Dodeldirer : Différence entre versions

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Au côté de ce qui sera par la suite appelé "ancien français"<ref>"ancien français"</ref>, de nombreuses autres pratiques linguistiques existent alors dans les régions du royaume de France. L'invasion de l'Angleterre par Guillaume de Normandie dans la seconde moitié du XI<sup><small>ème</small></sup> siècle bouleverse les pratiques linguistiques sur l'île. Les hominines qui y vivent parlent des langues celtiques ou germaniques, et la nouvelle aristocratie qui s'installe pratique un "français" de Normandie. L'anglo-normand prend forme. Au fil des siècles, il se mêle au "vieil anglais"<ref>"vieil anglais"</ref> pour constituer le "moyen anglais" entre le XII<sup><small>ème</small></sup> et la fin du XV<sup><small>ème</small></sup> siècle. Le vocabulaire d'origine anglo-normande ou française représente un énorme pourcentage de la langue anglaise qui se standardise. Le mélange entre l'anglo-normand et le vieil-anglais alimente la langue anglaise de racines multiples. Des mots se forgent à partir de ''dod'', ''dad'', ''dand'' et ''dond''. Le verbe ''dandle'' signifie "se dandiner", "trépigner sur place". Le moyen-anglais ''daderen'', signifiant "secouer", devient ''dadder'' puis ''dodder'' au début du XVII<sup><small>ème</small></sup> siècle, en conservant le même sens. ''Dodel'' est mentionné dans les dictionnaires de moyen-anglais et l'anglais du milieu du XVII<sup><small>ème</small></sup> utilise ''doddle'' pour  "secouer la tête"<ref>''dodder'' - [En ligne]</ref>. Une variante de ce terme se retrouve dans l'expression "''cock-a-doodle-doo''" qui se traduit en français par "''cocorico''", le chant du coq. Dans cette langue, le coq fermier coquerique<ref>coqueriquer</ref>, coquericote ou coqueline et le coq de bruyère dodeldire, alors qu'en anglais, "''cock-a-doodle-doo''" s'applique aux deux espèces. Elle est attestée dès la seconde moitié du XVI<sup><small>ème</small></sup> siècle. Si cocorico est souvent qualifié d'onomatopée, l'expression anglaise semble être composée de mots distincts. Elle peut se traduire par "coq-fait-un-dodel" ! Le cocorico reproduit très approximativement la sonorité du cri du coq et le "''cock-a-doodle-doo''" décrit une gestuelle. L'observation du coq de bruyère montre qu'il secoue la tête lorsqu'il pousse son cri<ref>Vidéos</ref>, là où le coq fermier se contente de tendre le cou.  
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Au côté de ce qui sera par la suite appelé "ancien français"<ref>"ancien français"</ref>, de nombreuses autres pratiques linguistiques existent alors dans les régions du royaume de France. L'invasion de l'Angleterre par Guillaume de Normandie dans la seconde moitié du XI<sup><small>ème</small></sup> siècle bouleverse les pratiques linguistiques sur l'île. Les hominines qui y vivent parlent des langues celtiques ou germaniques, et la nouvelle aristocratie qui s'installe pratique un "français" de Normandie. L'anglo-normand prend forme. Au fil des siècles, il se mêle au "vieil anglais"<ref>"vieil anglais"</ref> pour constituer le "moyen anglais" entre le XII<sup><small>ème</small></sup> et la fin du XV<sup><small>ème</small></sup> siècle. Le vocabulaire d'origine anglo-normande ou française représente un énorme pourcentage de la langue anglaise qui se standardise<ref>Henriette Walter, ''Honni soit''</ref>. Le mélange entre l'anglo-normand et le vieil-anglais alimente la langue de racines multiples. Des mots se forgent à partir de ''dod'', ''dad'', ''dand'' et ''dond''. Le verbe ''dandle'' signifie "se dandiner", "trépigner sur place". Le moyen-anglais ''daderen'', signifiant "secouer", devient ''dadder'' puis ''dodder'' au début du XVII<sup><small>ème</small></sup> siècle, en conservant le même sens. ''Dodel'' est mentionné dans les dictionnaires de moyen-anglais et l'anglais du milieu du XVII<sup><small>ème</small></sup> utilise ''doddle'' pour  "secouer la tête"<ref>''dodder'' - [En ligne]</ref>. Une variante de ce terme se retrouve dans l'expression "''cock-a-doodle-doo''" qui se traduit en français par "''cocorico''", le chant du coq. Dans cette langue, le coq fermier coquerique<ref>coqueriquer</ref>, coquericote ou coqueline et le coq de bruyère dodeldire, alors qu'en anglais, "''cock-a-doodle-doo''" s'applique aux deux espèces. Elle est attestée dès la seconde moitié du XVI<sup><small>ème</small></sup> siècle. Si cocorico est souvent qualifié d'onomatopée, l'expression anglaise semble être composée de mots distincts. Elle peut se traduire par "coq-fait-un-dodel" ! Le cocorico reproduit très approximativement la sonorité du cri du coq et le "''cock-a-doodle-doo''" décrit une gestuelle. L'observation du coq de bruyère montre en effet qu'il secoue la tête de manière singulière lorsqu'il pousse son cri<ref>Vidéos</ref>, là où le coq fermier se contente de tendre le cou. Comme pour cocorico, il est toujours possible d'écouter en boucle des enregistrements d'un chant jusqu'à se persuader qu'il produit un sonorité proche de cock-a-doodle-doo ! Pourtant, cette expression ne semble pas être une onomatopée.  
  
