Invisibilité sociale (Sexuée) : Différence entre versions
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L'invisibilité sociale faite aux femmes dans l'écriture de l'Histoire occulte le plus souvent leur présence, leur dénie une place active dans la construction et l’économie des sociétés humaines<ref>Christine Delphy, ''L’ennemi principal. Tome 1 : Économie politique du patriarcat'', Syllepse, 1998. Françoise Héritier, ''Masculin-féminin. La pensée de la différence'', Odile Jacob, 1996</ref>. Même les mouvements révolutionnaires n'échappent pas à ce schéma. Leur engagement est minimisé, empreint de romantisme, dévalorisé et expliqué par l'influence unilatérale d'un homme proche (père, frère, oncle, mari ou compagnon) dans des discours sexistes afin de correspondre à la prétendue "nature féminine"<ref>Pas plus de "nature féminine" que de "nature humaine". Marshall Sahlins, ''La nature humaine, une illusion occidentale'', Éditions de l’Éclat, 2009 [en ligne]</ref> qui serait faîte de fraîcheur et de naïveté, de discrétion et de dévouement ! | L'invisibilité sociale faite aux femmes dans l'écriture de l'Histoire occulte le plus souvent leur présence, leur dénie une place active dans la construction et l’économie des sociétés humaines<ref>Christine Delphy, ''L’ennemi principal. Tome 1 : Économie politique du patriarcat'', Syllepse, 1998. Françoise Héritier, ''Masculin-féminin. La pensée de la différence'', Odile Jacob, 1996</ref>. Même les mouvements révolutionnaires n'échappent pas à ce schéma. Leur engagement est minimisé, empreint de romantisme, dévalorisé et expliqué par l'influence unilatérale d'un homme proche (père, frère, oncle, mari ou compagnon) dans des discours sexistes afin de correspondre à la prétendue "nature féminine"<ref>Pas plus de "nature féminine" que de "nature humaine". Marshall Sahlins, ''La nature humaine, une illusion occidentale'', Éditions de l’Éclat, 2009 [en ligne]</ref> qui serait faîte de fraîcheur et de naïveté, de discrétion et de dévouement ! | ||
− | Bien que leur présence soit suspectée bien avant la préhistoire, les hominines femelles ne sont que très peu présentes dans les reconstitutions des temps préhistoriques<ref>Claudine Cohen, ''Femmes de la préhistoire'', Belin, 2016</ref>. Des hypothèses osées ont tenté d’imaginer que les femmes étaient bien présentes à l’époque de l’homme préhistoriques<ref>Claudine Cohen, ''La femme des origines : images de la femme dans la préhistoire occidentale'', Belin, 2003. Pascale Leroy et Marylène Patou-Mathis, ''Madame de Néandertal, journal intime'', Nil, 2014. </ref>. Même les plus réticents ont fini par admettre qu’ils projetaient de leur androcentrisme présent sur des situations antérieures. Conclusion, Lucy, la soi-disant grand-mère de l’humanité n’est peut-être pas une femelle car les critères appliqués pour le déterminer ne sont finalement pas si pertinents, et quelques fossiles ont été réexaminés pour être déclarés ceux de femmes préhistoriques. Les clichés sexistes existent toujours mais ils sont démontés progressivement afin d’expliquer les périodes préhistoriques autrement que par l’imaginaire de La guerre du feu ou de La famille Pierrafeu. Pour expliquer qu’environ 50 % des humains actuels sont dites "femmes", il fallait bien qu’elles soient "apparues" à un moment ou un autres ! À moins de prouver que les hominines se reproduisaient par parthénogenèse, comme certains lézards, | + | [[Fichier:mirroir-invisible.jpg|200px|thumb|right|Invisibilité sociale (Sexuée)]]Bien que leur présence soit suspectée bien avant la préhistoire, les hominines femelles ne sont que très peu présentes dans les reconstitutions des temps préhistoriques<ref>Claudine Cohen, ''Femmes de la préhistoire'', Belin, 2016</ref>. Des hypothèses osées ont tenté d’imaginer que les femmes étaient bien présentes à l’époque de l’homme préhistoriques<ref>Claudine Cohen, ''La femme des origines : images de la