Andaman et Nicobar (Îles) : Différence entre versions

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Pour désigner cet ensemble géographique, le terme de ''nusantara'' a été introduit pour remplacer "insulinde", "monde malais" ou "austronésien" qui sentent la colonisation et les classifications racistes du XIX<sup>ème</sup> siècle. Basé sur l'étymon ''nusa'' (îles), le mot javanais, ''nusantara'' signifie "îles de l'extérieur" dans le sens de "autres que celle de Java". Une étymologie sanskrite postule que ''antara'' signifie "entre" et que par conséquent ''nusantara'' prend le sens de "archipel" et par extension le terme est utilisé pour nommer l'ensemble de l'archipel nousantarien.
 
Pour désigner cet ensemble géographique, le terme de ''nusantara'' a été introduit pour remplacer "insulinde", "monde malais" ou "austronésien" qui sentent la colonisation et les classifications racistes du XIX<sup>ème</sup> siècle. Basé sur l'étymon ''nusa'' (îles), le mot javanais, ''nusantara'' signifie "îles de l'extérieur" dans le sens de "autres que celle de Java". Une étymologie sanskrite postule que ''antara'' signifie "entre" et que par conséquent ''nusantara'' prend le sens de "archipel" et par extension le terme est utilisé pour nommer l'ensemble de l'archipel nousantarien.
  
== Andaman & Nicobar ==
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=== Andaman & Nicobar ===
  
 
Possession de l'Inde, les îles des Andaman et de Nicobar sont situées à l'extrême-nord de la chaîne montagneuse nousantarienne, au large du Myanmar (ex-Birmanie), et sont séparées de l'Inde par environ [[ACAB|1312]] km d'eau du golfe de Bengale. Distant de 200 km du nord de l'île de Sumatra, le petit archipel est fait de deux groupes d'îles, séparés d'une centaine de kilomètres. Les Nicobar sont constitués de  22 îles, dont 12 habitées par des hominines, pour une superficie de 1840 km<sup>2</sup> et les Andaman de 550 îles, dont 26 habitées, pour 6400 km<sup>2</sup>. Les premières tiennent leur nom d'un terme de la langue tamoule signifiant "nu" et les secondes sont à rapprocher d'un terme sanskrit ayant le sens de "hominine nu". Quelques récits mentionnent des hominines vivant nus sur certaines de ces îles<ref>récits</ref>.  
 
Possession de l'Inde, les îles des Andaman et de Nicobar sont situées à l'extrême-nord de la chaîne montagneuse nousantarienne, au large du Myanmar (ex-Birmanie), et sont séparées de l'Inde par environ [[ACAB|1312]] km d'eau du golfe de Bengale. Distant de 200 km du nord de l'île de Sumatra, le petit archipel est fait de deux groupes d'îles, séparés d'une centaine de kilomètres. Les Nicobar sont constitués de  22 îles, dont 12 habitées par des hominines, pour une superficie de 1840 km<sup>2</sup> et les Andaman de 550 îles, dont 26 habitées, pour 6400 km<sup>2</sup>. Les premières tiennent leur nom d'un terme de la langue tamoule signifiant "nu" et les secondes sont à rapprocher d'un terme sanskrit ayant le sens de "hominine nu". Quelques récits mentionnent des hominines vivant nus sur certaines de ces îles<ref>récits</ref>.  
  
 
L'archipel andamano-nicobarien est connu des empires du sous-continent indien ou sud-asiatiques qui les incorporent dans leurs zones d'influence sans néanmoins s'y établir définitivement. Dans le milieu du XVIII<sup>ème</sup> siècle après JC<ref>JC</ref>, le royaume du Danemark s'installe sur des îles Nicobar qu'il incorpore à son empire sous le nom de Nouveau Danemark. Mais les épisodes de paludisme contraignent les colons danois à quitter définitivement les Nicobar moins d'un siècle plus tard. L'empire britannique s'empare des îles Andaman à la fin du XVIII<sup>ème</sup> siècle et les annexe à ses colonies des Indes orientales. En 1868, les Nicobar sont cédées par le Danemark aux britanniques. Lorsque ces empires coloniaux européens annexent l'archipel andamano-nicobarien, les îles sont habitées par des hominines chasseurs-cueilleurs. Leur population est alors estimée à quelques dizaines de milliers. Un climat tropical et des zones forestières denses leur fournissent une auto-suffisance alimentaire. Les différentes pratiques linguistiques des Nicobar se rattachent au khmer et au viet, alors que celles des Andaman constituent un groupe distinct, lui-même subdivisé.
 
