Andaman et Nicobar (Îles)

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Îles Andaman et Nicobar.


[En cours de rédaction]


Archipel nousantarien

Archipel andamano-nicobarien

L'insulinde désigne une vaste chaîne montagneuse qui émerge au nord-est de l'océan Indien. Elle s'est constituée de la rencontre entre une excroissance de la plaque tectonique eurasienne, entourée de la plaque indienne à l'ouest et philippine à l'est, et de la plaque australienne au sud. Elle forme une vaste zone volcanique entre l'océan Indien et le Pacifique sur environ 2 millions de km2 et plus de 25000 îles et îlots. Pour des raisons qui dépassent la protivophilie, les hominines de cette région ont divisé la chaîne montagneuse en différents pays qu'ils nomment dorénavant Philippines, Indonésie[1], Malaisie, Brunei et Timor oriental. Ainsi qu'une minuscule partie de l'Inde, les îles Andaman et Nicobar. Actuellement, la population de l'archipel est estimée à 400 millions d'hominines.

Pour désigner cet ensemble géographique, le terme de nusantara a été introduit pour remplacer "insulinde", "monde malais" ou "austronésien" qui sentent la colonisation et les classifications racistes du XIXème siècle. Basé sur l'étymon nusa (îles), le mot javanais, nusantara signifie "îles de l'extérieur" dans le sens de "autres que celle de Java". Une étymologie sanskrite postule que antara signifie "entre" et que par conséquent nusantara prend le sens de "archipel" et par extension le terme est utilisé pour nommer l'ensemble de l'archipel nousantarien.

Andaman & Nicobar

Possession de l'Inde, les îles des Andaman et de Nicobar sont situées à l'extrême-nord de la chaîne montagneuse nousantarienne, au large du Myanmar (ex-Birmanie), et sont séparées de l'Inde par environ 1312 km d'eau du golfe de Bengale. Distant de 200 km du nord de l'île de Sumatra, le petit archipel est fait de deux groupes d'îles, séparés d'une centaine de kilomètres. Les Nicobar sont constitués de 22 îles, dont 12 habitées par des hominines, pour une superficie de 1840 km2 et les Andaman de 550 îles, dont 26 habitées, pour 6400 km2. Les premières tiennent leur nom d'un terme de la langue tamoule signifiant "nu" et les secondes sont à rapprocher d'un terme sanskrit ayant le sens de "hominine nu". Quelques récits mentionnent des hominines vivant nus sur certaines de ces îles[2].

L'archipel andamano-nicobarien est connu des empires du sous-continent indien ou sud-asiatiques qui les incorporent dans leurs zones d'influence sans néanmoins s'y établir définitivement. Dans le milieu du XVIIIème siècle après JC[3], le royaume du Danemark s'installe sur des îles Nicobar qu'il incorpore à son empire sous le nom de Nouveau Danemark. Mais les épisodes de paludisme contraignent les colons danois à quitter définitivement les Nicobar moins d'un siècle plus tard. L'empire britannique s'empare des îles Andaman à la fin du XVIIIème siècle et les annexe à ses colonies des Indes orientales. En 1868, les Nicobar sont cédées par le Danemark aux britanniques. Lorsque ces empires coloniaux européens annexent l'archipel andamano-nicobarien, les îles sont habitées par des hominines chasseurs-cueilleurs. Leur population est alors estimée à quelques dizaines de milliers. Un climat tropical et des zones forestières denses leur fournissent une auto-suffisance alimentaire. Les différentes pratiques linguistiques des Nicobar se rattachent au khmer et au viet, alors que celles des Andaman constituent un groupe distinct, lui-même subdivisé.

Archipel du goulag

Lorsqu'ils s'installent dans les Andaman, les britanniques ont pour projet d'en faire une colonie pénitentiaire, géographiquement isolée du reste de son empire. Dès 1789, une colonie est mise en place sur la petite île Chattam dans le sud-est de l'île de la Grande-Andaman, près de l'actuelle ville de Port Blair. Après deux années, la colonie est déménagée dans le nord de la Grande-Andaman puis finalement définitivement fermée en 1796 après de très nombreux morts parmi les prisonniers. Pour faire face à l'augmentation du nombre de prisonniers fait lors de manifestations anti-britanniques dans les Indes orientales, les autorités lancent la construction d'une nouvelle prison sur l'île Viper, près de Port Blair, à partir de 1857. Sur Ross, une autre petite île de la rade de Port Blair, une nouvelle colonie pénitentiaire est ouverte. Les conditions de détention sont déplorables, les gardiens cruels et les morts nombreuses. Un premier groupe de 200 prisonniers, venant des Indes et de l'Arabie[4], sont déportés vers les Andaman. Enchaînés, mal nourris et malades, ils sont contraints de construire des baraquements et de défricher une partie de la dense forêt pour accueillir un millier de prisonniers. Sur les 8000 prisonniers arrivés entre 1859 et 1864 dans les Andaman et parqués sur l'île Ross, plus de 3500 décèdent de maladie et de mauvais traitements. Soit une mortalité de 700 par an. Dans le début des années 1870, les britanniques lancent des tests pharmaceutiques sur environ 10000 prisonniers pour lutter contre le paludisme. Les effets secondaires sont terribles et causent la mort de nombre d'entre eux. Outre les conditions de détention, les hominines prisonniers doivent faire face à l'hostilité des hominines autochtones des îles. En 1859 ces derniers attaquent la colonie pénitentiaire de Ross pour s'opposer à l'avancée coloniale. Même si le rapport de force militaire est au bénéfice des britanniques, les hominines autochtones maintiennent la pression et parfois tuent ceux qui s'aventurent trop loin de la colonie. Entre les prisonniers et leurs geôliers les tensions sont permanentes. Un prisonnier assassine le vice-roi des Indes britanniques lors de sa visite de la colonie pénitentiaire en 1872. Les évasions sont durement réprimées et les évadés ne peuvent compter sur l'aide des hominines andamanais qui n'hésitent pas à les tuer.

