Nanette Escartefigues : Différence entre versions

De wikimerdja
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Ligne 18 : Ligne 18 :
  
 
== Brigandages ==
 
== Brigandages ==
Le 3 frimaire XI (24 novembre 1802), un accrochement armé oppose une petit groupe de militaires et quelques brigands dans l'auberge de Joseph Icard à Saint-Martin de Palières.
+
Le 3 frimaire XI (24 novembre 1802), un accrochement armé oppose une petit groupe de militaires et quelques brigands dans l'auberge de Joseph Icard à Saint-Martin de Palières. Décidées à en finir avec les bandes qui parcourent la région, les autorités se lancent - à partir de leurs maigres informations - dans une vague d'arrestations pour "complicité d'aide aux brigands".
 +
 
 
Le 14 ventôse XI (5 mars 1803), un mandat d'arrêt est lancé contre Nanette, sa mère et son parâtre pour "intelligence avec les brigands". Absent au moment de la venue des militaires le 28 ventôse XI (19 mars 1803), François Gacon échappe à l'arrestation mais Thérèse, Suzanne - venue rendre visite à sa famille - et Nanette sont arrêtées, transférées à la maison d’arrêt de Vinon puis à Brignoles.
 
Le 14 ventôse XI (5 mars 1803), un mandat d'arrêt est lancé contre Nanette, sa mère et son parâtre pour "intelligence avec les brigands". Absent au moment de la venue des militaires le 28 ventôse XI (19 mars 1803), François Gacon échappe à l'arrestation mais Thérèse, Suzanne - venue rendre visite à sa famille - et Nanette sont arrêtées, transférées à la maison d’arrêt de Vinon puis à Brignoles.
  
 
Le 18 germinal XI (18 avril 1803), Jean-Pierre "Turrier" Pons est arrêté en possession d'un faux passeport.  
 
Le 18 germinal XI (18 avril 1803), Jean-Pierre "Turrier" Pons est arrêté en possession d'un faux passeport.  
L 29 prairial XI (18 juin 1803), Jean Pierre Pons est condamné à mort par le tribunal de Digne
 
  
14 thermidor XI (2 août 1803), <ref>''Copie de la procédure...,'' Tome I, p 45</ref>
+
Le 22 prairial XI (11 juin 1803), Thomas Durand, Joseph Cristin, Sévère Gourin, Jean Baptiste Lieutaud, Michel Lieutaud, François-Hypolyte Pazery, Trophime Romanes et Siméon Silvy sont guillotinés Place de l'Horloge à Draguignan.
 +
 
 +
Le 29 prairial XI (18 juin 1803), Jean Pierre Pons est condamné à mort par le tribunal de Digne. Croyant pouvoir ainsi sauver sa peau, il déclare avoir de nouvelles révélations à faire. Bref, qu'il était prêt à "balancer". Transféré à Draguignan, il se lance le 14 thermidor XI (2 août 1803)<ref>''Copie de la procédure...,'' Tome I, p 45</ref> dans un long témoignage qui entraîne de très nombreuses arrestations
 +
 
 +
 
 
23 thermidor XI (11 août 1803), interrogatoire de Suzanne <ref>''Copie de la procédure...,'' Tome II, p 539</ref>
 
23 thermidor XI (11 août 1803), interrogatoire de Suzanne <ref>''Copie de la procédure...,'' Tome II, p 539</ref>
 
28 fructidor XI (15 septembre 1803), interrogatoire de Thérèse Préveraud<ref>''Copie de la procédure...,'' Tome II, p 598</ref>
 
28 fructidor XI (15 septembre 1803), interrogatoire de Thérèse Préveraud<ref>''Copie de la procédure...,'' Tome II, p 598</ref>

Version du 29 mars 2018 à 14:56

Anne "Nanette" Catherine Escartefigues.


Var dévarié

Fille du rien

Anne Catherine Escartefigues naît le 18 janvier 1774 dans le village de Saint-Martin de Palières (Var). Surnommée "Nanette", elle est la dernière-née du couple Joseph "Martegau" Escartefigues et Thérèse Justine Préveraud qui ont déjà procréé cinq autres enfants depuis leur mariage en 1762 - quatre mâles et une femelle, selon l'état civil, nés entre 1763 et 1772[1]. Des deux précédents mariages de son père, Nanette possède quatre demi-sœurs qui sont déjà toutes mariées. Martegau exerce le métier de charbonnier et Thérèse celui de blanchisseuse.