L'archipel andamano-nicobarien est connu des empires du sous-continent indien ou sud-asiatiques qui les incorporent dans leurs zones d'influence sans néanmoins s'y établir définitivement. Dans le milieu du XVIII<sup>ème</sup> siècle après JC<ref>JC</ref>, le royaume du Danemark s'installe sur des îles Nicobar qu'il incorpore à son empire sous le nom de Nouveau Danemark. Mais les épisodes de paludisme contraignent les colons danois à quitter définitivement les Nicobar moins d'un siècle plus tard. L'empire britannique s'empare des îles Andaman à la fin du XVIII<sup>ème</sup> siècle et les annexe à ses colonies des Indes orientales. En 1868, les Nicobar sont cédées par le Danemark aux britanniques. Lorsque ces empires coloniaux européens annexent l'archipel andamano-nicobarien, les îles sont habitées par des hominines chasseurs-cueilleurs. Leur population est alors estimée à quelques dizaines de milliers. Un climat tropical et des zones forestières denses leur fournissent une auto-suffisance alimentaire. Les différentes pratiques linguistiques des Nicobar se rattachent au khmer et au viet, alors que celles des Andaman constituent un groupe distinct, lui-même subdivisé.
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== Archipel du goulag ==
  
 
[[Fichier:nicobarandaman.png|200px|thumb|right|Archipel andamano-nicobarien]]Lorsqu'ils s'installent dans les Andaman, les britanniques ont pour projet d'en faire une colonie pénitentiaire, géographiquement isolée du reste de son empire. Dès 1789, une colonie est mise en place sur la petite île de Chattam dans le sud-est de l'île de la Grande-Andaman, près de l'actuelle ville de Port Blair. Après deux années, la colonie est déménagée dans le nord de la Grande-Andaman puis finalement définitivement fermée en 1796 après de très nombreux morts parmi les prisonniers. Pour faire face à l'augmentation du nombre de prisonniers fait lors de manifestations anti-britanniques dans les Indes orientales, les autorités lancent la construction d'une nouvelle prison sur l'île des Vipères, près de Port Blair, à partir de 1857. Sur Ross, une autre petite île de la rade de Port Blair, une nouvelle colonie pénitentiaire est ouverte. Les conditions de détention sont déplorables, les gardiens cruels et les morts nombreuses. Un premier groupe de 200 prisonniers, venant des Indes et de l'Arabie, est déporté vers les Andaman. Enchaînés, mal nourris et malades, ils sont contraints de construire des baraquements et de défricher une partie de la dense forêt pour accueillir un millier de prisonniers. Sur les 8000 prisonniers arrivés entre 1859 et 1864 dans les Andaman et parqués sur l'île Ross, plus de 3500 décèdent de maladie et de mauvais traitements. Soit une mortalité de 700 par an. Dans le début des années 1870, les britanniques lancent des tests pharmaceutiques sur environ 10000 prisonniers pour lutter contre le paludisme. Les effets secondaires sont terribles et causent la mort de nombre d'entre eux. Outre les conditions de détention, les hominines prisonniers doivent faire face à l'hostilité des hominines autochtones des îles. En 1859 ces derniers attaquent la colonie pénitentiaire de Ross pour s'opposer à l'avancée coloniale. Même si le rapport de force militaire est au bénéfice des britanniques, les hominines autochtones maintiennent la pression et parfois tuent ceux qui s'aventurent trop loin de la colonie. Entre les prisonniers et leurs geôliers les tensions sont permanentes. Un prisonnier assassine le vice-roi des Indes britanniques lors de sa visite de la colonie pénitentiaire en 1872. Les évasions sont durement réprimées et les évadés ne peuvent compter sur l'aide des hominines andamanais qui n'hésitent pas à les tuer.
 