Le panopticon de Port Blair
En 1896, pour faire face au nombre grandissant de prisonniers, les britanniques entament la construction d'une nouvelle prison à Port Blair. Le projet est basé sur le principe du panopticon[5] où 696 cellules de 4,5 mètres sur 2,7 sont réparties dans un bâtiment en forme de sept rayons de roues de vélo dont le centre est le poste de contrôle. Cette structure permet de limiter au maximum les communications entre les prisonniers. Après dix ans de travaux, cette prison de haute-sécurité est opérationnelle en 1906. Les britanniques y déportent des milliers d'hominines opposés à la politique coloniale dans les Indes orientales. La plupart des prisonniers appartiennent aux nombreux mouvements qui luttent pour une Inde indépendante ou pour le refus de la partition entre l'Inde et le Pakistan, qu'il soient nationalistes hindous, révolutionnaires marxistes, religieux traditionalistes ou anti-colonialistes laïques, qu'ils aient opté pour un opposition pacifiste ou soient adeptes de la violence politique. Cet archipel du goulag[6] est un haut-lieu de la torture et des mauvais traitements à la sauce Worcestershire : lorsqu'ils ne sont pas tués par pendaison pour des tentatives d'évasion ou de révoltes, ou assassinés lors de séances de tortures, les prisonniers décèdent du manque de nourriture, de maladies ou de suicides désespérés. La prison est surnommée Kala Pani (Eaux noires) en référence à un tabou de la culture hindouiste qui proscrit la traversée des océans, au risque de perdre la pureté assurée par les eaux du Gange et son statut dans le système de castes ou d'y rencontrer des monstres marins[7].

Environ 80000 hominines - dont peu ont survécu - sont envoyés dans cet archipel jusqu'en 1941, date à la quelle un tremblement de terre endommage gravement quatre ailes de la prison de Port Blair, ailes qui seront par la suite fermées puis détruites. En 1942, les forces armées nippones chassent les britanniques des Andaman et Nicobar et occupent l'archipel. Ils prennent le contrôle des prisons. Pendant trois ans ils administrent, à la sauce shoyu, le territoire où ils envoient un détachement de 600 militaires et font parvenir quelques "femmes de confort" coréennes ou malaises[8]. Comme leurs prédécesseurs britanniques, la torture des prisonniers est une activité du quotidien, un raffinement sadique[9]. Pour cause de Seconde guerre mondiale, les conditions de vie sur l'archipel sont de plus en plus difficiles, et pas seulement pour les prisonniers. Le manque de nourriture est le principal problème. Les nippons décident même, en 1945, d'expulser vers l'intérieur des îles entre 250 et 700 hominines pour qu'ils y trouvent de quoi survivre. La plupart meurent. Selon les estimations, cette occupation militaire est responsable de plus de 2000 morts.

Après la fin de la Seconde guerre mondiale et la capitulation nippone, l'archipel andamano-nicobarien est "restitué" aux britanniques, puis avec l'indépendance de l'Inde en 1947, il est incorporé à ce nouveau pays. Des colonies pénitentiaires des îles Viper et Ross, il ne reste maintenant que des ruines. Les trois ailes de la prison de Port Blair qui ont survécu au tremblement de terre sont transformées en musée par les nouvelles autorités indiennes, symboles de la barbarie coloniale dans la mythologie nationaliste indienne[10].

Archipel andamano-nicobarien

Archipel de rien

Notes

  1. Moins l'île de Papouasie-Nouvelle Guinée qui appartient à la plaque australienne.
  2. récits
  3. JC
  4. Wahabi
  5. Panopticon
  6. archipel du goulag
  7. Mutineries
  8. "femmes de confort"
  9. seuls dans tout le règne animal à le pratiquer, le sadisme est le propre des hominines.
  10. Cinéma