Clémentine Delait : Différence entre versions

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<blockquote>''Avec ma jolie barbe en éventail, de trente-cinq centimètres de longueur — elle aurait pu en avoir le double, mais je la taillais, en coquette que j'étais — avec ma stature puissante — je pesais presque cent kg — vigoureuse et forte comme pas une, un désir me hantait : m'habiller en homme.''<ref name="#mem" /></blockquote>
 
<blockquote>''Avec ma jolie barbe en éventail, de trente-cinq centimètres de longueur — elle aurait pu en avoir le double, mais je la taillais, en coquette que j'étais — avec ma stature puissante — je pesais presque cent kg — vigoureuse et forte comme pas une, un désir me hantait : m'habiller en homme.''<ref name="#mem" /></blockquote>
  
Pour cela il faut faire une demande officielle auprès du ministère de l'Intérieur. En effet, depuis une loi de novembre 1800, dite de "permission de travestissement"<ref>permission de travestissement</ref>, le port du pantalon pour les hominines femelles est soumis à interdiction et une autorisation dérogatoire peut être décrétée au cas par cas. Confiante en sa popularité, Clémentine Delait fait des démarches en 1904 auprès de divers fonctionnaires pour qu'ils interviennent en sa faveur, mais aucun ne daigne donner suite à une demande qu'ils jugent incongrue. Elle s'adresse alors à Armand Lederlin<ref>Armand Lederlin</ref>, maire de Thaon et industriel paternaliste spécialisé dans le textile, qui appuie l'obtention d'une autorisation de travestissement en écrivant à Émile Combes, le ministre de l'Intérieur. Quelques jours plus tard, l'autorisation arrive à Épinal par télégramme. Dans son nouvel accoutrement, elle part direction Paris où elle découvre avec amusement les joies de l’ambiguïté ou les avantages d'être considérée comme un hominine mâle.
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Pour cela il faut faire une demande officielle auprès du ministère de l'Intérieur. En effet, depuis une loi de novembre 1800, dite de "permission de travestissement"<ref>permission de travestissement</ref>, le port du pantalon pour les hominines femelles est soumis à interdiction et une autorisation dérogatoire peut être décrétée au cas par cas. Confiante en sa popularité, Clémentine Delait fait des démarches en 1904 auprès de divers fonctionnaires pour qu'ils interviennent en sa faveur, mais aucun ne daigne donner suite à une demande qu'ils jugent incongrue. Elle s'adresse alors à Armand Lederlin<ref>Armand Lederlin</ref>, maire de Thaon et industriel paternaliste spécialisé dans le textile, qui appuie l'obtention d'une autorisation de travestissement en écrivant à Émile Combes, le ministre de l'Intérieur. Quelques jours plus tard, l'autorisation arrive à Épinal par télégramme. Dans son nouvel accoutrement, elle part direction Paris où elle découvre avec amusement les joies de l’ambiguïté ou les avantages d'être considérée comme un hominine mâle. De nouvelles photographies sont réalisées pour des cartes postales la montrant habillée "comme un homme", lisant le journal, fumant le cigare ou buvant une bière.  
  
 
Alternant comme bon lui semble les tenues masculines et féminines, et vivant d'éphémères moments de gloire, Clémentine Delait mène néanmoins une vie humble et travaille dur dans son bar. Alors que la guerre de 1914 vient d'éclater, elle se rend à Biarritz avec son mari afin qu'il profite du climat propice à ses rhumatismes. Arrêté par un gendarme qui trouve suspect de voir une hominine femelle avec une barbe, le couple se prend quelques coups et des insultes fusent, les accusant d'être des espions. Reconnue par un militaire ayant été en garnison à Épinal, Clémentine Delait est relâchée ainsi que son mari malade que lui "''est rendu plus mort que vif''".
 
Alternant comme bon lui semble les tenues masculines et féminines, et vivant d'éphémères moments de gloire, Clémentine Delait mène néanmoins une vie humble et travaille dur dans son bar. Alors que la guerre de 1914 vient d'éclater, elle se rend à Biarritz avec son mari afin qu'il profite du climat propice à ses rhumatismes. Arrêté par un gendarme qui trouve suspect de voir une hominine femelle avec une barbe, le couple se prend quelques coups et des insultes fusent, les accusant d'être des espions. Reconnue par un militaire ayant été en garnison à Épinal, Clémentine Delait est relâchée ainsi que son mari malade que lui "''est rendu plus mort que vif''".

