthographe s'est normalisé avec la lettre H, aspirée et quasi-muette, qui accentue la composante germanique de la langue<ref>happia</ref> et instaure une prononciation spéciale lors d'un emploi au pluriel. Il est strictement interdit de faire la liaison en [z] entre un s pluriel et haches, contrairement à les histoires de les hirondelles. Même si quelques exceptions existent, la règle générale en français consiste à faire la liaison en [z] lorsque le terme est d'origine latine ou grecque, et de ne pas la faire lorsque elle est germanique. Tant de punitions et de brimades d'enfants, d'humiliations d'adultes, pour cette simple absence de liaison inculquée de force pendant des générations. Pour les hominines des classes sociales inférieures, la question autour de la ache se pose autrement. Qu'il faille l'écrire avec ou sans, la hache est vitale. Que ce soit en Macédoine ou à [[Nice]], elle est un outil indispensable à la survie quotidienne, présent dans chaque famille jusqu'au milieu du XX<sup><small>ème</small></sup> siècle. L'agriculture, l'élevage, l'artisanat ou la construction regorgent d'activités différentes qui nécessitent des types de haches particulières. La dimension et le poids d'une hache de bûcheronnage n'ont rien à voir avec un hachoir à viande, une hachette à fendre des bûches est très différente d'un ''cochoir''<ref>''cochoir''</ref> de tonnelier. Alors que l'utilisation de la hache perdure parmi les hominines les moins riches, elle disparaît du champ militaire, progressivement remplacée par l'épée, plus maniable et équilibrée, pour devenir un simple ustensile d'apparat du pouvoir et, en même temps, le symbole du bourreau.  
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Dans les nombreux lexiques et dictionnaires qui recensent les pratiques linguistiques entre le IX<sup><small>ème</small></sup> et le début du XVI<sup><small>ème</small></sup> siècle sur l'actuel territoire de la France, il est à noter que plusieurs termes coexistent pour se rapporter à la hache. Point de chevauchement entre des pratiques linguistiques celtiques, germaniques et latines, cet espace gallo-roman forme un vaste continuum dans lequel il n'existe pas de frontières strictes. ''Aisse'', ''ascia'', ''asseau'', ''aissette'' ou ''aissote'' côtoient ''aichote'', ''haceau'', ''hacette'' ou ''hache'' et en sont des synonymes ou bien désignent des haches spécifiques. Ainsi, une ''aisse'' est plutôt une sorte d'herminette — c'est-à-dire une courte hache dont le tranchant est perpendiculaire au manche — alors que ''hacette'' nomme de courtes haches au tranchant parallèle, une ''ascia'' est autant une ''doloire''<ref>''doloire''</ref> de charpentier qu'un instrument de décapitation chez les hominines. Tout au long du processus de standardisation linguistique qui abouti au "français moderne", les hominines appartenant aux classes sociales supérieures ont questionné l'orthographe à retenir. Faut-il l'écrire avec ou sans ache ? Finalement, l'orthographe s'est normalisé avec la lettre H, aspirée et quasi-muette, qui accentue la composante germanique de la langue<ref>happia</ref> et instaure une prononciation spéciale lors d'un emploi au pluriel. Il est strictement interdit de faire la liaison en [z] entre un s pluriel et haches, contrairement à les histoires de les hirondelles. Même si quelques exceptions existent, la règle générale en français consiste à faire la liaison en [z] lorsque le terme est d'origine latine ou grecque, et de ne pas la faire lorsque elle est germanique. Tant de punitions et de brimades d'enfants, d'humiliations d'adultes, pour cette simple absence de liaison inculquée de force pendant des générations. Pour les hominines des classes sociales inférieures, la question autour de la ache se pose autrement. Qu'il faille l'écrire avec ou sans, la hache est vitale. Que ce soit en Macédoine ou à [[Nice]], elle est un outil indispensable à la survie quotidienne, présent dans chaque famille jusqu'au milieu du XX<sup><small>ème</small></sup> siècle. La hache est très populaire. L'agriculture, l'élevage, l'artisanat ou la construction regorgent d'activités différentes qui nécessitent des types de haches particulières. La dimension et le poids d'une hache de bûcheronnage n'ont rien à voir avec un hachoir à viande, une hachette à fendre des bûches est très différente d'un ''cochoir''<ref>''cochoir''</ref> de tonnelier. Alors que l'utilisation de la hache perdure parmi les hominines les moins riches, elle disparaît du champ militaire réservé aux élites, progressivement remplacée par l'épée, plus maniable et équilibrée, pour devenir un simple ustensile d'apparat du pouvoir et, en même temps, le symbole du bourreau.
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Dans les sociétés d'hominines, la mise à mort par la séparation du corps et de la tête est une pratique sociale attestée depuis plusieurs millénaires. Destinée à punir des crimes ou délits jugés suffisamment graves pour mériter la mort, cette décapitation — du latin ''caput'' "tête" — est réalisée de multiples façons.
  
