Claudine de Culam
Claudine de Culam. Née en 1585 après JCⒸ[1] dans la petite commune de Rozay-en-Brie (Seine et Marne – France) à près de 1000 km de la ville de Nice. Elle est pendue avec "son" chien le 4 octobre 1601 pour acte de zoophilie.
SommaireBiographieNée dans une famille d'agriculteurs, Claudine de Culam est employée à l’âge de 12 ans en tant que domestique auprès du prieuré de Revercourt (Eure-et-Loire), situé à plus de 150km de Rozay-en-Brie. Le prieuré est une institution religieuse de moines rattachée à une abbaye. Alors dans sa seizième année, elle est accusé par un serviteur du prieur qui dit l'avoir surprise allongée le 1er septembre 1601, la robe relevée avec un chien entre ses cuisses. Celui-ci est décrit comme étant un "grand chien blanc, fort haut, à longue queue" ou parfois une chienne. Claudine de Culam aurait avoué son "crime de luxure abominable" en précisant qu'elle s'enduisait le sexe avec des produits destinés aux chiennes en chaleur afin de faciliter sa relation[2]. Lors du procès en septembre 1601, des experts se réunissent pour l'examiner, en présence du chien, et constater d'hypothétiques traces de griffures. Alors qu'elle se déshabille, le chien tente de la prendre en levrette. "Une relation sexuelle s'est produite et nous avons dû intervenir" note le rapport officiel. Sa mère Jeanne Dubois, veuve Culam, vient témoigner pour déclarer que sa fille est innocente mais les trois témoins à charge pèsent plus lourd dans la balance judiciaire. Pour "avoir eu habitation" avec un chien, Claudine de Culam est condamnée par le procureur de Rognon et Saint-Lubin de Cravant dans l’Eure-et-Loire. Elle fait appel au motif qu'elle est enceinte de trois mois, mais sa demande est rejetée. Elle ne bénéficie pas de la même clémence accordée à deux autres personnes mineures accusées des mêmes faits. Claudine Culam et le chien (dont nous ignorons le nom) sont pendus le 4 octobre 1601 à une potence érigée près de Saint-Lubin de Cravant puis brûlés. Leurs cendres sont ensuite dispersées[1]. N'étant pas adeptes de l'immaculée conception, il nous faut bien reconnaître que Claudine de Culam a du avoir besoin d'un géniteur pour se retrouver enceinte. Il est strictement exclu que le chien puisse en être le responsable, et encore moins s'il s'agissait en fait d'une chienne. Évidemment, le géniteur peut être un des membres du personnel domestique mais il est aussi fort possible qu'il puisse être l'un des moines ou le prieur lui-même. Les monastères et les couvents ont toujours dû faire face à cette problématique de la reproduction non souhaitée dans les cas de relations consenties ou dans celui d'abus de pouvoir et de viols sur les domestiques ou les consœurs. La sexualité des personnes abstinentes est un sujet peu fouillé. L’Église catholique est plus connue pour ses cas d'abus sexuels sur des enfants et des adolescents, garçons et filles, que pour ses travaux sur la sexualité. Que vaut la parole du serviteur accusateur ? Ne tente-t-il pas ainsi de se débarrasser de celle qui le dérange ? La mise enceinte d'amantes, de domestiques, de servantes ou d'esclaves par leurs amants, leurs seigneurs, leurs supérieurs ou leurs maîtres a toujours été un drame pour celles qui sont confrontées à cette situation. Si l'enfant naît, il sera fils ou fille de bast, autrement dit un bâtard. À part Nicolas Perrautelle, le serviteur de prieur, les deux autres témoins sont Marie Neufbois, la femme du forgeron, et David Bonamy, un hôtelier local, qui tout deux affirment avoir surpris Claudine de Culam dans des positions indécentes avec le chien vers la fin août.Il ne s'agit pas de nier les liens de proximité réelle que Claudine de Culam et le chien ont pu nouer, mais d'insister sur le fait qu'une telle accusation peut être aussi un moyen de discréditer une personne et de s'en débarrasser