Version du 9 mai 2021 à 21:28

Clémentine Delait (Клементина Делаит en macédonien - en nissard). Tenancière de bar et hominine non-binaire[1].


[En cours de rédaction]


Généalogie pileuse

Dans la classification du vivant, parmi les bilatériens[2] vertébrés, hormis de rares araignées ou papillons, seul les mammifères[3] sont dotés d'un système pileux. Sa densité et sa répartition sur le corps sont différentes selon les espèces. Lorsque l'ensemble du corps est couvert de poils, il sont généralement désignés par le terme de pelage. Si les couleurs, les motifs ou le volume de celui-ci peuvent être parfois différenciées selon le sexe de l'animal, dans la plupart des cas les éléments mâles et femelles sont également pourvus en pilosité. Chez les primates — les singes et les hominines[4] — la pilosité n'est que très peu présente sur certaines partie du corps. Selon les cas, des espèces n'en ont pas du tout sur le front ou les fesses mais sur le restant du corps, d'autres en ont sur les zones autour de la bouche et des yeux mais pas sur le reste du visage, d'autres encore n'ont des poils que de manière irrégulière sur l'ensemble du pelage ou restreints à des régions précises. L'hominine, mâle et femelle[5], est un des mammifères ayant le système pileux le moins présent. Il se concentre au niveau de la tête, des aisselles et du pubis, où la densité pileuse est la plus importante contrairement au reste du corps qui est généralement imberbe ou recouvert d'un fin duvet. Dans la plupart des populations d'hominines du globe terrestre il n'existe pas de dimorphisme pileux entre mâles et femelles, et les zones pileuses sont uniquement celles des cheveux, des sourcils et du pubis alors que le restant de la peau est glabre[6].

Chez certaines populations d'hominines mâtinées de néandertaliens[7] — à Nice ou en Macédoine par exemple — le dimorphisme pileux existe, ce qui fait que, si les zones pileuses sont identiques, les mâles présentent plus souvent que les femelles des densités plus fortes sur les mollets, les cuisses, le pubis, le torse, les épaules et le dos. Idem pour les pourtours du visage. Les différences sont parfois importantes selon les individus, des mâles sont dépourvus de pilosité — à l'exception des cheveux, des cils et des sourcils — alors que d'autres sont plus ou moins poilus sur des parties de leurs anatomies. Les avant-bras, les tibias, le bas du dos et les fesses sont des régions corporelles pouvant présenter de plus grosses densités de poils selon les hominines. Pour les femelles, la situation est la même, mais dans une moindre mesure. Les nuances entre mâles et femelles sont telles que l'estampillage mâle pour un hominine n'empêche pas pour autant qu'une femelle puisse être plus poilue que lui. Pour les hominines femelles, vieillir s'apparente souvent au développement de la moustache et de quelques poils au menton. Presque aucune partie du corps n'échappe à la présence d'une petite touffe de poils isolée, mais malgré ce qu'en dit l'expression "Avoir un poil dans la main"[8], comme les autres primates, les hominines mâles et femelles n'ont pas de système pileux sur la plante des pieds, ni dans la paume des mains[9].

Chenille déguisée en perruque blonde

En français, il existe un vocabulaire dédié pour désigner les régions pileuses du visage des hominines. Sur le dessus du crâne, les poils sont ainsi dénommés cheveux, sur les arcades sourcils, sur les paupières cils et barbe sur le pourtour de la mâchoire. Pour ceux au-dessus de la lèvre supérieure, il est employé le terme de moustache lorsque le système pileux n'est pas très dense sur le menton ou les joues. Ceux qui dépassent du nez et des oreilles n'ont pas de nom particulier et, comme ceux des aisselles et du pubis, ne sont désignés que par leur localisation. Tout au long de son cycle de vie, chaque hominines perd et produit des poils en permanence. Inlassablement, ils tombent et repoussent aux mêmes endroits. La vieillesse est la cause principale de la diminution des zones pileuses et de leurs densités. Jusqu'à parfois s'arrêter complètement. La calvitie — la perte des cheveux — partielle ou totale est un phénomène biologique du vieillissement plus marqué chez les mâles[10] mais l'éclaircissement général des régions pileuses du corps touche l'ensemble des hominines. Il est possible d'utiliser les mots de barbiche pour les vestiges d'une ancienne pilosité sur la mâchoire et couronne pour les cheveux qui perdurent au-dessus des oreilles et à l'arrière du crâne. Si la pratique de faux cheveux pour remplacer ceux disparus, appelée perruque, est attestée elle ne l'est pas pour les autres parties du corps hominine. À l'exception de la fausse barbe destinée au déguisement, pas de touffes de poils autocollantes pour les cuisses ou le dos par exemple.

