Dodeldirer : Différence entre versions

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== Étymologies ==
 
== Étymologies ==
  
Très peu usité, le mot ''dodeldirer'' est d'une étymologie incertaine. Il se compose de ''dodel'' et de ce qui semble être une forme verbale du verbe ''dire''. Les seuls mots de la langue [[Français|française]] actuelle à se baser sur l'étymon ''dodel'' sont ''dodeliner''<ref>''dodeliner''</ref>, ''dodelinant'' et ''dodelinement''. Tous trois exprimant un léger balancement. Même s'il est possible d'en parler pour tout le corps, ''dodeliner'' est souvent utilisé dans l'expression "dodeliner de la tête". Le radical ''dod'' se retrouve dans ''dodiner'' qui a le sens de "balancer" ou de "bercer"<ref>"Dodiner"</ref>. Selon moult étymologistes, ''dod'' est d'origine onomatopéique et reproduit le bruit d'un balancement ! Idem pour ''dad'' et ''dand'' qui constituent par exemple les mots ''dadais'' et ''dandiner''. L'un désigne l'hominine se balançant légèrement dans une attitude désinvolte, l'autre est une manière de marcher en balançant les hanches. Un ''dandin'' est autant une cloche qu'une autre forme de ''dadais''. Outre le français officiel des dictionnaires et de l'Académie, les pratiques linguistiques dites "régionales" conservent de nombreux mots basés sur ces différentes racines et qui évoquent un balancement ou un mouvement doux<ref>Exemples</ref>. Le mot du vocabulaire enfantin ''dodo'' est peut-être lié à la racine ''dod'', en rapport à l'endormissement de l'hominine enfant par bercement. Au XIV<sup><small>ème</small></sup> siècle après JC<sup>&#9400;</sup><ref>JC<sup>&#9400;</sup></ref>, ''dod'' évoque, au sens figuré, le fait d'être choyé. Ainsi ''(se) dodiner'' c'est prendre soin de soi ou de l'autre, et ''être dodu'' une marque de bonne vie. Les formes utilisées dans les textes moyenâgeux sont déjà des déclinaisons du mouvement de balancier. Une ''dode'' est une gifle, un soufflet. Et ''dodiminer'' signifie "caresser". La plus ancienne mention connue de ''dodel'' est datée de la seconde moitié du XIII<sup><small>ème</small></sup> siècle dans le texte ''Hugo de Lincolnia''<ref>Hugo de Lincolnia, seconde moitié du XIII<sup><small>ème</small></sup> siècle - [https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001101588098/IMG00000024 En ligne]</ref>. Rédigé en anglo-normand, il relate les persécutions en 1255 contre des moïsiens<ref>moïsiens</ref> de la ville anglaise de Lincoln, injustement accusés du meurtre rituel <ref>meurtre rituel</ref> de Hugues, un très jeune christien. Le sens exact du mot n'est pas aisé à déterminer. Il y a une possible confusion entre les verbes ''ouïr'', "entendre", et ''œiller'', "regarder", dans "''Ore oez le grant dodel del enfant''". Faut-il entendre ou voir le grand dodel que fait l'enfant après sa crucifixion vivant ? Dans le ''Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9<sup><small>e</small></sup> au 15<sup><small>e</small></sup> siècle'', Frédéric Godefroy propose de traduire ''dodel'' par ''plainte'' ou ''cri'', tout en émettant des réserves sur cette traduction<ref>"dodel" dans le ''Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9<sup><small>e</small></sup> au 15<sup><small>e</small></sup> siècle'', 1883 - [https://archive.org/details/GodefroyDictionnaire2/page/n753/mode/2up En ligne]</ref>.