femme dans la préhistoire occidentale'', Belin, 2003. Pascale Leroy et Marylène Patou-Mathis, ''Madame de Néandertal, journal intime'', Nil, 2014. </ref>. Même les plus réticents ont fini par admettre qu’ils projetaient de leur androcentrisme présent sur des situations antérieures. Conclusion, Lucy, la soi-disant grand-mère de l’humanité n’est peut-être pas une femelle car les critères appliqués pour le déterminer ne sont finalement pas si pertinents, et quelques fossiles ont été réexaminés pour être déclarés ceux de femmes préhistoriques. Les clichés sexistes existent toujours mais ils sont démontés progressivement afin d’expliquer les périodes préhistoriques autrement que par l’imaginaire de ''La guerre du feu'' ou de ''La famille Pierrafeu''. Pour expliquer qu’environ 50 % des humains actuels sont dites "femmes", il fallait bien qu’elles soient "apparues" à un moment ou un autres ! À moins de prouver que les hominines se reproduisaient par parthénogenèse, comme certains lézards, |
L’opposition homme/femme est un poncif des constructions linguistiques et l’invisibilité des femmes est chose courante dans les grammaires de nombreuses langues. Il existe plusieurs propositions de changement de règles grammaticales dans la langue française afin de marquer la présence féminine dans la généralité masculinisée. | L’opposition homme/femme est un poncif des constructions linguistiques et l’invisibilité des femmes est chose courante dans les grammaires de nombreuses langues. Il existe plusieurs propositions de changement de règles grammaticales dans la langue française afin de marquer la présence féminine dans la généralité masculinisée. | ||
− | <blockquote>''Notre emploi d'un masculin [...] pour nommer le général ne sous-entend [...] pas une « masculinité »» de celles et ceux qu'il désigne, c'est une norme grammaticale, une contrainte langagière qu'il nous est difficile de contrecarrer même avec des artifices linguistiques. Conformément à son approche désillusionnée, la protivophilie n'a pas retenu les propositions de nouvelles normes : pari osé qui consiste à considérer la personne qui lit, une fois avertie, comme seule responsable de ce qu'elle veut y voir.''<ref>F. Merdjanov, "Vie et œuvre de F. Merdjanov" (Postface), ''Analectes de rien'', Gemidži Éditions, 2017 [en ligne]</ref><blockquote> | + | <blockquote>''Notre emploi d'un masculin [...] pour nommer le général ne sous-entend [...] pas une « masculinité »» de celles et ceux qu'il désigne, c'est une norme grammaticale, une contrainte langagière qu'il nous est difficile de contrecarrer même avec des artifices linguistiques. Conformément à son approche désillusionnée, la protivophilie n'a pas retenu les propositions de nouvelles normes : pari osé qui consiste à considérer la personne qui lit, une fois avertie, comme seule responsable de ce qu'elle veut y voir.''<ref>F. Merdjanov, "Vie et œuvre de F. Merdjanov" (Postface), ''Analectes de rien'', Gemidži Éditions, 2017 [en ligne]</ref></blockquote> |
La préférence a été donné à l’alternance du féminin et du masculin grammaticale pour désigner "elles et eux" dans l’écriture des textes. | La préférence a été donné à l’alternance du féminin et du masculin grammaticale pour désigner "elles et eux" dans l’écriture des textes. |
Version du 13 septembre 2017 à 10:55
Invisibilité sociale sexuée. L'invisibilité sociale est la situation faîte aux catégories, humaines[1] ou non[2], considérées ou traitées en tant que subordonnées et dont la présence, le rôle ou l'histoire ne sont pas pertinents à retenir pour celles et ceux qui bénéficient de ce rapport de subordination. De la sorte, on peut être invisibilisé pour son "appartenance" à plusieurs catégories. Cela serait une erreur de se fier aux listes ci-dessous pour rendre compte de la présence des invisibles dans l'histoire des sociétés humaines, et plus juste de penser à toutes celles et ceux qui n'y sont pas et dont