 
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Version du 20 septembre 2022 à 21:43

Dodeldirer ( en macédonien - en nissard) Verbe de la langue française pour le cri du coq de bruyère, le Grand Tétras.


[En cours de rédaction]


Étymologies

Très peu usité, le mot dodeldirer est d'une étymologie incertaine. Il se compose de dodel et de ce qui semble être une forme verbale du verbe dire. Les seuls mots de la langue française actuelle à se baser sur l'étymon dodel sont dodeliner[1], dodelinant et dodelinement. Tous trois exprimant un léger balancement. Même s'il est possible d'en parler pour tout le corps, dodeliner est souvent utilisé dans l'expression "dodeliner de la tête". Le radical dod se retrouve dans dodiner qui a le sens de "balancer" ou de "bercer"[2]. Selon moult étymologistes, dod est d'origine onomatopéique et reproduit le bruit d'un balancement ! Idem pour dad et dand qui constituent par exemple les mots dadais et dandiner. L'un désigne l'hominine se balançant légèrement dans une attitude désinvolte, l'autre est une manière de marcher en balançant les hanches. Un dandin est autant une cloche qu'une autre forme de dadais. Outre le français officiel des dictionnaires et de l'Académie, les pratiques linguistiques dites "régionales" conservent de nombreux mots basés sur ces différentes racines et qui évoquent un balancement ou un mouvement doux[3]. Le mot du vocabulaire enfantin dodo est peut-être lié à la racine dod, en rapport à l'endormissement de l'hominine enfant par bercement. Au XIVème siècle après JC[4], dod évoque, au sens figuré, le fait d'être choyé. Ainsi (se) dodiner c'est prendre soin de soi ou de l'autre, et être dodu une marque de bonne vie. Les formes utilisées dans les textes moyenâgeux sont déjà des déclinaisons du mouvement de balancier. Une dode est une gifle, un soufflet. Et dodiminer signifie "caresser". La plus ancienne mention connue de dodel est datée de la seconde moitié du XIIIème siècle dans le texte Hugo de Lincolnia[5]. Rédigé en anglo-normand, il relate les persécutions en 1255 contre des moïsiens[6] de la ville anglaise de Lincoln, injustement accusés du meurtre rituel [7] de Hugues, un très jeune hominine christien. Le sens exact du mot n'est pas aisé à déterminer. Il y a une possible confusion entre les verbes ouïr, "entendre", et œiller, "regarder", dans "Ore oez le grant dodel del enfant". Faut-il entendre ou voir le grand dodel que fait l'enfant après sa crucifixion ? Dans le Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9e au 15e siècle, Frédéric Godefroy propose de traduire dodel par plainte ou cri, tout en émettant des réserves sur cette traduction[8]. Hugues est-il en train de gémir doucement ou de hurler de douleur d'être crucifié vivant ? Ou plutôt gesticule-t-il dans tous les sens ou tremble-t-il doucement ? Durant ces siècles, les variations de prononciation et de notation sont grandes dans l'espace linguistique de la moitié nord de l'actuelle France. La racine dod côtoie dad, dod, dand ou dond. Forme que l'on retrouve dans dondon, utilisé dans l'expression "être une dondon" pour parler d'une hominine femelle qui a de l'embonpoint, ou dans l'adjectif dondé pour qualifier une chose grasse ou replète. Ce dernier est aujourd'hui inusité. Hormis les quelques sens figurés, la racine dod semble se rapporter systématiquement à un mouvement. Le nom dodel est-il construit à partir de la racine à laquelle est ajouté le suffixe -el qui, en français, indique ce qui est relatif à quelque-chose ? Comme individuel, excrémentiel ou existentiel, par exemple.