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Très peu usité, le mot ''dodeldirer'' est d'une étymologie incertaine. Il se compose de ''dodel'' et de ce qui semble être une forme verbale du verbe ''dire''. Les seuls mots de la langue [[Français|française]] actuelle à se baser sur l'étymon ''dodel'' sont ''dodeliner''<ref>''dodeliner''</ref>, ''dodelinant'' et ''dodelinement''. Tous trois exprimant un léger balancement. Même s'il est possible d'en parler pour tout le corps, ''dodeliner'' est souvent utilisé dans l'expression "dodeliner de la tête". Le radical ''dod'' se retrouve dans ''dodiner'' qui a le sens de "balancer" ou de "bercer"<ref>"Dodiner"</ref>. Selon moult étymologistes, ''dod'' est d'origine onomatopéique et reproduit le bruit d'un balancement ! Idem pour ''dad'' et ''dand'' qui constituent par exemple les mots ''dadais'' et ''dandiner''. L'un désigne l'hominine se balançant légèrement dans une attitude désinvolte, l'autre est une manière de marcher en balançant les hanches. Un ''dandin'' est autant une cloche qu'une autre forme de ''dadais''. Outre le français officiel des dictionnaires et de l'Académie, les pratiques linguistiques dites "régionales" conservent de nombreux mots basés sur ces différentes racines et qui évoquent un balancement ou un mouvement doux<ref>dod- dans ''Französisches Etymologisches Wörterbuch'' - [https://lecteur-few.atilf.fr/lire/30/112 En ligne]</ref>. Le mot du vocabulaire enfantin ''dodo'' est peut-être lié à la racine ''dod'', en rapport à l'endormissement de l'hominine enfant par bercement. Au XIV<sup><small>ème</small></sup> siècle après JC<sup>&#9400;</sup><ref>JC<sup>&#9400;</sup></ref>, ''dod'' évoque, au sens figuré, le fait d'être choyé. Ainsi ''(se) dodiner'' c'est prendre soin de soi ou de l'autre, et ''être dodu'' une marque de bonne vie. Les formes utilisées dans les textes moyenâgeux sont déjà des déclinaisons du mouvement de balancier. Une ''dode'' est une gifle, un soufflet. Et ''dodiminer'' signifie "caresser". La plus ancienne mention connue de ''dodel'' est datée de la seconde moitié du XIII<sup><small>ème</small></sup> siècle dans le texte ''Hugo de Lincolnia''<ref>Hugo de Lincolnia, seconde moitié du XIII<sup><small>ème</small></sup> siècle - [https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001101588098/IMG00000024 En ligne]</ref>. Rédigé en anglo-normand, il relate les persécutions en 1255 contre des moïsiens<ref>moïsiens</ref> de la ville anglaise de Lincoln, injustement accusés du meurtre rituel <ref>meurtre rituel</ref> de Hugues, un très jeune christien. Le sens exact du mot n'est pas aisé à déterminer. Il y a une possible confusion entre les verbes ''ouïr'', "entendre", et ''œiller'', "regarder", dans "''Ore oez le grant dodel del enfant''". Faut-il entendre ou voir le grand dodel que fait l'enfant après sa crucifixion vivant ? Dans le ''Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9<sup><small>e</small></sup> au 15<sup><small>e</small></sup> siècle'', Frédéric Godefroy propose de traduire ''dodel'' par ''plainte'' ou ''cri'', tout en émettant des réserves sur cette traduction<ref>"dodel" dans le ''Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9<sup><small>e</small></sup> au 15<sup><small>e</small></sup> siècle'', 1883 - [https://archive.org/details/GodefroyDictionnaire2/page/n753/mode/2up En ligne]</ref>. Durant ces siècles, les variations de prononciation et de notation sont grandes dans l'espace linguistique de la moitié nord de l'actuelle France. La racine ''dod'' côtoie ''dad'', ''dod'', ''dand'' ou ''dond''. Forme que l'on retrouve dans ''dondon'', utilisé dans l'expression "''être une dondon''" pour parler d'une hominine femelle qui a de l'embonpoint, ou dans l'adjectif ''dondé'' pour qualifier une chose grasse ou replète. Ce dernier est aujourd'hui inusité.
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Hormis les quelques sens figurés, la racine ''dod'' semble se rapporter systématiquement à un mouvement. Le nom ''dodel'' est-il construit à partir de la racine à laquelle est ajouté le suffixe ''-el'' qui, en français, indique ce qui est relatif à quelque-chose ? Comme ''individuel'' ou ''existentiel'', par exemple.
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Au côté de ce qui sera par la suite appelé "ancien français", de nombreuses autres pratiques linguistiques existent alors dans les régions du royaume de France.  
  
