Hipparchia : Différence entre versions

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Hipparchia est née dans le milieu du IV<sup>ème</sup> siècle av. JC<sup>&#9400;</sup> au sein d'une riche famille de la ville de Maronée, sur la côte nord-est de la mer Égée. Les sources disponibles aujourd'hui ne permettent pas de déterminer avec exactitude son année de naissance. Hipparchia et son frère Métrocles reçoivent une éducation grecque. Fuyant probablement l'avancée des armées macédoniennes<ref>Jesús María Garciá González, Pedro Pablo Fuentes González, "Hipparchia de Maronée", ''Dictionnaire des philosophes antiques'', tome III, CNRS éditions, 2000</ref>, la famille quitte Maronée pour s'installer à Athènes vers 355 av. JC<sup>&#9400;</sup>. Métrocles se rapproche d'une des écoles de philosophie mais s'en auto-exclu après avoir péter bruyamment lors d'une prise de parole publique<ref>Diogène Laërce, "Métrocles" - [http://ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Metrocles.htm En ligne]</ref>. Alors que, honteux, il décide de se suicider en se laissant mourir de faim, il fait la rencontre de Cratès. Après un bon plat de fèves, celui-ci lui démontre qu'il n'est pas honteux de péter. Telle les joutes entre Le Glaude et Le Bombé dans ''La soupe aux choux''<ref>Telle une tragédie grecque, ''La Soupe aux choux'' narre l'histoire de deux vieux pétomanes, Claude Ratinier dit "le Glaude" et Francis Chérasse dit "le Bombé". Grace à l'intervention de "La denrée", un extra-terrestre, la femme du Glaude est ressuscitée, mais avec l'apparence et les envies d'une jeune femelle hominine de vingt ans. <sup><small>'''[Attention spoil !]'''</small></sup> Elle quitte finalement son vieux pétomane de mari pour un jeune hominine. Inconsolables Le Glaude et le Bombé partent vivre sur une autre planète. Tiré du roman de René Fallet et adapté pour le cinéma en 1981. </ref>, tout deux conviennent que si des gaz doivent sortir des hominines il n'y a aucune raison d'empêcher cela. Grace à cette propagande par les fèves, Métroclès décide de brûler ses livres d'études et de suivre dorénavant les enseignements de Cratès. Décrit comme laid, boiteux et bossu, Cratès est issu d'une riche famille mais il renonce à ses privilèges pour vivre dans le renoncement social et le doute existentiel selon les enseignements de feu Diogène. S'inspirant du bâtard gréco-thrace Antisthène, Diogène prône que la vertu n'est ni dans le pouvoir ni dans la richesse. Il s'oppose frontalement à Platon dont il moque régulièrement les enseignements. A ce dernier qui défini les hominines comme des animaux à deux pieds et sans plume, Diogène se promène dans les rues avec un poulet plumé en criant que selon Platon il s'agit d'un hominine. Fils de banquier, Diogène vit dans une grande jarre posée dans une rue d'Athènes, habillé d'un tissu, ne possédant qu'une canne et une lanterne. Connu pour ses réparties et ses interventions déconcertantes qui mettent en péril la parole des philosophes, contredisent les évidences et discréditent le pouvoir il survit grâce à l’aumône d'athéniens ou volant parfois les offrandes aux dieux pour se nourrir. Intrigué, Alexandre le Grand lui demande s'il peut faire quelque chose pour lui. Ce à quoi Diogène répond "''Ôte-toi de mon soleil !''". Les anecdotes concernant Diogène sont nombreuses et succulentes<ref>Diogène Laërce, "Diogène de Sinope" - [http://ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Diogene.htm En ligne]</ref>. Aspirant à vivre comme des chiens, les hominines qui entendent les discours et suivent les pratiques de Diogène sont surnommés les ''cyniques'', du grec ''κύων'' "chien". Ce qualificatif est pleinement assumé par les concernés et les historiens racontent même que "''pendant un repas, on jeta [à Diogène] des os comme à un chien ; alors, s’approchant des convives, il leur pissa dessus comme un chien''". Les cyniques rejettent les conventions sociales, critiquent les croyances religieuses, prônent la libre sexualité et démontent les raisonnements philosophiques.