Face à cette pousse permanente et aux impondérables biologiques, les hominines, selon les époques et les lieux, ont encadré socialement tout ce qui concerne les poils[11]. Des rituels, des imaginaires et des pratiques se forment pour encadrer ce qu'il doit en être fait, dit ou pensé. Il n'y a pas d'universalisme du poil. En avoir peut être valorisé alors qu'ailleurs ils sont pourchassés, des hominines en prennent soin alors que d'autres les cachent. Toutes les zones pileuses ne sont pas traitées à la même enseigne. Le plus courant pour les zones de pousse rapide que sont les cheveux et la barbe est la coupe régulière ou occasionnelle, soit en partielle, soit totale. Les cheveux et la barbe sont mis en forme selon des critères individuels ou culturels, sculptés, parfois parfumés ou décorés. L'épilation du crâne[12], de la mâchoire et du cou sont peu utilisées car douloureuses. Pour les autres zones pileuses, ou les hominines les laissent aller à leurs rythmes ou bien elles sont épilées ou rasées pour ne plus être visibles. Le pubis et les aisselles jouissent parfois d'un traitement particulier, leurs poils pouvant être raccourcis ou taillés dans des formes spéciales.

Contrairement à la plupart des bilatériens mammifères pour qui le pelage est encore une nécessité biologique, pour les hominines il est tellement réduit que son utilité est presque égale à rien. Si les cheveux sont des dissipateurs de chaleur pour le crâne, les cils et les sourcils une protection pour les yeux, si les poils pubiens et axillaires — des aisselles — sont des atténuateurs de frottements et des zones riches en délicieux phéromones, la pilosité du reste de l'anatomie des hominines est un reliquat génétique propre à chaque individu.

[L'hominine], épigone du singe, dépouillé des guenilles sous lesquelles la honte lui fait cacher son pitoyable corps pelé, ― avec quelle sollicitude il entretient les rares vestiges de son pelage ![13]

Généalogie hominine

Clémentine Clattaux naît le 5 mars 1865 à Chaumousey[14], un petit village vosgien peuplé d'environ 500 hominines, à moins de 10 kilomètres à l'est d’Épinal. Elle est la troisième et dernière née du couple d'agriculteurs Joseph Clattaux et Marie Gehin.

Ma jeunesse fut celle de toutes les filles de la campagne, obscure et laborieuse. J'avais une belle santé et le travail ne me fait pas peur. [...] Je peux vous assurer qu'à dix-huit ans, ma lèvre supérieure s'agrémentait déjà d'un duvet prometteur qui soulignait agréablement mon teint de brune. [...] À vingt ans, j'étais aussi belle que robuste.[15]

Dimorphisme pileux auriculo-crânien

Elle se fait raser par le barbier trois fois par mois. Manifestement androphile[16], en 1885, elle épouse Paul Delait, de dix ans son aîné, boulanger dans le village de Thaon-les-Vosges[17] où le couple s'installe. Clémentine Clattaux, désormais Delait, est vendeuse dans la boulangerie. Sept ans plus tard, elle ouvre un café mitoyen de leur boulangerie. "J'étais une femme de poids. À 30 ans, je pesais 80 kilos. À 40, j'approchais les 100"[15]. La pilosité sur son visage est telle qu'elle nécessite maintenant d'être rasée quotidiennement. De constitution physique solide, Clémentine Delait épaule son mari qui, perclus de rhumatismes, doit arrêter la boulangerie. Elle se consacre dorénavant seule à gérer le bar.

