Biófilo Panclasta : Différence entre versions

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Lorsque des hominines, venant d'Europe, arrivent en Amérique du sud vers la fin du XV<sup><small>ème</small></sup> siècle après JC<sup>&#9400;</sup><ref>JC<sup>&#9400;</sup></ref>, illes y trouvent de vastes sociétés organisées et des États puissants. Dans la confrontation qui s'en suit, ces derniers perdent le contrôle politique sur les populations au bénéfice des hominines d'Europe qui instaurent de nouvelles formes d'organisation politique. Exploitées et soumises depuis des siècles par les pouvoirs politiques locaux, les populations d'hominines se retrouvent dorénavant dominées par différents États européens implantés durablement sur le sol sud-américain. L'Espagne et le Portugal sont les premiers à prendre pied sur ce sous-continent, puis les Pays-Bas, et plus tardivement la France, l'Angleterre, puis les États-Unis d'Amérique du nord. Pendant des siècles, ces territoires conquis sont gérés comme des zones périphériques, des colonies où les ressources naturelles sont pillées afin de bénéficier aux métropoles européennes et les populations locales sont administrées avec encore plus de violence que celles d'Europe. Des millions d'hominines mâles et femelles sont importés d'Afrique pour être mis en esclavage dans les cultures et les mines de ces colonies<ref>Marcus Rediker, ''À bord du négrier'', Seuil, 2013. Olivier Grenouilleau, ''Les Traites négrières, essai d'histoire globale'', Gallimard, 2004</ref>. Quoiqu'en disent les déclarations d'intention, les discours racistes ou les considérations religieuses, les hominines d'Amérique du sud, d'Afrique et d'Europe se métissent. Hormis les histoires singulières, le brassage se fait selon les stratifications sociales qui s'établissent au long de la colonisation. Le racisme des hominines d'Europe impose une hiérarchie entre les différentes populations et métissages. Mâles ou femelles, les esclaves africains et les amérindiens sont au bas de cette échelle, puis viennent les métis des uns ou des autres avec des européens qui n'hésitent pas à se toiser entre elleux.
 
Lorsque des hominines, venant d'Europe, arrivent en Amérique du sud vers la fin du XV<sup><small>ème</small></sup> siècle après JC<sup>&#9400;</sup><ref>JC<sup>&#9400;</sup></ref>, illes y trouvent de vastes sociétés organisées et des États puissants. Dans la confrontation qui s'en suit, ces derniers perdent le contrôle politique sur les populations au bénéfice des hominines d'Europe qui instaurent de nouvelles formes d'organisation politique. Exploitées et soumises depuis des siècles par les pouvoirs politiques locaux, les populations d'hominines se retrouvent dorénavant dominées par différents États européens implantés durablement sur le sol sud-américain. L'Espagne et le Portugal sont les premiers à prendre pied sur ce sous-continent, puis les Pays-Bas, et plus tardivement la France, l'Angleterre, puis les États-Unis d'Amérique du nord. Pendant des siècles, ces territoires conquis sont gérés comme des zones périphériques, des colonies où les ressources naturelles sont pillées afin de bénéficier aux métropoles européennes et les populations locales sont administrées avec encore plus de violence que celles d'Europe. Des millions d'hominines mâles et femelles sont importés d'Afrique pour être mis en esclavage dans les cultures et les mines de ces colonies<ref>Marcus Rediker, ''À bord du négrier'', Seuil, 2013. Olivier Grenouilleau, ''Les Traites négrières, essai d'histoire globale'', Gallimard, 2004</ref>. Quoiqu'en disent les déclarations d'intention, les discours racistes ou les considérations religieuses, les hominines d'Amérique du sud, d'Afrique et d'Europe se métissent. Hormis les histoires singulières, le brassage se fait selon les stratifications sociales qui s'établissent au long de la colonisation. Le racisme des hominines d'Europe impose une hiérarchie entre les différentes populations et métissages. Mâles ou femelles, les esclaves africains et les amérindiens sont au bas de cette échelle, puis viennent les métis des uns ou des autres avec des européens qui n'hésitent pas à se toiser entre elleux.
  