Dodeliner de la tête

Au côté de ce qui sera par la suite appelé "ancien français"[9], de nombreuses autres pratiques linguistiques existent alors dans les régions du royaume de France. L'invasion de l'Angleterre par Guillaume de Normandie dans la seconde moitié du XIème siècle bouleverse les pratiques linguistiques sur l'île. Les hominines qui y vivent parlent des langues celtiques ou germaniques, et la nouvelle aristocratie qui s'installe pratique un "français" de Normandie. L'anglo-normand prend forme. Au fil des siècles, il se mêle au "vieil anglais"[10] pour constituer le "moyen anglais" entre le XIIème et la fin du XVème siècle. Le vocabulaire d'origine anglo-normande ou française représente un énorme pourcentage de la langue anglaise qui se standardise[11]. Le mélange entre l'anglo-normand et le vieil-anglais alimente la langue de racines multiples. Des mots se forgent à partir de dod, dad, dand et dond. Le verbe dandle signifie "se dandiner", "trépigner sur place". Le moyen-anglais daderen, signifiant "secouer", devient dadder puis dodder au début du XVIIème siècle, en conservant le même sens. Dodel est mentionné dans les dictionnaires de moyen-anglais et l'anglais du milieu du XVIIème utilise doddle pour "secouer la tête"[12]. Une variante de ce terme se retrouve dans l'expression "cock-a-doodle-doo" qui se traduit en français par "cocorico", le chant du coq. Dans cette langue, le coq fermier coquerique[13], coquericote ou coqueline et le coq de bruyère dodeldire, alors qu'en anglais, "cock-a-doodle-doo" s'applique aux deux espèces. Elle est attestée dès la seconde moitié du XVIème siècle. Si cocorico est souvent qualifié d'onomatopée, l'expression anglaise semble être composée de mots distincts. Elle peut se traduire par "coq-fait-un-dodel" ! Le cocorico reproduit très approximativement la sonorité du cri du coq et le "cock-a-doodle-doo" décrit une gestuelle. L'observation du coq de bruyère montre en effet qu'il secoue la tête de manière singulière lorsqu'il pousse son cri[14], là où le coq fermier se contente de tendre le cou. Comme pour cocorico, il est toujours possible d'écouter en boucle des enregistrements d'un chant jusqu'à se persuader qu'il produit un sonorité proche de cock-a-doodle-doo ! Pourtant, cette expression ne semble pas être une onomatopée.

Usages

Dérives

Notes

  1. dodeliner
  2. "Dodiner"
  3. dod- dans Französisches Etymologisches Wörterbuch - En ligne
  4. JC
  5. Hugo de Lincolnia, seconde moitié du XIIIème siècle - En ligne
  6. moïsiens
  7. meurtre rituel
  8. "dodel" dans le Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9e au 15e siècle, 1883 - En ligne
  9. "ancien français"
  10. "vieil anglais"
  11. Henriette Walter, Honni soit
  12. dodder - [En ligne]
  13. coqueriquer
  14. Vidéos