 
==  Double sens ==
 
==  Double sens ==

Version du 6 novembre 2021 à 14:51

Hache (секира en macédonien - destrau en nissard) Objet et symbole, parfois à double tranchant.


[En cours de rédaction]


Bas-Âges séguriens

Étymologiquement, le terme français de hache[1] dérive d'une racine commune que l'on retrouve dans plusieurs autres pratiques linguistiques apparentées de l'ouest et du nord du sous-continent européen. Ainsi, axe en anglais, axt en allemand, hacha en castillan, atxa en catalan ou ascia en italien, pour ne citer que quelques exemples, semblent provenir d'un même étymon selon les linguistes. En français, il est présent dans le terme peu usité de axinomancie[2] qui désigne une forme de "divination par les vibrations ou oscillations d’une hache plantée dans un poteau" pendant l'antiquité gréco-macédonienne. Dans quelques régions du sud et dans l'est européen, le sens de "hache" est rendu par l'étymon latin securis que l'on retrouve autant dans le roumain secure que dans le polonais siekiera, le slovène sekira ou le macédonien секира — prononcez "sekira" . En français, cette racine est uniquement présente dans le terme sécuriforme utilisé pour désigner les objets en forme de hache[3]. Si certaines pratiques linguistiques ont conservé d'autres racines pour désigner une hache, tel l'occitan destral ou le nissard destrau qui se basent sur l'étymon latin dextralis, avec le même sens, l'étymon securis se retrouve parfois dans la toponymie ou les patronymes des hominines[4]. Pour ne citer qu'un exemple, le patronyme de la célèbre rebelle Catherine Ségurane vient du nissard segà avec le sens de "hacher".

Peinture rupestre d'un ségurien[5]

Pour la protivophilie, la hache revêt un caractère particulièrement important car l'unique illustration des Analectes de rien de F. Merdjanov représente une petite hache. Non pas une photographie mais un modèle simple et stylisé d'une hache dessinée. Les raisons d'un tel choix et les symboliques auxquelles cela renvoie restent pour l'instant inexpliquées, "peut-être une référence à cet outil que des révolutionnaires russes du XIXème siècle agitaient symboliquement ou littéralement pour terroriser les tyrans et exalter les exploités qui — contrairement aux premiers — se tuent à la tâche."[6]. Afin d'étudier cette problématique, la protivophilie propose de suivre les chemins séguriens qui seuls permettent d'explorer, à travers le temps et l'espace, ce qui lie intrinsèquement F. Merdjanov à la hache.