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Hipparchia est née dans le milieu du IV<sup>ème</sup> siècle av. JC<sup>&#9400;</sup> au sein d'une riche famille de la ville de Maronée, sur la côte nord-est de la mer Égée. Les sources disponibles aujourd'hui ne permettent pas de déterminer avec exactitude son année de naissance. Hipparchia et son frère Métrocles reçoivent une éducation grecque. Fuyant probablement l'avancée des armées macédoniennes<ref>Jesús María Garciá González, Pedro Pablo Fuentes González, "Hipparchia de Maronée", ''Dictionnaire des philosophes antiques'', tome III, CNRS éditions, 2000</ref>, la famille quitte Maronée pour s'installer à Athènes vers 355 av. JC<sup>&#9400;</sup>. Métrocles se rapproche d'une des écoles de philosophie mais s'en auto-exclu après avoir péter bruyamment lors d'une prise de parole publique<ref>Diogène Laërce, "Métrocles" - [http://ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Metrocles.htm En ligne]</ref>. Alors que, honteux, il décide de se suicider en se laissant mourir de faim, il fait la rencontre de Cratès. Après un bon plat de fèves, celui-ci lui démontre qu'il n'est pas honteux de péter. Telle les joutes entre Le Glaude et Le Bombé dans ''La soupe aux choux''<ref>Telle une tragédie grecque, ''La Soupe aux choux'' narre l'histoire de deux vieux pétomanes, Claude Ratinier dit "le Glaude" et Francis Chérasse dit "le Bombé". Grace à l'intervention de "La denrée", un extra-terrestre, la femme du Glaude est ressuscitée, mais avec l'apparence et les envies d'une jeune femelle hominine de vingt ans. <sup><small>'''[Attention spoil !]'''</small></sup> Elle quitte finalement son vieux pétomane de mari pour un jeune hominine. Inconsolables Le Glaude et le Bombé partent vivre sur une autre planète. Tiré du roman de René Fallet et adapté pour le cinéma en 1981. </ref>, tout deux conviennent que si des gaz doivent sortir des hominines il n'y a aucune raison d'empêcher cela. Grace à cette propagande par les fèves, Métroclès décide de brûler ses livres d'études et de suivre dorénavant les enseignements de Cratès. Décrit comme laid, boiteux et bossu, Cratès est issu d'une riche famille mais il renonce à ses privilèges pour vivre dans le renoncement social et le doute existentiel selon les enseignements de feu Diogène. S'inspirant du bâtard gréco-thrace Antisthène<ref>Diogène Laërce, "Antisthène" - [ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Antisthene.htm En ligne]</ref>, Diogène prône que la vertu n'est ni dans le pouvoir ni dans la richesse. Il s'oppose frontalement à Platon dont il moque régulièrement les enseignements. A ce dernier qui défini les hominines comme des animaux à deux pieds et sans plume, Diogène se promène dans les rues avec un poulet plumé en criant que selon Platon il s'agit d'un hominine. Fils de banquier, Diogène vit dans une grande jarre posée dans une rue d'Athènes, habillé d'un tissu, ne possédant qu'une canne et une lanterne. Connu pour ses réparties et ses interventions déconcertantes qui mettent en péril la parole des philosophes, contredisent les évidences et discréditent le pouvoir il survit grâce à l’aumône d'athéniens ou volant parfois les offrandes aux dieux pour se nourrir. Intrigué, Alexandre le Grand lui demande s'il peut faire quelque chose pour lui. Ce à quoi Diogène répond "''Ôte-toi de mon soleil !''". Les anecdotes concernant Diogène sont nombreuses et succulentes<ref>Diogène Laërce, "Diogène de Sinope" - [http://ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Diogene.htm En ligne]</ref>. Aspirant à vivre comme des chiens, les hominines qui entendent les discours et suivent les pratiques de Diogène sont surnommés les ''cyniques'', du grec ''κύων'' "chien". Ce qualificatif est pleinement assumé par les concernés et les historiens racontent même que "''pendant un repas, on jeta [à Diogène] des os comme à un chien ; alors, s’approchant des convives, il leur pissa dessus comme un chien''". Les cyniques rejettent les conventions sociales, critiquent les croyances religieuses, prônent la libre sexualité et démontent les raisonnements philosophiques.
  