Alors que les Pays-Bas, la France et l'Angleterre s'installent confortablement sur le pourtour de la mer des Caraïbes<ref>Oruno Denis Lara, ''Les Caraïbes'', PUF "Que sais-je ?", 1997</ref>, l'Espagne est contestée dans ses colonies sud-américaines dès le début du XIX<sup><small>ème</small></sup> siècle. Les réformes proposées par la métropole ne satisfont pas les pouvoirs politiques locaux favorables à plus d'autonomie, ni ne calment les velléités d'indépendance qui se font jour. Les guerres — dont la figure emblématique est Simon Bolivar<ref>Simon Bolivar</ref> — qui opposent entre 1810 et 1825 les armées espagnoles et les revendications d'autonomie accrue se soldent par l'émiettement progressif de l'empire colonial espagnol en Amérique du sud. Après l'indépendance du Paraguay quelques années plus tôt, les Provinces-Unies de la Plata proclament leur indépendance de l'Espagne en 1816 puis se scindent dix ans plus tard entre Argentine et Uruguay. Le Chili accède à l'indépendance en 1818, le Pérou en 1821 et la Bolivie quatre années plus tard. Au nord de l'empire,  la Colombie naît en 1819 et le royaume du Mexique en 1821. Après un peu plus de dix ans, la Colombie se divise entre le Venezuela, l’Équateur et la Nouvelle-Grenade. Les frontières de cette dernière incluent l'actuelle Colombie, le Panama et la côte des Mosquitos au Nicaragua. Le Mexique se fracture entre le Mexique, au nord, et les Provinces-Unies d'Amérique centrale après deux ans d'existence. Les provinces centre-américaines se divisent en 1839 entre Guatemala, Salvador, Honduras<ref>Le Honduras britannique reste rattaché à l'Angleterre jusqu'à son indépendance en 1981 sous le nom de Belize</ref>, Costa Rica et Nicaragua, et le Mexique perd ses territoires du nord, Texas et Californie<ref>Texas et Californie</ref>, dans la guerre qui l'oppose aux États-Unis d'Amérique dans la décennie 1840. Les dynamiques qui mènent à ces indépendances sont un mélange de revendications sociales pour les plus pauvres des hominines et une volonté d'émancipation des élites coloniales vis-à-vis de la métropole. Les pays naissant n'hésitent pas à se faire quelques guerres pour redéfinir leurs frontières. Ces luttes concernent presque exclusivement les hominines d'ascendance européenne car les esclaves ne sont pas inclus et les amérindiens sont traités avec mépris.
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Alors que les Pays-Bas, la France et l'Angleterre s'installent confortablement sur le pourtour de la mer des Caraïbes<ref>Oruno Denis Lara, ''Les Caraïbes'', PUF "Que sais-je ?", 1997</ref>, l'Espagne est contestée dans ses colonies sud-américaines dès le début du XIX<sup><small>ème</small></sup> siècle. Les réformes proposées par la métropole ne satisfont pas les pouvoirs politiques locaux favorables à plus d'autonomie, ni ne calment les velléités d'indépendance qui se font jour. Les guerres — dont la figure emblématique est Simon Bolivar<ref>Simon Bolivar</ref> — qui opposent entre 1810 et 1825 les armées espagnoles et les revendications d'autonomie accrue se soldent par l'émiettement progressif de l'empire colonial espagnol en Amérique du sud. Après l'indépendance du Paraguay quelques années plus tôt, les Provinces-Unies de la Plata proclament leur indépendance de l'Espagne en 1816 puis se scindent dix ans plus tard entre Argentine et Uruguay. Le Chili accède à l'indépendance en 1818, le Pérou en 1821 et la Bolivie quatre années plus tard. Au nord de l'empire,  la Colombie naît en 1819 et le royaume du Mexique en 1821. Après un peu plus de dix ans, la Colombie se divise entre le Venezuela, l’Équateur et la Nouvelle-Grenade. Les frontières de cette dernière incluent l'actuelle Colombie, le Panama et la côte des Mosquitos au Nicaragua. Le Mexique se fracture entre le Mexique, au nord, et les Provinces-Unies d'Amérique centrale après deux ans d'existence. Les provinces centre-américaines se divisent en 1839 entre Guatemala, Salvador, Honduras<ref>Le Honduras britannique reste rattaché à l'Angleterre jusqu'à son indépendance en 1981 sous le nom de Belize</ref>, Costa Rica et Nicaragua, et le Mexique perd ses territoires du nord, Texas et Californie<ref>Texas et Californie</ref>, dans la guerre qui l'oppose aux États-Unis d'Amérique dans la décennie 1840. Les dynamiques qui mènent à ces indépendances sont un mélange de revendications sociales pour les plus pauvres des hominines et une volonté d'émancipation des élites coloniales vis-à-vis de la métropole. Les pays naissant n'hésitent pas à se faire quelques guerres pour redéfinir leurs frontières. Ces luttes concernent presque exclusivement les hominines d'ascendance européenne car les esclaves ne sont pas inclus et les amérindiens sont traités avec mépris. Ces deux "catégories sociales" mènent leurs propres luttes pour répondre à leurs situations spécifiques.
  
 
== Santanderien ==
 
== Santanderien ==

Version du 1 avril 2021 à 16:40

Biófilo Panclasta. Vagabond solitaire et explosif.


[En cours de rédaction]


Paysage bolivarien

Depuis la rencontre géologique entre l'Amérique du nord et celle du sud, cette dernière s'est peuplée d'espèces animales qui n'étaient pas encore présentes sur son sol. D'autres disparaissent. Arrivant du nord, le lama s'installe et fait souche au sud, puis disparaît du nord. Les mammifères marsupiaux reculent sur l'ensemble du continent et déclinent face à l'expansion des mammifères placentaires, pour ne survivre que dans le sud. L'arrivée des hominines n'est pas datée précisément et les routes utilisées pour cette implantation sont des sujets de controverses sérieuses entre les spécialistes. N'y a-t-il eu que les chemins terrestres venus du nord ou des hominines se sont-illes implantés à partir du sud venant de la mer ? Ou les deux ? Sont-illes passés du nord au sud, ou l'inverse, à pied ou par cabotage ? Quelle que soit l'hypothèse, la certitude partagée est l'existence d'hominines dans les parties nord et sud du continent américain depuis des dizaines de milliers d'années[1].