La plus ancienne hache retrouvée à ce jour est datée de presque 2 millions d'années et située dans les Gorges d'Olduvaï en Afrique de l'est. Il est pour l'instant impossible d'affirmer avec certitude laquelle des trois espèces d'hominines[7] qui coexistent alors dans l'espace géographique est-africain est à l'origine de cet outil. Que ce soient les australopithèques, les paranthropes ou les homos habilis, toutes ces espèces d'hominines semblent en mesure de fabriquer un outil rudimentaire avec des éclats de pierre ou des pierres taillées. Les fouilles menées depuis le début du XXème siècle après JC[8] par les paléo-anthropologues et autres archéologues de la préhistoire sur des sites d'homos habilis ont permis de mettre à jour une industrie lithique importante et une technicité grandissante. La hache est constituée d'un éclat de pierre tranchant, taillé pour cela, et coincé entre deux morceaux de bois maintenus entre eux avec une corde. L'évolution technique est considérable. Grâce à sa conception, il vient dans le prolongement de la biomécanique du bras des hominines et augmente ainsi la force et la vitesse à laquelle le tranchant de la hache entre en contact avec ce qui est visé. Comme le simple bâton avant lui, l'utilisation d'un manche permet aussi, d'une part, de maintenir une distance entre soi et la chose visée, et d'autre part, d'atteindre des choses plus éloignées. Le poids de la pierre, la qualité de son tranchant et la longueur du manche sont les principales caractéristiques sur lesquelles jouer afin de créer des haches pour des utilisations bien précises. Les datations des plus anciennes haches retrouvées sur la rive européenne de la Méditerranée sont estimées à environ 800 000 ans avant le présent. Chez les hominines, les évolutions des techniques et technologies de l'extraction de métal et de la maîtrise de fours à haute température accompagnent les évolutions des techniques de fabrication de haches : la pierre taillée ou polie est progressivement remplacée par du cuivre, puis par un alliage entre l'étain et le cuivre — le bronze — puis par du fer. Hormis de très rares exceptions où ils sont en métal, les hominines fabriquent les manches à partir de différents types de bois. Au cours de l'Âge du Bronze — entre 5000 et 3000 avant le présent — les haches sont un outil très diversifié dans ses formes et ses usages. Elles se distinguent entre elles par le type d'emmanchement de la lame et la forme de celle-ci[9]. Les haches sont utilisées pour couper, fendre ou entailler des végétaux durs, des cadavres d'autres espèces animales ou d'hominines. Elles sont un outil de production autant qu'une arme. Leur fabrication nécessite une industrie dédiée, la métallurgie, avec tout ce que cela implique comme activités annexes. L'exploitation de gisements de minerais, l'appropriation et le transport de cette matière première, l'entretien et l'utilisation de fours, sont quelques unes de ces activités qui instaurent des spécialisations dans la plupart des sociétés d'hominines. Pour qui aime les histoires loufoques, les multiples mythologies inventées par les hominines regorgent d'histoires et de superstitions autour de la fabrique et du travail du métal, du forgeron qui repousse le mal par son activité très bruyante au fer à cheval censé "porter bonheur". De par sa structure, la hache est un outil à usage domestique pouvant être utilisé en arme mais certaines sociétés d'hominines ont développé une distinction claire entre ces deux types d'usages. Les haches domestiques sont à disposition des hominines qui le désirent, sans restriction, mais celles destinées à l'attaque ou la défense sont un domaine réservé à une minorité. Parfois simple apparat du pouvoir, les haches d'arme sont surtout un outil de contrôle social pour les hominines qui détiennent ce monopole. Leurs formes sont spécifiques et répondent aux nécessités de devoir repousser une attaque ou en être à l'origine. Elles se forgent au fil des évolutions des formes de conflits entre les hominines et répondent à l'apparition de nouvelles armes. La hache à double lame en métal et pic au bout du manche n'est pas vraiment conçue pour une utilisation domestique.

Avec ou sans ache ?