Après la mort de Joseph en octobre 1774, Thérèse Préveraud se remarie avec François "Franciau" Gacon, charbonnier de métier. La famille recomposée habite une maison à Saint-Martin de Palières appartenant à Joseph Icard (Ycard) qui y vit aussi et y tient une auberge. En 1788, Suzanne, la sœur de Nanette, se marie avec Claude Gacon et quitte le village pour s'installer à Cuers. Mais après la mort de Claude, elle part s'installer en septembre 1800 à Aix. Elle trouve un travail de domestique chez un charcutier de la ville et n'a que très peu d'occasion de retourner voir sa famille dans le Var.

Lorsque le dernier de la fratrie à se marier en 1794 quitte la maison familiale, Nanette reste avec sa mère et son parâtre. Elle exerce aussi l'activité de blanchisseuse pour survivre. Sans savoir si cela relève de la "rumeur" publique et du dénigrement ou d'une réalité, elle "jouit dans le pays de la réputation d'une fille débauchée" selon deux de ses voisines[2], dont l'une d'elles sous-entend que Nanette est une prostituée. Rien de plus n'est connu de la vie de Nanette à cette époque.

Mi-novembre 1802, profitant de l'absence du parâtre, deux inconnus s'introduisent dans la maison, menacent Thérèse et violent par deux fois Nanette[3].

Brigandages

Le 3 frimaire XI (24 novembre 1802), un accrochement armé oppose une petit groupe de militaires et quelques brigands dans l'auberge de Joseph Icard à Saint-Martin de Palières. Décidées à en finir avec les bandes qui parcourent la région, les autorités se lancent - à partir de leurs maigres informations - dans une vague d'arrestations pour "complicité d'aide aux brigands".

Le 14 ventôse XI (5 mars 1803), un mandat d'arrêt est lancé contre Nanette, sa mère et son parâtre pour "intelligence avec les brigands". Absent au moment de la venue des militaires le 28 ventôse XI (19 mars 1803), François Gacon échappe à l'arrestation mais Thérèse, Suzanne - venue rendre visite à sa famille - et Nanette sont arrêtées, transférées à la maison d’arrêt de Vinon puis à Brignoles.

Le 18 germinal XI (18 avril 1803), Jean-Pierre "Turrier" Pons est arrêté en possession d'un faux passeport.

Le 22 prairial XI (11 juin 1803), Thomas Durand, Joseph Cristin, Sévère Gourin, Jean Baptiste Lieutaud, Michel Lieutaud, François-Hypolyte Pazery, Trophime Romanes et Siméon Silvy sont guillotinés Place de l'Horloge à Draguignan.

Le 29 prairial XI (18 juin 1803), Jean Pierre Pons est condamné à mort par le tribunal de Digne. Croyant pouvoir ainsi sauver sa peau, il déclare avoir de nouvelles révélations à faire. Bref, qu'il était prêt à "balancer". Transféré à Draguignan, il se lance le 14 thermidor XI (2 août 1803)[4] dans un long témoignage qui entraîne de très nombreuses arrestations


23 thermidor XI (11 août 1803), interrogatoire de Suzanne [5] 28 fructidor XI (15 septembre 1803), interrogatoire de Thérèse Préveraud[6] 30 fructidor XI (17 septembre 1803 ), interrogatoire de Nanette[7]

Notes

  1. Etienne en 1763, Suzanne en 1764, Honoré en 1767, Joseph en 1769 et Jean en 1772
  2. Copie de la procédure..., Tome III, p 12 et 13
  3. Rapporté par sa mère lors de son interrogatoire du 28 fructidor XI (15 septembre 1803)
  4. Copie de la procédure..., Tome I, p 45
  5. Copie de la procédure..., Tome II, p 539
  6. Copie de la procédure..., Tome II, p 598
  7. Copie de la procédure..., Tome II, p 604