 
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Version du 25 mai 2020 à 22:30

Hipparchia. Seule femelle connue d'une antique espèce de chiens macédoniens.


[En cours de rédaction]


Thrace

Lors des deux millénaires précédant la naissance imaginaire de Jésus, des populations d'hominines que les historiens dénomment thraces[1] s'installent progressivement dans les Balkans entre le fleuve Vardar et la mer Noire, entre les Carpates et la mer Égée. Ces tribus partagent des pratiques linguistiques, des coutumes et des mythologies communes mais ne sont pas organisées politiquement entre elles. Elles forment de petits royaumes concurrents et prospères sur ces nouvelles terres où elles assimilent les hominines y vivant. Les tribus thraces dominent pendant quelques siècles la région, à l'exception de la côte égéenne sous le contrôle des colonies grecques. L'influence politique et culturelle qu'exerce ces dernières est forte. Certains royaumes thraces adoptent l'alphabet grec et la culture, d'autres participent aux guerres expansionnistes que se livrent les cités-États grecques pour le contrôle des côtes de la Méditerranée orientale et de la mer Noire. Dans le courant du IVème siècle av. JC[2], le royaume grec de Macédoine met tout le monde d'accord en conquérant toute la région, cités-États et royaumes thraces passent sous sa domination. Alexandre III de Macédoine - dit le Grand - hérite de ce territoire et en fait le point de départ de ses projets de conquête du monde en 334 av. JC. Les thraces disparaissent dans la culture grecque et la Thrace devient visible sur les cartes en tant que province. Au cours des siècles suivant la Thrace sera romaine, puis byzantine, et à partir du XIVème siècle intégrée à la Roumélie ottomane.

Traces

De toutes les cité-États, Athènes est sans conteste la plus puissante économiquement et militairement mais son "impérialisme" incessant est contredit par les multiples alliances d'autres cités. Le développement du commerce et la multiplication des guerres ont fait naître deux nouvelles "castes" qui, devenues puissantes, contestent l'aristocratie en place. Elles réclament de nouveaux droits par des aménagements des mécanismes de prise de décision et de meilleurs partages du pouvoir. A l'exception des esclaves, des enfants, des femelles et des bâtards, les seuls hominines athéniens mâles se déclarent être "le peuple" et obtiennent des structures politiques qui donnent le "pouvoir au peuple", la démocratie. L'humour est né en Grèce. La vie sociale athénienne rayonne sur les autres cités et attire de nombreux hominines de la région. S'y croisent des mercenaires et des philosophes, des artistes et des historiens, tous formés dans les écoles, les arènes ou les agoras[3] athéniennes. Aux côtés des sciences, la philosophie est une occupation très à la mode parmi les hominines des classes dominantes. Les matières étudiées sont nombreuses - grammaire, astrologie, mathématique, politique, biologie, philosophie, etc. - et certains s'y attellent avec acharnement pour proposer une lecture du monde. Au Vème et IVème siècles av. JC, Athènes fourmille de philosophes dont les noms résonnent encore de nos jours dans les salles de classe : De l'athée et mortel Socrate à l'élitiste et anti-poète Platon, de l'accessoire du pouvoir Aristote au rabat-joie Épicure. Ils discutent, se chamaillent, écrivent (sauf Socrate), réfléchissent, se haïssent, font école ou pas.

je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien[4]