Dans mon café, je n'avais besoin de personne pour faire la police. Quand un individu essayait de me manquer de respect et qu'un premier avertissement ne lui suffisait pas, je l'empoignais, d'une main par la nuque, de l'autre par le fond de son pantalon et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il était dehors.[15]

Bonne vivante, elle se passionne aussi pour la pêche à la ligne, le vélo et la petite ménagerie qui vit avec elle. Une volière d'une centaine d'oiseaux, deux perroquets et une demie douzaine de chiens. Lors d'une balade à la foire de Nancy avec quelques-unes de ses amies, Clémentine Delait découvre le stand où est exhibée la "Femme à barbe". Elle décrit "un visage aux traits masculins, grossiers, des poils en bataille clairsemés, qui ont mis trop longtemps à pousser"[15]. La pseudo-phénomène de foire lui fait remarquer, à juste titre, qu'elle est bien plus dotée en poil qu'elle, et lui conseille une méthode "infaillible" pour se débarrasser définitivement de sa barbe. Clémentine Delait prend note de cette recette qui lui épargnerait "l'ennuyeux secours du rasoir...". De retour de la foire, et en réponse à ses commentaires désabusés sur la "Femme à barbe", un de ses clients du bar lui propose un pari. Cinq cent francs si elle arrête de se raser et se laisse pousser la barbe. Clémentine Delait se prend au jeu et accepte.

Le café de la Femme à Barbe

Malgré les réticences de ses parents et de son mari, Clémentine Delait ne se laisse pas dissuader. Elle se cache pendant les quinze premiers jours de la pousse de sa barbe et hésite à se monter dans son bar.

Une barbe de quinze jours n'est pas belle à voir. Mais, à mesure qu'elle grandissait, je la voyais prendre tournure. Le poil, d'un impeccable châtain, comme mes cheveux, s'ondulait mollement. Mon mari prenait plaisir à me le caresser, et moi-même je ne voyais pas ce nouvel ornement de mon visage sans une coquetterie amusée et satisfaite[15]

L'accueil enthousiaste qu'elle reçoit d'un de ses amis de Nancy, de passage à Thaon-les-Vosges, et sa proposition de faire imprimer des cartes postales encouragent Clémentine Delait à assumer pleinement sa nouvelle barbe. Les clients se pressent dans le bar pour venir s'émerveiller de cette véritable "Femme à barbe". Aux hominines du village se succèdent celleux venus de Nancy ou d’Épinal.

Mon café de désemplit plus. Tous les thaonnais voulurent le voir. Le lendemain, de nombreux curieux vinrent des environs, et la nouvelle se répandit, comme une traînée de poudre, qu'il y avait, à Thaon, une femme à barbe telle que jamais on n'en avait vue. [...] Ce que j'avais craint, surtout, en me montrant, c'était les moqueries de mes compatriotes. Ceux-ci, au contraire, semblaient plutôt fiers de moi[15]

Café de la Femme à barbe

En quelques mois, la vente des cartes postales est un vrai succès. Sur les photos, Clémentine Delait pose dans différentes robes élégantes, en intérieur ou dans un jardin, avec une "barbe magnifique, frisée, fournie, qui s'épanouissait en un double panache sur [sa] poitrine. La notoriété amène des clients dans son bar et les cartes postales sont un complément économique. Elle refuse la proposition alléchante financièrement qui lui est faîte d'une tournée d'exhibition aux États-Unis d'Amérique, préférant rester à Thaon pour prendre soin de son mari souffrant. Grâce à l'argent des cartes postales, elle lui offre une petit poney avec un attelage pour qu'il puisse se déplacer, puis un jardinet pour se reposer. "Il pleura de joie". La devanture du bar est repeinte et il est renommé Café de la Femme à Barbe. Star locale, elle est contactée pour participer à une soirée au profit des œuvres de bienfaisance lors de la foire d’Épinal de 1903. "Entrée sensationnelle de la Femme à barbe de Thaon dans la cage aux lions" annonce l'affiche. Un train spécial est affrété pour amener les hominines de Thaon à Épinal où plus de deux mille hominines attendent l'arrivée de la célèbre Madame Delait.

