Nanette Escartefigues

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Anne "Nanette" Catherine Escartefigues.


Var dévarié

1799 (an VII - VIII)

  • 28 messidor (16 juillet 1799) : Un homme assassiné quartier de Fontenouille à Esparron
  • 7 thermidor (25 juillet) : Mort de Jean Pierre Barthelemy dans les bois d'Ollières
  • 11 vendémiaire (3 octobre) : Mort du charpentier Cauvin de Trets, à Pourcieux
  • 11 vendémiaire (3 octobre) : Tentative de meurtre contre un militaire pour le détrousser
  • 12 vendémiaire (4 octobre) : Marchands de Ginasservis détroussés à la Bastidasse à Seillons
  • 18 vendémiaire (10 octobre) : Pillage des bagages du général Bonaparte à l'auberge Les Banettes
  • 23 brumaire (14 novembre) : Mort d'Antoine Moutte à Pourrières
  • 24 brumaire (15 novembre) : Libération de Hypolyte Pazery et mort d'Antoine Barthélémy à Pourrières
  • 1799 : Attaque d'un détachement militaire, mort du chef, dans les bois d'Ollières
  • 9 nivôse (30 décembre) : Joseph Rambaud retrouvé mort dans une bastide d'Ollières
  • 10 nivôse (31 décembre) : Mort de Antoine Simian à Pourrières

1800 (an VIII - IX)

  • 3 pluviôse VIII (23 janvier 1800) : Mort de Jean Gouchier dans les bois de Tourves
  • 11 pluviôse (31 janvier) : Mort d'un inconnu le long du chemin de Rians, à Ollières
  • pluviôse (fin janvier/début février) : Attaque de la voiture de la poste à Saint-Maximin
  • 15 pluviôse (4 février) : Mort de Marc Ventre dit "Pipi" à Pourrières
  • 17 germinal (7 avril) : Mort d'un soldat polonais et de Thomas Barthélémy de Saint-Zacharie, dans la Sambuc à Nans
  • Vers 15 prairial (vers 4 juin) : Attaque du courrier de la malle au Logis Neuf à Pourcieux
  • 27 floréal (5 juillet) : Mort d'un nommé Tardon dans la forêt à Nans
  • 27 floréal (5 juillet) : Mort d'André Reboul dans la forêt à Nans
  • 21 messidor (10 juillet) : Mort à Esparron au quartier de Fontenouille, de Marc Bellon
  • 26 messidor (15 juillet) : Attaque de Brue-Auriac
  • 26 thermidor (14 août) : Mort de François Louche à Nans
  • 8 vendémiaire IX (30 septembre) : Mort de deux gendarmes de Saint-Zacharie, à Nans
  • Vendémiaire (octobre) : Une berline dévalisée à la Petite Pugère
  • 13 vendémiaire (5 octobre) : Accrochage entre soldats et brigands sur la route de Rians à Saint-Martin
  • 15 vendémiaire (7 octobre) : Embuscade sur la route de Rians à Saint-Martin
  • 21 vendémiaire (13 octobre) : Deux gendarmes morts à La Galinière
  • 21 vendémiaire (13 octobre) : Attaque du village de Saint-Paul-lez-Durance
  • 28 vendémiaire (20 octobre) : Mort du domestique du général Gasteau à Saint-Maximin
  • Nuit du 6 au 7 brumaire (28 au 29 octobre) : Anéantissement de la bande de Dauré à Aups
  • 9 brumaire (31 octobre) : Mort d'un militaire à Saint-Maximin
  • 5 frimaire (26 novembre) : Mort de six militaires et pillage de la voiture du courrier d'Italie
  • 7 frimaire (28 novembre) : Mort d'un militaire dans Saint-Maximin
  • 8 frimaire (29 novembre) : Attaque de Varages
  • 17 frimaire (8 décembre) : Mort de deux militaires à Pourcieux
  • Nuit du 29 au 30 frimaire (20 au 21 décembre) : Opération d'encerclement de Pourrières menée par des militaires
  • 8 nivôse (29 décembre) : Exécution de Jean Antoine Brest aubergiste de Pourcieux, à Saint-Maximin

1801 (an IX - X)

  • 21 nivôse IX (11 janvier 1801) : Exécution de Jean Baptiste Brun de Gonfaron, à Saint-Maximin
  • 8 pluviôse (28 janvier) : Mort de Joseph Martin, à Pourrières
  • 10 pluviôse (30 janvier) : Mort de Honnorat Bellon, à Artigues
  • Entre 12 et 21 pluviôse (1 - 10 février) : Exécution de cinq personnes à Saint-Maximin[1]
  • 28 pluviôse (17 février) : Mort de Charles Saye de Pourrières, à Vauvenargues
  • 29 germinal (19 avril) : Mort de Michel Robert à Puyloubier
  • Germinal (avril) : Incendie de la bastide des Caunes à Pourrières
  • 14 floréal (4 mai) : Mort de Jean Baptiste Roche à Pourrières
  • 20 prairial (9 juin) : Suicide d'un militaire à Ginasservis
  • 24 messidor (13 juillet) : Mort de Jean Pierre Bargès à Artigues
  • 13 fructidor (31 août) : Mort de deux militaires à la bastide l'Adret à Saint-Maximin
  • 17 fructidor (4 septembre) : Mort d'un gendarme à Pourrières

1802 (an X - XI)

  • 30 germinal X (20 avril 1802) : Jugement à Draguignan de trois brigands de Pourcieux et Saint-Maximin[2]
  • 6 messidor (25 juin) : Militaire retrouvé mort, noyé dans l'Etendard, à Saint-Maximin
  • 28 messidor (17 juillet) : Annonce de la capture de huit personnes
  • 2 frimaire XI (24 novembre 1802) : Mort d'un gendarme à Saint-Maximin

Fille du rien

Anne Catherine Escartefigues naît le 18 janvier 1774 dans le village de Saint-Martin de Palières (Var). Surnommée "Nanette", elle est la dernière-née du couple Joseph "Martegau" Escartefigues et Thérèse Justine Préveraud qui ont déjà procréé cinq autres enfants depuis leur mariage en 1762 - quatre mâles et une femelle, selon l'état civil, nés entre 1763 et 1772[3]. Des deux précédents mariages de son père, Nanette possède quatre demi-sœurs qui sont déjà toutes mariées. Martegau exerce le métier de charbonnier et Thérèse celui de blanchisseuse.