Dans les nombreux lexiques et dictionnaires qui recensent les pratiques linguistiques entre le IXème et le début du XVIème siècle sur l'actuel territoire de la France, il est à noter que plusieurs termes coexistent pour se rapporter à la hache. Point de chevauchement entre des pratiques linguistiques celtiques, germaniques et latines, cet espace gallo-roman forme un vaste continuum dans lequel il n'existe pas de frontières strictes. Aisse, ascia, asseau, aissette ou aissote côtoient aichote, haceau, hacette ou hache et en sont des synonymes ou bien désignent des haches spécifiques. Ainsi, une aisse est plutôt une sorte d'herminette — c'est-à-dire une courte hache dont le tranchant est perpendiculaire au manche — alors que hacette nomme de courtes haches au tranchant parallèle, une ascia est autant une doloire[10] de charpentier qu'un instrument de décapitation chez les hominines. Tout au long du processus de standardisation linguistique qui abouti au "français moderne", les hominines appartenant aux classes sociales supérieures ont questionné l'orthographe à retenir. Faut-il l'écrire avec ou sans ache ? Finalement, l'orthographe s'est normalisé avec la lettre H, aspirée et quasi-muette, qui accentue la composante germanique de la langue[11] et instaure une prononciation spéciale lors d'un emploi au pluriel. Il est strictement interdit de faire la liaison en [z] entre un s pluriel et haches, contrairement à les histoires de les hirondelles. Même si quelques exceptions existent, la règle générale en français consiste à faire la liaison en [z] lorsque le terme est d'origine latine ou grecque, et de ne pas la faire lorsque elle est germanique. Tant de punitions et de brimades d'enfants, d'humiliations d'adultes, pour cette simple absence de liaison inculquée de force pendant des générations. Pour les hominines des classes sociales inférieures, la question autour de la ache se pose autrement. Qu'il faille l'écrire avec ou sans, la hache est vitale. Que ce soit en Macédoine ou à Nice, elle est un outil indispensable à la survie quotidienne, présent dans chaque famille jusqu'au milieu du XXème siècle. La hache est très populaire. L'agriculture, l'élevage, l'artisanat ou la construction regorgent d'activités différentes qui nécessitent des types de haches particulières. La dimension et le poids d'une hache de bûcheronnage n'ont rien à voir avec un hachoir à viande, une hachette à fendre des bûches est très différente d'un cochoir[12] de tonnelier. Alors que l'utilisation de la hache perdure parmi les hominines les moins riches, elle disparaît du champ militaire réservé aux élites, progressivement remplacée par l'épée, plus maniable et équilibrée, pour devenir un simple ustensile d'apparat du pouvoir et, en même temps, le symbole du bourreau.

Dans les sociétés d'hominines, la mise à mort par la séparation du corps et de la tête est une pratique sociale attestée depuis plusieurs millénaires. Destinée à punir des crimes ou délits jugés suffisamment graves pour mériter la mort, cette décapitation — du latin caput "tête" — est réalisée de multiples façons.

Double sens

Notes

  1. Hache selon le Trésor de la langue française - En ligne
  2. axinomancie
  3. Sicaire
  4. hominines
  5. Extrait de la revue de pseudo-paléoanthropologie Pilote du 25 octobre 1977. Afin de ne pas alimenter de polémiques comme celle du Babylonokia, nous précisons ici que des travaux récents ont confirmé que cette reproduction est un faux et qu'il faut donc prendre avec beaucoup de méfiance les théories sur l'histoire de la hache et des premiers œufs au plat. Voir Anonyme, Histoire nihiliste de la hache, date inconnue. Sur l'affaire du Babylonokia, voir la page Wikipédia - En ligne
  6. "Vie et œuvre de F. Merdjanov" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, Gemidžii Éditions, 2017 - En ligne
  7. Australopithèque, entre 4 et 2 millions d'années avant le présent. Paranthrope, entre 2,7 et 1 million d'années. Homo habilis, entre 2,3 et 1,5 millions d’années
  8. JC
  9. Jacques Briard, Guy Verron, Typologies des objets de l'âge du Bronze en France, "Fascicule III : Haches", Société Préhistorique française (CNRS), 1976 - En ligne
  10. doloire
  11. happia
  12. cochoir