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− | La recherche des origines et des sens des mots ou des expressions, à travers le temps et l'espace, est une discipline linguistique qui prête le flanc aux critiques. Tant pour ses méthodes que pour ses conclusions. La langue dite [[français|française]] n'échappe pas à ces problématiques. Les pratiques linguistiques ne sont pas choses immuables, elles se modifient, se contredisent, se ressemblent et divergent au fil des siècles. L'orthographe est mouvante, les genres s'inversent, les sens glissent et les usages fluctuent. La compréhension d'un mot ou d'une expression est bien plus le miroir d'une situation présente que d'une quelconque ancienne interprétation. L'éthique mologique — étymologie en langage SMS — est une démarche scientifique qui vise à offrir une écriture de l'histoire de la représentation graphique d'une langue. Les choix et les interprétations ne sont pas neutres. Accepter, par exemple, l'orthographe ''ph'' à ''nénuphar'' est le marqueur d'un hypothétique emprunt au grec alors qu'opter pour ''nénufar'' rend visible l'origine arabe de ce mot de la langue française standardisée. L'enjeu n'est pas ici simplement linguistique, il s'inscrit dans un contexte social. Une réforme récente préconise maintenant la présence du ''f'' dans le cadre d'une simplification de l'orthographe<ref>Réformes</ref>. Considérer que l'expression "''Remède de bonne-femme''" tire ses origines de l'hominine femelle et doit donc s'écrire ainsi s'appuie sur un raisonnement logique qui, soit assigne ces femelles à un rôle social intangible, soit argumente contre les constructions sociales de genre. Dans les deux cas, cela repousse l'hypothèse qu'elle puisse être une déformation de "''bon fame''"<ref>"'' | + | La recherche des origines et des sens des mots ou des expressions, à travers le temps et l'espace, est une discipline linguistique qui prête le flanc aux critiques. Tant pour ses méthodes que pour ses conclusions. La langue dite [[français|française]] n'échappe pas à ces problématiques. Les pratiques linguistiques ne sont pas choses immuables, elles se modifient, se contredisent, se ressemblent et divergent au fil des siècles. L'orthographe est mouvante, les genres s'inversent, les sens glissent et les usages fluctuent. La compréhension d'un mot ou d'une expression est bien plus le miroir d'une situation présente que d'une quelconque ancienne interprétation. L'éthique mologique — contraction de ''mot'' et de ''logique'', se note étymologie en langage SMS — est une démarche scientifique qui vise à offrir une écriture de l'histoire de la représentation graphique d'une langue. Les choix et les interprétations ne sont pas neutres. Accepter, par exemple, l'orthographe ''ph'' à ''nénuphar'' est le marqueur d'un hypothétique emprunt au grec alors qu'opter pour ''nénufar'' rend visible l'origine arabe de ce mot de la langue française standardisée. L'enjeu n'est pas ici simplement linguistique, il s'inscrit dans un contexte social. Une réforme récente préconise maintenant la présence du ''f'' dans le cadre d'une simplification de l'orthographe<ref>Réformes</ref>. Considérer que l'expression "''Remède de bonne-femme''" tire ses origines de l'hominine femelle et doit donc s'écrire ainsi s'appuie sur un raisonnement logique qui, soit assigne ces femelles à un rôle social intangible, soit argumente contre les constructions sociales de genre. Dans les deux cas, cela repousse l'hypothèse qu'elle puisse être une déformation de "''bon fame''", c'est à dire "de bonne réputation"<ref>Le sens de "réputation", de "rumeur" et de "renommée" est attesté dès le XIV<sup>ème</sup> siècle. Ce terme féminin est emprunté au latin ''fama'' qui a le même sens.</ref>. Le français a conservé les termes de ''fameux'', ''fameuse'' et ''fameusement'' et les expressions "bien famé" et "mal famé". |
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Version du 2 septembre 2020 à 18:41
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Éthique mologiqueLa recherche des origines et des sens des mots ou des expressions, à travers le temps et l'espace, est une discipline linguistique qui prête le flanc aux critiques. Tant pour ses méthodes que pour ses conclusions. La langue dite française n'échappe pas à ces problématiques. Les pratiques linguistiques ne sont pas choses immuables, elles se modifient, se contredisent, se ressemblent et divergent au fil des siècles. L'orthographe est mouvante, les genres s'inversent, les sens glissent et les usages fluctuent. La compréhension d'un mot ou d'une expression est bien plus le miroir d'une situation présente que d'une quelconque ancienne interprétation. L'éthique mologique — contraction de mot et de logique, se note étymologie en langage SMS — est une démarche scientifique qui vise à offrir une écriture de l'histoire de la représentation graphique d'une langue. Les choix et les interprétations ne sont pas neutres. Accepter, par exemple, l'orthographe ph à nénuphar est le marqueur d'un hypothétique emprunt au grec alors qu'opter pour nénufar rend visible l'origine arabe de ce mot de la langue française standardisée. L'enjeu n'est pas ici simplement linguistique, il s'inscrit dans un contexte social. Une réforme récente préconise maintenant la présence du f dans le cadre d'une simplification de l'orthographe[1]. Considérer que l'expression "Remède de bonne-femme" tire ses origines de l'hominine femelle et doit donc s'écrire ainsi s'appuie sur un raisonnement logique qui, soit assigne ces femelles à un rôle social intangible, soit argumente contre les constructions sociales de genre. Dans les deux cas, cela repousse l'hypothèse qu'elle puisse être une déformation de "bon fame", c'est à dire "de bonne réputation"[2]. Le français a conservé les termes de fameux, fameuse et fameusement et les expressions "bien famé" et "mal famé". Notes |