 
== Usages ==
 
== Usages ==

Version du 20 septembre 2022 à 15:08

Dodeldirer ( en macédonien - en nissard) Verbe de la langue française pour le cri du coq de bruyère, le Grand Tétras.


[En cours de rédaction]


Étymologies

Très peu usité, le mot dodeldirer est d'une étymologie incertaine. Il se compose de dodel et de ce qui semble être une forme verbale du verbe dire. Les seuls mots de la langue française actuelle à se baser sur l'étymon dodel sont dodeliner[1], dodelinant et dodelinement. Tous trois exprimant un léger balancement. Même s'il est possible d'en parler pour tout le corps, dodeliner est souvent utilisé dans l'expression "dodeliner de la tête". Le radical dod se retrouve dans dodiner qui a le sens de "balancer" ou de "bercer"[2]. Selon moult étymologistes, dod est d'origine onomatopéique et reproduit le bruit d'un balancement ! Idem pour dad et dand qui constituent par exemple les mots dadais et dandiner. L'un désigne l'hominine se balançant légèrement dans une attitude désinvolte, l'autre est une manière de marcher en balançant les hanches. Un dandin est autant une cloche qu'une autre forme de dadais. Outre le français officiel des dictionnaires et de l'Académie, les pratiques linguistiques dites "régionales" conservent de nombreux mots basés sur ces différentes racines et qui évoquent un balancement ou un mouvement doux[3]. Le mot du vocabulaire enfantin dodo est peut-être lié à la racine dod, en rapport à l'endormissement de l'hominine enfant par bercement. Au XIVème siècle après JC[4], dod évoque, au sens figuré, le fait d'être choyé. Ainsi (se) dodiner c'est prendre soin de soi ou de l'autre, et être dodu une marque de bonne vie. Les formes utilisées dans les textes moyenâgeux sont déjà des déclinaisons du mouvement de balancier. Une dode est une gifle, un soufflet. Et dodiminer signifie "caresser". La plus ancienne mention connue de dodel est datée de la seconde moitié du XIIIème siècle dans le texte Hugo de Lincolnia[5]. Rédigé en anglo-normand, il relate les persécutions en 1255 contre des moïsiens[6] de la ville anglaise de Lincoln, injustement accusés du meurtre rituel [7] de Hugues, un très jeune christien. Le sens exact du mot n'est pas aisé à déterminer. Il y a une possible confusion entre les verbes ouïr, "entendre", et œiller, "regarder", dans "Ore oez le grant dodel del enfant". Faut-il entendre ou voir le grand dodel que fait l'enfant après sa crucifixion vivant ? Dans le Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9e au 15e siècle, Frédéric Godefroy propose de traduire dodel par plainte ou cri, tout en émettant des réserves sur cette traduction[8]. Durant ces siècles, les variations de prononciation et de notation sont grandes dans l'espace linguistique de la moitié nord de l'actuelle France. La racine dod côtoie dad, dod, dand ou dond. Forme que l'on retrouve dans dondon, utilisé dans l'expression "être une dondon" pour parler d'une hominine femelle qui a de l'embonpoint, ou dans l'adjectif dondé pour qualifier une chose grasse ou replète. Ce dernier est aujourd'hui inusité.

Hormis les quelques sens figurés, la racine dod semble se rapporter systématiquement à un mouvement. Le nom dodel est-il construit à partir de la racine à laquelle est ajouté le suffixe -el qui, en français, indique ce qui est relatif à quelque-chose ? Comme individuel ou existentiel, par exemple.

Au côté de ce qui sera par la suite appelé "ancien français", de nombreuses autres pratiques linguistiques existent alors dans les régions du royaume de France.

Usages

Dérivés

Notes

  1. dodeliner
  2. "Dodiner"
  3. dod- dans Französisches Etymologisches Wörterbuch - En ligne
  4. JC
  5. Hugo de Lincolnia, seconde moitié du XIIIème siècle - En ligne
  6. moïsiens
  7. meurtre rituel
  8. "dodel" dans le Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9e au 15e siècle, 1883 - En ligne