[[Fichier:nicobarandaman.png|200px|thumb|right|Archipel andamano-nicobarien]]Lorsqu'ils s'installent dans les Andaman, les britanniques ont pour projet d'en faire une colonie pénitentiaire, géographiquement isolée du reste de son empire. Dès 1789, une colonie est mise en place sur la petite île de Chattam dans le sud-est de l'île de la Grande-Andaman, près de l'actuelle ville de Port Blair. Après deux années, la colonie est déménagée dans le nord de la Grande-Andaman puis finalement définitivement fermée en 1796 après de très nombreux morts parmi les prisonniers. Pour faire face à l'augmentation du nombre de prisonniers fait lors de manifestations anti-britanniques dans les Indes orientales, les autorités lancent la construction d'une nouvelle prison sur l'île des Vipères, près de Port Blair, à partir de 1857. Sur Ross, une autre petite île de la rade de Port Blair, une nouvelle colonie pénitentiaire est ouverte. Les conditions de détention sont déplorables, les gardiens cruels et les morts nombreuses. Un premier groupe de 200 prisonniers, venant des Indes et de l'Arabie, est déporté vers les Andaman. Enchaînés, mal nourris et malades, ils sont contraints de construire des baraquements et de défricher une partie de la dense forêt pour accueillir un millier de prisonniers. Sur les 8000 prisonniers arrivés entre 1859 et 1864 dans les Andaman et parqués sur l'île Ross, plus de 3500 décèdent de maladie et de mauvais traitements. Soit une mortalité de 700 par an. Dans le début des années 1870, les britanniques lancent des tests pharmaceutiques sur environ 10000 prisonniers pour lutter contre le paludisme. Les effets secondaires sont terribles et causent la mort de nombre d'entre eux. Outre les conditions de détention, les hominines prisonniers doivent faire face à l'hostilité des hominines autochtones des îles. En 1859 ces derniers attaquent la colonie pénitentiaire de Ross pour s'opposer à l'avancée coloniale. Même si le rapport de force militaire est au bénéfice des britanniques, les hominines autochtones maintiennent la pression et parfois tuent ceux qui s'aventurent trop loin de la colonie. Entre les prisonniers et leurs geôliers les tensions sont permanentes. Un prisonnier assassine le vice-roi des Indes britanniques lors de sa visite de la colonie pénitentiaire en 1872. Les évasions sont durement réprimées et les évadés ne peuvent compter sur l'aide des hominines andamanais qui n'hésitent pas à les tuer.

Version du 8 mars 2019 à 14:15

Îles Andaman et Nicobar.


[En cours de rédaction]


Archipel nousantarien

Fichier:Plaque.png
Plaques tectoniques en 2018

L'insulinde désigne une vaste chaîne montagneuse qui émerge au nord-est de l'océan Indien. Elle s'est constituée de la rencontre entre une excroissance de la plaque tectonique eurasienne, entourée de la plaque indienne à l'ouest et philippine à l'est, et de la plaque australienne au sud. Elle forme une vaste zone volcanique entre l'océan Indien et le Pacifique sur environ 2 millions de km2 et plus de 25000 îles et îlots. Pour des raisons qui dépassent la protivophilie, les hominines de cette région ont divisé la chaîne montagneuse en différents pays qu'ils nomment dorénavant Philippines, Indonésie[1], Malaisie, Brunei et Timor oriental. Ainsi qu'une minuscule partie de l'Inde, les îles Andaman et Nicobar. Actuellement, la population de l'archipel est estimée à 400 millions d'hominines.

Pour désigner cet ensemble géographique, le terme de nusantara a été introduit pour remplacer "insulinde", "monde malais" ou "austronésien" qui sentent la colonisation et les classifications racistes du XIXème siècle. Basé sur l'étymon nusa (îles), le mot javanais, nusantara signifie "îles de l'extérieur" dans le sens de "autres que celle de Java". Une étymologie sanskrite postule que antara signifie "entre" et que par conséquent nusantara prend le sens de "archipel" et par extension le terme est utilisé pour nommer l'ensemble de l'archipel nousantarien.

Andaman & Nicobar

Possession de l'Inde, les îles des Andaman et de Nicobar sont situées à l'extrême-nord de la chaîne montagneuse nousantarienne, au large du Myanmar (ex-Birmanie), et sont séparées de l'Inde par environ 1312 km d'eau du golfe de Bengale. Distant de 200 km du nord de l'île de Sumatra, le petit archipel est fait de deux groupes d'îles, séparés d'une centaine de kilomètres. Les Nicobar sont constitués de 22 îles, dont 12 habitées par des hominines, pour une superficie de 1840 km2 et les Andaman de 550 îles, dont 26 habitées, pour 6400 km2. Les premières tiennent leur nom d'un terme de la langue tamoule signifiant "nu" et les secondes sont à rapprocher d'un terme sanskrit ayant le sens de "hominine nu". Quelques récits mentionnent des hominines vivant nus sur certaines de ces îles[2].