Centaure bolivarien ou déguisement de lama ?[2]

Lorsque des hominines, venant d'Europe, arrivent en Amérique du sud vers la fin du XVème siècle après JC[3], illes y trouvent de vastes sociétés organisées et des États puissants. Dans la confrontation qui s'en suit, ces derniers perdent le contrôle politique sur les populations au bénéfice des hominines d'Europe qui instaurent de nouvelles formes d'organisation politique. Exploitées et soumises depuis des siècles par les pouvoirs politiques locaux, les populations d'hominines se retrouvent dorénavant dominées par différents États européens implantés durablement sur le sol sud-américain. L'Espagne et le Portugal sont les premiers à prendre pied sur ce sous-continent, puis les Pays-Bas, et plus tardivement la France, l'Angleterre, puis les États-Unis d'Amérique du nord. Pendant des siècles, ces territoires conquis sont gérés comme des zones périphériques, des colonies où les ressources naturelles sont pillées afin de bénéficier aux métropoles européennes et les populations locales sont administrées avec encore plus de violence que celles d'Europe. Des millions d'hominines mâles et femelles sont importés d'Afrique pour être mis en esclavage dans les cultures et les mines de ces colonies[4]. Quoiqu'en disent les déclarations d'intention, les discours racistes ou les considérations religieuses, les hominines d'Amérique du sud, d'Afrique et d'Europe se métissent. Hormis les histoires singulières, le brassage se fait selon les stratifications sociales qui s'établissent au long de la colonisation. Le racisme des hominines d'Europe impose une hiérarchie entre les différentes populations et métissages. Mâles ou femelles, les esclaves africains et les amérindiens sont au bas de cette échelle, puis viennent les métis des uns ou des autres avec des européens qui n'hésitent pas à se toiser entre elleux.

Alors que les Pays-Bas, la France et l'Angleterre s'installent confortablement sur le pourtour de la mer des Caraïbes[5], l'Espagne est contestée dans ses colonies sud-américaines dès le début du XIXème siècle. Les réformes proposées par la métropole ne satisfont pas les pouvoirs politiques locaux favorables à plus d'autonomie, ni ne calment les velléités d'indépendance qui se font jour. Les guerres — dont la figure emblématique est Simon Bolivar[6] — qui opposent entre 1810 et 1825 les armées espagnoles et les revendications d'autonomie accrue se soldent par l'émiettement progressif de l'empire colonial espagnol en Amérique du sud. Après l'indépendance du Paraguay quelques années plus tôt, les Provinces-Unies de la Plata proclament leur indépendance de l'Espagne en 1816 puis se scindent dix ans plus tard entre Argentine et Uruguay. Le Chili accède à l'indépendance en 1818, le Pérou en 1821 et la Bolivie quatre années plus tard. Au nord de l'empire, la Colombie naît en 1819 et le royaume du Mexique en 1821. Après un peu plus de dix ans, la Colombie se divise entre le Venezuela, l’Équateur et la Nouvelle-Grenade. Les frontières de cette dernière incluent l'actuelle Colombie, le Panama et la côte des Mosquitos au Nicaragua. Le Mexique se fracture entre le Mexique, au nord, et les Provinces-Unies d'Amérique centrale après deux ans d'existence. Les provinces centre-américaines se divisent en 1839 entre Guatemala, Salvador, Honduras[7], Costa Rica et Nicaragua, et le Mexique perd ses territoires du nord, Texas et Californie[8], dans la guerre qui l'oppose aux États-Unis d'Amérique dans la décennie 1840. Les dynamiques qui mènent à ces indépendances sont un mélange de revendications sociales pour les plus pauvres des hominines et une volonté d'émancipation des élites coloniales vis-à-vis de la métropole. Les pays naissant n'hésitent pas à se faire quelques guerres pour redéfinir leurs frontières. Ces luttes concernent presque exclusivement les hominines d'ascendance européenne car les esclaves ne sont pas inclus et les amérindiens sont traités avec mépris. Ces deux "catégories sociales" mènent leurs propres luttes pour répondre à leurs situations spécifiques.

Santanderien

Stirnérien

Notes

  1. Voir "La préhistoire américaine est-elle aux mains d’idéologies ?" dans l'émission Carbone 14 sur France Culture, 2 janvier 2021 - En ligne
  2. Dans toutes les bonnes boutiques - En ligne
  3. JC
  4. Marcus Rediker, À bord du négrier, Seuil, 2013. Olivier Grenouilleau, Les Traites négrières, essai d'histoire globale, Gallimard, 2004
  5. Oruno Denis Lara, Les Caraïbes, PUF "Que sais-je ?", 1997
  6. Simon Bolivar
  7. Le Honduras britannique reste rattaché à l'Angleterre jusqu'à son indépendance en 1981 sous le nom de Belize
  8. Texas et Californie