Gloire ? Vanité ? Suggestion ? Je ne saurais vous dire, mais je n'étais plus la même. Il ne me vint pas même à l'idée qu'à ce moment je ne pouvais être qu'une femme curieuse, exhibée par un barnum. J'étais beaucoup plus et beaucoup mieux. Beaucoup mieux, certes, qu'un ministre. Beaucoup mieux qu'un roi. Je ne perdais pas un pouce de ma taille. J'étais coiffée d'un petit canotier perché au-dessus du bourrelet de mes cheveux, comme c'était la mode, en ce temps là. J'avais une longue jupe cloche, garnie de volants, froufroutante. J'étais belle et j'entendais les murmures d'admiration des hommes.[15]

Enhardie après cette première prestation qui se termine bien, Clémentine Delait réitère quelques semaines plus tard à Saint-Dié et à Charmes où elle boit du champagne en cage avec le dompteur et les lions se couchent à ses pieds.

Avec ma jolie barbe en éventail, de trente-cinq centimètres de longueur — elle aurait pu en avoir le double, mais je la taillais, en coquette que j'étais — avec ma stature puissante — je pesais presque cent kg — vigoureuse et forte comme pas une, un désir me hantait : m'habiller en homme.[15]

Pour cela il faut faire une demande officielle auprès du ministère de l'Intérieur. En effet, depuis une loi de novembre 1800, dite de "permission de travestissement"[18], le port du pantalon pour les hominines femelles est soumis à interdiction et une autorisation dérogatoire peut être décrétée au cas par cas. Confiante en sa popularité, Clémentine Delait fait des démarches en 1904 auprès de divers fonctionnaires pour qu'ils interviennent en sa faveur, mais aucun ne daigne donner suite à une demande qu'ils jugent incongrue. Elle s'adresse alors à Armand Lederlin[19], maire de Thaon et industriel paternaliste spécialisé dans le textile, qui appuie l'obtention d'une autorisation de travestissement en écrivant à Émile Combes, le ministre de l'Intérieur. Quelques jours plus tard, l'autorisation arrive à Épinal par télégramme. Dans son nouvel accoutrement, elle part direction Paris où elle découvre avec amusement les joies de l’ambiguïté ou les avantages d'être considérée comme un hominine mâle. De nouvelles photographies sont réalisées pour des cartes postales la montrant habillée "comme un homme", lisant le journal, fumant le cigare ou buvant une bière.

Alternant comme bon lui semble les tenues masculines et féminines, et vivant d'éphémères moments de gloire, Clémentine Delait mène néanmoins une vie humble et travaille dur dans son bar. Alors que la guerre de 1914 vient d'éclater, elle se rend à Biarritz avec son mari afin qu'il profite du climat propice à ses rhumatismes. Arrêté par un gendarme qui trouve suspect de voir une hominine femelle avec une barbe, le couple se prend quelques coups et des insultes fusent, les accusant d'être des espions. Reconnue par un militaire ayant été en garnison à Épinal, Clémentine Delait est relâchée ainsi que son mari malade que lui "est rendu plus mort que vif".

Notes

  1. genderfluid
  2. bilatériens
  3. mammifères
  4. hominines
  5. Priscille Touraille, "Mâle/Femelle", Encyclopédie critique du genre, 2021 - En ligne
  6. Priscille Touraille, "Des poils et des hommes. Entre réalités biologiques et imaginaires de genre eurocentrés", Cahiers d'anthropologie sociale, 2010/1, n°6 - En ligne
  7. néandertaliens
  8. "Avoir un poil dans la main"
  9. L'occasion de placer ici "Poil aux mains" comme le font par jeu les enfants, "Poil aux dents".
  10. Le futur sera chauve, 2019 - En ligne
  11. Thématique "Poils et sang" dans les Cahiers d'anthropologie sociale, 2010/1, n°6
  12. Voir une tentative d'épilation crânienne - En ligne
  13. Ladislav Klíma, Le monde comme conscience et comme rien, 1904
  14. Chaumousey
  15. 15,0 15,1 15,2 15,3 15,4 15,5 15,6 et 15,7 Madame Delait, Les mémoires de la femme à barbe, 1934 - En ligne
  16. androphile
  17. Thaon-les-Vosges
  18. permission de travestissement
  19. Armand Lederlin