L'archipel andamano-nicobarien est connu des empires du sous-continent indien ou sud-asiatiques qui les incorporent dans leurs zones d'influence sans néanmoins s'y établir définitivement. Dans le milieu du XVIIIème siècle après JC[3], le royaume du Danemark s'installe sur des îles Nicobar qu'il incorpore à son empire sous le nom de Nouveau Danemark. Mais les épisodes de paludisme contraignent les colons danois à quitter définitivement les Nicobar moins d'un siècle plus tard. L'empire britannique s'empare des îles Andaman à la fin du XVIIIème siècle et les annexe à ses colonies des Indes orientales. En 1868, les Nicobar sont cédées par le Danemark aux britanniques. Lorsque ces empires coloniaux européens annexent l'archipel andamano-nicobarien, les îles sont habitées par des hominines chasseurs-cueilleurs. Leur population est alors estimée à quelques dizaines de milliers. Un climat tropical et des zones forestières denses leur fournissent une auto-suffisance alimentaire. Les différentes pratiques linguistiques des Nicobar se rattachent au khmer et au viet, alors que celles des Andaman constituent un groupe distinct, lui-même subdivisé.

Archipel du goulag

Archipel andamano-nicobarien
Lorsqu'ils s'installent dans les Andaman, les britanniques ont pour projet d'en faire une colonie pénitentiaire, géographiquement isolée du reste de son empire. Dès 1789, une colonie est mise en place sur la petite île de Chattam dans le sud-est de l'île de la Grande-Andaman, près de l'actuelle ville de Port Blair. Après deux années, la colonie est déménagée dans le nord de la Grande-Andaman puis finalement définitivement fermée en 1796 après de très nombreux morts parmi les prisonniers. Pour faire face à l'augmentation du nombre de prisonniers fait lors de manifestations anti-britanniques dans les Indes orientales, les autorités lancent la construction d'une nouvelle prison sur l'île des Vipères, près de Port Blair, à partir de 1857. Sur Ross, une autre petite île de la rade de Port Blair, une nouvelle colonie pénitentiaire est ouverte. Les conditions de détention sont déplorables, les gardiens cruels et les morts nombreuses. Un premier groupe de 200 prisonniers, venant des Indes et de l'Arabie, est déporté vers les Andaman. Enchaînés, mal nourris et malades, ils sont contraints de construire des baraquements et de défricher une partie de la dense forêt pour accueillir un millier de prisonniers. Sur les 8000 prisonniers arrivés entre 1859 et 1864 dans les Andaman et parqués sur l'île Ross, plus de 3500 décèdent de maladie et de mauvais traitements. Soit une mortalité de 700 par an. Dans le début des années 1870, les britanniques lancent des tests pharmaceutiques sur environ 10000 prisonniers pour lutter contre le paludisme. Les effets secondaires sont terribles et causent la mort de nombre d'entre eux. Outre les conditions de détention, les hominines prisonniers doivent faire face à l'hostilité des hominines autochtones des îles. En 1859 ces derniers attaquent la colonie pénitentiaire de Ross pour s'opposer à l'avancée coloniale. Même si le rapport de force militaire est au bénéfice des britanniques, les hominines autochtones maintiennent la pression et parfois tuent ceux qui s'aventurent trop loin de la colonie. Entre les prisonniers et leurs geôliers les tensions sont permanentes. Un prisonnier assassine le vice-roi des Indes britanniques lors de sa visite de la colonie pénitentiaire en 1872. Les évasions sont durement réprimées et les évadés ne peuvent compter sur l'aide des hominines andamanais qui n'hésitent pas à les tuer.

En 1896, pour faire face au nombre grandissant de prisonniers, les britanniques entament la construction d'une nouvelle prison à Port Blair. Le projet est basé sur le principe du panopticon où 696 cellules de 4,5 mètres sur 2,7 sont réparties dans un bâtiment en forme de sept rayons de roues de vélo dont le centre est le poste de contrôle. Cette structure permet de limiter au maximum les communications entre les prisonniers. Elle est opérationnelle en 1906 après dix ans de travaux.

Notes

  1. Moins l'île de Papouasie-Nouvelle Guinée qui appartient à la plaque australienne.
  2. récits
  3. JC