Après la mort de Joseph en octobre 1774, Thérèse Préveraud se remarie avec François "Franciau" Gacon, charbonnier de métier. La famille recomposée habite une maison à Saint-Martin de Palières appartenant à Joseph Icard (Ycard) qui y vit aussi et y tient une auberge. En 1788, Suzanne, la sœur de Nanette, se marie avec Claude Gacon et quitte le village pour s'installer à Cuers. Mais après la mort de Claude, elle part s'installer en septembre 1800 à Aix. Elle trouve un travail de domestique chez un charcutier de la ville et n'a que très peu d'occasion de retourner voir sa famille dans le Var.

Lorsque le dernier de la fratrie à se marier en 1794 quitte la maison familiale, Nanette reste avec sa mère et son parâtre. Elle exerce aussi l'activité de blanchisseuse pour survivre. Sans savoir si cela relève de la "rumeur" publique et du dénigrement ou d'une réalité, elle "jouit dans le pays de la réputation d'une fille débauchée" selon deux de ses voisines[4], dont l'une d'elles sous-entend que Nanette est une prostituée. Rien de plus n'est connu de la vie de Nanette à cette époque.

Mi-novembre 1802, profitant de l'absence du parâtre, deux inconnus s'introduisent dans la maison, menacent Thérèse et violent par deux fois Nanette[5].

Brigandages

Le 3 frimaire XI (24 novembre 1802), un accrochement armé oppose une petit groupe de militaires et quelques brigands dans l'auberge de Joseph Icard à Saint-Martin de Palières. Décidées à en finir avec les bandes qui parcourent la région, les autorités se lancent - à partir de leurs maigres informations - dans une vague d'arrestations pour "complicité d'aide aux brigands".

Le 14 ventôse XI (5 mars 1803), un mandat d'arrêt est lancé contre Nanette, sa mère et son parâtre pour "intelligence avec les brigands". Absent au moment de la venue des militaires le 28 ventôse XI (19 mars 1803), François Gacon échappe à l'arrestation mais Thérèse, Suzanne - venue rendre visite à sa famille - et Nanette sont arrêtées, transférées à la maison d’arrêt de Vinon puis à Brignoles.

Le 18 germinal XI (18 avril 1803), Jean-Pierre "Turrier" Pons est arrêté en possession d'un faux passeport.

Le 22 prairial XI (11 juin 1803), huit personnes[6] sont guillotinées sur la place de l'Horloge à Draguignan.

Le 29 prairial XI (18 juin 1803), Jean Pierre Pons est condamné à mort par le tribunal de Digne. Croyant pouvoir ainsi sauver sa peau, il déclare avoir de nouvelles révélations à faire. Bref, qu'il était prêt à "balancer". Transféré à Draguignan, il se lance le 14 thermidor XI (2 août 1803)[7] dans un long témoignage qui entraîne de très nombreuses arrestations


23 thermidor XI (11 août 1803), interrogatoire de Suzanne [8] 28 fructidor XI (15 septembre 1803), interrogatoire de Thérèse Préveraud[9] 30 fructidor XI (17 septembre 1803 ), interrogatoire de Nanette[10]

Notes

  1. Jean Pierre Bertrand de Hyères, André Arnaud de Ginasservis, Joseph Pichon de Saint-Julien, Louis Bertrand de Saint-Julien, Pierre Nicolas de Barjols
  2. Guillaume Sabatier est condamné à un an de prison et une amende. Joseph "La Tuilerie" André et Joseph "Taccon" Boucard sont condamnés à 22 années de bagne. Le jugement précise qu'ils doivent être exposés en public, sur un échafaud, pendant six heures conformément à l'article XXVIII du titre premier de la première partie du code pénal. Ils sont ensuite transférés à Toulon. La Tuilerie parvient à s'évader le 14 octobre 1815
  3. Etienne en 1763, Suzanne en 1764, Honoré en 1767, Joseph en 1769 et Jean en 1772
  4. Copie de la procédure..., Tome III, p 12 et 13
  5. Rapporté par sa mère lors de son interrogatoire du 28 fructidor XI (15 septembre 1803)
  6. Thomas Durand, cultivateur, né en 1778 à Pourrières. Joseph Cristin, cultivateur, né en 1775 à Auriol. Sévère Gourin, muletier, né en 1771 à Pourrières. Jean Baptiste Lieutaud, maçon, né en 1775 à Pourrières. Michel Lieutaud, maçon, né en 1778 à Pourrières. François-Hypolyte Pazery, né en 1778 à Pourrières. Trophime Romanes, cultivateur, né en 1778 à Pourrières. Siméon Silvy, cultivateur, né vers 1781 à Pourrières.
  7. Copie de la procédure..., Tome I, p 45
  8. Copie de la procédure..., Tome II, p 539
  9. Copie de la procédure..., Tome II, p 598
  10. Copie de la procédure..., Tome II, p 604