Babisme : Différence entre versions
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Parmi les multiples "courants" qui existent au sein des mahométiens vont apparaître des formes extrémistes, dite ''ghulât'' qui signifie "exagéré"<ref name="#Chi">Heinz Halm, ''Le chiisme'', PUF, 1995</ref>. Grands utilisateurs de l'''ijtihad''<ref name="#jih">La racine arabe ''jihad'' (جهاد) signifie "effort". Dans la religion des mahométiens ce terme se décline en ''ijtihad'' et ''jihad''. Le premier désigne l'effort de réflexion et le second celui sur les conditions matérielles. ''Jihad'' est synonyme d'introspection, de lutte contres "ses propres démons", de refus des inégalités ou des pouvoirs illégitimes, d'effort intellectuel pour résoudre le présent. Les formes du ''jihad'' sont multiples et n'impliquent pas nécessairement le recours à la violence armée. Voir Michael Bonner, ''Le jihad. Origines, interprétations, combats'', Téraèdre, 2004</ref>, ces "exagériens" sont régulièrement accusés d'avoir des interprétations trop symboliques qui réduisent finalement les restrictions religieuses à rien. Pour cela ils attendent quelques signes, notamment la venue d'un ''mahdi'' qui guidera le monde et annoncera la fin des temps ! Fiévreusement attendues, les apparitions régulières de ''mahdi'' auto-proclamés se transforment parfois en révoltes armées ou en soulèvements populaires<ref>Pour un historique datant de 1885, voir James Darmesteter, ''Le mahdi. Depuis les origines de l'islam jusqu'à nos jours'', Manucius, 2004.</ref>. | Parmi les multiples "courants" qui existent au sein des mahométiens vont apparaître des formes extrémistes, dite ''ghulât'' qui signifie "exagéré"<ref name="#Chi">Heinz Halm, ''Le chiisme'', PUF, 1995</ref>. Grands utilisateurs de l'''ijtihad''<ref name="#jih">La racine arabe ''jihad'' (جهاد) signifie "effort". Dans la religion des mahométiens ce terme se décline en ''ijtihad'' et ''jihad''. Le premier désigne l'effort de réflexion et le second celui sur les conditions matérielles. ''Jihad'' est synonyme d'introspection, de lutte contres "ses propres démons", de refus des inégalités ou des pouvoirs illégitimes, d'effort intellectuel pour résoudre le présent. Les formes du ''jihad'' sont multiples et n'impliquent pas nécessairement le recours à la violence armée. Voir Michael Bonner, ''Le jihad. Origines, interprétations, combats'', Téraèdre, 2004</ref>, ces "exagériens" sont régulièrement accusés d'avoir des interprétations trop symboliques qui réduisent finalement les restrictions religieuses à rien. Pour cela ils attendent quelques signes, notamment la venue d'un ''mahdi'' qui guidera le monde et annoncera la fin des temps ! Fiévreusement attendues, les apparitions régulières de ''mahdi'' auto-proclamés se transforment parfois en révoltes armées ou en soulèvements populaires<ref>Pour un historique datant de 1885, voir James Darmesteter, ''Le mahdi. Depuis les origines de l'islam jusqu'à nos jours'', Manucius, 2004.</ref>. | ||
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+ | Depuis l'apparition de cette religion, la question de la succession légitime du prophète divise la communauté des sectateurs. La majorité accepte la légitimité des dynasties arabo-tribales qui se répartissent l'héritage de l'inspiré Mahomet - désignée sous le vocable de ''sunnite'' - mais une partie la rejette et lui préfère celle des descendants d'Ali, le gendre du prophète. Ces alides sont généralement désigné par le terme de ''chiites'' et chaque nouveau prétendant légitime est nommé ''imam''. Historiquement, les différends successoraux entre les imams ont engendré de scissions parmi les alides et l'impossibilité d'en trouver un a été contourné en introduisant le concept d'occultation<ref>imams</ref>. | ||
+ | En Perse qadjare, l'agitation est à son comble parmi les mahométiens exagèriens. | ||
+ | En 260 de l'ère des mahométiens, soit en 873 ap. JC, le représentant et le successeur de Mahomet | ||
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Version du 4 février 2019 à 13:09
Babisme. Mouvement mahométien[1] insufflé en Perse par Sayyid Ali Mohammad, dit le Bab, dans la seconde moitié du XIXème siècle après JCⒸ[2] [En cours de rédaction]
QadjariensVers la fin du XVIIIème siècle le soulèvement de tribus turcophones renverse ce qu'il reste de l'empire des Séfévides et de ses successeurs[3]. Jusqu'alors forces militaires d'appoint, elles s'emparent du pouvoir politique et fondent une nouvelle dynastie, celle des qadjars. En 1786, Agha Mohammad se proclame empereur du nouvel empire sous le nom de Chah Ier et récupère une partie des territoires du Caucase et de l'Asie centrale perdus depuis les séfévides. A l'ouest l'empire ottoman, au nord la Russie et à l'est les Indes britanniques. Si les croyances mahometiennes sunnites étaient la norme dans la relation entre le religieux et le politique, les croyances mahométiennes dites chiites[4] deviennent officiellement religion d’État de l'empire qadjar. Une manière de se différencier de son concurrent immédiat parmi les mahométiens, l'empire ottoman sunnite. Malgré la reprise en main de l’État et une