socialement. La peine de mort est assurée. Il n'est pas possible de faire confiance à l'acte d'accusation – ou à la sentence – sans émettre l'hypothèse que certains de ces cas ont pu être motivés par tout autre chose qu'une condamnation de rapports charnels avec d'autres animaux, comme des vengeances inter-personnelles ou de simples rapports de classe entre dominants et exploités. Autres casLa bestialité est alors regroupée sous le terme de sodomie avec la masturbation, les relations homosexuelles masculines ou féminines et le viol d'un jeune impubère. Dans une recension des condamnations[3] pour "bestialité" entre 1542 et 1591, puis entre 1600 et 1609 dans les limites du Parlement de Paris[4], 10 cas sont mentionnés pour la première période qui s'étale sur presque 50 ans et 12 pour la seconde qui, elle, dure 9 ans. Les animaux concernés sont des vaches, des chiens, des chiennes, des chèvres, des juments, des brebis et des ânesses. Individuellement nous ne savons rien d’eux, hormis leur date de mort. Rien sur les circonstances et le type de rapports établis. S'agit-il de sexualité consentie dans tous les cas ? Les hominines en accusation sont majoritairement des hommes. Dans tous les cas – sauf deux pour minorité – les hominines et les animaux concernés ont été condamnés à mort par pendaison, à la crémation puis à la dispersion des cendres.
RépressionDe nos jours, en France, la législation prévoit toujours des peines pour les adeptes de la zoophilie[5]. Des personnes sont régulièrement condamnées pour "violence sur animaux", mise en danger d'une espèce protégée, sans que la violence de l'acte ou le non-consentement soient avérés. La zoophilie n'est jamais assimilée à une pratique sexuelle[6] mais à une violence faite aux animaux et à un trouble psychologie. Socialement elle est condamnée et sa pratique est un tabou sociétal. Dans tous les cas, les animaux sont enlevés par la justice pour être confiés à des associations de "défense des animaux". En France, deux faits divers ont défrayé la chronique dans les médias. En mars 2017, dans la région de Rouen, un homme est condamné à trois mois de prison avec sursis pour des relations sexuelles avec des poules. Sa femme demande le divorce et les autorités saisissent 6 autres poules et une chèvre pour les confier à une association de « protection animale ». Déjà en 2011, dans les Vosges, un jeune garçon de 16 ans surpris avec des poules est astreint à un suivi psychiatrique, sans incarcération. Le même qui, fin 2014, sera surnommé le "violeur de chevreuils" par la presse locale pour des accusations de "violences sexuelles" sur 11 chevreuils sauvages. "Il n’explique pas vraiment son geste, il évoque une pulsion d’ordre sexuel", relatent les médias.À noter le documentaire Zoo, daté de 2007, qui relate l’histoire de Kenneth Pinyan, un américain adepte de sexe avec des chevaux qui meurt en 2005 d’une perforation du colon après une sodomie par un étalon. Il avait filmé ses précédents ébats et les avait mis en ligne sur internet. Cet évènement amène le législateur de l’État de Washington à modifier les textes pour pénaliser les actes zoophiles et leur enregistrement vidéo. Parfois, les législateurs ont pénalisé la zoophilie au nom de la "défense des animaux" et de la lutte contre la cruauté, ce qui n’empêchent pas des hominines de s’introduire, via un tube, un petit rongeur dans l’anus (comme la gerbille, victime du gerbilling) ou d’exécuter des chiens qui ont dévoré leur "maître" qui les violaient… Même si quelques hypothèses sont nées de la problématique de savoir si F. Merdjanov avait un animal de compagnie, une amitié non-hominine ou un lien privilégié avec un tout autre animal, aucune n'a pu déboucher sur une conclusion. Par conséquent, toutes questions autour de sa pratique de la zoophilie restent sans réponse[7]. Notes
|