Hipparchia selon le photographe Platon

Hipparchia est née dans le milieu du IVème siècle av. JC au sein d'une riche famille de la ville de Maronée, sur la côte nord-est de la mer Égée. Les sources disponibles aujourd'hui ne permettent pas de déterminer avec exactitude son année de naissance. Hipparchia et son frère Métrocles reçoivent une éducation grecque. Fuyant probablement l'avancée des armées macédoniennes[5], la famille quitte Maronée pour s'installer à Athènes vers 355 av. JC. Métrocles se rapproche d'une des écoles de philosophie mais s'en auto-exclu après avoir péter bruyamment lors d'une prise de parole publique[6]. Alors que, honteux, il décide de se suicider en se laissant mourir de faim, il fait la rencontre de Cratès. Après un bon plat de fèves, celui-ci lui démontre qu'il n'est pas honteux de péter. Telle les joutes entre Le Glaude et Le Bombé dans La soupe aux choux[7], tout deux conviennent que si des gaz doivent sortir des hominines il n'y a aucune raison d'empêcher cela. Grace à cette propagande par les fèves, Métroclès décide de brûler ses livres d'études et de suivre dorénavant les enseignements de Cratès. Décrit comme laid, boiteux et bossu, Cratès est issu d'une riche famille mais il renonce à ses privilèges pour vivre dans le renoncement social et le doute existentiel selon les enseignements de feu Diogène. S'inspirant du bâtard gréco-thrace Antisthène[8], Diogène prône que la vertu n'est ni dans le pouvoir ni dans la richesse. Il s'oppose frontalement à Platon dont il moque régulièrement les enseignements. A ce dernier qui défini les hominines comme des animaux à deux pieds et sans plume, Diogène se promène dans les rues avec un poulet plumé en criant que selon Platon il s'agit d'un hominine. Fils de banquier, Diogène vit dans une grande jarre posée dans une rue d'Athènes, habillé d'un tissu, ne possédant qu'une canne et une lanterne. Connu pour ses réparties et ses interventions déconcertantes qui mettent en péril la parole des philosophes, contredisent les évidences et discréditent le pouvoir il survit grâce à l’aumône d'athéniens ou volant parfois les offrandes aux dieux pour se nourrir. Intrigué, Alexandre le Grand lui demande s'il peut faire quelque chose pour lui. Ce à quoi Diogène répond "Ôte-toi de mon soleil !". Les anecdotes concernant Diogène sont nombreuses et succulentes[9]. Aspirant à vivre comme des chiens, les hominines qui entendent les discours et suivent les pratiques de Diogène sont surnommés les cyniques, du grec κύων "chien". Ce qualificatif est pleinement assumé par les concernés et les historiens racontent même que "pendant un repas, on jeta [à Diogène] des os comme à un chien ; alors, s’approchant des convives, il leur pissa dessus comme un chien". Les cyniques rejettent les conventions sociales, critiquent les croyances religieuses, prônent la libre sexualité et démontent les raisonnements philosophiques.

Tracks

Notes

  1. Homère
  2. JC
  3. agoras
  4. Attribué à Socrate selon Platon. Cité à l'entrée "antiquités" dans F. Merdjanov, Analectes de rien, 2017
  5. Jesús María Garciá González, Pedro Pablo Fuentes González, "Hipparchia de Maronée", Dictionnaire des philosophes antiques, tome III, CNRS éditions, 2000
  6. Diogène Laërce, "Métrocles" - En ligne
  7. Telle une tragédie grecque, La Soupe aux choux narre l'histoire de deux vieux pétomanes, Claude Ratinier dit "le Glaude" et Francis Chérasse dit "le Bombé". Grace à l'intervention de "La denrée", un extra-terrestre, la femme du Glaude est ressuscitée, mais avec l'apparence et les envies d'une jeune femelle hominine de vingt ans. [Attention spoil !] Elle quitte finalement son vieux pétomane de mari pour un jeune hominine. Inconsolables Le Glaude et le Bombé partent vivre sur une autre planète. Tiré du roman de René Fallet et adapté pour le cinéma en 1981.
  8. Diogène Laërce, "Antisthène" - [ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Antisthene.htm En ligne]
  9. Diogène Laërce, "Diogène de Sinope" - En ligne