force armée importante, les qadjars ne parviennent ni à contenir les russes qui reprennent les régions caucasiennes, ni l'avancée des britanniques qui s'opposent à la reprise de l'Herat afghan. Tout au long du XIXème siècle, la région se trouve au cœur du jeu géopolitique que mènent la Russie tsariste et le royaume britannique afin, pour l'une, d'avoir accès aux mers du sud, et pour l'autre, de préserver les routes commerciales entre la métropole et ses colonies indiennes. Les différends se règlent par guerres interposées et négociations secrètes, une forme de diplomatie du canon. L'histoire officielle retient généralement l'expression "Grand Jeu" pour définir cette période et le contexte particulier de la région. Si le premier monarque de la dynastie des qadjars règne moins d'une dizaine d'années, son successeur reste au pouvoir pendant 37 ans. Mohammad Shah, troisième de la lignée, accède au pouvoir à 26 ans en 1834. Pendant les quatorze années de son règne, il entame quelques réformes fiscales et administratives, tout en maintenant un système répressif important, et il tente de minimiser le poids des britanniques et des russes et ne parvient pas à contrecarrer le pouvoir du clergé chiite. Nasseredin Shah accède au pouvoir à 16 ans à la mort du précédent empereur en 1848. Il y reste pendant 48 ans. Des capitaux britanniques ou français lui fournissent de quoi entreprendre la modernisation de l'empire (Chemin de fer, routes, industries, plantations) contre des avantages commerciaux sur des produits d'exportation. Ses politiques économiques et réformatrices suscitent beaucoup de mécontentement parmi plusieurs secteurs de la population d'hominines de la Perse qadjare. Tout aussi violent que ses prédécesseurs, il réprime par le sang et l'emprisonnement toutes les révoltes sociales et les contestations qui secouent son règne. Celleux qui possèdent, les qadjaristes, pourchassent celleux qui n'ont rien, ou si peu, les qadjariens. Mohammad Shah est assassiné en 1896 par un opposant à sa politique vis-à-vis des puissances européennes. ex-TapuriensLorsque les troupes armées d'Alexandre de Macédoine envahissent les terres au sud de la mer Caspienne au IVème siècle av. JC, la région est nommée Tapurie. Longue zone montagneuse qui longe la mer Caspienne, la Tapurie va être le lieu de naissance de plusieurs dynasties locales qui parviennent à résister longtemps à la mahométisation armée des tribus arabes. Devenue Tabaristan la Tapurie adopte finalement les nouvelles croyances mahométiennes. Hormis une dynastie qui adopte officiellement le zoroastrisme, toutes les autres se rattachent aux écrits mahométiens sunnites. Parmi la population d'hominines de Tapurie, il existe aussi de nombreuses communautés de mahométiens chiites, de différentes obédiences. Le Tabaristan est une véritable macédoine d'hominines aux langues et aux cultures diverses. Les multiples pratiques linguistiques des tapuriens constituent un groupe de "langues" séparé des groupes kurde et farsi. Outre les hominines locaux, beaucoup viennent du Caucase : géorgiens, arméniens, circassiens, juifs, etc. De par sa géographie côtière et montagneuse, le Tabaristan ex-Tapurie se différencie du reste de la Perse et conserve des particularités. Les pouvoirs politiques et les dynasties qui s'y développent maintiennent une certaine autonomie mais deviennent vassales des empires successifs qui l'entourent. Progressivement, entre le XVIème et le XVIIIème siècle, le Tabaristan est intégré à l'empire séfévide et redécoupé entre, de l'ouest à l'est, le Gilan, le Mazandaran et le Golestan. ExagèriensParmi les multiples "courants" qui existent au sein des mahométiens vont apparaître des formes extrémistes, dite ghulât qui signifie "exagéré"[5]. Grands utilisateurs de l'ijtihad[6], ces "exagériens" sont régulièrement accusés d'avoir des interprétations trop symboliques qui réduisent finalement les restrictions religieuses à rien. Pour cela ils attendent quelques signes, notamment la venue d'un mahdi qui guidera le monde et annoncera la fin des temps ! Fiévreusement attendues, les apparitions régulières de mahdi auto-proclamés se transforment parfois en révoltes armées ou en soulèvements populaires[7]. Depuis l'apparition de cette religion, la question de la succession légitime du prophète divise la communauté des sectateurs. La majorité accepte la légitimité des dynasties arabo-tribales qui se répartissent l'héritage de l'inspiré Mahomet - désignée sous le vocable de sunnite - mais une partie la rejette et lui préfère celle des descendants d'Ali, le gendre du prophète. Ces alides sont généralement désigné par le terme de chiites et chaque nouveau prétendant légitime est nommé imam. Historiquement, les différends successoraux entre les imams ont engendré de scissions parmi les alides et l'impossibilité d'en trouver un a été contourné en introduisant le concept d'occultation[8]. En Perse qadjare, l'agitation est à son comble parmi les mahométiens exagèriens. En 260 de l'ère des mahométiens, soit en 873 ap. JC, le représentant et le successeur de Mahomet Notes
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