il ne reste – peut-être – rien. Ces listes seront mis à jour au fur et à mesure de l'avancement de ce wikimerdja… Sexuée L'invisibilité sociale faite aux femmes dans l'écriture de l'Histoire occulte le plus souvent leur présence, leur dénie une place active dans la construction et l’économie des sociétés humaines[3]. Même les mouvements révolutionnaires n'échappent pas à ce schéma. Leur engagement est minimisé, empreint de romantisme, dévalorisé et expliqué par l'influence unilatérale d'un homme proche (père, frère, oncle, mari ou compagnon) dans des discours sexistes afin de correspondre à la prétendue "nature féminine"[4] qui serait faîte de fraîcheur et de naïveté, de discrétion et de dévouement ! Bien que leur présence soit suspectée bien avant la préhistoire, les hominines femelles ne sont que très peu présentes dans les reconstitutions des temps préhistoriques[5]. Des hypothèses osées ont tenté d’imaginer que les femmes étaient bien présentes à l’époque de l’homme préhistoriques[6]. Même les plus réticents ont fini par admettre qu’ils projetaient de leur androcentrisme présent sur des situations antérieures. Conclusion, Lucy, la soi-disant grand-mère de l’humanité n’est peut-être pas une femelle car les critères appliqués pour le déterminer ne sont finalement pas si pertinents, et quelques fossiles ont été réexaminés pour être déclarés ceux de femmes préhistoriques. Les clichés sexistes existent toujours mais ils sont démontés progressivement afin d’expliquer les périodes préhistoriques autrement que par l’imaginaire de La guerre du feu ou de La famille Pierrafeu. Pour expliquer qu’environ 50 % des humains actuels sont dites "femmes", il fallait bien qu’elles soient "apparues" à un moment ou un autres ! À moins de prouver que les hominines se reproduisaient par parthénogenèse, comme certains lézards,L’opposition homme/femme est un poncif des constructions linguistiques et l’invisibilité des femmes est chose courante dans les grammaires de nombreuses langues. Il existe plusieurs propositions de changement de règles grammaticales dans la langue française afin de marquer la présence féminine dans la généralité masculinisée.
La préférence a été donné à l’alternance du féminin et du masculin grammaticale pour désigner "elles et eux" dans l’écriture des textes. Dans le wikimerdja Aleksandrovskia, Varvara Vladimirovna Andreas-Salomé, Lou Anonyme, la responsable de la médiathèque de Nice Berton, Germaine Bonnefoy, Maria de Culam, Claudine Escartefigue, Nanette Mère d'Alexandre Herzen Herzen, Nathalie Hottin, Albertine F. Merdjanov (?) Grand-mère de F. Merdjanov Mère de F. Merdjanov Sœur (?) de F. Merdjanov Mère de Svetoslav Merdjanov Sœur de Svetoslav Merdjanov Ségurane, Catherine Smotivny, B. (?) Zassoulitch, Vera Ivanovna Dans Analectes de rien Dani Desbordes-Valmore, Marceline Despentes, Virginie Günderode, Karoline von Le Guin, Ursula Michel, Louise Naef, Sabina Perrier, Anne Réage, Pauline Sand, George Södergran, Édith Sylvestre, Anne Trinh Thi, Coralie Weil, Simone Woolf, Virginia |
- ↑ Christine Delphy, Classer, dominer. Qui sont les "autres" ?, La Fabrique, 2008
- ↑ Éric Baratay, Et l’homme créa l’animal. Histoire d’une condition, Odile Jacob, 2003
- ↑ Christine Delphy, L’ennemi principal. Tome 1 : Économie politique du patriarcat, Syllepse, 1998. Françoise Héritier, Masculin-féminin. La pensée de la différence, Odile Jacob, 1996
- ↑ Pas plus de "nature féminine" que de "nature humaine". Marshall Sahlins, La nature humaine, une illusion occidentale, Éditions de l’Éclat, 2009 [en ligne]
- ↑ Claudine Cohen, Femmes de la préhistoire, Belin, 2016
- ↑ Claudine Cohen, La femme des origines : images de la femme dans la préhistoire occidentale, Belin, 2003. Pascale Leroy et Marylène Patou-Mathis, Madame de Néandertal, journal intime, Nil, 2014.
- ↑ F. Merdjanov, "Vie et œuvre de F. Merdjanov" (Postface), Analectes de rien, Gemidži Éditions, 2017 [en ligne]